Variations sur « l’intégrisme masculin »
Par Selim Lander
Les Martiniquais connaissent bien D’ de Kabal qui s’est produit plusieurs fois chez nous… ou croyaient bien le connaître. Il se présente cette fois dans un seul en scène qui révèle d’autres facettes de son talent. Dans ce nouveau spectacle intitulé L’Homme-femme – les mécanismes de l’invisible, dont il a écrit le texte et assuré la M.E.S., il joue en effet moins que d’habitude avec un micro et exploite moins la tessiture étonnamment grave et métallique qu’il est capable d’atteindre. Il parle d’abondance, le plus souvent à voix nue, et cultive un registre intime. Il se présente tout d’abord vêtu seulement d’une jupe blanche qui crée un contraste pour le moins déroutant avec la barbe fournie et le corps massif. Malaise… lequel se trouve renforcé quand il entame son discours en dénonçant le mauvais procès qui est fait aux musulmans lorsqu’on leur demande de se désolidariser publiquement des djihadistes. À ce compte, en effet, on pourrait tout autant dénoncer le mauvais procès qui est fait aux Français dits « de souche » dont on exige repentance pour les crimes commis par leurs ancêtres colonialistes et esclavagistes…

Texte, mise en scène & interprétation : D’ de Kabal
Théâtre-École Kokolampoe
Le slam, qu’est-ce que c’est?
Le premier tour de l’élection présidentielle révèle un paysage électoral fracturé qui oppose les grandes villes et les territoires ruraux, les plus jeunes et les plus âgés, les périphéries et les centres urbains…
A l’heure où une partie de la France, pour contrer justement la montée des racismes et de la xénophobie, s’apprête à voter, contre ses convictions intimes, en faveur d’un candidat qui n’est pas plus celui de son choix que celui des humbles, à l’heure où surgissent, venues de différents horizons, des créations artistiques qui nous parlent de notre monde, de ses pulsions inavouables, des souffrances infligées à maintes communautés, il me semble bon de parler des luttes courageuses qui y afférent. Car, ainsi que le dit le musicien Jordi Saval sur la station radiophonique France Inter, il faut que les arts, quels qu’ils soient, servent à quelque chose et, « si la musique, et les autres arts, ça ne sert pas pas à faire que les êtres soient meilleurs, alors ça ne sert à rien ! »· Comment ne pas le croire, lui qui est allé dans la jungle de Calais offrir aux émigrés, « gens qui fuient l’horreur de la guerre, hommes en détresse » le réconfort d’un généreux concert⋅
Au moment de trouver des ressources, tous les acteurs du secteur ne sont pas logés à la même enseigne. Ceux de la musique ou du théâtre réclament une égalité de traitement avec le septième art
« Je ne suis pas votre nègre » (2015, 87 minutes) réalisé par Raoul Peck avant une sortie en salles prévue aux alentours du 10 mai qui sera accompagnée de débats. À partir des textes de l’écrivain noir américain James Baldwin, Raoul Peck revisite les années sanglantes de lutte pour les droits civiques, à travers notamment les assassinats de Martin Luther King Jr., Medgar Evers et Malcolm X. Avec pour voix off la prose combative de Baldwin dite par Joey Starr (Samuel L. Jackson pour la version anglaise), ce documentaire, primé à maintes reprises, offre un voyage saisissant au cœur d’une société américaine au bord de l’implosion.
Pour sa onzième édition, Gorée – Regards sur cours s’enrichit de trois événements majeurs : la présence de la Fondation Dapper, avec deux expositions, un hommage à Ousmane Sow relayé à l’international par les Instituts français et les Alliances françaises, et la présentation par Creative Intelligence d’oeuvres originales produites spécifiquement pour être intégrées dans le cadre magnifique du Relais de l’Espadon.
Aujourd’hui, entrée dans cet âge où l’on peut sur soi et ses chemins de vie se retourner, il me semble juste de dire que tout acte théâtral, qui m’a fait grandir et comprendre le monde comme il va, était un acte engagé, non pas essentiellement au sens politique du terme, mais engagé toujours auprès des hommes, engagé car inscrit dans une dynamique de progrès et de cheminement vers une société plus juste, plus tolérante et plus belle. Les deux derniers spectacles, vus à Fort-de-France, en dépit de certaines faiblesses m’ont confortée dans cette idée— utopique ? — que le théâtre est vital, et que par les arts on pourrait bien tenter de sauver le monde !
De Stanislas Sauphanor
Avec Elisabeth Lameynardie & Yva Gaubron.
De D’ de Kabal
L’association ETC-Caraïbe (« ETC » pour Ecriture Théâtrale Contemporaine), basée en Guadeloupe et en Martinique, organise chaque année un concours d’écriture destiné alternativement aux adultes et aux lycéens, systématiquement préparé par un atelier d’écriture sous la houlette d’un auteur confirmé. Cette année vient le tour des adultes (voir les modalités du concours sur le site d’ETC-Caraïbe). Après une première session en Guadeloupe lors de la semaine du 3 avril, ce fut le tour de la Martinique du 10 au 14 avril, à raison de 6 heures par jour. Le but de ces ateliers est double : développer la créativité des participants tout en leur fournissant des outils indispensables pour réussir une pièce de théâtre (chacun comprendra, en effet, qu’on n’écrit pas une pièce comme un poème ou un roman). De surcroît, le fait de rassembler plusieurs auteurs dans un même lieu pendant une durée conséquente permet de découvrir d’autres imaginaires et d’autres langues, éventuellement de s’en nourrir – ce qui n’empêche pas que chacun garde sa personnalité propre.
« 
« Le fils », texte de Marine Bachelot Nguyen, m.e.s. de David Gauchard.
— Par Fara C. —
Neuf films, issus majoritairement d’Europe, vont concourir pour la Palme d’or 2017 du court métrage, dans le cadre de la compétition du 70e Festival de Cannes (17-28 mai), ont annoncé mercredi les organisateurs.
Félicité