— Par Mathilde Guergoat-Larivière, économiste —
L’étude d’impact de la réforme des retraites « vient sérieusement mettre en doute la thèse » du gouvernement disant que les femmes feraient partie des gagnantes, déplore, dans une tribune au « Monde », l’économiste Mathilde Guergoat-Larivière.
Selon le gouvernement, les femmes font partie des « grands gagnants » de la réforme des retraites. Le système universel est censé mieux prendre en compte les carrières heurtées et donc favoriser les femmes, dont les trajectoires professionnelles sont plus morcelées, en raison des naissances d’enfants.
La publication de l’étude d’impact vient pourtant sérieusement mettre en doute cette thèse. Les femmes ont tout bonnement disparu des cas types présentés dans l’étude finale ! De même que leurs éventuels enfants… Les six cas types présentés pour les salariés du privé correspondent ainsi à des trajectoires typiquement… masculines : cinq carrières complètes et une « carrière heurtée » caractérisée par un chômage de longue durée à partir de 42 ans. On est très loin des carrières féminines caractérisées par des interruptions d’activité de plus en plus longues en fonction du nombre d’enfants, de reprises d’emploi, souvent à temps partiel, des passages par le chômage, etc.