Catégorie : Arts de la scène

« Le Joueur d’échecs » : une adaptation vertigineuse au cœur de la folie, de l’Histoire et de l’humanité

Jeudi 11, Vendedi 12, Samedi 13 septembre à 19h30 au T.A.C. à FdF

— Par Hélène Lemoine —

Au théâtre, certaines œuvres ne cherchent pas à faire grand bruit. Elles s’installent doucement, presque en silence, mais laissent derrière elles une empreinte durable. C’est le cas du Joueur d’échecs, magistrale adaptation scénique de la dernière nouvelle écrite par Stefan Zweig, portée à la scène par André Salzet et la compagnie Carpe Diem. Un seul comédien, une chaise, des jeux de lumière, un texte inaltéré — et pourtant, une densité rare, un choc théâtral, une émotion nue.

À première vue, la nouvelle de Zweig semble rétive à la scène. Tout en elle repose sur l’analyse intérieure, la lente montée d’une tension psychologique, les non-dits, les regards, les pensées. Pas de dialogues à proprement parler, peu de situations spectaculaires. Mais c’est précisément cette apparente impossibilité qui a nourri le pari d’André Salzet : incarner l’ensemble du texte sans le trahir, donner vie à toutes ses voix, à tous ses silences, dans une forme dépouillée, presque ascétique. Un pari relevé avec brio.

Une rencontre en apparence banale : deux hommes, une partie, un paquebot

Le récit commence sur un paquebot transatlantique, entre l’Europe et l’Amérique.

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L’éphéméride du 11 septembre

Création à Paris de l’opéra-rock Starmania le 11 septembre 1979

Starmania est un opéra rock cyberpunk de Michel Berger sur un livret de Luc Plamondon. Créée le 10 avril 1979 au Palais des Congrès de Paris, l’œuvre est devenue, au fil des productions et des enregistrements, l’un des spectacles les plus joués et les airs, parmi les plus célèbres du répertoire francophone.

Joué à différents endroits dans le monde, il a fait l’objet de multiples adaptations tant en anglais qu’en français. L’album studio original de 1978 s’est vendu à plus de 2,2 millions d’exemplaires rien qu’en France, se positionnant ainsi à la septième place des meilleures ventes d’albums au niveau national. Starmania fut l’un des tout premiers opéras-rock francophones entièrement chantés.

Le projet initial de Michel Berger, Angélina Dumas, qui date de 1974, est une réflexion autour du syndrome de Stockholm et de l’histoire de l’enlèvement de Patricia Hearst, qui en 1975, s’est finalement ralliée à la cause de ses ravisseurs. La Bande à Baader est aussi une référence de Starmania pour Plamondon et Balavoine. De par ses thèmes et le monde dépeint, Starmania rejoint le mouvement cyberpunk (terme cependant jamais utilisé par ses créateurs).

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Mostra de Venise 2025 : un palmarès entre engagement politique et émotion intime

— Par Sarha Fauré —

La 82e Mostra de Venise, qui s’est achevée samedi 6 septembre, a couronné une édition aussi artistique que résolument politique. Dans un contexte international tendu, où la guerre à Gaza a imprégné débats, discours et créations, le jury présidé par Alexander Payne a surpris en attribuant le Lion d’or au cinéaste américain Jim Jarmusch pour son film Father Mother Sister Brother. Un choix qui a fait débat, tant le film choc The Voice of Hind Rajab, grand favori, semblait incarner la puissance émotionnelle et politique du cinéma engagé.

Un Lion d’or pour l’intime

Avec Father Mother Sister Brother, Jarmusch signe un triptyque minimaliste entre le New Jersey, Dublin et Paris, porté par un casting prestigieux (Adam Driver, Cate Blanchett, Tom Waits). Dans ce film contemplatif où les silences en disent souvent plus que les mots, le réalisateur de 72 ans explore les liens familiaux avec tendresse et sobriété. Présent sur le tapis rouge avec un pin’s « Enough » accroché à la veste, Jarmusch a rappelé que « l’émotion et l’empathie sont une forme de politique », préférant une approche indirecte au militantisme frontal.

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« Je verrai toujours vos visages », un film de Jeanne Herry

Dimanche 7 septembre 21h10 sur France 2

Par Jeanne Herry
Avec Adèle Exarchopoulos, Dali Benssalah, Leïla Bekhti, Gilles Lellouche, Miou-Miou, Elodie Bouchez, Soliane Brahim, Jean-Pierre Darroussin, Denis Podalydès, Fred Testo, Birane Ba, Dali Bensalah

Synopsis :
Depuis 2014, en France, la Justice Restaurative propose à des personnes victimes et auteurs d’infraction de dialoguer dans des dispositifs sécurisés, encadrés par des professionnels et des bénévoles comme Judith, Fanny ou Michel.
Nassim, Issa, et Thomas, condamnés pour vols avec violence, Grégoire, Nawelle et Sabine, victimes de homejacking, de braquages et de vol à l’arraché, mais aussi Chloé, victime de viols incestueux, s’engagent tous dans des mesures de Justice Restaurative.
Sur leur parcours, il y a de la colère et de l’espoir, des silences et des mots, des alliances et des déchirements, des prises de conscience et de la confiance retrouvée… Et au bout du chemin, parfois, la réparation…

La presse en parle :

Franceinfo Culture par Jacky Bornet
Avec Je verrai toujours vos visages, Jeanne Herry se confirme grande cinéaste. Tout en faisant œuvre de pédagogue, elle allie art et humanisme, civisme et sensibilité, au service de l’évolution de la société.

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L’éphéméride du 7 septembre

Naissance à New York de Sonny Rollins le 7 septembre 1930

Sonny Rollins, né Theodore Walter Rollins, est un saxophoniste ténor et compositeur de jazz. Il est largement reconnu comme l’un des musiciens de jazz les plus importants et influents de l’ère post-bebop.

La longue et prolifique carrière de Sonny Rollins au saxophone ténor commence vers l’âge de 16 ans. Certaines de ses compositions comme St. Thomas, Oleo, Doxy et Airegin sont devenues des standards de jazz. Ses soixante-cinq ans de carrière lui donnent aujourd’hui le statut de dernier géant en activité. Improvisateur, croisant les genres, poussant à leurs limites le son et le phrasé, Sonny Rollins incarne l’esprit de quête inlassable du jazz. Sonny Rollins est toujours en tournée en 2013 après avoir survécu à la plupart de ses contemporains en compagnie desquels il enregistra, tels John Coltrane, Miles Davis, Max Roach et Art Blakey.

Biographie
Les premières années
Bien que Sonny Rollins soit né à New York, pas très loin des temples de la musique noire new-yorkaise comme Le Savoy ou l’Apollo, ses parents sont originaires des Îles Vierges américaines2.

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« Le joueur d’échecs », de Stefan Zweig, adaptation et jeu André Salzet, m.e.s. Yves Kerboul

Jeudi 11, Vendedi 12, Samedi 13 septembre à 19h30 au T.A.C. à FdF

Bientôt la 1400ème de Stefan Zweig
Traduction Jacqueline Desgouttes
Adaptation et interprétation André Salzet
Mise en scène Yves Kerboul
Régie lumières Ydir Acef
Résumé 

Sur le paquebot vers le Brésil, un homme découvre la présence de Czentovic, le champion mondial des échecs, réputé inculte et monomaniaque.
L’homme raconte la prodigieuse réussite du champion et comment, au cours d’une partie entre Czentovic et un passager, un inconnu intervient soudain et oblige le champion à déclarer la partie nulle.
L’homme s’intéresse alors à cet inconnu qui confie n’avoir pas joué aux échecs depuis vingt ans…

Proposition Résumé 2

Sur la scène, lumières, une chaise et un homme parle sur le ton badin de l’anecdote.

Au cours d’un voyage en paquebot, il s’est trouvé en présence du champion du monde d’échecs, Mirko Czentovic, un champion réputé inculte dans les autres domaines, un monomaniaque assurément un cas très curieux.

L’homme raconte Czentovic, son origine, sa prodigieuse réussite. Czentovic, bête, ignorant et cupide, mais ! champion du monde des échecs !

L’homme nous dit sa curiosité, et le stratagème pour attirer Czentovic dans une partie et l’observer.

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L’éphéméride du 1er septembre

Sortie en France du premier film de science-fiction, Le Voyage dans la Lune, de Georges Méliès le 1er septembre 1902

Le Voyage dans la Lune est un film de science-fiction français écrit, produit et réalisé par Georges Méliès, et sorti en 1902.

Le film donna naissance à un genre populaire : la science-fiction.

Le projet du film a sans doute été motivé par le succès outre-Atlantique de l’attraction foraine A Trip to the Moon (en). Il est inspiré des romans De la Terre à la Lune de Jules Verne (1865) et Les Premiers Hommes dans la Lune de H. G. Wells (The First Men in the Moon, 1901).

Lors d’un congrès du Club des Astronomes, le professeur Barbenfouillis, président de ce club, surprend l’auditoire en faisant part de son projet de voyage dans la Lune. Il organise ensuite pour ses confrères la visite de l’atelier où l’obus spatial est en chantier. Il sera propulsé en direction de la Lune au moyen d’un canon géant de 300 mètres de long, embarquant à son bord six savants astronomes, dont Barbenfouillis.

Après le lancement réussi de leur fusée-obus, les six savants découvrent l’environnement lunaire et assistent à un lever de Terre.

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« Le Sang et la boue », un documentaire de Jean-Gabriel Leynaud

Sortie nationale : 27 août 2025 (en salle dès le 26 août)

Présentation

Dans Le Sang et la boue, Jean-Gabriel Leynaud nous plonge au cœur de Numbi, un village reculé du Sud-Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo. Cette bourgade, autrefois paisible, est aujourd’hui ravagée par la pauvreté, les conflits armés et l’avidité mondiale autour d’un minerai aussi discret qu’indispensable : le coltan, essentiel à la fabrication de nos téléphones et ordinateurs.

Synopsis

À Numbi, des hommes, des femmes, parfois des enfants, creusent à mains nues dans la boue, dans l’espoir d’extraire quelques grammes de coltan. Munis de simples pelles, ils s’enfoncent dans les profondeurs d’un sol devenu à la fois promesse de richesse et malédiction. Autour d’eux, une économie informelle s’est installée, gouvernée par les groupes armés, les trafiquants, les forces de l’ordre corrompues – un système brutal, invisible, qui alimente le confort numérique des pays du Nord tout en détruisant les vies locales.

Le film donne la parole à plusieurs figures de ce drame silencieux : Ujumbe, jeune père de famille creuseur, un négociant, une prostituée, un policier… Tous sont pris dans l’engrenage d’un néocolonialisme économique contemporain, où les rapports de force hérités du passé refont surface sous des formes nouvelles.

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« Tuer au nom de Dieu », un documentaire-fiction réalisé par Hugues Nancy

Mardi 26 août à 21h10 sur France 2

Synopsis :
Dans un dispositif inédit mêlant reconstitution historique, animation et enquête documentaire, Tuer au nom de Dieu revient sur l’un des épisodes les plus tragiques – et paradoxalement méconnus – de l’histoire de France : le massacre de la Saint-Barthélemy, survenu en août 1572.

À travers le regard de Jean Picquier, un jeune rescapé devenu enquêteur dix ans après les faits, Hugues Nancy nous entraîne dans une quête bouleversante, à la recherche des assassins de son père et de son frère, victimes de cette tuerie de masse perpétrée par les ligues catholiques contre les protestants. Caméra au poing, Jean interroge les figures clés de l’époque – Catherine de Médicis, Marguerite de Valois, Henri III, le duc de Guise, le pasteur Simon Goulart – et finit par infiltrer une confrérie de catholiques radicaux pour révéler une vérité longtemps occultée.

Un récit hybride, entre thriller historique et enquête journalistique :

Inspiré par le cinéma de Peter Watkins, Hugues Nancy opte pour une approche audacieuse : faire de Jean un documentariste « d’Ancien Régime », qui mène son enquête comme s’il disposait des outils du reportage moderne.

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La Martinique, une histoire créole

Dimanche 17 août à 21h sur France 5

La Martinique, ce petit morceau de terre baigné par la mer des Caraïbes, fascine autant qu’elle émerveille. Dans la collection documentaire Les 100 lieux qu’il faut voir, un épisode inédit met à l’honneur cette île au passé mouvementé et à la culture foisonnante. Entre mémoire, traditions et paysages grandioses, c’est une invitation à découvrir l’âme créole, portée par ceux qui en sont les héritiers vivants.

Une île aux mille visages

D’une superficie de seulement un peu plus de 1 000 km², la Martinique n’en reste pas moins une terre d’une incroyable diversité. Chaque recoin semble dévoiler un décor nouveau :

  • des plages aux sables changeants, tantôt blancs, tantôt noirs, bordées de cocotiers ;

  • des mornes verdoyants où prospère une végétation luxuriante ;

  • une faune abondante, parfois endémique ;

  • et, en toile de fond, l’imposante montagne Pelée, volcan endormi mais toujours majestueux, qui rappelle à la fois la beauté et la fragilité de cette terre.

Ce chapelet de paysages, qui vaut à l’île son surnom de « perle des Antilles », attire chaque année des milliers de visiteurs venus chercher soleil, exotisme et dépaysement.

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Festival Chemins des Arts en Bourgogne : Cap sur la Martinique (2)

— Par Dominique Daeschler —

Dans le tout petit village de Soffin ( 80 habitants à l’année) , le danseur chorégraphe martiniquais Alfred Alerte a rénové, modifié une bergerie quasi en ruines avec Lucie Anceau elle-même danseuse-chorégraphe. En vingt ans, ces deux -là en ont fait un lieu de création, de résidence, d’ateliers de pratique artistique avec la possibilité de trois plateaux « in situ » ( plus lieux insolites comme la « stabul »).

Si le lieu labellisé , reconnu pour son travail en milieu rural par collectivités, Etat et structures culturelles partenaires mène une programmation au cours de l’année, il devient le cœur d’un festival de danse étalé sur trois jours fin juillet.

Une semaine d’ateliers de pratique artistique ( cirque, danse contemporaine…) s’adressant à un tout public n’oubliant pas les enfants précède le temps de la diffusion de spectacles que les artistes ont pu répéter sur place. Tout est fait pour que public d’un jour, participants aux ateliers, habitants du village ( qui hébergent), se rencontrent, dialoguent dans le pré, au bar, lors d’un repas. Une organisation au cordeau, avec des équipes de bénévoles et de « services » qui peuvent laisser croire que tout se fait par magie.

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Jacques Martial (1955–2025)

Comédien, metteur en scène et homme politique

Jacques Martial est décédé le mercredi 13 août 2025 à Paris, à l’âge de 69 ans, des suites d’une longue maladie. Né le 7 mai 1955 à Saint-Mandé, en région parisienne, il était d’origine guadeloupéenne. Il laisse derrière lui une carrière artistique et politique dense, marquée par un engagement constant en faveur de la culture et des Outre-mer.

Fils de militaire, il passe son enfance entre Madagascar, le Congo, la Guyane et la Guadeloupe. C’est en Guyane qu’il découvre le théâtre à l’adolescence, avant de poursuivre sa formation à Paris auprès de la comédienne Sarah Sanders. Il devient son assistant et enseigne ensuite le théâtre, tout en menant une carrière d’acteur et de metteur en scène.

Au théâtre, il interprète des auteurs classiques et contemporains — Racine, Shakespeare, Césaire, Koltès — et fonde en 2000 la Compagnie de la Comédie Noire. En 2003, il crée un seul-en-scène autour du Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire, qu’il jouera dans plusieurs régions du monde, notamment aux Antilles, en Australie, à New York et à Paris.

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« Helikopter / Licht » par le Ballet Preljocaj

— par Selim Lander — Comme l’année dernière (1), Angelin Preljocaj et sa compagnie se sont produits devant le public aixois en cette fin du mois de juillet dans le cadre prestigieux de la cour de l’archevêché, lieu emblématique du festival d’opéra qui se déroule plus tôt dans le mois.

Ces deux soirées associaient une pièce ancienne pour six danseurs – Helikopter (2001) – et une nouvelle création pour douze danseurs – Licht (2025) sur une musique de Stockhausen pour la première et Laurent Garnier pour la seconde. Stockhausen (1928-2007) fut « sérialiste » en musique non seulement parce qu’il pratiquait la musique sérielle mais parce qu’il aimait composer des cycles « d’opéras ». La musique d’Helikopter a ainsi pour origine la troisième scène de Mittwoch (mercredi) qui se rattache au cycle Licht (1977-2003) des sept jours de la semaine. De même, à la fin de sa vie, travaillait-il sur un autre cycle, Klang, qui devait rassembler vingt-quatre pièces comme les vingt-quatre heures d’une journée (vingt-et-une ont été réalisées). Mais alors que la musique originale d’Helikopter était purement instrumentale, la version retenue par Preljocaj est celle de 1995 dans laquelle interviennent effectivement quatre hélicoptères en vol contenant chacun un instrumentiste, le mixage final restituant à la fois le son des instruments et celui produit par les hélicoptères.

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Appel à écritures théâtrales

Textes en Paroles lance un nouvel appel à écritures théâtrales pour des textes spécifiquement destinés à la jeunesse1, dans le cadre du projet

Jeunes scintillements de la résistance ».

Les textes, en français et/ou en créole, doivent s’adresser à un jeune public ; les auteurs et autrices doivent être majeurs et disposer d’un lien avéré, par leur origine, leur résidence ou leur écriture, avec la Caraïbe ou les Amériques, dans leur dimension historique, culturelle, politique ou poétique.

Pour cet appel à textes, deux axes d’inspiration sont proposés (sans caractère obligatoire) :

1. Le thème du 1er juin des écritures théâtrales jeunesse 2025 :

« Rallumons les étoiles » pour inviter la jeunesse à rêver, à penser et à raviver les braises de l’imaginaire et de l’engagement.

Le thème : « Femmes et résistances dans les sociétés esclavagistes et post-esclavagistes » – inspiré de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, pour faire surgir des figures méconnues, des récits oubliés, des actes de courage, de transmission et de subversion portés par des femmes.

Les textes ne répondant pas à ces deux axes sont également les bienvenus, la qualité littéraire et dramaturgique demeurant le critère fondamental d’évaluation de cet appel à écriture.

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Jazz Night au festival culturel de Fort-de-France

Samedi 26 juillet au Parc Culturel Aimé Césaire dès 18h

La Jazz Night clôture le festival culturel de Fort-de-France, entamé fin juin. Elle se tiendra samedi soir dans les jardins du parc culturel Aimé-Césaire.

La programmation regroupe plusieurs artistes : Régine Lapassion, Luan Pommier, Arnaud Dolmen, Catherine Russell, Sean Manson, Mario Canonge et Angélique Kidjo.

Angélique Kidjo, artiste béninoise installée entre les États-Unis et la France, participera à la soirée. Elle est rarement présente dans la région.

La chanteuse martiniquaise Régine Lapassion prendra également part à l’événement. Elle est connue pour son parcours dans le gospel, le jazz et la musique caribéenne. Son cinquième EP, Orijin, est axé sur la musique traditionnelle de Guyane et des Caraïbes, avec des influences jazz. Il a reçu en mai 2024 le Lindor de l’EP « meilleure inspiration traditionnelle 2022-2023 ».

Du côté guadeloupéen, le duo formé par la pianiste Luan Pommier et le batteur Arnaud Dolmen sera présent. Ce dernier est reconnu sur la scène du jazz caribéen et s’est récemment illustré à la direction d’un grand ensemble lors du festival Jazz sous les pommiers à Coutances.

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« La Distance », de Tiago Rodrigues

— Par Michèle Bigot —

2077! Nous voici plongés en pleine anticipation. Que se passera-t-il à cette date, redoutée ou espérée? Ce n’est hélas! pas si difficile de l’imaginer. Aujourd’hui déjà on entend les clameurs de ceux qui désespèrent de tout avenir de l’humanité sur terre et préfèrent réitérer l’histoire des hommes sur Mars. En imaginant, non sans quelque naïveté, qu’une société initiée par E. Musk pourrait apporter richesse et félicité à la société des hommes, quand il est manifeste que ces nouveaux prêcheurs ont une foi absurde dans le progrès technologique. Et tous les autres de trembler à l’idée de ce nouvel Eldorado imaginé par les oligarches du numérique! Comme le dit si justement le père ( interprété par Adam Diop) il existe deux définitions de l’espoir. La première, celle qui a cours, hélas, dans les esprits de beaucoup d’entre nous, comme dans l’esprit de la fille (interprétée par Alison Dechamps) est une projection heureuse dans un avenir forgé par l’I.A. On l’appelle encore « le progrès ». La seconde définition, celle que défend le père, et avec lui bon nombre de terriens qui refusent de sombrer dans le désespoir, repose sur un juste combat pour la défense de la justice et de la nature.

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« Roda Favela » de Laurent Poncelet

Les Artistes et les spectateurs pris au piège du metteur en scène. Plus pauvre que la misère, c’est la pauvreté de la mise en scène

— Par Jandira Bauer —

Dans cette création inspirée de la vie dans une favela de la ville de Recife au Nord-Est du Brésil, où la réalité est puissante, le piège de la caricature ou de la « folklorisation » de la mise en scène reste un parti-pris fort dangereux. En général, le Théâtre immersif ou engagé convie le public à une implication émotionnelle. Nous, spectateurs, devenons alors complices ou otages de la mise en scène durant la représentation, peu importe la manière dont l’œuvre est construite.

Lire aussi « West Side Favela » par Michèle Bigot

Dans Roda Favela les artistes jouent des rôles inspirés de témoignages, construits de toutes pièces durant la représentation, les « gens » de la favela et la favela elle-même sont à nos pieds. Le metteur en scène sature l’espace scénique d’images en insistant lourdement sur la pauvreté, la misère, la violence. Cette surenchère visuelle devient un dispositif spectaculaire, non pour éveiller une conscience lucide, mais pour frapper les regards étrangers, les spectateurs extérieurs à cette réalité qui demeure un objet esthétique : une misère bien réchauffée sans véritable nouveauté ni authenticité, et surtout dénuée de clés de compréhension, comme si le spectateur, surtout s’il est étranger à cette réalité, avait besoin d’être assommé pour comprendre.

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Appel aux dons de l’Association Martinique Images (AMI)

Pour que vivent les contes créoles, pour que perdure la mémoire du peuple.

“Yé Krik ?” — “Yé Krak !”

C’est par ces mots que commence le conte créole. Ce simple échange entre le conteur et la cour (le public) fait jaillir des images, des souvenirs, des symboles, et surtout la parole vivante des peuples caribéens.
Le conte créole n’est pas seulement un récit pour faire rêver les enfants. Il est une mémoire. Un outil d’apprentissage. Un acte de résistance. Il est l’un des derniers trésors vivants d’un héritage venu d’Afrique, façonné dans l’épreuve de l’esclavage et nourri de l’imaginaire caribéen.


AMI : Dix ans au service de la parole vivante

Depuis près de 10 ans, l’Association Martinique Images (AMI) s’engage avec passion pour préserver, transmettre et faire rayonner l’art du conte créole en Martinique et au-delà.
Créée par le conteur Valer’Egouy, AMI rassemble chaque année des dizaines d’artistes : conteurs, musiciens, comédiens, plasticiens, dans des spectacles, veillées, résidences, ateliers et festivals.

Des événements gratuits ou accessibles à tous, organisés dans les quartiers, les écoles, les bibliothèques, les salles de spectacle et parfois même… sous la lune, au cœur de la nuit martiniquaise.

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21e Festival Chemins des Arts : Cap sur la Martinique

Du vendredi 25 au dimanche 27 juillet 2025
La Bergerie de Soffin – un lieu de création et de rencontre artistique en pleine campagne bourguignonne.

Une histoire de renaissance artistique

Le Festival Chemins des Arts, qui célèbre cette année ses 20 ans d’existence, prend ses quartiers comme toujours à la Bergerie de Soffin, un lieu culturel pas comme les autres.

À l’origine, c’était un bâtiment agricole en ruine, au cœur d’un village minuscule. Puis, grâce à l’élan visionnaire du chorégraphe Alfred Alerte, épaulé par une équipe de bénévoles passionnés, la bergerie est devenue un espace culturel vivant, reconnu aujourd’hui comme un Atelier de fabrique artistique par la DRAC Bourgogne-Franche-Comté.

Chaque été depuis 2005, artistes, habitants et visiteurs s’y retrouvent pour un festival dédié aux arts vivants, entre danse contemporaine, musique et créations pluridisciplinaires.

2025 : Cap sur la Martinique

Pour cette édition anniversaire, le festival met à l’honneur la Martinique, terre d’inspiration et d’expression chorégraphique.

Un thème fort, qui célèbre les racines culturelles d’Alfred Alerte, mais aussi l’ouverture au monde que revendique la Bergerie depuis toujours.

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La Légende de Zadou – L’affaire René-Louis-Gaétan Beauregard

Lundi 21 juillet 19h30, au T.A.C. ‘ Théâtre Aimé-Césaire) FdF
Une tragédie sociale, une histoire d’amour contrariée, un cri de douleur et d’espoir…

Un œuvre de José Alpha, auteur, dramaturge et metteur en scène, qui explore l’histoire d’un homme brisé par l’amour et la trahison, et qui devient, malgré lui, un symbole de résistance.

Inspirée de faits réels qui ont marqué la mémoire de la Martinique entre 1942 et 1949, La Légende de Zadou retrace l’épopée tragique de René Beauregard, un homme dévoré par la jalousie, qui, après avoir tué sa femme, se réfugie dans les mornes pour une cavale de sept ans. À travers cette pièce, nous plongeons dans les failles de l’âme humaine, confrontée à l’injustice, la douleur et la survie. Un héros tragique, oubliée par l’Histoire, mais vivant dans la mémoire des résistants.

José Alpha mêle mythe, mémoire et poésie pour créer un théâtre de vérité, à la fois populaire et militant. C’est une histoire d’amour, de colère, de résistance et de quête de dignité.

Interprétation :

  • Ahmed Diakité dans le rôle de Zadou, un homme dévoré par la douleur et la passion.

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La Créole Jazz Festival – 6ème Édition

Du 21 juillet au 17 août 2025 à La Créole Beach Hôtel & Spa, Le Gosier, Guadeloupe

Venez vibrer au rythme du Créole Jazz lors de la sixième édition du La Créole Jazz Festival, un événement musical incontournable qui se tiendra du 21 juillet au 17 août 2025 à La Créole Beach Hôtel & Spa, situé au cœur du paradisiaque Gosier, en Guadeloupe. Cette année encore, le festival invite les amoureux de jazz à explorer une programmation riche, diversifiée et pleine de saveurs créoles.

Un voyage musical de qualité

La programmation met à l’honneur les grandes figures du Créole Jazz et du jazz dans toute sa diversité. Parmi les artistes attendus, vous retrouverez des noms incontournables tels que Dominik Coco, Ralph Thamar, Bélo, Etienne Mbappé, Tanmpo, Dimitri Paul, Stéphane Castry, Maher Beauroy, Loriane Zacharie, et bien d’autres.

Un des moments forts de cette édition sera sans doute le retour du groupe Sakésho, composé de Andy Narell, Mario Canonge, Michel Alibo, et Jean-Philippe Fanfant, qui se reforme spécialement pour l’événement.

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« Le Sommet » & « L’évènement »

— Par Michèle Bigot —
Le Sommet, Christophe Marthaler, Avignon In, La FabricA
L’évènement, SCH, Christophe Marthaler,  Avignon Off, La Manufacture

Le Sommet

Dada chez les Helvètes

C’est devenu la signature de Christophe Marthaler, de mêler les langues européennes et de jouer du décalage systématique entre réalité sociopolitique et univers de la fiction dramatique. Héritier de Dada, Il oeuvre sans relâche à la remise en cause des conventions, fussent-elles théâtrales. Le mouvement esthétique dadaïste est né à Zurich, et ses enfants sont aujourd’hui légion en terre helvète. Rien n’est moins convenable et moins convenu que ce sommet bidon que nous propose Marthaler, dans lequel les supposés grands de ce monde se réunissent sur les hauteurs ( La Suisse s’est fait une spécialité des rencontres au sommet à vocation diplomatique ou économique, Genève, Davos etc.). Allusion en passant au Berghof, à Berchtesgaden! Les sommets, supposés favoriser l’élévation de l’esprit n’ont souvent enfanté que des fadaises, du cynisme ou de la monstruosité.

D’où l’entreprise de démolition programmée par Mathaler et sa troupe. Une poignée de Pieds Nickelés se retrouvent dans un chalet de haute montagne.

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« Wasted » & « Nexus de l’adoration »

— Par Dominique Daeschler —

Derrière ce titre (gaspillé, raté, défoncé), quatre vies qui vont le justifier à travers dialogues, monologues, chants. L’auteure, rompue au « spoken word » et à l’usage du vers shakespearien slamé, a trouvé une authenticité dans la parole donnée à ses personnages qui fait d’emblée du public un témoin de leur détresse. Martin Jobert metteur en scène a choisi des acteurs qui ont l ‘âge de leurs personnages Ted, Charlotte, Dan ( 25 ans environ) ce qui renforce ce côté de «  plein pied », d’invitation à partager avec des potes.

Ces potes, rassemblés pour l’anniversaire de la mort de Tony qui les a secoués dans les rêves de leurs 15 ans rattrapés par le trio fête-drogue- alcool. Qu’ont-ils fait depuis ? Qu’auraient-ils fait avec lui ? Dans la vacuité du quotidien , passés à côté de leurs rêves, le temps ne leur fait pas de cadeau. Chacun réagit différemment . Ted s’il admet faire un boulot qu’il déteste voit dans sa vie tranquille, le salaire régulier et les petits bonheurs du quotidien des choses qui l’aident à vivre : fumer parce qu’il fait froid, entendre la clé de sa compagne tourner dans la serrure.

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Le Rire et le Couteau de Pedro Pinho : une odyssée postcoloniale, sensuelle et politique

— Par Sarha Fauré —

Avec Le Rire et le Couteau, Pedro Pinho signe une œuvre aussi ambitieuse que déroutante, un film-fleuve de 3h30 qui prend racine en Guinée-Bissau, ancienne colonie portugaise devenue un théâtre d’interrogations brûlantes sur l’héritage colonial, le pouvoir, le désir et l’identité. Dès les premières images, un Occidental en transit, l’ingénieur portugais Sergio Coragem, s’engage sur une route poussiéreuse au cœur d’un paysage aride. Chargé par une ONG d’évaluer les conséquences écologiques d’un projet routier, il s’enfonce rapidement dans un monde qui échappe à ses cadres, ses repères et sa prétention à comprendre.

Sergio, figure du néocolon progressiste, croit au départ pouvoir conjuguer conscience postcoloniale et bonne volonté occidentale. Mais ce fragile équilibre est mis à l’épreuve dès son arrivée. Les ratés logistiques (panne de voiture, inconfort climatique, déplacements absurdes) deviennent le reflet d’un désalignement plus profond, un corps étranger déplacé dans un système de forces qui le dépasse.

Dans ce pays où les rapports Nord-Sud ne cessent de se réactiver sous des formes aussi économiques que charnelles, le film évite soigneusement la caricature ou la dénonciation frontale.

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À Almada, le Marius de Joël Pommerat

Donner corps à ses rêves

— Par Janine Bailly —

« En 2014, je suis sollicité par le directeur de la Scène nationale de Cavaillon, Jean-Michel Gremillet, pour aller rencontrer Jean Ruimi, une personne incarcérée à la Maison Centrale d’Arles, qui veut monter une pièce qu’il a écrite et qui a exprimé le désir de la mettre en scène. » Par ces mots, Joël Pommerat rappelle les circonstances qui l’ont conduit à mettre en scène Marius, une version contemporaine de la pièce écrite en 1929 par Marcel Pagnol, et portée de nombreuses fois à l’écran. Le courant passe aussitôt entre Joël et Jean ; après un long échange, le metteur en scène accepte d’intervenir en milieu carcéral, où il crée des ateliers, qu’il anime quelques jours par mois. Il aide Jean à écrire et faire jouer sa première pièce, forme les détenus qui pour certains découvrent le théâtre en prison. Et parce que nous sommes en Provence, que ces hommes sont de Marseille ou de la région, vient l’idée de se référer à Pagnol, figure incontournable et symbolique du Sud de la France.

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