De feu, de fer et de sang!
De sang, de feu et de fer…
On devrait ajouter : de sueur, de peur et de pleurs
et ça pourrait faire une assez bonne description de l’enfer…
Mais ce n’est, hélas, que celle
de notre ère industrielle
pour laquelle fut versé
le sang de tant d’ouvriers exploités !
Et même si, à l’ère chimique,
le fer a fait place au plastique,
les victimes sont encore et toujours les prolétaires,
tous ces damnés de la Terre
condamnés par la malbouffe et la pauvreté
à une usante vie de misère
pour la jouissance de quelques milliardaires…

Rien ne remplacera les années 60. J’ai eu la chance de vivre Mai 68 aux premières loges, habitant au 34 de la rue Gay-Lussac, à l’endroit même où fut érigée la première barricade. Je revois encore Dany le Rouge passant devant chez moi et haranguant ses troupes. Dans mon appartement, se trouvaient plusieurs de mes amis ainsi que des habitants de l’immeuble dont une fille que nous appelions Tête de Poisson, une communiste endurcie qui nous chantait des airs de balalaïka. Mon copain Bobby Labrousse, alias Brebis Galeuse, enfonça rageusement dans le nez de Jules Badeau – autre surnom – une plume qu’il tira d’un coussin, n’en pouvant plus de l’entendre déconner. Ce soir-là, Jean-Claude O’Garro resta dormir chez nous de peur d’être arrêté par les CRS. Je dus le faire asseoir sur une chaise n’ayant pas assez de lits. Soulignons que, juste en dessous de chez moi, vivait mon amie, Madame Paul Fort, la femme du poète, qui me parlait des célébrités qui venaient autrefois la visiter, tels Paul Valéry ou Georges Brassens.
« Marche Nocturne »
Le vendredi 10 janvier dernier, la médiathèque de Sainte-Luce accueillait une rencontre littéraire autour de l’œuvre de Suzanne Césaire proposée par le Club Soroptimist Diamant les Rivières et accueillant l’universitaire Anny-Dominique Curtius, auteure de l’ouvrage « Suzanne Césaire. Archéologie littéraire et artistique d’une mémoire empêchée ». Un moment riche d’enseignements et de partage autour d’une œuvre et d’un patrimoine qui subjugue et passionne de plus en plus et qui tend, au fil des études et des recherches, à retrouver sa place dans le panthéon littéraire martiniquais.
Le rôle de Gérard de Catalogne dans l’introduction des idées fascistes en Haïti… p
Funambulisme
— Par Fortenel Thélusma(*) —
Solstice d’hiver

Rudy Rabathaly ancien rédacteur en chef du quotidien France-Antilles, ne lâche pas la plume. Il continu à regarder le pays en laissant tomber l’information et la langue qui communique : le discontinu.
Pas si joyeux Noël !
— Par Max Manigat —
— Par Michel Lercoulois —
Depuis 2012, le poète antillais Monchoachi élabore, avec le cycle Lemistè, une œuvre poétique polyphonique qui fait résonner dans la langue française, qu’il s’approprie, malaxe, détourne et subvertit, les singularités de la langue créole et d’une identité caraïbéenne complexe aux racines à la fois américaines, africaines et européennes… « Streitti » constitue le 4ème recueil du cycle Lemistè, initié en 2012 avec « Liber América » et poursuivi en 2015 avec « Partition noire et bleue » (recueil par lequel j’ai découvert Monchoachi et que j’ai présenté sur CL) et en 2021 avec « Fugue vs fug ». D’une très grande richesse sémantique, car puisant à toutes les langues de l’espace caraïbéen, la poésie de Monchoachi est exigeante et ardue, et chacun des recueils, tous remarquables par la complexité et la minutie de leur composition, où tout est soigneusement pensé et pesé sans pour autant freiner la spontanéité de parole, exige plusieurs relectures. Néanmoins, par rapport aux précédents recueils, « Streitti » semble étonnamment accessible pour un lecteur européen. La langue est fluide et coule presque de source, comme une eau au flot bien moins tumultueux que les remous de « Partition » et de « Fugue », qui pouvaient effrayer un lecteur non averti.
— Par Robert Berrouët-Oriol, l
La complainte du sapin de Noël
Nota bene : Le poète n’analyse pas, n’explique rien. Ses poèmes sont des contes que chacun peut déchiffrer à sa guise. À l’instar du photographe ou du peintre, le poète prend des instantanés et s’efforce de décrire ce qu’il a observé avec son propre vocabulaire. Bien que le poète raconte ce qu’il voit, qu’il ne juge pas, son regard est sélectif et il ne cache pas ses états d’âme. S’il est « voyant », comme dit Rimbaud, il ne faut pas l’entendre au sens où il verrait plus clair que les autres, mais simplement qu’il faut le laisser libre de voir, parfois, autrement. Michel Herland.
Chido rivé
Samuel Beckett et Gérard Astor