Catégorie : Education Formation

Le grand flou des notes à l’école

Un rapport de l’Éducation nationale dénonce «l’incohérence» du système et demande un «véritable cadrage national».

ecolier-2Les signaux envoyés depuis de longues années par l’Éducation nationale sur le thème de la notation auraient donc eu raison du principe même d’évaluation? Telle est la conclusion d’un rapport de l’inspection générale (pdf)*, qui fait état d’une «incohérence» et d’une «illisibilité» sur le terrain.

Développement sauvage d’évaluations alternatives avec une «diversité insoupçonnée de codes» (des notions d’«acquis» – «non acquis» aux lettres, en passant par les couleurs, les smileys…), problème de continuité sur le cursus scolaire, rupture au moment du collège… «Impossible de savoir ce que maîtrisent effectivement les élèves et de comparer les résultats d’une classe à l’autre, d’une école ou d’un établissement à l’autre», explique le rapport qui préconise de «repenser un véritable cadrage national».

« Impossible de savoir ce que maîtrisent effectivement les élèves et de comparer les résultats d’une classe à l’autre»
Extrait du rapport

Mais dans quel sens? C’est la grande question sur ce vaste et polémique sujet qui voit s’affronter deux idéologies. D’un côté, les défenseurs de la notation sur 20, au nom de la précision, de la justesse, de l’exigence ; de l’autre, le camp «pédagogiste» qui dénonce sa subjectivité (s’appuyant sur cette science de l’évaluation appelée «docimologie») et prône une évaluation dite «positive», par opposition à l’évaluation «sanction».

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Les jeunes d’outre-mer : d’énormes difficultés scolaires

10 % de jeunes ont de très importantes difficultés scolaires en France. Mais les écarts sont marqués entre les territoires : 5 % des moins de 18 ans sont dans ce cas en Haute-Savoie contre 48 % en Guyane et 75 % à Mayotte. Une analyse de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Extrait du Centre d’observation de la société.


outremer_scolariteLes jeunes des départements d’outre-mer connaissent d’énormes difficultés scolaires. Selon une étude du ministère de l’éducation réalisée lors de la journée « défense citoyenneté », la part de jeunes de 18 ans en difficulté de lecture atteint 10 % en moyenne pour l’ensemble de la France (données 2012), mais entre 30 et 75 % dans les Dom. La moyenne nationale masque en effet les écarts qui existent entre les territoires. En métropole, le taux s’étend de 5 % de jeunes en difficulté en Haute-Savoie à 16 % dans l’Aisne. On en est très loin dans les Dom : le taux atteint 27,6 % à la Réunion, 30,4 % en Martinique, 33 % en Guadeloupe mais aussi 48,4 % en Guyane et 74,9 % à Mayotte.

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Charte de la laïcité à l’école

Vincent Peillon a dévoilé le lundi 9 septembre 2013, la charte de la laïcité à l’école, dans un lycée de La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne). La « vocation » de ce texte est « non seulement de rappeler les règles qui nous permettent de vivre ensemble dans l’espace scolaire mais surtout d’aider chacun à comprendre le sens de ces règles, à se les approprier et à les respecter », explique le ministre de l’Education dans un courrier aux chefs d’établissement.

=> Lire aussi sur Madinin’Art à propos de la Laïcité

Voici l’intégralité du texte :

La République est laïque. La Nation confie à l’École la mission de faire partager aux élèves les valeurs de la République.

1. La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi, sur l’ensemble de son territoire, de tous les citoyens. Elle respecte toutes les croyances.

2. La République laïque organise la séparation des religions et de l’État. L’État est neutre à l’égard des convictions religieuses ou spirituelles. Il n’y a pas de religion d’État.

3. La laïcité garantit la liberté de conscience à tous. Chacun est libre de croire ou de ne pas croire.

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Maux d’école sans remèdes ?

—Par Gilles Bastin—

schoolL’école française se porte mal. La prochaine rentrée des classes, avec ses troupes nombreuses d’enfants rejoignant leurs maîtres, donnera bien l’occasion de quelques clichés émouvants, mais elle ne pourra faire oublier le malaise qui mine cette institution : rythmes scolaires peu adaptés, crise des vocations professorales, faible efficacité de l’éducation dispensée aux élèves, inégalités de traitement entre ceux formés dans les établissements d’élite et les autres en sont quelques symptômes.

Les enquêtes PISA (Program for International Student Assessment) menées par l’OCDE depuis 2000 traduisent à leur manière cette crise éducative. Portant sur 65 pays et mesurant de façon homogène les compétences acquises par les élèves de 15 ans en lecture, mathématiques et sciences, ces enquêtes placent la France en piètre position : 22e en mathématiques et en lecture, 27e en sciences ! Elles montrent aussi que les inégalités entre ceux qui réussissent le mieux et les plus faibles ont eu tendance à augmenter entre 2000 et 2009. Elles classent enfin la France à l’avant-dernière place en termes d’équité scolaire : loin de donner à chacun l’opportunité de choisir son destin, l’école française reproduit massivement les inégalités sociales qui lui préexistent.

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Éducation nationale : les profs broient du noir

Une écrasante majorité des professeurs déplore la dégradation de l’exercice de leur métier. Et jugent sévèrement leurs ministres, incapables de réformer.

—Par Marie-Sandrine Sgherri—

prof-1Les professeurs du secondaire ne vont pas bien, ce n’est pas un scoop. Mais l’étendue du malaise, mesuré vendredi par un sondage CSA commandé par le SNES, leur syndicat majoritaire, laisse pantois. À la question « Avez vous le sentiment ces dernières années que l’exercice de votre métier s’est amélioré ? » 4 % des enseignants répondent « oui, plutôt ». Quant à ceux qui trouveraient que cette situation s’est « beaucoup amélioré », ils sont purement et simplement introuvables : 0 %, donc ! On a beau savoir que l’école va mal, et que le malaise se concentre et s’exprime dans les collèges et les lycées, c’est tout de même une véritable claque ! Presque la moitié des enseignants estiment donc que leur métier s’est « plutôt dégradé » et un quart « beaucoup dégradé ». Sur le sujet, tout le monde a un avis : 1 % seulement des professeurs interrogés ne se prononcent pas.

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Medef : Gattaz promet la lutte finale!

— Par Hubert Huertas —

gattazLe bon M.Gattaz, élu avec le pourcentage collectiviste de 95% à la tête du Medef a des idées très combattives. Alors que le gouvernement n’en finit pas de faire les fonds de tiroirs pour financer, notamment le pacte de compétitivité de 20 milliards d’allègements pour les entreprises, il réclame en supplément une baisse de 100 milliards sur leurs charges et leurs impôts.

        Comment y parvenir ? Très simple… On baisserait les impôts des entreprises et on augmenterait celui des particuliers. On enlèverait cinquante milliards payées  pour les cotisations sociales, et on augmenterait la CSG et la TVA.

        Ensuite et conjointement, parvenu à ce résultat, on baisserait encore les impôts des entreprises à hauteur de cinquante nouveaux milliards.

        Pierre Gattaz considère que la France est « un jardin envahi de ronces », avec son code du travail trop complexe, « et de cailloux »,  avec ses prélèvements trop lourds.

        Pierre Gattaz en veut par ailleurs à l’Éducation nationale. Il cite le sujet du bac de sa fille, en science économique et sociale : « Vous montrerez de quelle manière les conflits sociaux peuvent être facteurs de cohésion sociale ».

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Apprendre aux enfants à nager : des cours gratuits en Martinique

nageurVotre enfant a entre 7 et 12 ans et ne sait pas nager ? Vous pouvez profiter des vacances scolaires d’été pour l’inscrire dans un programme d’apprentissage de l’opération « savoir nager » 2013.

En 15 séances à peine (1 séance par jour, 5 jours par semaine pendant 3 semaines), votre enfant peut acquérir, avec un professionnel de la natation, les bases qui permettent de se mouvoir dans l’eau sans appréhension.

À l’issue de chaque cycle d’apprentissage, un diplôme est remis aux participants et, si le test « sauv’nage » est réussi, une attestation de succès est également délivrée. Cette attestation est présentée ensuite à tous les organismes qui vous demandent une preuve de la capacité de votre enfant à ne pas se noyer (par exemple, un centre de loisirs, un camp de vacances, une colonie).

Le ministère des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative vient de mettre à jour sa carte interactive en ligne des sites « savoir nager ». Celle-ci vous donne accès à toutes les informations utiles pour procéder à une inscription directe auprès de la piscine qui vous convient le mieux.

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Défendre et valoriser nos associations

— Par Charles Celénice, Pour l’URASS (Union Régionale des Associations du secteur Social et Médico-Social) de Martinique, le vice-président chargé de la vie associative —

action_socialeLa grave crise que connaît la Martinique depuis plusieurs décennies ne s’estompe pas, bien au contraire. Dans ce contexte, les associations d’action sociale et solidaire ont fort à faire. Les soutenir concrètement est devenu un impératif, car elles ont conquis une place incontournable dans l’activité socio-économique, au gré d’une courte histoire de seulement quatre siècles.
La société primitive, dans le cadre de laquelle la vie s’organisait en Martinique, a dû céder aux forces esclavagistes. Les capacités productives ont fait un bon, au prix d’une féroce exploitation et de la vie de millions d’africains déportés. Cela a contribué de façon significative à la richesse des classes dominantes européennes, et à la relative prospérité des populations de ces puissances colonisatrices. En brisant les chaînes qu’on leur avait mises, nos ancêtres ont imposé le passage de la société de plantation esclavagiste, à une société où dominent des rapports sociaux capitalistes plus contemporains. Cela a été un mouvement d’affranchissement social.

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Bac Sciences économiques : les plus belles perles des copies des candidats

— Par Laurent Calixte —

bonnet_aneLes « Sciences éco » sont réputées arides et difficiles. A lire certaines copies du bac en la matière, on ne peut que le confirmer… Absurdités, incohérences, et surtout, beaucoup de poésie… Florilège.

Créé le 20-06-2013 à 12h01 – Mis à jour à 16h18

Les « Sciences éco » sont réputées arides et difficiles. A lire certaines « perles » du bac en la matière, on ne peut que le confirmer… Florilège des éditions 2000 à 2012 du baccalauréat. Nous les publions évidemment sans corriger les fautes d’orthographe.

« Par exemple, la distinction marketing ‘futur maman’ n’a aucun sens. Toutes les femmes sont des mamans en devenir. On voit bien ici la brutalité de la cruauté et du sadisme idéologique utilisé sans vergogne par cette société de consommation dirigée par le sexe, l’argent et la drogue. »

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Travailler au Québec: « Pour un succès, combien d’échecs? »

—Par papanguezwazo (Express Yourself)—

quebecFormations ruineuses, bénévolat quasi obligatoire… Loin des publicités qui vendent la Belle province comme un eldorado professionnel, notre contributeur Papanguezwazo livre un témoignage désabusé.

À tous ceux qui ont une activité professionnelle dans leur pays et envisagent de migrer vers le Québec… attention au piège! La tentation est forte quand on entend le chant des sirènes, les campagnes de racolage menées par le MICC (Ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles) pour inciter les travailleurs qualifiés du monde entier à venir s’installer dans la « Belle province ».

On ne vous promet rien, mais on ne cesse de vous rappeler que l’on est bien, au Québec: la qualité de vie y est meilleure qu’ailleurs, le coût de la vie l’un des plus bas du monde à Montréal, le système éducatif l’un des meilleurs du monde (rien que ça!). De plus, ne vient pas qui veut: seuls les élus, détenteurs d’un certificat de sélection délivré par le Québec, pourront s’enorgueillir d’avoir été choisis.

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J’enseigne le genre. Et je continuerai à le faire.

 —Par Denis Colombi le 10 juin 2013—

genderCe sera un billet énervé. Très énervé. Fatigué aussi. Fatigué d’entendre des ignares et des incompétents baver de haine sur quelque chose qu’ils ne connaissent pas. Enervé de voir qu’on les laisse faire et que, pire encore, on leur donne raison. Enervé d’apprendre que je fais le mal. Enervé de voir que l’on laisse des mouvements religieux dicter la forme du débat public, surtout en matière d’éducation. Enervé de voir que la laïcité, c’est bon pour les autres, et qu’on peut envoyer paître la science et la connaissance par lâcheté politique et ignorance. Car depuis des années, j’enseigne ce contre quoi aussi bien la Manif de la haine que Vincent Peillon luttent désormais, dans une alliance que l’on voudrait improbable mais qui n’est que celle de la peur. J’enseigne le genre. Et je continuerais à le faire.

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Un bachelier sur deux sera le premier de sa famille

bachelierL’ascenseur scolaire marche : presque la majorité des candidats viennent d’une famille où personne n’avait le bac. Mais après, la machine se grippe et ces jeunes choisissent souvent des cursus inférieurs à leur potentiel, selon une enquête de l’Insee.

Bonne nouvelle: 50% des bacheliers proviennent de familles dans lesquelles aucun des parents n’est titulaire du bac .On les appelle les bacheliers de première génération. Mauvaise nouvelle: ils ne feront finalement pas la carrière scolaire que promettaient leurs résultats au lycée. Comme si une fois le bac obtenu, ils étaient entravés par une sorte de défaitisme.

Une ségrégation par filière

Même s’ils sont bons, très bons, ces élèves vont plus avoir tendance à choisir des voies moyennes, spontanément, que ceux dont les parents ont déjà le bac. La reproduction sociale reste prégnante.

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Classes prépas : la fin de la gratuité votée à l’Assemblée

— Par Isabelle Rey-Lefebvre —

classes_prepasC’est peu après minuit, dans la nuit de jeudi 23 à vendredi 24 mai, que Vincent Feltesse et Jérôme Guedj, députés PS, ont réussi à faire adopter par l’Assemblée nationale, avec l’appui du gouvernement et du parti centriste UDI, un amendement qui ouvre un nouveau droit aux lycéens. « Nous savons que 150 lycées, sur les 2 200 de France, n’envoient aucun élève en classes préparatoires, où il y a pourtant 7 000 places non pourvues. Nous voulons combattre l’autocensure qui fait que de bons lycéens ne s’autorisent pas à postuler à des cursus sélectifs et lutter contre la ségrégation sociale et spatiale », a plaidé M. Guedj.

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Le Lycée Schoelcher et le syndrome de la navette Challenger

 — Par Madinin’Art —

 schoelcher_challengerUne délégation du lycée Schoelcher a été reçue aux environs du 07 mai par le Recteur de l’académie de Martinique à propos de l’éventuelle suppression d’un poste de CPE à la rentrée prochaine. La défense des postes prévalant sur la défense des individus les représentants syndicaux ont argué de la nécessité de maintenir les trois services de CPE en faisant passer au second plan la dimension subjective , oh combien importante, de ce funeste projet. Dés lors la discussion s’est placée sur un terrain convenu, celui de la rationalité budgétaire. Les services du rectorat ont eu beau jeu de montrer que quelque soit l’algorithme retenu on aboutissait à la même conclusion, à savoir que le Lycée Schoelcher était « sur-doté » que que cela créait une injustice qu’il n’y avait pas lieu de perpétuer. La décision définitive sera rendue publique au environs du 23 mai.

 A en rester à ce niveau de discussion l’affaire semble entendue. Il n’y a pas lieu de faire de sentiment, il suffit d’appliquer des formules, des équations et d’en tirer les conclusions.

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François Dubet : « L’école est en péril »

 dangerSelon le sociologue spécialiste de l’enseignement, le système éducatif français est perclus d’incohérences, sclérosé par la machine administrative, les revendications corporatistes..

Propos recueillis par Denis Lafay (Acteurs de l’économie) | 13/05/2013, 19:27 – 7175 mots

« En panne de projet moral et éducatif ». Voilà, selon le sociologue spécialiste de l’enseignement, la principale explication à la déliquescence du système français. Un système perclus d’incohérences, sclérosé par la machine administrative, les revendications corporatistes et la rhétorique doctrinaire, ébranlé par les bouleversements sociétaux, scellé dans son immobilisme, son rejet de l’innovation, et l’indifférence pour ses meilleurs éléments. Un système que particularisent un intellectualisme inapproprié, l’abandon des devoirs, la reproduction des élites, un ostracisme inepte pour le capitalisme et l’entreprise, in fine la relégation au second rang de l’objet même de ce qui fut une vocation : donner aux jeunes les armes de se construire, de trouver une place dans la société, d’être acteurs de la démocratie.

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Chers parents d’élèves, vous nous emmerdez

Pourquoi les profs n’ont-ils plus d’autorité intellectuelle ni morale ? Pourquoi les lettres au rectorat se multiplient-elles ? Pourquoi les élèves sont-ils de plus en plus arrogants et ignares ? Pourquoi suis-je de plus en plus lâche, moi, prof qui m’étais juré de ne jamais renoncer ?

Les parents doutent de nous, se mettent à notre hauteur alors qu’il ne leur viendrait pas à l’idée d’en faire autant avec leur banquier ou leur garagiste ! Pourtant, ils savent changer une roue et rédiger un chèque ! Pourtant, nos chères mères d’élèves savent se teindre les cheveux en rouge ou noir quand elles vieillissent : sont-elles pour autant coiffeuses ?

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Mon fils, perdu dans le cyberespace

— Par Cécile Renault Citoyenne

Le 4 avril, dans un communiqué de presse annonçant l’engagement du gouvernement en faveur du jeu vidéo, les ministres Fleur Pellerin, Aurélie Filippetti et Arnaud Montebourg y soulignaient l’importance de ce secteur pour l’avenir et l’image de la France. J’ai été envahie par un sentiment de colère, d’injustice. En effet, je me débats depuis plusieurs mois pour tenter d’enrayer la glissade de mon fils de 16 ans vers l’addiction. Nous avons tout essayé : logiciel de contrôle parental, mise sous clé de tous les ordinateurs de la maison, dialogue, sanctions, négociations, vacances dans le désert, présentation des formations supérieures liées au numérique, mais rien n’y a fait. Peu à peu, le jeu a pris toute la place. Aujourd’hui, mon fils est piégé, de manière bien banale. Rien à voir avec les cas qui font la une de l’actualité comme ces jeunes parents coréens qui ont laissé mourir de faim leur bébé en 2010, comme les hikikomori qui se laissent mourir de soif au Japon ou encore les adolescents américains qui ne font plus le distinguo entre leurs jeux et le réel et fusillent leurs proches ou des inconnus.

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Aimer l’entreprise n’est pas une compétence !

Par Phippe Watrelot

entreprise«Notre premier devoir, c’est de stimuler l’esprit d’entreprise dans notre pays. C’est d’abord le rôle de l’école», a déclaré lundi 29 avril François Hollande, lors d’une réception de 300 entrepreneurs à l’Élysée.  Et le président propose, «de la sixième à la terminale», un programme sur l’entrepreneuriat. On n’en sait guère plus sur le contenu de ce “programme” d’enseignement aujourd’hui et cela rend difficile les réactions et les analyses à chaud sur ces déclarations. Mais le passé récent et quelques principes nous permettent, au minimum, d’alerter sur les dérives possibles et de montrer en quoi cette annonce est potentiellement dangereuse.

 

Un contexte politique tendu.

Cette annonce qui s’inclut dans un ensemble plus vaste de mesures destinées à caresser les “pigeons” dans le sens des plumes risque dans le même temps d’être très mal interprétée à gauche et plus particulièrement dans le monde enseignant.

Sur le plan politique, ces annonces se situent dans un contexte de débats sur l’orientation de la politique menée par le gouvernement. Tout un pan de la gauche risque d’interpréter cela comme des gages de plus donnés au Medef après le blocage sur l’amnistie sociale et le débat sur l’A.N.I.

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Lycée Schoelcher : quand la logique boutiquière l’emporte

 Un mauvais coup porté au Lycée Schoelcher ?

—Par Roland Sabra —

Lycée de « L’excellence pour tous » le Lycée Schoelcher, fondé il y a 111 ans, doit être détruit et reconstruit. Un déménagement provisoire est prévu dans les locaux de l’ancienne maternité de Redoute totalement rénovés à cet effet. Le choix de l’excellence est confirmé par l’accueil à partir de la rentrée 2016 des Classes Préparatoires aux Grandes Écoles ( CPGE) de Maths Physique Chimie & Sciences de l’Ingénieur. Si l’on ajoute le fait d’être le seul lycée de Martinique à présenter l’enseignement de spécialité théâtre on voit nettement la cohérence du choix de l’excellence : former des scientifiques lettrés. Ce qui n’est pas rien!

Mais la rationalité des choix à moyen terme peut être contrariée par des décisions malencontreuses à court terme, comme le montre l’intention, pas tout à fait confirmée de supprimer un poste de Conseiller Principal d’Éducation (C.P.E.). Projet tout à fait étonnant quand on sait que le nombre de classes restera inchangé, que les travaux de démolition du gymnase débuteront à la rentrée prochaine, que les opérations de déménagement commenceront dès le deuxième trimestre et qu’en conséquence certaines activités notamment sportives, devront être externalisées vers le stade Louis Achille pour les Terminales et Chateau-Boeuf pour les Premières et Secondes.

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L’essentiel sur la réforme des rythmes à l’école primaire

L’objectif de la réforme : mieux apprendre et favoriser la réussite scolaire de tous

 Depuis la mise en place de la semaine de quatre jours en 2008, les écoliers français ont le nombre de jours d’école le plus faible des 34 pays de l’OCDE : 144 jours contre 187 jours en moyenne. Ils subissent de ce fait des journées plus longues et plus chargées que la plupart des autres élèves dans le monde.

 Selon les scientifiques spécialistes des rythmes de l’enfant, cette extrême concentration du temps est inadaptée et préjudiciable aux apprentissages. Elle est source de fatigue et de difficultés scolaires.

 La réforme des rythmes scolaires conduira à mieux répartir les heures de classe sur la semaine, à alléger la journée de classe et à programmer les séquences d’enseignement à des moments où la faculté de concentration des élèves est la plus grande.

 Elle permettra une meilleure articulation des temps scolaire et périscolaire et s’accompagnera d’une prise en charge des élèves jusqu’à 16h30 au moins.

 Les élèves pourront accéder à des activités sportives, culturelles, artistiques qui contribueront à développer leur curiosité intellectuelle et à renforcer le plaisir d’apprendre et d’être à l’école.

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Hommage du SNES-Martinique à Simone Vaton

La nouvelle du décès de Simone nous a bouleversés car cette collègue particulièrement chaleureuse, disponible et dévouée comptait beaucoup d’amis dans le corps enseignant et le monde de l’éducation. Mais Simone n’était pas seulement un professeur dont la compétence et l’autorité naturelle en imposaient. Elle fut aussi une militante anticolonialiste de la première heure. Son sens de l’engagement se manifesta tant sur le plan politique et associatif que syndical. En effet , elle adhéra, très tôt au Syndicat National des Enseignements de second degré (SNES), le plus
représentatif des personnels du second degré ,qui affichait très clairement ses options anticolonialistes et dénonçait sans ambages, avec la gauche française et les organisations progressistes des DOM-TOM, la politique répressive et réactionnaire qui était imposée aux populations de ces « derniers territoires de l’Empire colonial français »,comme le SNES d’alors n’hésitait pas à les appeler.
Son engagement syndical commença d’abord dans la section SNES du Lycée de jeunes filles où elle exerça son métier de professeur de sciences physiques pendant toute sa carrière.
Elle fut particulièrement active aux côtés de ses camarades, lors des mobilisations de Mai 1968 pour plus de démocratie à l’école et dans la société.

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Marie Reynier, Rectrice de l’Académie de Martinique et le « stock » des Contrats-Aidés Le mot de trop!

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— par Roland Sabra —

Edito du 28/02/2008

 Ambiance tendue le jeudi 21 février 2008 au Rectorat de l’Académie de Martinique où la Rectrice, Marie Reynier, recevait les acteurs du système éducatif mobilisés contre la suppression des  postes occupés par des Contrats-Aidés (C-A). Il s’agit là d’emplois précaires à durée limitée, qui ont été créés en 2005. Une partie du débat porte sur la nécessité ou non de ces emplois. Pour Marie Reynier ces emplois relèvent d’un programme politique d’insertion qui relève d’une logique autre que la seule prise en compte des besoins de l’Education Nationale, pour preuve, selon elle, le calcul de ces ouvertures d’emplois, qui repose sur le nombre de Rmistes enregistrés et non sur un recensement des nécessités éducatives. Ces créations d’emplois précaires sont intervenues alors que loi du 13 août 2004 a transféré aux départements et aux régions la gestion des personnels techniciens, ouvriers et de services (TOS) des collèges et des lycées. Contrairement au texte constitutionnel ce transfert n’a pas été accompagné des moyens financiers adéquats. La Région et le Département n’ont donc pas pu, ou pas voulu, doter les établissements scolaires des TOS nécessaires à leur bon fonctionnement, pariant sur le détournement par les chefs d’Etablissement des tâches éducatives des Contrats-Aidés, en surnombre(sic!)

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Contre le salaire au mérite dans l’enseignement.

— Par Jean-Yves Mas —

evaluation_merite« Je sais que je suis minoritaire et je ne crois pas être un crétin obscurantiste, mais je pense (et c’est difficile de l’entendre et de le dire pour un enseignant) qu’il faut participer de la résistance à l’évaluation de ce qui n’est pas évaluable (…) L’évaluation individualisée des performances est une ineptie, mais on préfère s’en tenir à des méthodes objectives qui ne fonctionne nullement comme une reconnaissance mais comme une menace »

Christophe Dejours.

Dans le discours actuellement dominant sur l’éducation, il existe une proposition récurrente selon laquelle l’évaluation des établissements scolaires et de leurs agents permettrait d’améliorer l’efficacité de l’ensemble du système éducatif. En effet pour F.Dubet et M. Duru-Bellat il faudrait «  passer d’un système de gestion par les normes …à un système prenant au sérieux les capacités d’inventivité des établissements  en se polarisant sur les effets de leurs pratiques , bref à une gestion par les résultats » 1.Ce qui implique donc d’évaluer les établissements, mais aussi leurs agents, car même si cette dernière mesure n’est pas suggérée telle quelle, elle semble tout de même implicite lorsque les auteurs estiment que «  les établissement devraient être audités régulièrement par des équipes formées d’inspecteurs, de professionnels, de chercheurs et d’usagers (élus, parents).

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