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_-« Chrysalide »
Tous ces bois et autres matériaux que vous récoltez dans la nature ou aux abords de la mer sont chargés d’ une histoire, d’un passé. En tant que sculpteur, peut-on dire alors que l’on crée à partir de rien, selon l’expression « Ex Nihilo» ?
Ex Nihilo, c’est le titre que j’avais choisi pour ma première expo, en 2006; titre renforcé par son sous-titre: Le hasard apprivoisé. J’ai voulu, ce disant, mettre l’accent sur ma démarche. En effet, les « trophées » que je rapporte des forêts et des plages {lors de ce que j’appelle ma « chasse aux bâtons » !l sont pour moi des trésors potentiels, alors qu’ ils ne sont, pour le plus grand nombre, que résidus, déchets. (Et plus ils sont « ruinés, plus ils m’attirent !l
Ces bois foulés aux pieds, dédaignés, ils n’existent pas: c’est donc du rien (nihil, en latin). lorsque je les collecte, mon regard leur redonne vie ; mon imaginaire y projette, à partir de leur forme et de leur texture, la possibilité d’une identité, d’un souffle vital.






Cherchez la femme






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D’abord fermer les yeux. Les ouvrir et être ailleurs. La peinture de Jocelyne Fortuné nous entraîne à la lisière de deux mondes, entre l’art et le cosmos, comme si elle cherchait à confondre la matière et le mouvement. Son œuvre va bien au-delà d’un simple regard de traces. Elle laisse entrer le hasard qu’elle apprivoise quand le sable impose son relief, son accroche à la lumière. Elle se fond dans les minuscules sourires du sable pour mieux embrasser l’immensité de l’art dans son espace intemporel. Ainsi elle crée cette peinture aux formes indifférenciées qu’elle offre à la matière, collée au support comme une origine de vie, espace de création. Dans cette complicité privilégiée entre transparence et apparence, elle vide son âme dans la lumière réinventée.




