— Par Roland Gori, psychanalyste, professeur émérite de Psychopathologie clinique à l’Université d’Aix-Marseille —
L’autre pour Emmanuel Macron n’est qu’un autre lui-même. Il veut les Français à son image, à l’image des clones qui l’entourent et l’adorent.
Que l’on s’en réjouissance ou qu’on le déplore, il est bien un héros de notre temps, “personnalité sociale” de cette nouvelle élite qui a rompu le pacte de solidarité républicain. Emmanuel Macron s’avance en conquérant pour qui ne compte que la performance, la réussite.
Il descend dans l’arène de l’opinion publique témoigner de ses convictions, élans de ses conquêtes, causes de ses succès. C’est ainsi disait Freud que s’avance le conquérant porté par un narcissisme maternel qui fait que rien ne lui résiste: “quand on a été le favori incontesté de la mère, on en garde pour la vie ce sentiment conquérant, cette assurance du succès, dont il n’est pas rare qu’elle entraîne effectivement après soi le succès.”
La passion maternelle pour son enfant idéalisé induit une confiance à toute épreuve chez celui qui en reçoit le privilège.

Depuis ce printemps 2018, les personnels des hôpitaux psychiatriques se mobilisent un peu partout en France. Leurs revendications se rejoignent : avoir les moyens d’accueillir et de soigner dignement les patients, l’amélioration des conditions de soins devant entraîner l’amélioration des conditions de travail.

«Trente ans après sa mort, à ma grande surprise, le nom de Françoise Dolto n’évoque pas grand-chose chez ceux qui sont nés dans les années 1980-1990 ou plus tard. Les trentenaires ne savent pas ce qu’ils lui doivent, alors même que leurs parents sont de la « génération Dolto », qui l’a écoutée à la radio. Comme ils sont en âge aujourd’hui d’être parents, il n’est peut-être pas inutile qu’ils découvrent que tant de choses qui leur paraissent aller de soi n’allaient justement pas de soi…»

Tout en compatissant à la souffrance de la famille de ces victimes, en déplorant et en condamnant ces actes abominables (expliquer ne signifiant pas excuser mais tenter de comprendre afin de prévenir), à mon avis, tant que la situation familiale, socio-économique et politique restera telle qu’elle est, ces drames subsisteront. 
— Par Joël Des Rosiers —
Psychanalyste, professeur honoraire de psychopathologie à l’université d’Aix-Marseille, cofondateur de l’Appel des appels, il a récemment publié
Le Front dit national réduit la nationalité aux ancêtres. Il en fait, non un choix de tous les jours, mais un héritage archaïque. Il est l’avatar actuel du séculaire courant contre-révolutionnaire qui naquit jadis de l’hostilité aux Lumières, gloire de la France. Ce courant d’idées a déjà été au pouvoir : ce fut, sous l’Occupation nazie, l’aventure de la Collaboration. Qui est tenté par une seconde expérience oublie ou ignore la nature abjecte de la première.
Psychanalyste et psychiatre argentin, membre de l’Association psychanalytique internationale, Salomon Resnik est mort à Paris le 16 février
La Famille et la Parentalité seront à l’honneur à travers les thèmes suivants :
Avec Carole Matthieu, ce soir à 20h55 sur Arte, Louis-Julien Petit signe une fiction glaçante sur le monde du travail. Isabelle Adjani, en médecin du travail impuissant devant un management sans pitié, montre l’étendue de son talent.
— Par Fabrice Liégard —
— Par Professeur Aimé Charles–Nicolas, Président de l’Association First Caraïbes —
Dans toute culture, les relations humaines président à un vivre ensemble et font lien social à partir de l’inscription des sujets dans le langage, donc dans des discours.
Comment la psychanalyse permet-elle de penser le lien social ? Freud a posé la question du lien social en terme de processus inconscients liés à un objet extérieur idéalisé. Lacan, tout en reprenant ces éléments, va transformer leur trajet, en faisant intervenir la notion de discours 1. Pour Lacan, le discours, c’est le lien social.
Les attentats qui se perpétuent depuis 2015 ne sauraient être empêchés sur un mode seulement mécanique, car dès qu’un nouveau est perpétré, il n’est plus question que d’instaurer de nouvelles mesures sécuritaires, comme si l’éradication du terrorisme se réduisait à la mise en place de mesures répressives supplémentaires. Un tel empressement occulte le fait que les idéaux d’une société gestionnaire invalident le père comme tiers de la parole, car c’est la catégorie du père elle-même qui défaille dans le discours contemporain. L’auto-radicalisation participe d’une disposition psychique mortifère qui prend des allures protéiformes. « Faire bloc contre le terrorisme » suppose aussi et avant tout une analyse de la manière dont les pères des nations, leurs présidents et leurs élites manient l’ordre symbolique, pour accrocher la problématique terroriste à des causes bien plus profondes, constamment éludées.
En tant que psychologue dans le monde de l’enfance et animatrice d’ateliers-débats, je suis régulièrement invitée à discuter publiquement des secrets de famille. Que sont-ils ? Faut-il les dévoiler ? Quelles sont les conséquences de leur révélation ou de leur non révélation ? Dans une « actualité » qui nous fait toujours tanguer entre la peur et le courage, il n’est pas de trop de partager le contenu de ces échanges oraux avec vous, lecteurs.