— Présentation par Thierry Frémaux, Délégué Général —
Quelle est la mission du Festival de Cannes ?
Pour durer, le Festival a dû rester fidèle à sa vocation fondatrice qui était de révéler et mettre en valeur des œuvres de qualité pour servir l’évolution du cinéma, favoriser le développement de l’industrie du film dans le monde et célébrer le 7ème art à l’international. Aujourd’hui encore, cette profession de foi constitue le premier article du règlement du Festival.
C’est quoi la « Sélection officielle » ?
Sous cette appellation, c’est toute la diversité de la création cinématographique qui est mise en valeur à travers différentes sélections qui ont chacune leur identité. Les films qui illustrent le « cinéma d’auteur grand public» sont présentés en Compétition tandis qu’Un Certain Regard met l’accent sur des œuvres originales dans leur propos et leur esthétique qui assurent sur les écrans mondiaux une présence discrète mais forte. Mais la Sélection officielle repose aussi sur les films présentés Hors Compétition, les Séances Spéciales, les Séances de minuit, les films du patrimoine présentés à Cannes Classics et la sélection de films d’écoles de la Cinéfondation.

De Joel Edgerton
Le Prix du Public est revenu à « Au Nom du Père, du fils et des Esprits » réalisé par Dorothée Tromparent et Emmanuel Desbouige.
Avec Antonio de la Torre, Chino Darín, Alfonso Tort
| Andrea Dorfman| 2018 | 1 h 27 min
— Par Sabine Cessou —
— Par Roland Sabra —
Cette année j’ai 39 ans et ça fait 20 ans que je fais de l’Audiovisuel. J’ai réalisé 5 courts métrages, des séries humoristiques, des films de prévention, des institutionnels, des pubs, des clips… J’ai aidé à monter deux Télévisions en France quand internet était encore balbutiant, puis ici il y a quelques années, et j’ai travaillé sur des heures et des heures de programmes comme cadreur ou monteur. Quand je suis rentré en 2005 après ma formation en Cinéma, j’avais plein de projets en Martinique. Ne trouvant pas de producteur valable, j’ai monté ma première boite de prod en 2008, produit ou coproduit pas mal de fictions courtes, révélé de jeunes auteurs plutôt talentueux. J’ai commis l’erreur de ne pas me préoccuper de mon « plan de carrière » et de ma réputation, ni de ma visibilité médiatique. J’ai cru que seul le travail comptait. Depuis 10 ans, je travaille sur un film documentaire pour parler de la jeunesse antillaise, a priori l’une des jeunesses les plus maltraitées du monde. Dévalorisée, discriminée, poussée à l’exil, empoisonnée quand elle n’est pas tout simplement abattue, la jeunesse antillaise me semblait importante et face au manque de soutien des producteurs et diffuseurs locaux, c’est sur mes maigres deniers que j’ai dû produire et réaliser ce film de 52 minutes : « Jénès Débwouya ».
Les RCM ont marqué l’anniversaire des dix ans de 2009 par un hommage à une initiative originale dans le domaine audiovisuel, la Télévision Otonom Mawon qui fonctionna quelques semaines lors des événements. Christian Foret qui fut à l’origine de l’entreprise a présenté un montage des images captées pendant la brève période de fonctionnement de la TOM, des images qui furent diffusées à l’antenne et des images tournées dans les locaux du TOM (le Théat Otonom Mawon) mis à la disposition de la télévision libre par la mairie de Fort-de-France. Ce documentaire, monté ex post pour les RCM, rend agréablement compte de cette expérience éphémère où l’autogestion s’apprenait au jour le jour.

Brest, 1950. Après les bombardements alliés, la ville est un immense chantier de construction. Puisque, en effet, la guerre c’est d’abord détruire et après, bien sûr, reconstruire… jusqu’à la prochaine. En ce temps-là, malgré les acquis de 36 et de la Résistance, les temps sont durs pour les ouvriers. Certes, ils ne vivent pas dans la hantise du chômage comme aujourd’hui mais les salaires sont bas et le travail se fait encore, pour l’essentiel, à la main. Alors on se met en grève et on manifeste. Autre différence avec aujourd’hui où, face aux gilets jaunes, la police a la consigne d’éviter à tout prix un accident mortel, à l’époque les gardes-mobiles étaient équipés non de flash-ball mais d’armes à feu. Quand un manifestant était tué, les autorités ne s’émouvaient pas plus que ça ; elles étaient même d’accord avec le patronat pour juger que cela pourrait hâter la fin de la grève. Rien de tel qu’une démonstration de force pour calmer les esprits, n’est-ce pas ?
Temps gris et pluvieux, le ciel lui-même nous incite à délaisser la plage



