— Par Selim Lander —
En attendant d’assister au spectacle grec curieusement nommé 6 a.m. – How to disappear Completely et qui se tient en fait à 6 p.m. (18 h), nous nous sommes laissé tenter par le Tramway… de Tennesse Williams, attiré en particulier par la tête d’affiche, Francis Lalanne, dans le rôle de Kowalski, le mari de Stella, la sœur de Blanche. Stella est la figure centrale de la pièce, celle autour de qui se noue la rivalité entre les deux autres protagonistes. Mais Stella n’intéresse pas le spectateur : elle est trop sage, trop lisse, trop naïve. Il en va autrement des deux autres, les faux durs, Kowalski, dit « le Polak » par Blanche, un être frustre mais dont les colères sont dévastatrices, et Blanche, dite « dame Blanche » par Kowalski, élégante, hautaine avec l’humour qu’il faut et un physique à damner un saint. Ils ne sont pourtant que de faux durs comme la pièce le fait découvrir progressivement.



Festival d’Avignon 2016, le TOMA en route vers les grands larges.
De lui, ma grand’mère aurait dit « qu’il porte beau ».Greg Germain, acteur, metteur en scène, réalisateur, directeur de théâtre en énerve plus d’un. On le dit clivant, volontiers bourru, aimant le pouvoir. C’est avec insolence qu’il porte ses engagements. Fin politique, acharné au travail, il et aussi d’une exquise politesse. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, il est incontournable quand on parle des Outremers. Né à Pointe à Pitre, il a fait pas mal d’aller-retours entre sa ville natale et Enghien où il a vécu une partie de sa jeunesse. Parisien aujourd’hui il n’a jamais cessé de réfléchir à la double culture des Français d’Outre-mer, à leur écartèlement, au signifiant profond de ces « euroblack, domien, négzagonal, négropolitain ». En 2013, à la demande du Président de la République, il met en place la préfiguration de l’Agence pour la Promotion et la Diffusion des Cultures de l’Outre-mer.
Cette cuvée 2015 du festival d’Avignon paraît décevante dans son ensemble. Beaucoup de témoignages (immigration et sans papiers, racisme, chômage, guerres et violences policières) qui ne passent pas la barre du théâtre et restent dans une dimension « reportage » ou « jeu au public » abordant la fable brechtienne dans son aspect le plus élémentaire sans apport spécifique de mise en scène et de dramaturgie. Enfin, l’altérité édictée en credo n’atteint pas toujours son but dans des spectacles redondants (Retour à Berratham), hétéroclites (Cuando vuelva a casa), brouillons(le bal du cercle).



Toinette mesure un mètre quatre-vingt-quinze, pèse bien ses quatre-vingt dix kilos et porte une belle barbe noire. Monsieur Purgon est un féticheur. Candide ne vit pas en Westphalie mais fréquente la cour de sa majesté Toukguili de Gongonbili Gongoni. Les scènes sont agrémentées de chants en dioula et en moré, de danses traditionnelles rythmées au son de balafon, djembé et kora. Et c’est de Molière et Voltaire dont il est question !

L’Affamée,




— Par Alexis Campion —
— Par Michèle Bigot —
La compagnie Souricière, créée en 2008 avec la vocation de défendre un théâtre de texte, s’est lancée avec Marat-sade de Peter Weiss en 2009. Après l’avoir présentée en octobre 2014 au théâtre de Lenche à Marseille, elle nous propose aujourd’hui, au théâtre du Balcon, dans le cadre du off du Festival d’Avignon, Femme non-rééducable, une pièce de Stéphano Massini.
— Par Michèle Bigot —