iLivres : le coup de cœur de la semaine de Christian Séranot
(Philippe Rey, 109 pages, broché, 14,25€
Gallimard, Poche, à partir du 02/06/13/, 4,56 €)
Veritatis splendor ! Di fé pwi !1 Patrick Chamoiseau est de toutes les époques et de tous les âges. Sa parole est d’or et de boue, celle d’un écrivain génétiquement constitué par toutes les dimensions de son être en son histoire, qu’il sait rendre au centuple. Elle court les marigots, les échoppes bricolées des puissants, les ciels d’azur ou d’orages, les mythes revisités, les légendes apprises, les parlers écoutés et fait donner la foudre, ce raccourci de l’éclair. Elle conte aussi, dit l’éloge, clame l’indignité, s’insurge et caresse. Revendique la relation, tend au diversel. Poétique, elle se dérobe à ce qui enclot. L’Histoire est passée par là, dont elle se fait l’écho depuis plus de trente livres publiés. Celle de tous les esclavages, des insurrections, des pays dominés, mais pas seulement. Celle de la nature du monde dont elle dit la créolité et défend les richesses menacées. Tous ces écrits font œuvre.











C’est la biographie d’un pays fascinant, écrite comme un roman d’aventures. Congo. Une histoire a dominé la rentrée littéraire en remportant le prix Médicis essai et le prix du Meilleur livre étranger 2012. Il est couronné en ce printemps par le prix Aujourd’hui. Il avait déjà été consacré en Belgique, pays natal de son auteur David Van Reybrouck, par des jurés aussi bien de littérature que d’histoire.
Écrit à la première personne le livre que nous offre Ketty Steward est un récit de vie touchant, drôle et souvent déchirant qui se lit d’une seule traite. La narratrice est née en Martinique dans une famille adhérant totalement aux préceptes d’une petite secte, l’Eglise Adventiste du Septième Jour qui mêle traditions judaïques et croyances chrétiennes. Elle a donc reçu une éducation particulière, un peu à l’écart des coutumes martiniquaises, jugées beaucoup trop païennes. Pas de Carnaval, pas de musique profane, pas de matoutou, pas de Noël, pas de cinéma, toutes ces activités ne sont aux oreilles et aux yeux des Adventistes que des blasphèmes. « La Bible constituait ma seule lecture autorisée. » Le père particulièrement impliqué dans la secte n’en finit pas de négliger son épouse qui lasse d’un tel délaissement finira par se consoler dans les bras d’un voisin. Et c’est le début de la descente aux enfers pour la narratrice. Le premier cercle est l’émigration avec la mère, le frère ainé et le cadet chez la grand,-mère maternelle, la « Sorcière ». Le dernier cercle sera l’emménagement avec le concubin « maternel’ qui se révèlera être un beau-père pédophile et violeur.
COMMUNIQUÉ


Vient de paraître aux éditions Mémoire d’encrier
C’est un vendredi, le 9 octobre 1931 que Aimé Césaire débarque du train venant du Havre. Il revient d’une traversée maritime à bord du bateau « le Pérou », qui a commencé en Martinique, 15 jours plus tôt, le 24 septembre, pour rejoindre Paris où il est inscrit au Lycée Louis Le-Grand. 
Comme aurait dit Coluche, c’est l’histoire d’un mec qui cherche ses clés sous un lampadaire. Question : pourquoi sous un lampadaire ? Réponse : pas parce qu’il les a perdues là, mais parce que c’est le seul endroit éclairé de la rue.
— La richesse est le trou noir de ladite science économique. Se réduit-elle à la valeur économique des marchandises produites par le capitalisme ? Pour sortir de la crise du capitalisme mondial, inédite par son ampleur et par son double caractère social et écologique, faut-il procéder à une fuite en avant productiviste ? La théorie économique dominante ne sait pas répondre à ces questions parce qu’elle assimile la valeur d’usage à la valeur d’échange,
— P
« Le Cahier du retour au pays natal » d’Aimé Césaire paru en 1939, alors que l’auteur âgé de 26 ans, est en plein questionnement identitaire face au racisme européen et états-unien autant que la misère qui sévit dans son pays de Martinique, a été présenté aux Martiniquais hier soir , le 17 mars 2013, par Jacques Martial, à l’habitation Clément dans le cadre de l’année du Centenaire du poète et homme politique considéré comme l’une des plus consciences du 20ème siècle. 
Avec la lucidité provocatrice qui la caractérisait, Dulce Maria Loynaz n´a pas hésité à affirmer que Jardín était un livre hors de propos, bien que la détermination de la date ait été très précise – année, mois, jour et heure -. Ainsi résultait, certainement, l´idée de construire en 1935, l´étape de l’expansion de l´avant-garde, obsédée par le rapide passage des jours et le sauvetage de la portée de la nation, de structurer un roman arrêté en lui, non pas dans le temps et dans un endroit.
Frantz Fanon a abordé sous le titre de la bataille du voile, l’enjeu central constitué par le thème du dévoilement des femmes algériennes durant la domination coloniale française. Le voile des femmes était considéré comme le symbole par excellence de la nature rétrograde de la société algérienne et la colonisation présentée comme une mission de civilisation qui se donnait pour objectif premier de libérer les algériennes du patriarcat arabo-musulman dont elles étaient victimes en les dévoilant.