Hygiène alimentaire : encore des progrès à faire dans les DOM-TOM

Alim’confiance est un dispositif qui permet aux consommateurs d’accéder aux résultats des contrôles sanitaires réalisés depuis le 1er mars 2017 et ce, dans tous les types d’établissements impliqués dans la chaîne alimentaire. Ces contrôles concernent aussi bien les restaurants que les rayons des supermarchés ou encore les établissements agroalimentaires de transformation et de stockage. On note également la présence des différents commerces de proximité tels que les boucheries, poissonneries, traiteurs et boulangeries.

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Pour le consommateur…

Le consommateur peut consulter les résultats de ces contrôles et vérifier le niveau d’hygiène des établissements de la chaîne alimentaire avant de s’y rendre pour manger ou faire ses courses. C’est un gain de transparence notable que la CLCV souhaitait depuis longtemps. L’espoir nourri par la CLCV a toujours été d’inciter les professionnels à faire des efforts sur le plan sanitaire et donc de rétablir la confiance des consommateurs envers le secteur alimentaire.

Les établissements les mieux notés

Parmi les établissements les mieux notés, il y a les établissements de « pêche et vivier », de transport et d’entreposage des denrées alimentaires, de gestion des œufs et les entreprises de transformation de produits alimentaires (produits de la pêche, viande, fromage, lait et produits laitiers). Les établissements de restauration collective arrivent en bonne position avec près de 96% des structures ayant une note au moins égale à « Satisfaisant ». Enfin, parmi les rayons des commerces, le rayon fromagerie est le mieux noté au niveau des contrôles. Ces établissements faisaient déjà partie des mieux notés lors de l’étude de 2018. Les notes des établissements de vente en gros et marchés ont progressé depuis 2018 : 94.9% sont dans les catégories « Satisfaisant » et « Très satisfaisant » alors qu’ils n’étaient que 91.9% en 2018.

Les établissements les moins bien notés

Les boulangeries/pâtisseries/chocolateries/glaciers sont les établissements les moins bien notés en 2019. L’augmentation du nombre de contrôles pour ces établissements est donc pertinente et doit être encore renforcée pour 2020. En revanche, les rayons pain/viennoiserie/pâtisserie et boucherie/charcuterie font partie des établissements les moins bien notés, mais le nombre de contrôles est resté relativement stable par rapport à 2018 (respectivement 57 contrôles en 2019 et 56 en 2018 et 1671 en 2019 et 1622 en 2018). Les commerces généralistes ont été moins contrôlés et obtiennent des moins bons résultats qu’en 2018. « Il serait pertinent d’augmenter les contrôles pour ces 3 types d’établissements » selon Alim’confiance.

De façon générale, on s’aperçoit que les métiers de bouche sont bien au-dessus du chiffre moyen de 6.1% pour la somme « À corriger + À améliorer » : tous confondus, Alim’confiance note que 7.5% des métiers de bouche se voient attribuer cette notation.

Ce sont particulièrement les boulangeries-pâtisseries, chocolatiers, glaciers, les boucheries-charcuteries, et les traiteurs qui ont ce type de notation.

Les poissonneries sont également au-dessus de la moyenne mais c’est surtout la notation « À améliorer » qui entre en compte et le nombre d’établissements contrôlés est moins important que pour les boucheries ou boulangerie par exemple.

Les lieux d’abattage semblent avoir encore une marge de progrès : près de 7% des établissements inspectés ont une note inférieure ou équivalente à « À améliorer ».

Enfin, les restaurants ont également un pourcentage plus élevé d’établissements dans les catégories « À corriger » et « À améliorer » que l’ensemble des établissements contrôlés.
Les 4 niveaux de notation

Il s’agit de notations synthétiques et globales et il existe 4 niveaux pour ces contrôles d’hygiène :

« Très satisfaisant » pour les établissements ne présentant pas de non-conformité, ou présentant uniquement des non-conformités mineures.
« Satisfaisant » pour les établissements présentant des non-conformités qui ne justifient pas l’adoption de mesures de police administrative mais auxquels l’autorité administrative adresse un courrier de rappel de la réglementation en vue d’une amélioration des pratiques.
« À améliorer » pour les établissements dont l’exploitant a été mis en demeure de procéder à des mesures correctives dans un délai fixé par l’autorité administrative et qui conduit à un nouveau contrôle des services de l’État pour vérifier la mise en place de ces mesures correctives dans un délai défini par les services de contrôle.
« À corriger de manière urgente » pour les établissements présentant des non-conformités susceptibles de mettre en danger la santé du consommateur et pour lesquels l’autorité administrative ordonne la fermeture administrative, le retrait, ou la suspension de l’agrément sanitaire. Un nouveau contrôle officiel sera réalisé dans un délai défini par les services de contrôle.

 

Extraits :

Les DOM-TOM, la Corse, la région Centre Val deLoire et la Bourgogne Franche Comté sont particulièrement moins représentés (moins de 4% des contrôles pour chacune des régions citées). Le cas des DOM TOM est d’autant plus marqué que cette catégorie rassemble la Guyane et les îles de la Réunion, de la Martinique, de la Guadeloupe, de Saint Pierre et Miquelon, de Mayotte, de Saint Martin. Cependant, on note une augmentation du nombre de contrôles dans les DOM TOM depuis 2018 (95 contrôles en plus).

Étude par région et type d’établissement

Pour les restaurants, les territoires où la marge de progrès est la plus importante et nécessaire sont en Outre-Mer,la Réunion, la Guyane, la Guadeloupe et Mayotte et en métropole,le centre Val de Loire et la région Bourgogne Franche Comté.

Pour les métiers de bouche (tous confondus) et pour les régions avec suffisamment de contrôles, on observe que ce sont les DOM TOM (tous confondus), le Centre Val de Loire, l’Ile de France et la région PACA qui obtiennent les plus mauvaises notations (par rapport aux notes de tous les établissements de ce type).

Pour la restauration collective, les régions les moins bien évaluées sont les DOM TOM (tous confondus) (13.3% d’établissements avec des notes «À corriger» ou «À améliorer» contre 4.9% pour l’ensemble des structures de restauration collectives), le Centre Val de Loire, la Bourgogne Franche Comté et le Grand Est (respectivement 5.9à 8.6% d’établissements avec des notes « À corriger » ou « À améliorer »).

Pour les commerces généralistes, ce sont dans les DOM TOM, et dans les régions Bourgogne Franche Comté, Centre Val de Loire et Ile de France que l’on trouve le plus d’établissements notés «À corriger» ou «À améliorer» (respectivement de 18.8% à 8.1% contre 8% sur la totalité des commerces généralistes inspectés).