Catégorie : Musiques

Les Amazones d’Afrique : Lonnè épi rèspé !

Leur nom n’est pas une marque publicitaire, un produit de marketing. Ce nom elles l’ont conquis par leur courage, leur combativité et leur talent. Dans les six derniers mois de l’année 2015 le Mali connaît une grave crise politique et militaire. Une partie du territoire est envahie et passe sous la domination d’intégristes religieux. Comme toujours dans ces périodes de crises se dévoile aux yeux de tous, loin de tout artifice, la nature du pouvoir, sa captation par la gente masculine et la domination qu’il exerce sur les femmes. Discuter de la condition féminine est hors de propos, il y a d’autres urgences ! Pensez donc ! Mettez sous le boisseau, la polygamie, l’excision, les mariages forcés etc. Dans les périodes révolutionnaires il n’y a que lors de la conquête du pouvoir que le femmes ont la possibilité de se faire entendre. Une fois le but atteint elles sont priées de rentrer dans l’ombre et de laisser toute la place à ces messieurs. La guerre de libération de l’Algérie l’illustre de façon caricaturale.

En octobre 2015 à la Fiesta des Sud, à Marseille va se produire sur scène un groupe de chanteuses d’origine sub-saharienne, qui toutes ont une solide carrière solo reconnue internationalement et qui vont dire non à l’ordre patriarcal, non au système des castes, non à l’enfermement.

→   Lire Plus

Les Amazones d’Afrique : quand la musique donne le pouvoir aux femmes

Mercredi 8 mars 2017  à 20 h.Tropiques-Atrium

Les plus grandes chanteuses et musiciennes maliennes unissent leurs voix pour promouvoir l’égalité entre hommes et femmes.

[…] A l’origine du projet, les trois divas maliennes Oumou Sangaré, Mamani Keita et Mariam Doumbia – du duo Amadou & Mariam – qui ont donné en octobre 2015 leur premier concert commun au festival de la Fiesta des Sud, à Marseille. Cette année le trio a décidé d’élargir son horizon en invitant la grande griotte Kandia Kouyaté, la légende germano-nigériane du hip-hop Nneka et Inna Modja au flow féministe. Du côté des chœurs, on découvre deux artistes encore peu connues : l’auteur-compositrice-interprète Mariam Koné et la pétillante Pamela Badjogo à l’univers afro-jazz. Enfin, la batteuse malienne Mouneissa Tandina vient compléter le collectif. Un melting-pot générationnel et musical qui promet de l’invention et du punch au cœur de la tradition mandingue.
« En tant que femme musicienne ou chanteuse, on a deux fois plus de choses à prouver. On se bat au quotidien pour notre condition de femme à la maison et dans notre travail, pour qu’on nous écoute !

→   Lire Plus

La vie foisonnante de la musique contemporaine

— Par Maurice Ulrich —

Dix jours de musique contemporaine avec vingt concerts et plus de quarante compositeurs ont offert un large tableau d’un champ de création plus vivant que jamais, au-delà des clichés.Au lendemain du concert de clôture du festival de musique contemporaine de Radio-France, Présences, et à partir d’un programmation cette année de grande qualité, il n’est pas inopportun d’y revenir, ne serait-ce que pour donner un aperçu de ce qu’est la musique « classique » d’aujourd’hui. Il est fréquent de la ramener à quelques noms appartenant déjà à l’histoire, Boulez, Stockhausen et quelques autres, diversement connus et appréciés, or la réalité c’est que l’on a jamais écrit autant de musique qu’aujourd’hui. Ainsi au cours des dix jours du festival, plus de quarante compositeurs ont été joués en une vingtaine de concerts, dont nombre ont aujourd’hui une quarantaine d’années. On évoquera bien évidemment la figure de la compositrice finlandaise Kaija Saariaho. Ecrivant pour la musique de chambre comme pour les grandes formations orchestrales, intégrant la modernité pour la plier à une profonde sensibilité particulièrement présente dans ses pièces pour cordes souvent teintée d’une sorte de mélancolie secrète, elle n’en est pas moins capable de déclencher les foudres des cuivres et timbales.

→   Lire Plus

Nuits Caraïbes 2017 : 15ème édition

Pour fêter sa 15ème édition, les Nuits Caraïbes proposent 10 concerts « pétillants » au croisement de tous les styles de musique, en Guadeloupe, à Marie-Galante et en Martinique.

‏Les lieux, les artistes et les programmes ont été coordonnés par notre directeur artistique Yves Henry qui a eu à cœur de faire revenir certains musiciens déjà présents au cours des précédentes éditions : les comédiens Alain Carré et Stéphanie Leclef, le clarinettiste Michel Lethiec, la violoniste Hildegarde Fesneau et le violoncelliste Louis Rodde, ainsi que deux artistes qui se produiront pour la première fois aux Nuits Caraïbes : la soprano d’origine antillaise Magali Léger et le tout jeune pianiste Gwendal Giguelay.

Les mots clés de ces Nuits Caraïbes 2017 sont : charme, légèreté, bonne humeur, émotion, passion…

Quels que soient les styles musicaux, les instruments utilisés ou les lieux des concerts, cette programmation a été guidée uniquement par le souci de vous faire vibrer mais aussi sourire, et oublier pour quelques instants les rudesses du monde actuel. Si la musique « classique » reste le cœur de ce festival, il s’y mêlera d’autres styles de musique, notamment avec un hommage à Henri Salvador, ansi que de la poésie, avec un hommage à Jacques Prévert.

→   Lire Plus

Un « festival des petites formes » au féminin, deuxième temps

— par Janine Bailly —
Ce soir du vendredi vingt janvier, à la brune, c’est à une Nuit de la Poésie que nous étions conviés, heureux que cette forme littéraire, pas toujours facile, trouvât sa place dans le Festival des petites formes, regrettant cependant que cela n’eût pas lieu dans une véritable salle, un lieu plus intime que ce chapiteau, à la structure métallique qui se manifeste parfois incongrûment, et qui se révèle assez peu apte aux confidences.

La première, Widad Amra, long vêtement souple se déployant en ondes vertes noires et bleues au gré de sa marche, amples gestes accompagnant le dire, voix sûre et posée, parfois toute en intériorité, parfois toute en force contenue mais brisée soudain par des éclats de juste colère ou par une adresse directe au public, Widad nous fait l’offrande d’un montage de ses récits poétiques, ceux déjà publiés, ceux encore inédits. Les saxophones et l’accordéon de Thierry Marque, comme les instruments originaux – sanza, harmonica, djembé – et la voix en réponse de Patrick Womba, sont là bien présents, qui soulignent, de leurs modulations, de leurs souffles de joie ou de mélancolie, de leurs notes puissantes ou cristallines, la déclamation émouvante de la poétesse.

→   Lire Plus

Un « Festival des petites formes » au féminin, premier temps

— par Janine Bailly —

Le festival des petites formes, deuxième du nom, proposé par Tropiques Atrium Scène Nationale, met heureusement en lumière(s) les artistes antillais, que leur voix emprunte, pour se faire entendre, la forme théâtrale, la forme poétique ou la forme musicale. Et les femmes y ont cette année plus que droit de cité, une place de choix !

C’est à l’une d’entre elles que revint, à la salle Frantz Fanon, l’honneur d’ouvrir la manifestation. Et ce fut pour tous une découverte, celle d’une jeune femme, écrivaine et comédienne au talent prometteur, Françoise Dô qui interpréta sur scène le texte grâce auquel elle a été sacrée lauréate du concours En avant la création de Tropiques Atrium. Avec L’Aliénation Noire, elle conquit son public, jouant pour lui, avec élégance et justesse, avec humour aussi, les bonheurs et les affres de l’exil, du pays où l’on naît à celui où, par les vicissitudes de l’existence, l’on est un jour appelé à vivre. Nous disant la dure conquête d’une identité singulière, de celle que l’on prétend nous forger à celle que soi-même on travaille à se bâtir, seule ou avec les autres, dans la douleur ou dans la joie !

→   Lire Plus

Viktor Lazlo ; « Love me tender »

— Par Selim Lander —

Avant le festival des Petites Formes qui commence dès mardi, la fin de la semaine dernière a fait s’enchaîner deux spectacles « martiniquais » de grande qualité : jazz d’abord avec Viktor Lazlo ; danse ensuite avec Jean-Hugues Mirédin et la cie Art&fact.

Viktor Lazlo, chanteuse d’origine martiniquaise qui poursuit une brillante carrière internationale chante le jazz tel qu’on l’aime. Si cela avait un sens, on dirait que le meilleur concert du Martinique Jazz Festival 2016 a eu lieu hors festival, le 13 janvier 2017, et que c’était le récital de Viktor Lazlo. Pourquoi apprécions-nous tant cette interprète ? Pas tellement pour sa voix, belle mais pas exceptionnelle, mais parce qu’elle a l’humilité de faire entendre la quintessence du jazz sans aucune esbroufe. On peut déjà en juger par les instruments qui l’accompagnent : piano, guitare et basse. Oui, vous avez bien lu ! Pas de batterie[1], alors qu’elle fut omniprésente pendant le festival, avec même certains batteurs leaders.

→   Lire Plus

Sons d’hiver fête les 100 ans du jazz en France

— Par Fara C. —

Le festival du 9-4 convie à une célébration joyeuse et créative. Avec Jacques Schwarz-Bart, James « Blood » Ulmer, Amina Claudine Myers… Et des tambours-conférences libres d’accès.

Soutenu contre vents et marées par le conseil départemental du Val-de-Marne, le 26e Sons d’hiver célèbre les 100 ans du débarquement du jazz en France, non pas avec nostalgie, mais en suscitant une inventivité riche en approches. Fabien Barontini, directeur, explique : « Ce qui est passionnant dans la musique afro-américaine, c’est qu’elle est à la fois populaire et savante, et qu’elle véhicule une dimension politique, un besoin de liberté. Exprimant l’identité d’un peuple opprimé par l’esclavage, elle constitue une réponse existentielle à une situation de domination. »

À la tête de son Voodoo Jazz Trio (le 22 janvier), Jacques Schwarz-Bart, saxophoniste et compositeur afro-français établi à New York, illustre magnifiquement le syncrétisme culturel et philosophique qu’il cultive, exhortant à la conscience autant qu’à la paix. Par son parcours et par l’histoire de sa famille, il incarne avec fulgurance la quête animant le jazz. Et recèle en lui la mémoire de deux déportations : la traite négrière que vécurent ses ascendants maternels africains et l’internement de ses aïeux juifs à Auschwitz.

→   Lire Plus

« Moman Mizik Bèlé » : affaire à suivre

— Par Roland Sabra —

C’est le bon moment. Cent cinquante ans et à peine plus et n’étant jamais parti le voilà de retour sous une forme qui creuse son sillon fécond celui d’une autonomie en gestation dans son expression purement musicale. Fils de l’abolition de l’esclavage, mot fourre-tout dans sa formulation générique il recouvre et la danse, et la musique, et l’instrument, et le moment ou il s’exprime, et l’ensemble des valeurs de résistance, de partage, d’entre-aide, de solidarité qu’il charroie sur les terres qui l’on vu naître et sur d’autres.

Edmond Mondésir fait le choix de mettre en valeur sa dimension instrumentale, sans la chorégraphie et sans le chant qui habituellement mène la musique. Au dialogue entre danseurs et tambouyé il substitue un « trilogue » entre le tambour, la basse et la guitare, sur fond indispensable de tibwa auquel le bèlé, puisque c’est de lui dont on parle, doit l’essentiel de sa rythmique. Quant à la ligne mélodique elle est souvent soulignée par le talon pied du tambouyé qui par un frappé-frotté modifie la sonorité du tambour.

L’originalité du travail d’Edmond Mondésir à la basse, de Léon Bertide à la guitare, des trois tambouyés et des deux bwatés dont ils s’entourent permet de faire entendre clairement la musique tambourinaire alors que très souvent l’attention est attirée si ce n’est accaparée par la danse avec toute la richesse de la symbolique culturelle, sociale et politique dont elle est chargée.

→   Lire Plus

 » Jazz à la Pointe » : Nicolas Lossen autour de « Pié coco’a, The african American Jazz Tale »

Samedi 17 décembre 2016 à partir de 13h.

— Par M’A —

« Jazz à la Pointe » Samedi 17 décembre, au Vauclin dans le cadre de « Jazz à La Pointe », Nicolas Lossen .

Le vendredi 16 décembre 2016 est la date de sortie de « Pié coco’a, The african American Jazz Tale » le deuxième album de l’artiste martiniquais Nicolas Lossen trois ans après «  One way to the sky ». Ce nouvel opus est accompagné d’un DVD «  Six months with Nicolas Lossen » condensé d’un voyage au nord de l’Amérique au cours duquel le musicien a pu découvrir des publics et des espaces dont il a su tirer profit. Liens entre l’ici et l’ailleurs, entre le présent et ce passé qui insiste, sont cultivés, creusés, dans un travail d’acculturation qui loin de se présenter comme une perte est au contraire vécu comme un processus de construction permanent d’une identité caribéenne suffisamment assurée et ouverte aux vents du monde pour pouvoir se frotter au grand frère étasunien et en « tirer la substantifique moelle ». Nicolas Lossen dit dans la langue universel de la musique l’invraisemblable brassage culturel et l’indicible douleur qui a résulté de la traite négrière.

→   Lire Plus

Jédi Mizik Martinique : « Moman Mizik Bèlè » épi Edmond Mondésir

Jeudi 15 décembre 20h Tropiques-Atrium

Basse : Edmond Mondésir
Guitare : Léon Bertide
Tambour bèlè : Patrick Doré
Tambour bèlè : Yoan Lebon
Tambour bèlè : Jean-Baptiste Gina
Tibwa : Camille Doré
Tibwa : Gilbert Abaul

Ce projet met en lumière l’expression instrumentale développée depuis 35 ans dans les productions de Bèlènou. Le sentiment bèlè est quelque chose de profond qui s’exprime et se ressent dans la pratique traditionnelle, avec le tibwa, le tambour et le chant, en lien avec la danse. Ce concept démontre qu’il peut aussi s’exprimer et se ressentir dans le mode instrumental, à travers le jeu de la basse et de la guitare en dialogue avec le tibwa et le tambour.
Cette exploration permet de saisir la variété des atmosphères mélodiques et la déclinaison des séquences rythmiques qui correspondent à notre manière de ressentir le sentiment bèlè.
La présence de deux jeunes tanbouyé répond à la nécessité de la transmission, mais offre aussi un éventail de sonorités qui permet d’apprécier le jeu du tambour martiniquais.
Jédi Mizik Martinique
Edmond Mondésir
Moman Mizik Bèlè
Jeudi 15 décembre
20h – Salle Frantz Fanon
Tarif C 25€ 20€ 8€

Basse : Edmond Mondésir
Guitare : Léon Bertide
Tambour bèlè : Patrick Doré
Tambour bèlè : Yoan Lebon
Tambour bèlè : Jean-Baptiste Gina
Tibwa : Camille Doré
Tibwa : Gilbert Abaul

AlterPresse – 2011

→   Lire Plus

La rumba cubaine, patrimoine de lʼhumanité

Yʼ a de la rumba dans lʼair ! La rumba cubaine vient dʼêtre ajoutée par lʼUnesco à liste prestigieuse du patrimoine culturel de lʼhumanité, parmi dʼautres manifestations du génie humain tels la bière belge ou le carnaval de Granville (Manche). Est-ce une répercussion de la disparition du Lider maximo qui vient de casser son cigare ?
En tout cas, cette inscription au tableau dʼhonneur de lʼUnesco est une bonne nouvelle qui donne lʼoccasion de découvrir cette forme musicale riche et authentique, incarnation de la culture cubaine que lʼon associe à tort aux roucoulades à la Dario Moréno et aux clichés folkloriques à la noix de coco.
Née de la rue
Pour faire simple, on dira que la rumba est en quelque sorte le blues ou le rap des Cubains. Comme dans le Deep South américain, cʼest une musique ultra populaire, née de la rue et des bas-fonds, inventée par les esclaves qui ont réussi à préserver et perpétuer la spiritualité et les richesses musicales de lʼAfrique perdue, au même titre que la santeria, la religion afro-cubaine, à laquelle est est souvent liée.

→   Lire Plus

Le piano créole à son zénith

Le pianiste Mario Canonge joue quasi tous les mois au Baiser salé, club parisien attentif aux musiciens afro-français. Il fait partie des compositeurs et improvisateurs qui ont hissé à son zénith le piano d’inspiration caribéenne. Des partitions de standards et d’originaux signés par quinze pianistes majuscules – Mario Canonge, Alain Jean-Marie, Chicko Jehelmann, les regrettés Marius Cultier et Paulo Rosine… – sont regroupés dans “Le piano dans la musique créole – The Creole Piano Book” (notre photo). Ce livre-CD bilingue (français, anglais) édité par l’ADMC (Association pour le développement des musiques créoles, www.admc.fr)), fournit les clés nécessaires à l’étude de cette expression musicale. Introduction du musicologue Roland Pierre-Charles, préface du fameux pianiste Alain Jean-Marie, CD pédagogique, présentation des rythmes, notes biographiques. Un ouvrage essentiel.

Mario Canonge, les 14, 21, 23 et 28 décembre, Paris, Baiser salé (http://www.lebaisersale.com/intro.html); CD Mitan (http://mariocanonge.net). “Le piano dans la musique créole – The Creole Piano Book”, livre-CD (ADMC), 214 pages, 35 euros.

 
*****
***
*

→   Lire Plus

Bisexualité, race & blues dans la musique de Bessie Smith & de Janis Joplin

— Par Iris Miské —
Dans cet article de Jane Evans Braziel, on apprend que Janis Joplin a payé une pierre tombale à son idole Bessie Smith, que sa musique doit tout à la culture afro-américaine et que la libération sexuelle des beatniks était tristement hétéronormée ! A lire en écoutant «I’m wild about that thing».
Jane Evans Braziel est une universitaire américaine. Dans cet article, elle s’intéresse aux multiples points communs entre les chanteuses Bessie Smith et Janis Joplin, tout en explorant leur différences, liées à l’époque à laquelle elles ont vécu et chanté, mais aussi -et surtout– à leur couleur de peau.
Trente-trois ans après la mort de Bessie Smith, Janis Joplin payait de sa poche une pierre tombale pour honorer l’impératrice du blues, enterrée dans l’anonymat, subissant la ségrégation jusque dans sa mort.
De nombreuses connections existent entre Bessie Smith & Janis Joplin : elles ont toutes deux été décrites comme de grosses consommatrices d’alcool, frivoles, et volages en amour, obscènes, lascives, etc. ( forcément des femmes qui assument leur sexualité, ça fait couler beaucoup d’encre); elles ont toutes deux bouleversé la musique de leur époque et eu des morts tragiques.

→   Lire Plus

« Mé ki sa nou lé » : reprise à Saint-Joseph

16 décembre 2016  à 19h au Centre Marcé

— Par Annick Justin-Joseph —

Mezzo vocce… et en musique… A voix basse… à voix égale… La comédienne – chanteuse, Sara Corinne EMMANUEL, place d’entrée de jeu en chacune, chacun d’entre nous, la saveur aigre-douce-amère du conte de nos réalités.
Sur le plateau du Théâtre Aimé CESAIRE, un fauteuil tournant d’un blanc immaculé, les tonalités changeantes d’un rideau de fils faisant subtilement office de limite sensuelle ou de passage. La diseuse – corps – pays, parole – et – musique tout en nuance, campe dans ce décor d’une grande sobriété, conçu par Marie – Paule PINEL – FERREOL, des trajectoires de femmes, des rencontres manquées qui disent notre histoire, sur des airs plus ou moins familiers de chansons qui ne sont pas toutes créoles : Se donnent à entendre au piano dirait – on (en réalité au steel band) au tambour, ou sur le souffle du saxo, des musiques qui stigmatisent les non – dits, le désabus de femmes jeunes ou moins jeunes, mécaniquement illusionnées, trop tôt piégées en amour ; elles font écho à des réalités encore tenaces, oppressantes, engageant par là – même la nécessité de se dresser, de faire émerger au – delà de la peur, de toute posture subie, une conscience neuve, la force de commuer en expérience active ce vécu d’une apparente fatalité, la force, pour tout dire, de se fabriquer un destin …

→   Lire Plus

Bob Dylan, Nobel de littérature, le poète a toujours raison

— Par Francis Pornon, écrivain —

Ebob_dylann 2015, une journaliste : Svetlana Alexievitch. En 2016, un chanteur : Bob Dylan. Les puristes s’étranglent ! Le jury du prix Nobel serait-il tombé sur la tête ? Francis Pornon, écrivain, se réjouit, lui, que soit reconnu le titre de poète à celui qui s’inscrit dans la lignée des aèdes et des troubadours. et sait si bien marier l’amour et la révolte.

Bob Dylan, auteur-compositeur-interprète, citoyen des États-Unis, obtient le prix Nobel de littérature 2016 à l’âge de 75 ans. Aux côtés de la belle et militante chanteuse engagée Joan Baez avec qui il vécut une aventure romantique, c’est l’image du héraut de la contestation sociale des années 1960. Or, voici que cette consécration provoque des protestations.

Un certain établissement littéraire maugrée à l’annonce du couronnement de ce chanteur pop. Certes, bien des écrivains nord-américains sont valeureux et pourraient prétendre à un prix…comme bien des auteurs européens, et comme tant d’autres au monde d’ailleurs ! Et, serais-je tenté de dire, comme bien des chanteurs-poètes, héritiers d’Homère, François Villon, Bernard de Ventadour et autres Léo Ferré…

Car un chanteur recevant le prix Nobel, ce n’est guère courant.

→   Lire Plus

La Fabrique à Chansons n°2

La Sacem s’engage auprès des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique. Elle accompagne le renouvellement des répertoires et soutient les artistes à toutes les étapes de leur carrière et de leur développement.

Le soutien à la création passe notamment par l’aide à l’autoproduction, l’accompagnement de carrière, les bourses, les résidences à la création de musique originale. De nombreux autres dispositifs confortent chaque année des centaines de nouveaux projets.

Gilbert Coco – Martine Sylvestre – Gilles Petrus/Jil Petrus – Medhi Gerville/Meddy Gerville – Teddy Gangama/Teddy Iafare-Gangama – Gilles Lauret – Mamisolofo Rakotonanahary/Mamiso – Eric Le Louvier – Jérôme Kayser – Joël Lutbert – Frédéric Bellayer – Rose-Hélène Demasy/Katy Alyzée La Trobadora

 LA MARTINIQUE

Jérôme Kayser

Académie de la Martinique, École Felix Lorne

Jérôme Kayser est musicien professionnel. Avec une formation universitaire en musicologie, des études musicales au conservatoire et la maitrîse de la MAO, il enseigne la guitare, le chant et la direction de chœur depuis 1989. Il mène en parallèle un parcours de musicien accompagnateur, d’acteur-figurant et d’auteur-compositeur-interprète. Son album Romance des Alizés est sorti en 2012.

Joël Lutbert

Académie de la Martinique, École Clémence Caristan

Joël Lutbert est auteur-compositeur et guitariste.

→   Lire Plus

Aperçu sur le Festival de jazz 2016

— Par Selim Lander —

festival-de-jazz-2016Copieuse programmation étalée sur deux semaines avec des concerts dans la grande salle de l’Atrium et d’autres décentralisés à Sainte-Marie, au Prêcheur, à Rivière-Salée, à la Pagerie.

Après le concert d’ouverture au musée Saint-James à Sainte-Marie, la première soirée à l’Atrium, le 25 novembre, a permis de faire connaître les créations de Maher Beauroy, un Martiniquais de trente ans qui parfait actuellement sa formation aux États-Unis au Berklee College of Music (Boston). Il s’est produit avec une formation comprenant quatre autres élèves avec lesquels il a enregistré un disque, An lot solèy, qu’il a donc présenté ce soir-là. Sa formation exprime bien la diversité tant géographique que musicale qui caractérise une grande école de musique comme le Berklee College. En témoigne la présence d’un vibraphone et surtout d’un violon (à côté d’une basse électrique et de la batterie). Maher Beauroy joue fort agréablement au piano de longues compositions caractérisées par un grand éclectisme et le groupe témoigne d’une belle cohésion. Le violoniste (le Français Antoine Beux) a interprété en solo une de ses compositions très modern jazz et l’on aurait aimé entendre davantage le vibraphone, un instrument qu’on ne rencontre plus si souvent dans les formations de jazz.

→   Lire Plus

Education : la musique rend intelligent

— Par Christel De Taddeo —

Une étude menée auprès d’enfants de 3 à 10 ans passés par une « crèche musicale » montre les multiples atouts de cette approche innovante. Leur vocabulaire, mémoire, attention et curiosité apparaissent particulièrement développés.

La musique n’adoucit pas seulement les mœurs. Elle participe au développement des enfants en favorisant notamment l’acquisition du langage et en développant l’attention. C’est ce que démontre une étude scientifique inédite en France menée par la chercheuse polylinguiste Chantal Caracci et supervisée par Marie-Thérèse Le Normand, directrice de recherches à l’Inserm, sur des enfants qui ont fréquenté durant au moins deux ans, quatre ou cinq jours par semaine, une crèche musicale, Cap Enfants.

«Des résultats excellents sur la dénomination des images»

En observant ces gamins, Chantal Caracci avait été frappée par « l’extraordinaire richesse de vocabulaire » qu’ils utilisaient au regard de précédentes recherches menées en crèche. « J’ai pensé qu’il serait intéressant de voir ce qu’ils étaient devenus, ce que ça leur a apporté », explique la chercheuse. Cette étude, dont les résultats sont présentés aujourd’hui à l’occasion des dix ans de Cap Enfants, a été menée à partir de jeux tests, validés et standardisés, auprès de 51 enfants de 3 ans à 10 ans, âgés de moins de 1 an à leur entrée en crèche.

→   Lire Plus

Martinique Jazz Festival 2016. J6 : du pas tout à fait abouti au (très) bien rodé

— Par Roland Sabra —

poncho_sanchezC’était il y treize mois de cela. Dans la purgerie de Fonds Saint-jacques. Un instant magique plein de lumières et de promesses en fleurs. Mais on ne le sait que trop, jusqu’à n’en rien vouloir savoir, les fruits ne tiennent pas toujours la promesse des fleurs. A moins que ce ne soit cette funeste tendance à chercher son bien dans l’ombre de son plaisir. Qui sait ?

Le concept « D’une rive à l’Autre », mis en œuvre par Eric Ildefonse et encouragé par la DAC de Martinique et qui avait déclenché de réels enthousiasmes tout à fait justifiés lors de sa création, a, dans sa dernière version, un tout petit peu déçu. Sans doute attendait-on beaucoup trop. Oh ! non pas que les performances individuelles des uns et des autres aient été en retrait ou en deçà de leurs capacités, mais tout simplement parce que le résultat de la nouvelle réunion du groupe n’a pas été supérieure à la somme des talents réunis sur scène. Ce qui était présenté à Fonds Saint-Jacques concrétisait un travail de résidence de 15 jours.

→   Lire Plus

Martinique Jazz Festival 2016 J5 : retour aux sources et à la tradition

La chanteuse et percussionniste, Ceïba avec un répertoire qui emprunte aux chants traditionnels du monde dans sa partie méridionale, a rencontré, dit-on, un succès mérité lors de sa prestation « tout public » et suscité un vif intérêt au cours de ses rencontres avec les scolaires. La curiosité et la spontanéité du public en herbe ont déclenché un enthousiasme avec mille et une questions. Ceïba ? A voir et à revoir en terre de Martinique. Ce sera plus facile pour Groove Bô Kannal, les enfants du pays, qui se sont produits au centre culturel du bourg de Rivière Salée. On reparlera d’elle et d’eux dans un autre temps.

Le deuxième vendredi du MJF2016 à Tropiques-Atrium Scène nationale proposait dans l’ordre suivant C.A.B. puis le P.S.G. Une découverte pour beaucoup et une confirmation pour tous.

La Découverte.

C’est autour de la personnalité de Blick Bassy que s’est constituée avec le Mario Canonge au piano et Adriano aux percussions la formation C.A.B. Un set ambitieux, à la croisée des genres qui embarque avec talent les rythmes et sonorités africaines, brésiliennes et caribéennes pour un voyage musical chamarré et jouissif.

→   Lire Plus

Le Martinique Jazz Festival : des sons et des images

— par Janine Bailly—

randy-02Comme chaque année, le Martinique Jazz Festival nous est revenu avec le mois de novembre, riche de découvertes ou de re-découvertes musicales. Et lors même qu’il bat son plain, non seulement à Fort-de-France mais aussi égrenant ses notes sur tout le territoire de l’île, trois films documentaires, en lien avec l’événement, nous sont gracieusement proposés par Tropiques-Atrium, et ce pour la première fois dans la salle Frantz Fanon.

Treize heures, au dehors la pluie qui ne veut rendre gorge, et le cocon d’une salle obscure où trouver refuge… Le premier des trois films, au goût de nostalgie, porte le nom symbolique de « Africa America », et retrace une belle aventure qui hélas a trop vite pris fin, celle de Vibrations Caraïbes, manifestation venue relayer le festival Variations Caraïbes créé à l’automne 2006 à la Maison des Cultures du Monde et à l’Alliance Française de Paris, et qui voulait « ouvrir une fenêtre sur la création contemporaine des espaces insulaires et diasporiques de la Caraïbe créole et francophone… tisser des passerelles… lever le voile sur des pans inconnus des cultures de la Caraïbe… », puisqu’aussi bien, pour paraphraser Glissant, l’espace caraïbe est le lieu d’impulsion de la créolisation du monde et du métissage des cinq continents.

→   Lire Plus

Martinique Jazz Festival 2016

Du 24 novembre au 4 décembre 2016

martinique_jazz_fest_2016

Au jour le jour

Dimanche 4 décembre

Trois-Ilets, Domaine de La Pagerie | Espace parc des floralies 12h |

Entrée libre

Patrick Glady ( martinique)
Leyla Mc Calla ( haïti /états-unis)
Harold López-Nussa & Alune Wade, « Havana – Paris – Dakar » ( cuba/sénégal )
Moh! Kouyaté (guinée/france)

 .Du 24 novembre au 3 décembre

→   Lire Plus

Miles Davis, une anthologie révélatrice

— Par Fara C. —

miles_davis_vol5Le coffret Freedom Jazz Dance : The Bootleg Series, vol. 5, nous plonge dans le processus de l’enregistrement avec le second Miles Davis Quintet. La fulgurance de la créativité sur le vif.

Pour commémorer ce qui aurait dû être le 90e anniversaire de Miles Davis (1926-1991), la collection « The Bootleg Series » publie le coffret de 3 CD, Freedom Jazz Dance : The Bootleg Series, vol. 5. Dans le sillage des quatre volumes, Live in Europe 1967 (sorti en 2011), Live in Europe 1969 (2013), Miles at The Fillmore 1970 (2014) et Miles Davis at Newport 1955-1975 (2015), Columbia continue de sonder l’océan d’inventivité qu’est l’œuvre de l’extraordinaire trompettiste, compositeur et leader. Ici sont proposés les enregistrements effectués d’octobre 1966 à mai 1968 par le second quintet de Miles. Ce groupe éblouissant réunissait quatre jeunes surdoués qui allaient s’imposer comme d’audacieux explorateurs : le saxophoniste Wayne Shorter, le pianiste Herbie Hancock, le contrebassiste Ron Carter – tous trois encore en activité – et le batteur Tony Williams, mort en 1997.

L’édifiante anthologie présente des enregistrements réalisés autour du fameux album, Miles Smiles (dont on fête les cinquante ans), ainsi que les séances des morceaux Nefertiti et Fall (de l’album Nefertiti, sorti en 1968), de Water Babies (pour le disque de même nom publié neuf ans plus tard) et des pièces (Masqualero, Country Son), qui contribueront à d’autres galettes, sans oublier l’inédit Blues in F.

→   Lire Plus

MJF2016. J3. Du risque de l’innovation!

— Par Roland Sabra —

dam_ncoMême cause même effet ? Frédéric Thaly le Monsieur Jazz de Tropiques-Atrium Scène nationale s’emploie depuis plusieurs années à un renouveau du Martinique Jazz Festival. Ses audaces, dont il faut le créditer, ne sont pas toujours récompensées. Il y cinq ans il proposait une soirée en deux temps avec Grégory Privat puis Erik Marchand. On se souvient, qu’après avoir accordé à l’enfant du pays un accueil délirant d’enthousiasme disproportionné, de la grossièreté d’une partie du public quittant le concert au beau milieu des morceaux de taragot, au motif qu’il n’entendait rien aux musiques des mondes slaves et celtiques. De belles âmes péroraient dans le hall de de l’édifice sur le thème. « Le sextet d’Erik Marchand n’avait pas sa place dans le MJF2011 ». Belle preuve d’ouverture d’esprit !

Lire : MJF2011, le renouveau d’un festival plus ouvert sur le monde.

Ce qui ne se comprend pas se répète. Nouvelle tentative d’ouverture au monde lors de la troisième soirée du MJF2016 avec de nouveau Grégory Privat dans le premier set et en fin de soirée une autre nouveauté toute fraîche celle-là et dans un tout autre domaine que celle des recherches du musicien-musicologue celte, le groupe Dam’nco étoile montante au firmament d’un jazz qui mêle et entremêle rock, funk, pop, metal, revisité par des Gavroche, des titis parisiens ayant planté leur campement du coté de Belleville et Barbés.

→   Lire Plus