
Danses
La danse, comme le diable au corps !

— Par Roland Sabra —
L’intitulé de la 10ème édition des Rencontres Cinémas Martinique illustre assez bien les centres d’intérêts des spectateurs martiniquais : Musique et Cinéma et non pas Cinéma et Musique. L’ordre d’énumération est symptomatique. La Musique est première, le cinéma ne venant qu’en illustration de la vénérable dame. La soirée du 13 juin à l’Atrium en a été la caricature. Deux films programmés dans la salle Frantz Fanon. Conte de cinéma dans le cadre de la rétrospective consacrée au cinéaste coréen Hong Sang-soo et Yo soy la salsa un documentaire de Manuel Villalona. Moins de dix personnes pour le film coréen, une salle aux trois-quarts pleine pour le documentaire dominicain. Et pourtant ! L’intérêt cinématographique des deux prestations est inversement proportionnel au nombre de spectateurs mobilisés. Deux mots sur l’hagiographie musicale consacrée au pape de la Salsa, Johnny Pacheco, musicien, compositeur, arrangeur, producteur et directeur musical né en 1935 à Santiago de los Caballeros, en République dominicaine. Le titre du documentaire en lui même est porteur d’une béatification simplificatrice.
— Par Selim Lander —
Salles combles pour les trois représentations de Revoleo, le spectacle en tournée du chanteur Luis de la Carrasca et de sa compagnie « Flamenco Livo ». À en croire les articles joints dans le dossier de presse, le succès rencontré par ce spectacle est général et n’est donc pas spécifique à la Martinique où la danseuse, la très ravissante Ana Pérez, se trouve avoir, paraît-il, quelques racines. Le même dossier de presse expose les intentions du meneur de jeu : « transmettre un message humain, d’espoir et d’amour », tout cela nous étant présenté comme la « mission première du flamenco qui doit absolument être perpétuée ». Dont acte. Remarquons simplement que pour le spectateur français lambda, qui ne comprend pas l’espagnol (ou est-ce de l’andalou ?) ce message humaniste est bien difficile à percevoir. Pour lui, il s’agit simplement de musique et de danse, ce qui n’est déjà pas si mal.
La compagnie Flamenco Vivo a la particularité d’être basée – contre toute attente – non pas à Grenade ou à Séville mais… en France, en Avignon.
Hong Sang-soo, né le 25 octobre 1960 à Séoul, est un réalisateur et scénariste sud-coréen.
Fils d’un officier de l’armée sud-coréenne et d’une employée de maison de production cinématographique, Hong Sang-soo découvre le cinéma en regardant des films hollywoodiens à la télévision. Au cours d’une conversation bien arrosée, un homme de théâtre suggère à ce garçon désœuvré de se lancer dans la mise en scène. Hong Sang-soo s’inscrit alors à l’université de Chungang, à Séoul, dans le département « Théâtre et cinéma ». Il part vivre ensuite aux États-Unis, étudiant au College of Arts and Crafts de Californie et à l’Art Institute de Chicago, où il réalise plusieurs courts métrages expérimentaux.
Cet amoureux de Rohmer et de Cézanne, qui a vécu un an en France, connaît un choc esthétique en découvrant à 27 ans Le Journal d’un curé de campagne de Robert Bresson, un film qui le convainc de se tourner vers un cinéma plus narratif. Il réalise en 1996 son premier long métrage, Le Jour où le cochon est tombé dans le puits suivi deux ans plus tard par Le Pouvoir de la province de Kangwon (tourné en noir et blanc).
— Par Fara C —
Catalyseur du mouvement Y en a marre au Sénégal, le visionnaire Fou Malade donne, avec son Bat’Haillons Blin-D, un concert lors de l’engagé Festival Africa Fête, à Marseille. Exceptionnel!
«Quitte le pouvoir: la révolte des Y en a marre», captivant documentaire d’Aïda Grovestins et Machteld Aardse, a inauguré hier le 11e Festival Africa Fête itinérant (FAFI), fondé pour perpétuer la mémoire du légendaire activiste culturel et politique Mamadou Konté (1948-2007), père de l’association Africa Fête. « Ce film montre très bien la force de Y en a Marre, qui a mobilisé autant de citoyens sénégalais en si peu de temps », souligne Cécile Rata, directrice à Marseille du FAFI.
Le charismatique rappeur Fou Malade a joué, avec son groupe Bat’Haillons Blin-D, un rôle décisif dans la réussite de Y en a marre, dont un des hauts faits de lutte a été l’éviction du président Wade. Il a utilisé la caisse de résonnance du hip hop pour appeler à un NTS (Nouveau Type de Sénégalais), et a convaincu la jeunesse à une inscription massive sur les listes électorales.
Par Selim Lander
Un homme qui en manipule un autre. Un pervers contre un pauvre innocent sans défense. Cet argument en forme de duel totalement déséquilibré au profit du méchant est rarement développé au théâtre, lequel répugne à la peinture du mal à l’état pur. Selon Schopenhauer, philosophe pessimiste – mais les pessimistes ont, hélas, trop souvent raison – l’homme est gouverné par trois déterminants principaux : l’égoïsme, la méchanceté et la pitié. Le pervers combine tout cela de la plus désastreuse façon : il ne pense qu’à son égo, n’éprouve aucune pitié et prend plaisir à faire le mal. La perspective de voir agir un tel personnage tout au long d’une pièce de théâtre n’est pas vraiment attrayante et c’est sans doute pourquoi les auteurs, s’ils n’échappent pas à la mise en scène d’individus malfaisants, évitent, en général, de leur consacrer une pièce entière. Ce qui n’empêche pas, évidemment, les exceptions. L’une des plus remarquables, en l’occurrence, est la pièce Big Shoot de Koffi Kwahulé : un bourreau ne cesse d’y torturer mentalement un pauvre type, pratiquement muet de bout en bout, qui meurt assassiné à la fin de la pièce.
—Communiqué de presse —
La création 2015 « Pique-nique en campagne » sera présentée le 20 juin à 15H30 au réfectoire du Centre Emma Ventura (CEV). Elle sera offerte aux rési-dents, à leurs proches, aux bénévoles et aux agents du CEV ainsi qu’au public extérieur à l’hôpital.
Ce rendez-vous du 20 juin correspondra au lancement d’un nouveau projet nom-mé « Théâtre à l’hôpital: lire, répéter, jouer ». L’objectif est de favoriser l’accès à la culture pour les personnes qui en sont éloignées et d’impliquer, dans une dé-marche artistique et culturelle, l’établissement de santé dans sa globalité (patients, personnel soignant et administratif) avec le soutien de professionnels de la culture.
Concrètement:
• Des lectures seront proposées de novembre à juin aux centres hospitaliers par les comédiens professionnels de la compagnie.
• Des répétitions ouvertes et des représentations de fin de projet.
• Un second atelier réservé au personnel hospitalier verra le jour en janvier 2016.
Depuis le début de l’année, la compagnie de théâtre l’Autre Bord Compagnie dé-veloppe un partenariat avec le CHU Martinique (plus étroitement avec le Centre Emma Ventura) et avec la Direction des Affaires Culturelles de la Martinique.
— Par Roland Sabra —
Le public attendait d’autant plus de cette reprise de «La Ronde de Sécurité » qu’une grande partie de celui-ci n’avait pas vu la première version créée en 1993. Il y des reprises qui sont nécessaires. Elles sont, à l’instar de « Wopso » de Marius Gottin, des éléments du patrimoine, non pas national martiniquais, l’État-nation n’est en aucun cas l’horizon indépassable de l’avenir du pays, mais populaire, au sens noble du terme. Une autre raison concourrait à rendre l’attente plus vive. La thématique. Le théâtre de Guy Froissy est un théâtre incisif, décalé, qui à partir de situations insolites développe avec un talent certain une critique sociale lucide sur un ton qui emprunte à l’absurde. En l’occurrence, UN, c’est le nom que porte le personnage dans le texte de Froissy, l’autre se nommant DEUX. Monsieur DEUX donc, qui n’est qu’un parmi tant d’autres, sort un soir pour se changer les idées dans ce qui pourrait être une cité. Pour le théâtre de l’absurde le lieu importe peu.
Ornette Coleman, né le 9 mars 1930 à Fort Worth (Texas) et mort le 11 juin 2015 à New York1, est un saxophoniste ténor et alto, trompettiste, violoniste et compositeur, précurseur majeur du free jazz.
À quatorze ans, il étudie le saxophone alto puis, deux ans plus tard, le saxophone ténor. Il commence par jouer dans des orchestres de rhythm and blues dans le Sud des États-Unis. Il s’installe à Los Angeles où il est contraint de travailler comme liftier tout en étudiant l’harmonie, la théorie musicale (largement en autodidacte) et en élaborant ce qui deviendra l’essentiel de son style, tant sur le plan harmonique que rythmique (frôlant l’atonalité soutenue par un tempo fluctuant).
Coleman épouse, en 1954, la poète Jayne Cortez (en) dont il divorce en 1964. Leur fils Denardo, nait en 19562.
L’accueil parmi ses pairs est mitigé, mais déjà il reçoit l’appui de certains d’entre eux. C’est le bassiste Red Mitchell qui le découvre. Il enregistre en 1958 son premier disque pour la firme Contemporary de Lester Koenig (« Something else! The Music Of Ornette Coleman », avec Don Cherry, Walter Norris (en), Don Payne, Billy Higgins), puis en 1959 « Tomorrow is the question!
— Par Mille Visages —
Aujourd’hui, nous ne cessons de parler d’une crise de modèles dans notre société. Ajoutez à cela, des systèmes d’actions et de représentations complètement à côté de la plaque. Au niveau politique d’abord, lorsque l’on note le poids de l’abstention, toujours plus fort que n’importe quel parti politique, tellement à la hauteur des désillusions citoyennes. Mais dans le secteur culturel également, car c’est aussi là que les ségrégations sont les plus vivaces.
Un cinéma monochrome
Aujourd’hui, la crise est l’excuse qui ne suffit pas, car les échecs sont en place depuis trop longtemps. Il suffit d’ouvrir les yeux pour se mettre d’accord sur ce constat. Et ensuite, daigner réfléchir aux solutions qui s’imposent. Le grand pays que nous sommes doit pouvoir être capable de se regarder en face. Et notre cinéma, fort de son exception culturelle, envié dans le monde entier autant que notre sécurité sociale, souffre de son uniformité. Il ne peut plus continuer comme ça. Il n’a plus à se refermer ainsi.
Dans le cadre des rencontres cinéma, en partenariat avec EPCC Atrium Martinique, Ciné Lam’ propose les projections suivantes (Centre culturel Petit Bambou) Le Lamentin (Martinique) : Malavoi, Rue Cases-Nègres, Rise Up.
La rue Case Nègre : Le 12 juin à 19h
Rue Case-Nègres, (1983), chef-d’œuvre d’Euzhan Palcy, avec Garry Cadenat, Douta Seck, Darling Legitimus, Joseph René Corail… d’après un roman de Joseph Zobel La Rue Cases-Nègres (1950).
Malavoi : le 17 juin, 19h :
Malavoi, une histoire Martiniquaise. Un documentaire sur le plus grand groupe martiniquais de musique traditionnelle orchestrée. Malavoi est un nom mythique, évocateur du plus grand groupe des Antilles. Mais que sait-on réellement d’eux ?
Comment ont-ils commencé, qu’est-ce qui les a inspirés, quel malaise ont-ils traversé, comment se sont-ils renouvelés et comment ont-ils persisté sur l’échiquier musical international? Qu’évoquent-ils pour le public ? Malavoi de A à Z, Malavoi à nu après 40 ans de chanson à travers le monde.
Rise Up : le 18 juin, 19h :
Rise up : Il existe un endroit ou la musique ne sert pas seulement à divertir. C’est un mode de vie.
La Région Martinique dans le cadre du Grand Saint Pierre et la Municipalité de Saint Pierre invitent les pierrotins à assister à la projection du film SAMBA. Une belle comédie dramatique interprétée par Omar Sy et Charlotte Gainsbourg.
Lire la critique sur Madinin’Art
Une fois par mois à Saint PIERRE, dans les premiers jours des mois Juillet et Août, le rendez-vous Ciné Bokay Sen Piè (CBSP) est pris avec l’association Ciné Woulé qui assure la programmation et les projections gratuites.
Samba est un sénégalais qui vit en France depuis 10 ans ; il collectionne les petits boulots. Alice est une cadre supérieure épuisée par un burn-out. Lui essaye par tous les moyens d’obtenir ses papiers, alors qu’elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu’au jour où leurs destins se croisent… Entre humour et émotion, leur histoire se fraye un autre chemin vers le bonheur. Et si la vie avait plus d’imagination qu’eux ?
Projection de « L’emprise » suivie d’un débat salle de la Mutualité, 46 bd du Gal de Gaulle ( FdF) à 18 h avec Nathalie Driguez avocate, Fred Galva psychologue, Louis Jehel psychiâtre, Cinthya Petit psychologue
L’EMPRISE fait le récit d’un terrible drame, adapté du bouleversant livre-témoignage Acquittée d’Alexandra Lange, paru aux Editions Michel Lafon.
Malgré de nombreuses campagnes de prévention, malgré des faits divers tragiques relayés presque quotidiennement par les médias, malgré des témoignages, malgré des articles ou livres, malgré le travail d’associations, de la justice ou de spécialistes, le fléau de la violence conjugales ou des violences commises sur les femmes en général n’est pas engagé sur une pente décroissante notable, bien au contraire. Au pire, il stagne, au mieux, il baisse dans des proportions anecdotiques. On estime aujourd’hui que près d’une femme tous les trois jours, succombe à des actes de violences conjugales. 146 en 2013. C’est trop. Beaucoup trop. Un bilan révoltant qui s’est retrouvé mis en lumière pour la énième fois en mars 2012, avec le procès d’Alexandra Lange, une mère de quatre enfants qui a comparu dans le box des accusés aux assises de Douai pou le meurtre de son mari.
Au cinéma, au théâtre, à la salle de concert ou à d’autres évènements culturels
Il convient d’arriver à l’heure, afin
– de ne pas rater le début,
– de ne pas déranger les autres spectateurs déjà assis ainsi que par respect pour les artistes du spectacle.
Si le placement de la salle de spectacle est libre, comblez les « trous ». Il n’est pas nécessaire de laisser un siège vide entre vous et votre voisin inconnu. Afin que les derniers couples puissent être ensemble, asseyez-vous les uns à côté des autres, ou alors laissez deux sièges vacants entre vous.
Le téléphone mobile doit rester éteint et il ne convient pas de consommer pendant la représentation.
Au cinéma on ne fait pas de bruit si l’on déballe et mange quelque chose pendant la séance.
On ne fait pas de commentaires pendant le spectacle, car cela dérange les autres spectateurs, voire les artistes en train de jouer sur scène.
C’est à la fin d’un spectacle qu’on applaudit les artistes (jamais entre les symphonies musicales dans un concert).
Voici un point très délicat : la standing ovation.
Le festival « RENCONTRES CINEMAS MARTINIQUE », actuellement à sa 10ème édition, est un rendez-vous majeur de l’année cinématographique de notre région.
Cet événement a des contours bien définis : une programmation de qualité, un intérêt pour la Caraïbe, une action envers des publics variés. Cette philosophie globale se décline au fil des éditions en tentant de suivre l’actualité ou plutôt les résonances du monde d’aujourd’hui.
2015 est une année importante : c’est la première de notre nouvelle structure : l’EPCC ATRIUM MARTINIQUE. Cette 10ème édition des RENCONTRES CINEMAS sera l’occasion de décliner les axes majeurs de notre action tout en offrant au public Martiniquais un vrai moment festif.
Une nuit, à proximité d’une cité dans un parking, un homme se promène quand surgit de l’ombre un homme armé. L’homme au fusil commence une interrogatoire musclé qui peu à peu, tourne au rapport de forces, au cauchemar psychologique. Une mise en abyme de deux hommes.
D’où viennent-ils ces inquisiteurs, censeurs, justiciers d’un jour, professeurs de savoir-faire et autres redresseurs de tort ?
Qui sont-ils pour s’arroger le droit de fouiner dans la vie des autres et d’en disposer ; pour émettre, sans douter, tant d’avis péremptoires et jugements définitifs ?
Le citoyen vigile de La Ronde de sécurité est le produit que sécrète une société malade de ses peurs, de ses faiblesses, de sa brutalité et de sa haine : ses monstres.
Chaque année l’association Les Berlicks propose un spectacle de fin d’année pour tous ses ateliers de théâtre.
Berlick est le nom qu’un bonimenteur de théâtre de Guignol donna à l’un de ses personnages: Un diable noir et facétieux qui impressionna la mère d’Alexandre Dumas au point de lui inspirer le surnom qu’elle donna à son fils dès la naissance de celui-ci. Inscrit dans sa société et plein de l’énergie vitale de sa Caraïbe originelle, ce Berlick a donné à la littérature populaire une place digne de respect.
Un diable noir d’auteur qui, avec talent et sans vergogne, continue à faire rêver ses lecteurs ! La Compagnie rend ainsi hommage à une liberté de créer, de penser et de transmettre une vision métissée
de notre monde.
Jeudi 11: 19h30
Représentation théâtrale
Front de Mer du Bourg
Chaque année l’association Les Berlicks propose un spectacle de fin d’année pour tous ses ateliers de théâtre.
Les Berlicks 0696 22 58 63
Vendredi 12: 18h30
Spectacle de l’association Les Voix Liées
Front de Mer du Bourg
Une nouvelle association qui propose des cours de chant et nous invite à une comédie musicale.
Luis de la Carrasca, plus que jamais de son époque, plonge dans ses racines andalouses pour nous offrir ce nouveau spectacle qui réunit avec passion un flamenco authentique aux accents modernes.
Au début du spectacle, il a voulu exprimer son sentiment vis à vis de la situation socio-économique de l’Espagne et de l’Europe en général.
Luis de la Carrasca au chant, José Luis Dominguez à la guitare, Kadu Gomez aux percussions, Ana Pérez et Kuky Santiago à la danse prennent possession de la scène et transmettent l’émotion, la puissance et l’énergie d’un flamenco nouveau … à l’état pur.
Le public se laisse emporter par l’enthousiasme de ces artistes talentueux jusqu’à frémir de plaisir !
«Revoleo» veut dire mouvement rapide, tourbillon, agitation ! Et dans ce spectacle c’est au sens propre et figuré qu’il est représenté.
Exprimer, communiquer, transmettre un maximum d’informations dans un minimum de temps. Cette énergie se retrouve également dans la peinture d’Ingrid Christoffels qui a servi de visuel au spectacle de Luis de la Carrasca.
Des siècles sont passés jusqu’à nos jours pour arriver au Flamenco d’aujourd’hui.
— Par Roland Sabra —
Patrick Kermann définit son théâtre ainsi : « Le théâtre est le territoire de la mort, ce lieu rituel où les vivants tentent la communication avec l’au-delà. Sur scène, dans une balance incessante entre incarnation et désincarnation, matériel et immatériel, visible et invisible, apparaissent des fantômes qui portent la parole des morts, pour nous encore et tout juste vivants ».
Il présente « La Mastication des morts de cette façon : « C’est en visitant un petit cimetière de la campagne française que m’est venue l’idée de construire une « polyphonie de l’au-delà » en redonnant la parole aux centaines de défunts enterrés depuis un siècle à Moret-sur-Raguse, village symbolique inventé de toutes pièces…
Mais avant d’en arriver là, j’ai fait un tour de France des nécropoles rurales et j’ai réuni un ensemble de noms aux consonances bien françaises afin d’exclure tout exotisme. Hormis la géographie, purement imaginaire, du village en question, tout ce que je raconte dans ma pièce est authentique, au détail près, petite histoire et grande Histoire entremêlées.
La mastication des morts est un « oratorio in progress ».
— Par Annie Chénieux —
Jean-Pierre Vincent a présenté sa dernière mise en scène à Théâtre en mai, à Dijon. Le festival a mis en vedette la vitalité des jeunes compagnies et les talents de demain.
Benoit Lambert l’avait annoncé à la fin de l’édition dernière, la 26ème édition de Théâtre en mai serait placée, après celui de Pierre Debauche l’an dernier, sous le parrainage d’une autre figure emblématique du théâtre français, et un maître pour lui : Jean-Pierre Vincent. Autant dire un symbole, dans le contexte actuel. Et le débat qui s’est tenu dans le foyer du Grand Théâtre, le dimanche 24 mai, a montré l’énergie, la curiosité et l’éternelle présence de celui qui a débuté au côté de Patrice Chéreau dans les années 60.
Intarissable sur son parcours, de la compagnie Vincent-Jourdheuil au TNS, à la Comédie-Française, les années ont été riches en aventures artistiques, humaines, politiques. S’il pense que « le théâtre doit répondre à l’actualité », il n’est pas pour autant « un art de l’actualité ». Il est « le lieu où les gens se réunissent pour élargir leur idée du monde.
« Rhodes Ahead, Vol 2 » que l’on peut qualifier de « jazz psychédélique » – un jazz initié par Miles Davis avec « A Silent Way », poursuivi de « Bitches Brew », un jazz électronique de feu, avec des éléments électro, drum’n’bass, transe, ambiant, rock et musiques du monde – est particulièrement inspiré par la musique marocaine, qui a profondément influencé Marc Cary ors de son voyage au Gnaoua Festival de 2013.
La colonne vertébrale de sa musique repose sur un axe double : d’une part, la transe rythmique de Marc Cary révélant toute sa magie du clavier grâce à la sensibilité « techno » de sa production et ses compétences à la programmation, et d’autre part le jeu tranchant, presque surhumain, du batteur Terreon Gully, qui impulse à cet album une « drum-machine » inondée de vibrations soul inégalée dans le genre… Sameer Gupta aux tablas et Tarus Mateen à la contrebasse complètent l’équipe en parfaite symbiose avec la transe induite par la complicité du clavier et de la batterie. Igmar Thomas, trompettiste invité, finit d’enflammer l’affaire, faisant clairement entendre sa filiation à Miles, tout en projetant le Rhodes Ahead Trio vers un jazz du futur.
Pour sa cinquième pièce, Martial Courcier a choisi le thème des conflits familiaux. Entre ses deux filles, son gendre et son petit-fils, les excès d’une mère possessive provoquent un grand déballage aux conséquences inattendues.
Elle est veuve depuis quinze ans, mais n’a pas encore fait le deuil de son mari qu’elle idolâtre. C’est dire si Solange se raccroche à ses filles comme à des bouées de sauvetage. Jamais coupé, le cordon ombilical est plus résistant que jamais. Pour Bernard, que des travaux ont obligé à venir s’installer chez sa belle-mère, la tache n’est pas simple, d’autant que la naissance de son garçon rend la mère et la grand-mère un peu hystériques. Les voilà en permanence autour de l’enfant qu’elles rebaptisent Oscar, au prétexte que son véritable prénom n’est pas très joli ! La sœur cadette rentre des USA, un peu perturbée et sans travail. Sur ces entrefaites, Bernard met la main sur une lettre compromettante. Aucun doute possible, le père d’Alice a eu une maîtresse. La nouvelle pouvant tuer Solange, on lui cache tout jusqu’au moment où elle tombe sur la missive.
C’est en visitant un petit cimetière de la campagne française que m’est venue l’idée de construire une « polyphonie de l’au-delà » en redonnant la parole aux centaines de défunts enterrés depuis un siècle à Moret-sur-Raguse, village symbolique inventé de toutes pièces…
Mais avant d’en arriver là, j’ai fait un tour de France des nécropoles rurales et j’ai réuni un ensemble de noms aux consonances bien françaises afin d’exclure tout exotisme. Hormis la géographie, purement imaginaire, du village en question, tout ce que je raconte dans ma pièce est authentique, au détail près, petite histoire et grande Histoire entremêlées.
La mastication des morts est un « oratorio in progress ». C’est un travail sur le nombre et la mémoire, la petite mémoire fragile d’une multitude de voix qui s’inscrivent dans l’histoire d’une communauté.
Il s’agit, dans l’accumulation des habitants du cimetière de Moret-sur-Raguse, d’entendre la singularité de chacun, sa langue propre qui, surgie d’outre-tombe, par-delà les corps, fait résonner en nous, morts en sursis, ces vivants d’un autre monde… De ce point de vue, La mastication des morts est une joyeuse tentative de réconciliation avec la mort que notre époque évacue systématiquement.
Pour la presse qui offre régulièrement une couverture au Festival du Cinéma Français, la rencontre avec la délégation de cinéastes français présente à La Havane avait un attrait particulier cette année : parmi ses membres se trouvait Costa-Gavras, une légende de la cinématographie contemporaine.
Dès qu’il est entré dans la salle il a été entouré par certains de ses collègues de la Cinémathèque de Cuba et par des journalistes afin de soutenir, même de manière collective, un dialogue avec l’admiré metteur en scène de Z, d’État de siège ou de Music Box, parmi de nombreux autres films dans lesquels il montre avec une maestria artistique ses préoccupations sociales et politiques.
Grâce à Nouredine Essadi, fondateur du Festival avec Christophe Barratier, nous avons obtenu un bref échange avant le début de la conférence de presse avec ceux qui sont venus à La Havane pour présenter leurs films.
Dans un espagnol précaire, non dénuée de sens de l’humour, Costa-Gavras a commencé le dialogue, entouré de microphones :
~Pour moi c’est toujours un plaisir et une fierté d’être à Cuba où je suis venu quatre ou cinq fois.
— Par Selim Lander —
Scotché, nous étions ! Mais que se passe-t-il donc en Martinique ? Pourquoi la grande salle de l’Atrium ne débordait-elle pas ce 30 mai 2015 ? Un samedi soir qui plus est – au jour et à l’heure où, traditionnellement, on « sort » ! –, alors que le programme était propre à réunir aussi bien les plus jeunes (le hip-hop) que les plus âgés (le bélé programmé en deuxième partie). Et pourquoi, surtout, la première partie n’a-t-elle pas suscité davantage d’enthousiasme de la part des spectateurs présents, alors qu’il s’agissait d’une représentation de classe internationale ? Certes, il y eut des applaudissements, et même nourris, mais ils se sont interrompus bien plus vite qu’ils n’auraient dû.
Scotché, nous étions: par Abstraction, la pièce de hip-hop. On se fait trop facilement des idées sur une pratique considérée souvent davantage comme un sport que comme un art. Tout le monde a vu, une fois ou l’autre, des adeptes de cette forme d’expression s’exhiber sur un coin de trottoir. On admire éventuellement la prouesse physique et, le plus souvent, on ne va pas chercher plus loin.