Catégorie : Arts de la scène

Fòs a kaz la , La force de ma case au cœur de la cité

Scène d’Ivry : jeudi 4 avril 2024 à 14h30 et 20h ; vendredi 5 avril 2024 à 14h30
Cie Théâtre du Grabuge

«Tu peux enlever l’enfant du pays, mais tu ne peux pas enlever le pays de l’enfant», Proverbe indien

En mots slamés et contés, en musique et en images, ce spectacle raconte l’histoire de Myriam Baldus, de la case en tôle construite par son grand-père en Guadeloupe, au béton d’un HLM d’une cité de l’hexagone.

En écho, des témoignages vidéo, des histoires d’exodes, de débrouillardises, de luttes et de solidarités sociales.

Aux rythmes du gwo ka et de la musique hip hop caraïbéenne, cette création invente un territoire poétique entre tradition et modernité pour dire la dignité des hommes et des femmes de la terre et des déracinés.

Installée à Lyon, la compagnie du Théâtre du Grabuge réunit des artistes pluridisciplinaires d’horizons pluriels, engagé.e.s dans la rencontre des arts, des langues et des cultures. Pour cette création documentaire, la metteuse en scène Géraldine Bénichou et la slameuse Myriam Baldus se sont associées à des artistes guadeloupéens pour mettre en parole, en musique et en image, une histoire à la fois intime et collective qui s’écrit entre la Guadeloupe et l’Hexagone.

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Le Biguine Jazz a 20 ans!

Concert anniversaire le 7 avril 2024 à Tropiques Atrium

Tropiques Atrium et Tanboojazz Prod célèbrent les 20 ans du Biguine Jazz le 7 avril 2024 à Tropiques Atrium scène nationale

Le 7 avril 2024 marque un moment historique pour le paysage culturel caribéen alors que Tropiques Atrium, scène nationale, et Tanboojazz Prod se réunissent pour célébrer le 20e anniversaire du Biguine Jazz Festival, le premier festival mondial de jazz Afro-caribéen.

Depuis ses modestes débuts à l’habitation Fond Saint-Jacques à Ste Marie en août 2002, le Biguine Jazz Festival a continué d’élever la voix de la musique Afro-caribéenne, représentant une épopée artistique et culturelle inégalée. Pour marquer cet événement emblématique, le fabuleux All Stars du jazz caribéen, le Big In Jazz Collective, prendra la scène dans une performance mémorable qui promet d’enflammer les cœurs et les esprits.

En première partie de soirée, le Biguine Jazz Festival mettra en lumière deux grands espoirs de la musique martiniquaise : la brillante chanteuse Kelia Paulin et le jeune et fougueux multi-instrumentiste Neewed, également connu sous le nom d’Edween Muday. Leurs talents prometteurs ajouteront une dimension captivante à cette soirée exceptionnelle.

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Un Lévé-fésé au marché du Lamentin

— Par Patrick Chamoiseau —
Soirée samedi Gloria.
Appel du tambour.
Marché du Lamentin.

Danmyé.

Le Major en tricot vert répond à la ronde de défi du premier. Il effectue alors sa « montée au tambour » et il salue le tanbouyé. Moment important, car si le tanbouyé se met à soutenir l’un des deux, l’autre est perdu.

Le la-ronde peut alors commencer.

Chaque geste est un coup potentiel. Chaque mouvement est une menace cachée. Les piétinements invoquent des forces telluriques. Les bras appellent la légèreté du vent et la science de l’oiseau. Les balancements du torse et les arrêts subits bandent petit à petit la force du taureau.

Les deux danses fonctionnent comme des armures et comme des têtes chercheuses. Elles testent les défenses de l’adversaire, guettent une ouverture, cherchent à la provoquer. Les corps sont offerts à la grâce selon des lois précises. La plus belle danse peut déclencher une préférence du tanbouyé. Ce qui (Jésus-Marie !) serait terrible pour celle qui se verrait abandonnée.

On s’aplatit de tout son poids pour ne pas être soulevé. Il faut devenir aussi lourd que l’usine du Robert.

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« L’histoire oubliée des femmes au foyer » : Un plongeon émotionnel dans le quotidien féminin à travers les images amateurs

Samedi 30 mars à 21h sur LCP

— Par Hélène Lemoine —

Dans le documentaire captivant « L’histoire oubliée des femmes au foyer », la réalisatrice Michèle Dominici nous entraîne dans un voyage intime à travers les images amateurs, révélant ainsi les coulisses souvent ignorées de l’histoire des femmes au foyer. Sans même le savoir, ces images du quotidien familial se transforment en témoignages puissants d’une époque révolue.

Le film démarre avec une découverte personnelle de Michèle Dominici : des bobines de films appartenant à son père, contenant notamment des images du mariage de ses parents. Cette trouvaille inattendue devient le point de départ d’une exploration fascinante du rôle des femmes au foyer à travers le prisme des images familiales.

Ce projet n’est pas seulement une plongée dans le passé, mais une quête profonde pour redonner une voix et une visibilité à ces femmes souvent reléguées dans l’ombre de l’histoire. Michèle Dominici, féministe convaincue, souhaite renverser le récit traditionnel de l’histoire, souvent dominé par les grandes figures masculines et les événements politiques, pour révéler la réalité vécue par la majorité des femmes.

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« Bison : une histoire de l’Amérique » : un documentaire inédit de Ken Burns !

Samedi 30 mars 20h50 sur Arte, disponible sur le site.

Bison : une histoire de l’Amérique (1/2)
Mémoire de sang
Comment le bison, principale ressource des Amérindiens, fut exterminé au XIXe siècle puis sauvé de l’extinction au XXe. Cette nouvelle fresque historique de Ken Burns (« Vietnam ») retrace en filigrane la dépossession des peuples autochtones.

« Un vent froid a soufflé à travers la prairie quand le dernier bison est tombé, un vent de mort pour mon peuple », avait résumé dans les années 1880 Sitting Bull, grand chef des Lakota Hunkpapa et vainqueur du général Custer. Au début du XIXe siècle, la population de bisons dans les grandes plaines des États-Unis était estimée entre 30 et 50 millions de têtes. Mais il aura fallu moins d’un siècle pour que l’animal, essentiel depuis dix mille ans pour les peuples autochtones évoluant sur ces territoires (Kiowa, Comanches et Cheyennes au sud, Lakota, Salish, Kootenays, Mandan, Hidatsa et Blackfeet au nord), soit sur le point de s’éteindre. Chassé de son territoire par la conquête de l’Ouest, massacré pour fournir viande et fourrure, décimé par les maladies du bétail domestique et une série de sécheresses, il devient après l’arrivée du chemin de fer, dans les années 1870, une proie traquée pour son cuir très résistant, employé désormais pour la fabrication des courroies de machines industrielles.

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Passionné de théâtre ?

Concours d’entrée à la Classe Préparatoire Intégrée (CPI) – 13 avril 2024

Le samedi 13 avril prochain aura lieu, au Centre Culturel de Sonis, le concours d’entrée de la classe préparatoire intégrée (CPI) de l’Ecole Supérieure de Théâtre de l’Union (ESTU) dédiée aux Outre-mer.
­Concours d’entrée à la Classe Préparatoire Intégrée (CPI) – 13 avril 2024

La CPI de l’ESTU est une formation visant à préparer les jeunes ultramarins aux concours d’entrée des écoles supérieures d’art dramatique. Elle a déjà permis à 15 élèves ultramarins d’accéder à 6 écoles supérieures d’art dramatique.

C’est une très belle opportunité pour la jeunesse guadeloupéenne.

Infos pratiques concours
Date : samedi 13 avril 2024 (horaire précisé dans la convocation).
Lieu : Centre culturel Sonis, Rond-point d’Ignace, 97139 Les Abymes.
Public cible : Jeunes entre 18 et 23 ans. Titulaire du bac ou futur.e bachelier.e.
Uniquement sur inscription (date limite d’inscription : 10 avril 2024)

Infos / lien d’inscription au concours (nouvelle fenêtre) :
>> INSCRIPTION AU CONCOURS D’ADMISSION <<
­Stage gratuit de théâtre – 8-12 avril 2024
Aurélie Van Den Daele, metteuse en scène, directrice du Théâtre de l’Union – Centre Dramatique National du Limousin et de l’École Supérieure de Théâtre de l’Union, animera un stage gratuit en amont du concours.

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Au TNB, Le Ciel de Nantes et Skinless

– par Janine Bailly –

Deux propositions théâtrales, opposées et complémentaires

Une des grandes qualités de la programmation proposée par Arthur Nauzyciel au TNB, c’est sa belle diversité, qui en cette tempétueuse fin d’hiver, nous emmène aux deux extrémités du spectre théâtral. Puisqu’aussi bien il existe au théâtre diverses façons de nous parler du monde, de son évolution, des autres et de nous-mêmes, qui nous tenons debout au coeur du maelström…

Le Ciel de Nantes, de Christophe Honoré : parler de sa famille

Le dramaturge peut, regardant comme l’on dit d’ordinaire la vie par le petit bout de la lorgnette, observer avec la curiosité de l’entomologiste les destins et tribulations  d’une famille plus ou moins dysfonctionnelle, et ce faisant conduire le spectateur à se retrouver, à retrouver quelqu’un des siens incarné en l’un ou l’autre des personnages présents sur scène. Il en est ainsi du dernier opus proposé par  Christophe Honoré, qui fait par sa création, Le Ciel de Nantes, la chronique des siens, mais témoigne aussi d’une grande habilité à effacer les frontières. Estompant les limites entre fiction et réalité, il conte les aventures d’un jeune réalisateur, réincarnation de lui-même, et qui voudrait, sans vraiment ni jamais y parvenir, faire le “film-mémoire” de sa propre tribu.

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Jean-Sébastien Bach : Passion selon saint Jean

Vendredi 29 mars 23h55 sur Arte
Église Saint-Thomas de Leipzig
La « Passion selon saint Jean » de Jean-Sébastien Bach, interprétée à Leipzig par les jeunes garçons du Choeur de l’église Saint-Thomas, que le compositeur dirigea pendant vingt-sept ans.
Composée voilà trois cents ans, la Passion selon saint Jean de Jean-Sébastien Bach est créée le Vendredi saint de l’année 1724 à Leipzig, ville où le compositeur était cantor (chef de chœur et directeur musical) des églises Saint-Nicolas et Saint-Thomas. L’oratorio relate les dernières heures du Christ – son arrestation, son jugement, sa crucifixion et sa mise au tombeau – d’après la traduction allemande de la Bible réalisée par Martin Luther. Beaucoup plus théâtrale que la Passion selon saint Matthieu, présentée trois ans plus tard, cette œuvre colossale qui pourrait être qualifiée d’opéra sacré va presque à l’encontre du contrat signé par Bach lors de sa nomination un an plus tôt, son engagement le contraignant à écrire uniquement de la musique « de nature qu’elle ne paraisse pas sortir d’un théâtre, mais plutôt qu’elle incite les auditeurs à la piété ». Le Chœur de garçons de l’église Saint-Thomas et son dix-huitième cantor depuis Bach, Andreas Reize, s’associent au prestigieux Orchestre du Gewandhaus de Leipzig et à une distribution de haut vol pour exprimer toute la puissance dramatique de ce chef-d’œuvre.

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« Rencontre de Cléopâtre et de la reine de Saba » texte Bernard Da Costa, m.e.s. Lila Moreigne

Samedi 30 mars à 19h  au Téyat Otonom Mawon ( FdF)
Par la Makeda Company, m.e.s. Lila Moreigne, avec Soria Belghorze et Virginie Déridet, Son et lumière de Pierre-Yves Léglise

À propos
Les retrouvailles d’une actrice de boulevard et d’une actrice d’avant-garde. Quand Suzy vient retrouver sa « meilleure » amie Simone, dans le théâtre où elle vient juste de terminer de jouer une pièce très engagée devant à peine quelques spectateurs, le piège est déjà en train de s’enclencher.
Entre réminiscences, vacheries, confessions, elles se promènent dans la nuit. De la loge de Simone à un restaurant prétendument grec ou turc, pour finir dans le luxueux appartement de Suzy (en fait celui de son amant Vattier, le grand directeur de théâtre à succès, qui a décidé de se débarrasser d’elle) où enfin, les masques seront arrachés. Et la tragédie éclatera. Pas du tout celle que l’on avait pu supposer.
On assiste sous la plume de Bernard Da Costa à un duel féminin dévastateur entre deux comédiennes au crépuscule de leur carrière, deux vies qui ont pris des chemins opposés et que tout fait à nouveau converger vers un final grandiose et meurtrier.

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« Black Tea », un film d’ Abderrahmane Sissako

Dernières séances en VOstFR du 29 mars au 2 avril à Madiana

 ⭐  ⭐  ⭐  Par Abderrahmane Sissako, Kessen Tall
Avec Nina Melo, Han Chang, Wu Ke-Xi
28 février 2024 en salle | 1h 49min | Drame, Romance
Synopsis :
Aya, une jeune femme ivoirienne d’une trentaine d’années, dit non le jour de son mariage, à la stupeur générale. Émigrée en Chine, elle travaille dans une boutique d’export de thé avec Cai, un Chinois de 45 ans. Aya et Cai tombent amoureux mais leur histoire survivra-t-elle aux tumultes de leurs passés et aux préjugés

La presse en parle :
Dernières Nouvelles d’Alsace par Nathalie Chifflet
Le Mauritanien Abderrahmane Sissako tourne avec une grâce infinie autour de l’histoire d’amour enchanteresse d’Aya, une Ivoirienne éprise de l’art subtil du thé.

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Rituel de métamorphose : L’empowerment intime d’Ampāwa !

La pièce de théâtre « Ampāwa ! » de Daniely Francisque, présentée lors de la 77e édition du Festival d’Avignon, et jouée ce mardi 26 mars sur le Campus De Schœlcher se révèle être une expérience artistique immersive et profondément personnelle. À travers une fusion de créole et de français, Daniely Francisque offre un monologue auto-fictionnel accompagné de la composition musicale de Mawongany, créant ainsi une performance à la fois audacieuse et introspective.

Dans ce texte-performance, Francisque explore les méandres de son identité, plongeant dans les eaux tumultueuses de son passé pour éclairer le chemin vers son avenir. Elle incarne une femme en quête de métamorphose, prête à déchirer les couches de son être pour révéler sa véritable essence. Cette exploration de soi se déroule sur scène, entre le français et le créole, reflétant la richesse de la francophonie et célébrant la diversité culturelle.

L’histoire racontée sur scène est celle d’une lutte intérieure, d’un rituel de libération où les mots deviennent des armes contre les démons du passé. Francisque évoque des thèmes universels tels que l’empowerment personnel, la résilience et la quête de sens, invitant le public à se connecter à sa propre histoire et à entreprendre son propre voyage intérieur.

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Festival Nouveaux Regards de Guadeloupe : le palmarès 2024

C’est dans une salle comble et dans une ambiance conviviale et détendue que le palmarès 2024 du Festival Nouveaux Regards de Guadeloupe a été annoncé par nos différents jurys hier soir:
-Jury du long-Métrage
-Jury « Jeunes Regard »
-Jury du ‘Public’
-Jury du Court-Métrage
-Jury du Documentaire.

Le festival a donc été encore une fois l’occasion de découvrir une sélection unique de films venant du monde et plus précisément de notre région Caraïbe pour laquelle la compétition du Festival Nouveaux Regards est exclusivement réservée!
25 films ont été sélectionnés en compétition et proviennent de 10 régions caribéennes: Guadeloupe, Martinique, Jamaïque, Curaçao, Haïti, Suriname, Aruba, Guyane Française, République Dominicaine, Cuba.

Voici les œuvres cinématographiques lauréates de cette année, à noter le film « Mant Jé Tonbé Sé Vi »de Wally Fall primé cette année dans la catégorie documentaire (Prix Poté Ganm)

CATÉGORIE LONG-MÉTRAGE

JURY LONG-METRAGE
*Mention spéciale « interprétation » pour le rôle de Christopher Bordelais
dans « APPRENDS LUI À PÊCHER», de Mathew Bazile et Christopher Bordelais, Guadeloupe
BA: https://youtu.be/apprendsluiapecher

*PRIX DU MEILLEUR LONG-MÉTRAGE
« BOCA-CHICA », de Gabriela A.Moses,

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Orquesta Aragón : Une légende de la musique cubaine

En concert le 23 mars à 19h30 à Tropiques-Atrium

— Par Hélène Lemoine —

L’histoire captivante de l’Orquesta Aragón est un voyage à travers les époques et les continents, tissé de musique, d’innovation et de dévouement à l’art. Fondé en 1939 à Cienfuegos par le contrebassiste Orestes Aragón Cantero, l’orchestre cubain a rapidement acquis une renommée nationale et internationale, devenant une véritable icône de la musique traditionnelle cubaine.

Au commencement, l’ensemble se nommait Ritmica del 39, puis Ritmica Aragón avant d’adopter son nom définitif, Orquesta Aragón. Sous la direction de Rafael Lay à partir de 1948, l’orchestre a suivi une trajectoire musicale ascendante, s’adaptant aux évolutions de la scène musicale cubaine. Des tubes comme « El Bodeguero » et « Los Marcianos » ont propulsé l’Orquesta Aragón au-devant de la scène nationale cubaine, et au-delà.

Les années 1950 ont marqué un tournant majeur avec l’avènement du cha-cha-cha, soutenu par des innovations musicales telles que l’introduction des congas et la collaboration avec Enrique Jorrín, inventeur du cha-cha-cha. L’orchestre a ainsi élargi son répertoire et conquis de nouveaux publics à travers le monde.

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La salle mobile de Tropiques-Atrium s’appelle désormais « Salle Josy Michalon »

— Communiqué de presse —
Fort-de-France, le 22 mars 2023
Le Conseil d’administration et la direction de Tropiques Atrium ont souhaité saluer le parcours et l’apport d’une grande figure martiniquaise de la danse : Madame Josy Michalon.

Danseuse, chorégraphe, formatrice et chercheuse, Madame Josy Michalon a formé des générations de danseurs tout en effectuant de nombreuses recherches consacrées aux danses africaines et afro-descendantes, tant du point de vue artistique, qu’anthropologique.

Aussi, par un vote unanime lors de sa séance du mercredi 6 mars 2024, le conseil d’administration a décidé de dénommer la salle mobile de Tropiques atrium : « Salle Josy Michalon ».

Josy Michalon

Chorégraphe, membre du CID (Centre International de la Danse de l’Unesco), chercheur en ethnochoréologie, danseuse, pédagogue possédant une solide formation, Josy Michalon est une figure historique des danses de Martinique.

En 1978, Aimé Césaire, lui confie la direction de l’Atelier Traditions Populaires du SERMAC (Service Municipal d’Action Culturelle de la Ville), qu’elle dirigera pendant 35 ans avec rigueur formant des générations de danseurs.

Josy Michalon incite l’Éducation nationale et les associations à favoriser la formation. Elle mène en milieu scolaire des expériences qui développent l’intérêt des enseignants pour l’action culturelle et permettent d’intégrer l’enseignement du Bèlè dans le programme scolaire.

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Germaine Acogny qui « décolonise sa propre histoire »

— Par Selim Lander —

Les festivals ont cela de bien qu’ils obligent à découvrir des spectacles expérimentaux. Soit ici la combinaison d’une danseuse-chorégraphe française et dakaroise, Germaine Acogny et d’un comédien-metteur en scène franco-allemand, Mikaël Serre. La première danse et le second est crédité de la mise en scène. Il faut également compter – outre l’équipe habituelle du musicien, du scénographe, de l’ingénieur lumière, etc – avec un vidéaste, Sébastien Dupouey, car la vidéo jouera un rôle important dans ce spectacle, à la fois comme illustration d’un discours et comme substitut de la danseuse dans les moments où elle cesse de bouger. Car celle-ci, à 79 ans, a bien besoin de pauses, même si sa danse relève plutôt de l’expression corporelle et n’exige donc pas d’efforts physiques démesurés.

Ce spectacle que l’on hésite à classer dans la catégorie des pièces chorégraphiques s’intitule À un endroit du début, sans doute pour signaler qu’il y sera beaucoup question des origines. Il commence en effet par un hommage au père, une sorte d’hommage car ce dernier était fonctionnaire colonial et il lui est reproché, par exemple, d’avoir abandonné l’animisme pour la foi chrétienne.

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« À un endroit du début » : Un voyage intime à travers les racines et les révolutions

Vendredi 22 mars à 19h30 à Tropiques-Atrium

— Par Hélène Lemoine —

Dans le spectacle captivant « À un endroit du début », Germaine Acogny, pionnière de la danse africaine contemporaine, invite le public à un voyage profondément personnel à travers ses racines, ses révolutions et ses identités plurielles. Accompagnée par le metteur en scène talentueux Mikaël Serre, Acogny transcende les frontières de la danse, du théâtre et du cinéma pour révéler une histoire aussi captivante que révélatrice.

Dès les premières lignes, le spectateur est plongé dans l’univers complexe et envoûtant de Germaine Acogny. Fille d’un fonctionnaire colonial et petite-fille d’une prêtresse Yoruba, elle explore les intersections de sa propre histoire avec celle de l’Afrique tout entière. À travers une chorégraphie émouvante, des récits intimes et des projections visuelles, Acogny dessine le portrait d’une femme en quête de ses origines, de sa voix et de son héritage.

Le spectacle est un manifeste vibrant pour le respect des traditions africaines et la beauté intemporelle de ses rituels. Acogny et Serre défient les conventions et réinventent le récit autobiographique en fusionnant les influences occidentales et africaines.

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« MamiSargassa 3.0 » : Annabel Guérédrat, femme-sargasse

— par Selim Lander —

Annabel Guérédrat est une performeuse talentueuse. Elle l’a prouvé dans des pièces comme I’m a bruja (« Je suis une sorcière ») qui nous avaient marqué. Elle revient avec une nouvelle pièce inspirée par les sargasses, ces algues nauséabondes qui envahissent régulièrement la Martinique. Le programme – qu’elle dira à un moment de la pièce, alors qu’elle est couchée sur le plateau, prenant une pause bien méritée après la séquence de danse qui a précédé – est alléchant dans sa perspective afrofuturiste, décidément à la mode après Tropique du Képone vu la semaine dernière :

« Après des siècles de colonisation, de contamination, d’occupation et de tourisme, aucun humain, aucun animal, aucune plante n’a survécu. Seules les sargasses sont restées.

Mami Sargassa, une nouvelle entité génétiquement modifiée, a éclos. Pour rester vivante, elle s’enterre elle-même dans de la sargasse fraîche. Cet acte de sorcellerie lui permet de renaître, de se réhumaniser, d’enfanter de nouveaux êtres hybrides ».

Au début de la pièce, une vidéo montre Annabel Guérédrat, nue, au milieu des sargasses dans lesquelles elle se roule, s’enroule, parfois nageant, parfois bousculée par les vagues.

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MamiSargassa 3.0.  : Un voyage au cœur de l’écoféminisme radical

Mercredi 20 mars à 19h Salle mobile au Saint-Esprit

— Par Hélène Lemoine —

Plongez dans un conte caribéen futuriste où l’art, la sorcellerie et la résilience s’entremêlent dans une expérience immersive. MamiSargassa 3.0. & ses guests est bien plus qu’un simple spectacle : c’est une exploration captivante de l’écologie et de la condition féminine, portée par la vision unique de la chorégraphe martiniquaise Annabel Guérédrat.

Au cœur de cette performance envoûtante, Annabel Guérédrat, accompagnée de ses deux musiciens performeurs, Raphaël Gautier et Daniel Dantin, vous emmène dans un voyage artistique intense. Inspirée par les rituels d’enterrement de la sargasse, une algue toxique devenue emblématique, cette œuvre vous transporte en 2083, sur une île déserte jadis appelée Martinique.

Imaginez un monde où seules les sargasses ont survécu, où une nouvelle entité génétiquement modifiée, Mami Sargassa, émerge pour défier l’extinction. Pour survivre, elle s’enterre dans la sargasse fraîche, accomplissant ainsi un acte de sorcellerie qui lui permet de renaître, de se réhumaniser et d’enfanter de nouveaux êtres hybrides.

Annabel Guérédrat, artiste multidisciplinaire ancrée dans son héritage caribéen, explore avec passion les thèmes de l’écoféminisme radical et de la dark ecology.

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« La complainte du sentier Pather Panchali », un film de Satyajit Ray

Mercredi 20 mars à 18h30 Tropiques-Atrium

La Complainte du sentier (titre original : bengali : পথের পাঁচালী, Pather panchali) est un film indien, le premier film du réalisateur bengali Satyajit Ray, sorti en 1955. C’est également le premier volet de la trilogie d’Apu.

Synopsis
Dans le Bengale rural des années 1920, le brahmane Harihar Roy vit dans la maison de ses ancêtres qui nécessite des réparations, mais il est trop pauvre pour les payer. Il vit avec sa femme Sarbajaya, sa fille Durga qui vole régulièrement des fruits dans le verger qu’ils ont été amenés à vendre aux voisins, son jeune fils Apu, et Indir, une vieille parente. La maison abrite aussi un chien, des chats et une vache. Sarbajaya s’occupe des tâches ménagères, de la préparation de la nourriture et des rites religieux.

Incapable de gagner assez d’argent pour subvenir aux besoins de la famille, Harihar part en quête d’un nouveau travail, laissant Sarbajaya seule pour gérer la famille. Pendant son absence, Indir meurt, puis, lors d’un ouragan, Durga tombe malade, et meurt à son tour. Lorsque le père revient, il trouve la maison dévastée.

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La mort du compositeur et pianiste Aribert Reimann

— Par Sarha Fauré —

Aribert Reimann, compositeur et pianiste passionné, s’est éteint le mercredi 13 mars à Berlin, sa ville natale, à l’âge de 88 ans. Né dans une famille imprégnée de musique religieuse, Reimann s’est rapidement tourné vers une carrière dédiée à l’art lyrique et à la composition. Sa mère contraltiste et son père organiste lui ont transmis cette passion dès son plus jeune âge, et son initiation précoce à la scène à l’âge de dix ans lors d’une production théâtrale a façonné sa trajectoire future.

Après des études au conservatoire de Berlin, où il a été formé en écriture, en piano et en composition, Reimann a débuté une carrière remarquable en tant que pianiste de lied. Sa collaboration avec des artistes éminents tels que Dietrich Fischer-Dieskau et Brigitte Fassbaender a marqué le début d’une série de créations musicales remarquables. En parallèle, son intérêt pour le théâtre et la poésie l’a amené à explorer le domaine de l’opéra.

Son premier opéra, « Un Songe », inspiré d’une pièce d’August Strindberg, a été suivi par une série d’œuvres mettant en musique des textes littéraires majeurs, notamment « Lear », d’après Shakespeare, qui reste l’un de ses ouvrages les plus célèbres.

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« La Maison de Bernarda Alba » : après le contre, le pour

— Par Selim Lander —

Puisque Madinin’Art se veut ouvert à une critique pluraliste et au risque de la contradiction.

Yves Beauchesne a créé la pièce célèbre de Lorca en 2020 avec une distribution d’où ne subsistent que Fabienne Luchetti dans ce qui, il est vrai, est souvent considéré le premier rôle, celui de la servante, laquelle, comme souvent chez Molière, est chargée entre autres de dire le bon sens, et deux des cinq filles de cette Bernarda qui donne son nom à la pièce. Il serait certainement inutile de résumer l’intrigue d’une pièce déjà présentée plusieurs fois à la Martinique, en particulier dans l’adaptation remarquée de Odile Pedro Real avec sa troupe de comédiennes guyanaises (1). Rappelons quand même que Lorca a écrit cette tragédie dans des conditions elles-mêmes tragiques, en 1936, alors qu’il était en prison, deux mois avant d’être exécuté par les phalangistes. Il y dénonce le poids des traditions dans une Espagne corsetée par la religion et qui allait, sous le règne de Franco, s’enfoncer dans une nuit encore plus sombre.

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 » La maison de Bernarda Alba » par Yves Beaunesne : Une maison de l’ennui!

— Par Roland Sabra —

Yves Beaunesne, après des études en droit et lettres, se forme à l’Institut national supérieur des arts du spectacle de Bruxelles et au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris . Il débute sa carrière de metteur en scène en 1995 avec « Un mois à la campagne » d’Ivan Tourgueniev, récompensé par le prix Georges-Lerminier. Il crée ensuite des œuvres de Paul Claudel à la Comédie-Française et à la Colline. En 2002, il fonde la Manufacture-Haute École de théâtre de Suisse romande et dirige le CDN de Poitou-Charentes de 2010 à 2020. Il enseigne dans diverses institutions prestigieuses et ses réalisations, dont « L’Annonce faite à Marie » de Claudel en 2014, sont saluées par la critique. C’est donc un metteur en scène chevronné, reconnu par l’ensemble du métier qui nous propose en 2020 sa lecture de la Maison de Bernarda Alba » jouée ce samedi 16 mars à Tropiques-Atrium à Fort- de-France.

Cette dernière pièce de Federico García Lorca, , fut rédigée en 1936 pendant son emprisonnement par les Phalangistes, juste avant son exécution.

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« It’s a Sin », série, réalisée par Peter Hoar

Sur France 2 le 18 mars 2024 à 21h10

« It’s a Sin » est une série britannique qui sera diffusée , à l’occasion du 30e Sidaction. Cette série, réalisée par Peter Hoar, offre une perspective poignante sur l’impact du VIH dans les années 1980 à Londres.

L’histoire suit Ritchie, Roscoe, Colin, Ash et Jill, cinq jeunes amis qui se retrouvent à Londres, chacun avec ses rêves et ses aspirations. Mais alors qu’ils entament leur vie adulte, un nouveau virus se répand dans la communauté gay, apportant avec lui la peur, la discrimination et la tragédie.

Avec cinq épisodes de 45 minutes chacun, « It’s a Sin » explore les différentes facettes de la vie de ces personnages, mettant en lumière l’amour, la perte et l’amitié. La série est portée par une bande originale culte qui accompagne les spectateurs dans cette époque où la vie brillait malgré la menace constante du VIH.

Au casting, on retrouve des acteurs talentueux tels qu’Olly Alexander, Nathaniel Curtis, Omari Douglas, Lydia West, Keeley Hawes, Neil Ashton, Shaun Dooley, Callum Scott Howells, Toto Bruin et David.

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Aya Nakamura ou la symphonie d’une vie et d’une voix

— Par Hélène Lemoine —

Au cœur de la ville bruyante de Bamako, au Mali, le 10 mai 1995, Aya Nakamura voit le jour. Elle est née dans un berceau de culture et de tradition, imprégnée des mélodies envoûtantes des griots, ces conteurs-chanteurs qui tissent les récits de l’histoire avec les notes de leurs voix. Son nom, Aya Nakamura, résonne comme une mélodie, un prélude à une carrière musicale qui transcendera les frontières.

Cependant, son destin la mène loin de ses terres natales. Alors qu’elle est encore une enfant, ses parents décident de déménager en France, cherchant de nouvelles opportunités pour leur famille. Aya Nakamura grandit dans la banlieue animée d’Aulnay-Sous-Bois, où les sons de sa nouvelle vie se mêlent aux échos lointains de sa patrie africaine.

Dans ce foyer baigné de musique, Aya nourrit sa passion pour l’art dès son plus jeune âge. Inspirée par l’héritage musical de sa famille, elle explore les différents styles et genres, forgeant ainsi son identité artistique unique. Son nom de scène, Nakamura, est un hommage à son admiration pour Hiro Nakamura, un personnage de la série télévisée « Heroes », dont les pouvoirs s’étendaient au-delà des limites du temps et de l’espace.

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« Tropique du Képone » : décapant

— Par Selim Lander —

Les initiés auront tout de suite compris qu’il sera question du chlordécone, Képone est l’une des marques sous lesquelles cet insecticide fut commercialisé et utilisé dans les conditions (contestables) et avec les résultats (catastrophiques) que l’on sait. Les autres spectateurs ne tarderont pas à se mettre dans le bain grâce aux paroles de la bande son.

Mais auparavant il faudra en passer par le prologue que l’on retrouve dans maintes pièces contemporaines, pendant lequel il ne se passe rien et surtout pas de la danse. En l’occurrence les deux interprètes assises sur des chaises de plage dégustent très lentement une banane sur une musique répétitive qui ne doit pas dépasser cinq ou six mesures.

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