— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —
La consultation récente d’un dossier consacré aux « outils d’aide à la rédaction » en français a tout naturellement débouché sur la question suivante : en Haïti, les langagiers qui rédigent en créole disposent-ils du même type d’instruments rédactionnels ? Pour explorer adéquatement les différents aspects de cette question, il y a lieu de préciser d’entrée de jeu la signification de certains termes-clés. Le terme « langagier » est ainsi défini par Termium Plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada : « /Professionnel de la langue/ Nom masculin. Personne qui exerce une profession dans le domaine linguistique, notamment en traduction, en interprétation, en terminologie, en rédaction ou en révision, ou qui est impliquée dans un programme de formation linguistique ». La fiche terminologique de Termium Plus consigne plusieurs équivalents anglais pour le terme « langagier » : « language professional », « professional language user », « language worker » et « language practitioner », ce qui renvoie aux sèmes définitoires concordants indiquant qu’il s’agit de « professionnels » et d’« usagers » de la langue oeuvrant entre autres en rédaction ou en révision de textes de nature diverse.

“Sa peur… »
— Par Daniel M. Berté —
Césaire est mort à 95 ans en 2008. Pour les lycéens martiniquais âgés aujourd’hui de quinze ans Césaire fait partie du monde d’avant, celui d’avant leur naissance, lorsque le poète-député-maire commandait de près ou de loin l’actualité de l’île. Le livre qui vient de paraître n’a pas été écrit spécialement à leur intention, il vise sûrement un plus large public. Il n’empêche que sa place paraît toute trouvée dans les chaumières martiniquaises – comme celles de la diaspora – pour apprendre aux jeunes générations qui fut ce grand homme qui a tellement compté localement.
Dans le remarquable article de 
Figure incontournable de la littérature américaine contemporaine et fin observateur de l’Amérique des déclassés, le romancier Russell Banks, né le 28 mars 1940 à Newton dans le Massachusetts est mort le 7 janvier 2023 à Saratoga Springs (État de New York). Il avait 82 ans. Son œuvre est traduite en vingt langues.
Sagesse
Ah la révolution féministe… Pas la révolution féminine mais féministe ! Qu’on la hait ou qu’on l’aime, elle est bien présente et gagne du terrain au grand dame de l’homme ou du moins du macho, et de l’Homme avec un grand H… Car oui, Mémoires d’une féministe radicalisée met un bon coup de pied au féminisme et au machisme. Un monde dystopique où la masculinité et la féminité sont en péril. En péril pour le cycle de la vie sur Terre. Une guerre des sexes où un féminin masculinisé, pire encore, le potomitan l’emporte. Le mythe du potomitan qui se démystifie en devenant réel, sans coeur, et vengeresse. Une révolution qui écrase et broie une bonne fois pour toute les bijoux de famille du masculin.
La lexicographie créole –entendue au sens d’une activité scientifique de conceptualisation et de production de dictionnaires et de lexiques arrimés au socle méthodologique de la lexicographie professionnelle–, est encore jeune, elle remonte aux travaux pionniers du linguiste Pradel Pompilus 
Lors de l’investiture de Joe Biden, elle a frappé les esprits en lisant un de ses propres poèmes. Engagée dans l’alphabétisation, cette globalchangemaker d’Estée Lauder est devenue une icône millennial et une voix puissante en Amérique.
La complexe situation linguistique haïtienne est l’objet, depuis de nombreuses années, de recherches et d’études diverses qui ont contribué à son déchiffrement sur les plans historique, syntaxique, phonologique et lexical. Elle soulève aussi des passions nourries d’approximations, de poncifs et à de clichés qui, la plupart du temps, relèvent de certains partis-pris idéologiques. Malgré cela, il faut admettre que tout citoyen haïtien, peu importe son domaine de spécialisation et d’activité, a le droit de s’exprimer sur la problématique linguistique haïtienne et sur le créole. Il le fait selon sa vision du monde et selon sa compréhension des rapports entre les langues dans la société haïtienne. Les linguistes ont l’obligation d’écouter le propos des non-linguistes et de chercher avec eux à promouvoir une vision rassembleuse fondée sur les sciences du langage. C’est aussi en cela que réside l’une des caractéristiques du débat d’idées, nécessaire, argumenté et documenté, lorsqu’il entend être enrichissant.
Après Astérix en 2021, c’est une autre BD qui a été le plus gros succès de librairie cette année : « Le monde sans fin » de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain.
« Cette nuit, j’ai lu Célestine. Ton texte m’a bouleversée, je n’ai pas pu m’arrêter.
Au bout du petit matin, ce plus essentiel pays restitué à ma gourmandise, non de diffuse tendresse, mais la tourmentée concentration sensuelle du gras téton des mornes avec l’accidentel palmier comme son germe durci, la jouissance saccadée des torrents et depuis Trinité jusqu’à Grand-Rivière, la grand’lèche hystérique de la mer.
Nwèl Bò Kay
L’article de Michel Feltin-Palas paru le 13 décembre 2022 dans le magazine l’Express publié à Paris, 
Entrevue exclusive
Le Monde
Avant-propos : la philosophie de Frantz Fanon