Catégorie : Sciences Sociales

Sciences humaines : nouveautés du 21 juin 2020

Les sciences humaines et sociales (SHS) représentent un ensemble de disciplines étudiant divers aspects de la réalité humaine sur le plan de l’individu et sur le plan collectif, selon le système éducatif en France.
Définitions
Les sciences humaines et sociales regroupent de nombreuses disciplines qui cherchent à expliquer des phénomènes dont les explications ne relèvent pas de la biophysique, mais plutôt des influences, des faits sociaux, des autres ou de l’environnement sur les actions, comportements et attitudes humaines. Ses domaines de recherche sont nombreux, allant de la géographie à la psychologie sociale, en passant par la linguistique, la démographie, l’histoire, l’anthropologie ou la sociologie.

Actuellement, les sciences humaines et sociales peuvent converger plus ou moins avec d’autres domaines des sciences. C’est le cas avec la biologie (notamment dans le domaine de l’environnement). Certaines convergent également vers la physique et la chimie. D’autres en divergent fortement. Des champs entiers des sciences sociales font usage des mathématiques et du formalisme.

Chaque discipline des sciences humaines et sociales, a ses propres écoles de pensée et de nombreuses approches méthodologiques et théoriques. Il n’y a pas de principe universel ou une seule dénomination ; chaque champ de recherche a ses particularités.

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Sciences sociales : nouveautés du 21 juin 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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« Je suis là pour dire que les vies des personnes noires comptent » : des milliers d’Américains célèbrent le 155e anniversaire de l’abolition de l’esclavage

Le 19 juin aux Etats-Unis est fêté Juneteenth, en souvenir de ce jour de 1865 où les derniers esclaves ont été libérés au Texas. Des manifestations ont été observées dans les quatre coins du pays.

Photo : Natasha Moustache / AFP

« Black lives matter » (« les vies noires comptent ») était sur toutes les pancartes. Vendredi 19 juin, des milliers d’Américains ont célébré le 155e anniversaire du 19 juin 1865, jour qui a marqué la libération des derniers esclaves aux Etats-Unis. Une commémoration particulièrement symbolique à l’heure où la question des inégalités raciales a brusquement ressurgi aux Etats-Unis. Il y a moins d’un mois mourait George Floyd, un homme afro-américain de 46 ans, face contre terre, le cou sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis.

« Je suis une femme noire, je vis dans ce pays depuis vingt ans et je suis là pour dire que les vies des personnes noires comptent, celles de mes enfants et de mes frères, pour que l’on puisse vivre dans un pays sûr », confie Tabatha Bernard, 38 ans et originaire de Trinité-et-Tobago, dans l’imposant cortège de New York. Des célébrations du Juneteenth (contraction de « juin » et de « 19 » en anglais), ce jour de 1865 où les derniers esclaves ont été libérés au Texas, ont été observées dans les quatre coins du pays.

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Le Président Marie-Jeanne et la fiction d’une motion de défiance

. — Par Yves- Léopold Monthieux —

. Voilà étalée au grand jour une divergence majeure sur un sujet majeur, l’eau courante en Martinique, opposant les deux organes de la Collectivité territoriale de Martinique : le conseil exécutif et l’assemblée délibérante. Jamais institution de la collectivité martiniquaise ne s’était trouvée devant une telle situation. De sa création, en 1825, à sa disparition en 2015, près de 2 siècles plus tard, le conseil général n’avait jamais été empêché par ses élus de fonctionner. De la colonie au département sa mission de développement avait toujours su supplanter les différends politiques. Aussi, en 1989 la collaboration d’un président de droite et d’une majorité de gauche avait permis un exercice fructueux et apaisé1. Pour sa part, au cours de la même décennie charnière et malgré une activité politique intense, le conseil régional avait pu fonctionner jusqu’à son terme malgré la perte de la majorité de l’équipe au pouvoir.

La suprématie de l’exécutif sur l’assemblée.

. La récente Collectivité territoriale de Martinique (CTM) s’est construite dans la méconnaissance de cette stabilité institutionnelle séculaire en y instillant des germes de conflictualité.

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Manifeste : pour une nouvelle réforme de l’assurance chômage !

« Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. »
article 11 du Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946

S’il y a un enseignement à tirer de la crise sanitaire, c’est bien le rôle fondamental de l’Assurance Chômage comme indispensable amortisseur social. Comme lors de la crise économique de 2008, la France a pu compter sur son modèle social pour modérer les effets destructeurs de celle-ci. Ainsi pour répondre immédiatement au confinement, l’État a-t-il pu recourir massivement au dispositif de chômage partiel afin de protéger les salariés qui se voyaient privés de travail. Cette solution convenant aux salariés en emploi stable.

Malheureusement, la crise du coronavirus a également montré les fragilités des règles de l’Assurance Chômage, tant celles-ci ont été transformées au fil des ans :

Comme cela a été très documenté dans la presse ou les journaux télévisés, le drame que connaissent les 2,5 millions de travailleuses et travailleurs en emplois discontinus et en CDDU (Contrats à Durée Déterminée d’Usage) n’a pas eu de réponse satisfaisante, et peu ont pu bénéficier du dispositif de chômage partiel.

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Macron vs Le Pen : Alors quid de l’évolution à risque de la situation politique en France ?

— Par Jean-Marie Nol économiste—

Les dès sont désormais jetés pour le prochain match de la présidentielle en France. Marine Le Pen fait feu de tout bois et lance la campagne en se rendant à l’île de sein pour tenter de capter l’héritage gaullien et ainsi séduire l’électorat de la droite républicaine. Quand à Emmanuel Macron, il peaufine un nouveau programme politique destiné à se relancer avec à la clé des mesures innovantes qui devraient être annoncées mi juillet 2020.

Alors, du désenchantement de Macron à l’espoir de Le Pen : quel sera demain le choix politique à haut risque des Français ?

L’élection de Emmanuel Macron comme président de la République nous a scotchés, sidérés, bouleversés, fascinés, etc. Mais elle ne nous a pas changés. Très vite après 3 années de pouvoir , chacun a constaté, un peu hébété, que rien n’avait vraiment bougé au niveau des divisions politiques en France. Et le grand chambardement, redouté ou souhaité, n’a pas eu lieu.On se disait que rien, plus jamais, ne serait pareil après l’élection d’un jeune président de 39 ans en France .

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Du « statut des statues » et du nom des rues, en Martinique et ailleurs

Le 28 mai 2020 Didier Laguerre, réélu à la tête de la mairie de Fort-de-France, évoquait ainsi, entre autres choses, la mise en place d’une commission « pour la mémoire et la transmission », où toutes les composantes de la société martiniquaise pourraient se parler, où chacun pourrait confronter ses idées à celles des autres : « Je suis convaincu que c’est comme cela que nous allons régler des problèmes. Face notamment aux problématiques identitaires et mémorielles qui se présentent actuellement à la Martinique, la question de la transmission est fondamentale ».

Cette commission pourrait faire des propositions qui donneraient éventuellement lieu à des consultations populaires, expliquait alors Didier Laguerre. Il s’agirait selon lui de permettre à la société martiniquaise de franchir une nouvelle étape dans le partage de son histoire. L’idée de la mise en place de cette commission a reçu un accueil favorable des deux groupes de la minorité, à savoir « Fok sa chanjé fodfwans » et « Lyannaj’Pou Levé fodfwans », emmenés respectivement par Francis Carole et Nathalie Jos. Cette dernière, nouvellement arrivée dans le Conseil Municipal, dit être dans un esprit constructif ; elle déclare : « Il y a une urgence démocratique dans ce pays.

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La poétesse haïtienne Farah-Martine Lhérisson, son mari et leur fils, assassinés à leur domicile en Haïti

La poétesse Farah-Martine Lherisson, son mari l’ingénieur Lamothe Lavoisier, et leur fils ont été assassinés en Haïti lundi 15 juin 2020. Elle était l’une des voix majeures de la poésie haïtienne contemporaine avec son recueil Itinéraire Zéro écrit après le séisme du 12 janvier 2010 en Haïti.

— Par Brigitte Brault —

L’une des étoiles de la poésie haïtienne s’est éteinte à Peguy-Ville, dans la commune de Pétion-Ville (Haïti) dans la nuit du lundi 15 juin 2020. Des hommes armés ont assassiné par balles dans leur résidence, Farah-Martine Lherisson (49 ans), son compagnon, l’ingénieur Lamothe Lavoisier (56 ans) et leur fils.

Le gardien de la résidence a été grièvement blessé par des individus non identifiés à ce jour.

Aujourd’hui, la communauté littéraire haïtienne et toutes celles et ceux de par le monde qui aiment la poésie haïtienne sont choqués par ce triple assassinat. 

La poétesse et professeure de littérature Farah-Martine Lherisson, auteure d »Itinéraire zéro » était aussi directrice d’école.

Une voix majeure de la poésie contemporaine haïtienne

Son unique recueil de poèmes, « Itinéraire zéro » publié en aux éditions Mémoire est rempli d’images fortes suite au séisme du 12 janvier 2010.

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En France, faire le point sur le racisme et les discriminations.

La CNCDH¹, Commission nationale consultative des droits de l’homme a rendu public, ce jeudi 18 juin, son rapport annuel sur « la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie ». Initialement prévue avant le confinement, la sortie de ce rapport, qui revient sur le racisme et le rôle des forces policières, avec un focus sur la population noire, fait écho à l’actualité en France et dans le monde.

La CNCDH dénonce les contrôles aux faciès. « Le premier contact de la police avec la population ayant souvent lieu au cours des contrôles d’identité, la CNCDH encourage le Ministère de l’Intérieur à collecter des données et à produire des statistiques officielles sur les contrôles d’identité », est-il inscrit dans le rapport. De quoi potentiellement laisser émerger l’introduction des récépissés lors des contrôles d’identité… et ce, pour une traçabilité réclamée par des personnalités de gauche comme par le Défenseur des Droits.

Esther Benbassa, du CRCE², qui a porté à son arrivée au Sénat en 2011 une proposition de loi sur le sujet, se félicite de ce constat fait par la CNCDH.

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Inverser le rapport de forces avec la France

— Pat Kery Rabathaly, pour le collectif le Ba Kwa —
Quand on se risque à imaginer la Martinique de demain, nos débats s’enlisent régulièrement dans des envolées injurieuses sur les évolutions statutaires, imaginant toujours ce que la France peut nous accorder sans jamais réfléchir à comment la Martinique pourrait le lui imposer. On rejette sur les autres la responsabilité de notre ankayaj [1] colonial, « chawayan [2] » avec nous un imaginaire que l’on exècre, celui du nèg bitasion [3] et de sa supposée docilité permanente. Par conséquent, il n’est pas question ici de proposer à la Martinique l’application des articles 73 ou 74 de la Constitution française et puisqu’il faut toujours montrer patte blanche même quand on a la main noire, il n’est pas question non plus d’exiger une autonomie ne serait-ce que renforcée, pas plus qu’une indépendance négociée et encore moins une assimilation confortée.
Face à nos nombreuses et diverses dénonciations du système social, politique et économique de notre départementalisation inachevée, de ses inégalités raciales héritées d’un passé honteux pour l’oppresseur qui préfère se grimer en libérateur, se dresse un mur sourd d’autorité.

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CTM, le diagnostic vicié de Serge Letchimy !

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Une fois de plus , le député LETCHIMY cherche à induire en erreur l’opinion.

Après nous avoir embarqué , au mépris de l’esprit du vote des martiniquais , lors de la consultation référendaire de janvier 2010, dans ce système institutionnel qui démontre jour près jour son inadaptation à la situation de la Martinique, voici qu’il récidive.

Dans une interview sur un média local (ZOUK TV), il soutient que les dysfonctionnements à répétition de la Collectivité Territoriale de Martinique ne seraient dus qu’à « un problème d’homme »; sous-entendu il suffirait de le mettre à la place de l’actuel Président du Conseil Exécutif pour que “tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes”.

C’est vraiment prendre ses compatriotes pour des imbéciles! ; ils ne sont pas prêts d’oublier l’épisode de la faillite de l’ancienne Région dirigée par son mentor, feu Camille DARSIERES.

C’est surtout nié les principes fondamentaux du Droit Constitutionnel ,comme les règles de base de la République qui veulent que le fonctionnement des institutions démocratiques ne soit pas tributaire du caractère personnel de ceux qui exercent le Pouvoir.

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Guyane et Mayotte : le gouvernement veut prolonger l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 30 octobre

Alors que l’état d’urgence sanitaire sera levé en France le 10 juillet, il devrait se poursuivre dans les départements de la Guyane et de Mayotte jusqu’au 30 octobre.

Le gouvernement veut prolonger l’état d’urgence sanitaire en Guyane et à Mayotte jusqu’au « 30 octobre inclus » en raison de la circulation active du coronavirus, selon un amendement gouvernemental, examiné mercredi 17 juin à l’Assemblée nationale.

« Les départements de Guyane et de Mayotte présentent à ce jour des situations sanitaires plus dégradées, qui pourraient nécessiter l’édiction de mesures administratives plus contraignantes après le 10 juillet », indique cet amendement au projet de loi de sortie de l’état d’urgence en France.

La Guyane connaît une explosion de cas qui a conduit au report du second tour des municipales prévu le 28 juin pour le reste du pays. Mardi, on y dénombrait 1 421 personnes testées positives (+95 cas en 24 heures), 13 patients en réanimation, 72 hospitalisations et 5 décès (+2). Le nombre de cas positifs a doublé en huit jours.

La Guyane est passée au stade 3 de l’épidémie lundi et l’Agence régionale de santé a alerté sur « un afflux de patients » à venir et a demandé du personnel supplémentaire, malgré le renfort de la réserve sanitaire.

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Réflexion libre sur le colonialisme, la Mémoire et l’Histoire

— Par  Philipe Vestris —

J’ai du mal à comprendre les gens qui disent qu’on leur a imposé l’image d’un « Schœlcher unique libérateur des esclaves ». C’est comme si ils n’avaient pas ou ils avaient perdu leur propre capacité de jugement. Peut-être « à l’insu de leur plein gré » ainsi que l’aurait prétendument dit un célèbre cycliste.
Voilà mon point de vue (naïf peut-être mais documenté). C’est le point de vue d’un citoyen qui, tout au long de sa vie, a toujours fait l’effort de s’informer pour ne pas être « un jouet sombre au carnaval des autres » :
Je pense que jusqu’au début du XXème siècle, les nègres de ce pays avaient le souvenir de la réalité de 1848 et savaient apprécier distinctement la portée de l’action de  Schœlcher d’une part et de la déterminante révolte des 21 et 22 mai d’autre part (et des nombreuses autres qui ont précédé pendant toute la durée de l’esclavage).
Ils savaient, nos aïeux, ce que leurs parents avaient fait et ils mesuraient aussi la portée de l’action de Victor Schœlcher qui, à lui seul, avait réussi à imposer à la commission d’abolition, dont il avait pris la présidence en cours, la proclamation d’un texte accordant non seulement la liberté mais aussi (au moins sur le papier) la pleine citoyenneté, ce qui, nous devons en être conscients, n’aurait pas été automatique à partir de la seule révolte.

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«Le terme “privilège blanc” désigne un fait social »

— Par Cloé Korman, Écrivaine —

Dans une tribune au « Monde », la romancière Cloé Korman estime qu’il est difficile d’attaquer cette expression dans la mesure elle reflète des préjudices qui existent déjà.

Tribune. Il existe des lieux aveugles, où on ne saura jamais exactement ce qui se passe. Les coups qui s’abattent, les préjugés qui ne se disent pas, les insultes qui s’échangent – la connaissance de ces choses-là, ensuite, ce sera parole contre parole. Ainsi de certains commissariats et gendarmeries d’où certaines personnes interpellées ne sortent pas vivantes. Ainsi de certains lieux à ciel ouvert où des contrôles d’identité infondés tournent mal et font également des victimes. Mais aussi de certains immeubles où l’on visite des appartements à vendre ou à louer, des bureaux où on passe des entretiens d’embauche, sans suite – tant de lieux où se jouent des moments cruciaux et où l’arbitraire peut régner sans contrôle. S’il y a des victimes, il faudra accepter que la preuve soit la parole, car sinon on oppose une violence supplémentaire aux victimes, celle de l’incrédulité. Etre capable de confiance dans un témoignage où il est question de vulnérabilités, de peurs et d’humiliations est une qualité au cœur de la démocratie.

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« L’expression de “privilège blanc” n’est pas dénuée de pertinence pour penser le contexte français »

— Pat Claire Cosquer, Sociologue —

La sociologue Claire Cosquer pense que le « privilège blanc », est inséparable du racisme, aux États-Unis comme en France.

Tribune. Le racisme peut-il exister sans faire de « privilégiés » ? Le racisme est un système de hiérarchies sociales entre les personnes, positionnées selon la façon dont elles sont perçues et rattachées à une supposée hérédité. Il se traduit concrètement par un système d’avantages et de désavantages, formant un immense iceberg dont les discriminations, la violence physique et verbale à caractère racial ne sont que la partie émergée.

L’expression « privilège blanc », propulsée de nouveau sur le devant de la scène médiatique par les manifestations récentes contre le racisme et les violences policières, désigne l’ensemble des avantages sociaux dont bénéficient les personnes qui ne sont pas les cibles du racisme. Elle souligne que le racisme relève d’un rapport social, c’est-à-dire d’une relation entre groupes sociaux : là où certains sont désavantagés, d’autres sont au contraire avantagés par les hiérarchies sociales. L’existence d’inégalités suppose donc, en toute logique, l’existence de privilèges. Dès lors, dire que le « privilège blanc » n’existe pas en France revient de façon rigoureusement identique à affirmer que le racisme n’existe pas en France.

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Raoul Peck : Il existe un racisme «brutal, laid, malveillant» en France

Le réalisateur, césarisé en 2018 pour son documentaire, Je ne suis pas votre nègre, estime dans l’hebdomadaire Le 1, que la patrie des droits de l’homme est «à la fin d’un bien trop lourd héritage d’injustice, de déni et de profits, construit sur la misère des autres».

Auteur du documentaire Je ne suis pas votre nègre où il dénonçait le déni de l’Amérique blanche face au racisme, le cinéaste haïtien Raoul Peck dénonce aujourd’hui l’attitude de la France face à ce même poison.

«La France est dans le déni et ses enfants n’ont plus le temps. Ses enfants  »adultérins » ne veulent plus attendre. Ses enfants noirs, blancs, jaunes, arc-en-ciel s’agitent», affirme le cinéaste dans un texte intitulé «J’étouffe» à paraître ce mercredi 17 juin dans l’hebdomadaire Le 1.

«La concentration de colère accumulée tous les jours dans le cœur de ceux qui  »ne vous ressemblent pas », de ceux qui vous regardent du dehors à travers la vitre embuée, est incommensurable», écrit celui qui fut juré du Festival de Cannes en 2012.

Avec une colère contenue, le cinéaste dont le film avait été sélectionné aux Oscars et qui fut récompensé par le César du meilleur documentaire en 2018, explique que le racisme «brutal, laid, malveillant» qu’il constate en France est le fruit d’une longue histoire liée à l’essor du capitalisme et des inégalités sociales.

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Coronavirus : 38 décès à l’hôpital en 24 heures, Mayotte et la Guyane sous tension

29.547 personnes sont décédées en France depuis le début de l’épidémie, dont 10.457 dans les Ehpad et autres établissements sociaux et médico-sociaux.

111 personnes supplémentaires sont décédées de la Covid-19 en France en 24h, a annoncé ce mardi la Direction Générale de la Santé. Au total, 10 535 personnes sont actuellement hospitalisées pour une infection à la Covid-19, contre 11 961 il y a une semaine.

La baisse se poursuit également en réanimation, avec 820 cas graves, dont 143 nouvelles admissions en 24h, contre 846 personnes lundi.

«Depuis le début de l’épidémie, 103 451 personnes ont été hospitalisées, dont 18 231 en réanimation. 73 335 personnes sont rentrées à domicile. 29 547 personnes sont décédées en France depuis le début de l’épidémie, dont 19 090 personnes au sein des établissements hospitaliers et 10 457 en établissements sociaux et médico-sociaux», précise le communiqué.

Si l’ensemble du territoire est passé en «vert», «le nombre de cas admis dans les services de médecin et de réanimation augmente en Guyane». Le virus circule également activement en Mayotte.

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UFM : Les luttes sont actuelles et le féminisme toujours nécessaire !

Les rendez-vous de l’Union des Femmes de Martinique

Rappel : web-atelier, mercredi 16 juin, de 16 h à 18h30.  

Cyberviolences faites aux femmes : de quoi parle t-on ?

« Les cyberviolences sont parties intégrantes des violences sexistes dont sont victimes les femmes. Connaissons-nous toutes leurs formes ? À quel âge les femmes sont-elles concernées ? »

Cet atelier est ouvert à toutes les femmes intéressées et désireuses d’en savoir plus, pour faire de la prévention pour elles, ou les autres femmes. Il se déroule sur la plateforme Zoom.  Participation gratuite sur inscription (places limitées). Pour vous inscrire, cliquer sur ce lien.

Ce premier atelier sera suivi d’un deuxième le 1er juillet (16h-18h30) : « Lutter contre les cyberviolences faites aux femmes : quelles précautions dans l’utilisation des outils numériques ? Comment traquer les cyberviolences sexistes ? »

Zoom sur les actions de l’UFM :

Du 17 mars au 5 juin, l’équipe de la Maison de Solange de l’UFM s’est mobilisée pour poursuivre l’accueil et l’accompagnement des femmes en difficulté et victimes de violences à distance. Quel bilan peut-on tirer de cette période ?

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Et si la France rompait enfin avec son passé colonial ?

Une Lettre Ouverte de  Maéva Lubin, publiée dans France Antilles, le lundi 15 juin 2020

« À l’instar des historiens Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire dans l’ouvrage “Fracture Coloniale”, je constate qu’il y a encore des traces de la pensée coloniale dans l’espace politique et médiatique français. Ces traces prennent place dès notre enfance, dans nos livres d’histoire-géographie qui construisent une histoire de France qui met en avant la blanchité¹ de ses figures nationales.

C’est comme cela qu’année après année, les enfants français apprennent une histoire de France qui ne correspond pas au métissage et à la mixité de la population. Une histoire de France où les noir·e·s n’apparaissent que lors des leçons sur « l’esclavage » et sur les « pays du Tiers-Monde ».

Ces traces de pensées coloniales s’installent dans nos lois comme celle du 23 février 2005 qui demande à ce que « les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord ».

C’est comme cela qu’en Martinique, on peut penser qu’il est normal d’avoir des statues de Victor Schœlcher (récemment déboulonnées par des militants « anti-héritage colonial »), de Joséphine de Beauharnais (qui a participé au rétablissement de l’esclavage aux Antilles et en Guyane) et Pierre Belain d’Esnambuc (qui a établi la première colonie française en Martinique et massacré les autochtones qui s’y trouvaient et importé des esclaves africains), et pas de statues de héros locaux.

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 Pour mieux connaître la Caraïbe, sa géographie, son histoire…

À la Martinique, l’association « Oliwon Lakarayib » crée une plateforme numérique instructive, pour les petits et pour les grands

Présentation du projet «Oliwon Lakarayib» (« Autour de la Caraïbe»)

Elsa JUSTON, professeur agrégée d’histoire, enseignante au lycée de Bellevue à Fort-de-France, et présidente de l’association « Oliwon Lakarayib », était l’invitée du JT du mardi 6 Mai 2020 sur ViàATV, pour parler de la création d’une plateforme numérique dédiée à la Caraïbe. Une plateforme qui fera connaître le pays par l’histoire, la géographie, les sciences humaines, sociales et politiques. (Voir la vidéo ci-dessous)

L’association « Oliwon Lakarayib » rassemble des professeur.es qui souhaitent faire connaître l’histoire et la géographie de la Caraïbe par leur plateforme numérique grand public. « Oliwon Lakarayib » a été créée pour comprendre les questions historiques et environnementales, ainsi que les enjeux de société dans l’espace caribéen. Chaque mois, des vidéos et des podcasts avec des spécialistes en histoire, géographie, sciences humaines et sociales sont mis en ligne.

Cette plateforme propose donc des podcasts (fichiers audios, courtes émissions…) et des capsules-vidéo qui abordent des thèmes précis et actuels, racontant des événements peu ou mal connus, présentant des biographies et abordant des thématiques diverses, au regard de la recherche scientifique.

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Polémique sur Colbert : « Ce n’est pas à coups de pioche qu’on décide d’une politique mémorielle »

Des militants antiracistes souhaitent que la statue de Colbert, trônant devant l’Assemblée nationale, soit déboulonnée. L’ancien ministre de Louis XIV est à l’initiative en 1685 du Code noir, qui a légiféré l’esclavage. L’historien Frédéric Régent en appelle à un débat de fond.

Lors de la manifestation en mémoire d’Adama Traoré, samedi 13 juin, des manifestants ont voulu cibler la statue de Jean-Baptiste Colbert, installée devant l’Assemblée nationale. L’ancien ministre de Louis XIV a été à l’initiative en 1685 du Code noir, qui a légiféré l’esclavage dans les colonies françaises.

Jean-Marc Ayrault, actuel président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et ex-Premier ministre, a également demandé, samedi, de rebaptiser une salle Colbert à l’Assemblée nationale, ainsi qu’un bâtiment de Bercy portant son nom. En réponse, le président Emmanuel Macron a affirmé, dimanche, lors d’une allocution télévisée que « la république n’effacerait aucun nom ou aucune trace de son histoire ».

Pour France 24, l’historien Frédéric Régent, docteur en histoire et maître de conférence à l’université de Paris 1, revient sur la genèse du Code noir et sur la polémique entourant les monuments liés à l’histoire coloniale ou la traite esclavagiste.

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Systémique

Contribution au débat sur l’histoire martiniquaise

— Par Ali Babar Kenjah —

La controverse qui accompagne salutairement le déchoukaj organisé le 22 mé dernier par les résistants radicaux RVN, a pour mérite d’ouvrir spectaculairement un nouveau champ de confrontation où chacun est sommé d’argumenter sa position, révélant ainsi les divergences d’approches et les perspectives opposées des uns et des autres. Par un réflexe corporatiste, de nombreux spécialistes des questions historiques ont préféré ignorer la légitimité de ces analyses alternatives pour porter la critique sur ce qu’il considère comme un anachronisme, tout à la défense de la pensée académique qui a soutenu le culte du Libérateur. Culte de la personnalité au service d’une entreprise d’aliénation. Cette posture défensive, le plus souvent arc-boutée à une pratique datée et obsolète de l’histoire, pose de nombreuses questions quant à la bulle de confort intellectuel qui provincialise et ringardise la connaissance du passé de nos sociétés. A mes yeux les tenants de l’historiographie académique martiniquaise pâtissent de quatre tares invalidantes, toutes liées à une approche formatée de leur discipline. Approche que je qualifie d’historicisme et qui privilégie une suite séquentielle de conjonctures au détriment d’une compréhension globale de l’histoire longue.

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Le scandale de l’eau à la CTM : un geste de contrition ?

— Par Yves- Léopold Monthieux —

« C’est ma faute, c’est ma très grande faute… », il y a peu d’élus et de partis politiques se partageant aujourd’hui les travées ou les lucarnes de visioconférence de la CTM qui n’aient été, à un moment ou un autre, concernés par le scandale de l’eau, et ne soient en posture de battre leur coulpe. C’est ce que peut suggérer le vote inattendu de la CTM concernant l’achat du terrain du quartier Séguino, au Lorrain : un « sémafot » aux frais du contribuable, bien entendu.

Avec 14 voix contre 12, les autres s’étant abstenus ou fait porter pâles, la décision est prise par l’assemblée d’accepter le prix fixé par le vendeur du terrain d’emprise des conduites d’eau. Ainsi, en un large geste budgétaire, les élus de l’assemblée ont voulu effacer des années d’irresponsabilité collective – « nous sommes tous responsables », admet l’un d’eux -, les uns ouvertement, comptables d’un passé pas si lointain qu’ils sont pressés de faire oublier ; les autres moins franchement, aujourd’hui aux manettes mais complices de toujours. Tous ont intérêt à mettre fin au problème de l’eau alors que s’y opposent deux hommes dont l’un, le propriétaire foncier, semble détenir des moyens de droit, tandis que M. « C’est

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Le passé hante le présent

— Par Max Pierre-Fanfan, Journaliste à la revue « Esprit » (revue littéraire et philosophique) Écrivain —

Le passé passe mal…Le passé mal passé, mal vécu devient la condition de notre cécité quant au présent…Le passé s’il est mal dit offre la meilleure façon de se tenir dans un état de cécité quant au futur…

Le passé n’est jamais un moment de coupure claire et définitif ; il revient et re-mord. Ainsi les divergences apparurent au 19ème siècle concernant la figure complexe de Victor Schœlcher rencontre derechef un écho aujourd’hui ; au point de relancer la bataille des symboles.

Lors du 22 mai 2020, jour de commémoration du soulèvement des esclavagisé-es et qui a abouti à la proclamation anticipée de l’abolition de l’esclavage en 1848 à la Martinique, deux statues de Victor Schœlcher ont été jetées à bas et brisées par des militants qui se disent « contre l’héritage colonial » dans ce pays. « Nous assumons pleinement notre acte parce que nous en avons assez, nous jeunes martiniquais d’être entourés de symboles qui nous insultent(…) Victor Schœlcher était complètement favorable à l’indemnisation des colons » a déclaré Jay Assani, jeune activiste, dans une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux.

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« Personnes qui ont leurs règles », « identité de genre »… mais qu’est-ce qu’être une femme ?

— Par Pauline Arrighi, Essayiste féministe —

Auteure de deux livres, dont Et si le féminisme nous rendait heureuse ? (Dunod)

Alors que J. K. Rowling a été accusée de transphobie pour avoir suggéré que seules les femmes avaient leurs règles, selon Pauline Arrighi, il est impossible de définir le sexe féminin en s’affranchissant de toute considération biologique.

« Personne qui a ses règles ».. pourquoi ne pas tout simplement utiliser le mot « femme » ? C’est ce qu’a suggéré l’écrivaine Joanne K. Rowling dans un tweet, qui lui a valu des accusations de « transphobie ». Selon ses détractrices et détracteurs, certains hommes ont des règles. De même que d’autres personnes, qui indépendamment de ce phénomène physiologique, ne sont ni hommes ni femmes. Tout est une question de définition. Peut-on définir qui est une femme en s’affranchissant de toute considération biologique – pour inclure les personnes transgenres ? Cette proposition de définition, qui a fait son apparition dans les champs intellectuel et militant dans les années 1980, balaie d’un revers de main toute référence à l’observation des corps. Selon les tenants du transgenrisme, la définition biologique de qui est une femme et qui est un homme est non seulement inepte, mais aussi « transphobe ».

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