Catégorie : Arts Plastiques

Claude Henry, la poésie en couleurs au Diamant

— Propos recueillis par Rodolf Étienne —

Installé au Diamant, Claude Henry, artiste peintre martiniquais, a ouvert son atelier-galerie « Aux Couleurs Locales » face à la mer. Anciennement installé à Gallochat, il a choisi ce nouveau lieu « séduit par la sérénité et la solidarité des habitants ».

Rodolf ETIENNE : Tu as entamé ta carrière d’artiste peintre en France, avant de t’installer en Martinique. Pourrais-tu nous présenter ton parcours ?

Claude HENRY : Oui, j’ai tenu un atelier-galerie d’abord en France, à Biot, dans l’arrière-pays de Nice. Je l’avais ouvert avec un ami. Nous y avons travaillé ensemble. C’était un village artisanal, qui est devenu un village de souffleurs de verre réputé. Puis, les choses se sont enchaînées et je suis rentré au pays, ici, en Martinique.

R.E : Et quelque chose s’est passée en Martinique, quelque chose qui a changé ton style ?

C.H : Ah ben là, j’ai retrouvé, justement, une Martinique riche en culture. Oui, il y avait de quoi faire. Il suffit d’observer autour de soi pour découvrir toute la richesse identitaire. Il faut que nous soyons tous fiers de cette identité, qui est riche, riche en couleurs, mais aussi riche en joie de vivre.

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Cézanne au Jas de Bouffan

Je vous dois la vérité en peinture
Cézanne

— par Selim Lander —

La dernière exposition consacrée au peintre Paul Cézanne par sa ville natale remonte à 2006, à l’occasion du centième anniversaire de la mort du peintre (1839-1906). Cette nouvelle exposition accompagne l’ouverture au public de la propriété familiale du Jas de Bouffan, devenue propriété de la ville en 2002, après de lourds travaux de rénovation. C’est là où Cézanne a commencé à peindre et où il a travaillé par intermittences jusqu’en 1899, lorsque la famille a vendu le bien.

Les œuvres sont exposées au musée Granet (nommé en mémoire du peintre aixois François Marius Granet, 1775-1849), qui fut auparavant commanderie de l’ordre de Malte (il jouxte l’église Saint-Jean de Malte) et déjà, du temps de Cézanne, le musée des beaux-arts de la ville. L’exposition qui regroupe 135 tableaux – huiles, gouaches, aquarelles, dessins –, bien que centrée sur Cézanne au Jas, ne se limite pas uniquement aux œuvres qui y furent réalisées. On remarque en particulier une « Montagne Sainte-Victoire » datée de 1897 appartenant au Kunstmuseum de Berne et une « Carrière de Bibemus » (vers 1895) venue du Volkwang Museum d’Essen.

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La yole dans l’œuvre de Claude Henry

Claude Henry : artiste peintre

À travers une série de toiles expressives et lumineuses, Claude Henry célèbre la force des marins, la danse des voiles, l’énergie du vent… et l’âme d’un peuple tout entier. Sa peinture, empreinte de lumière caribéenne et de couleurs éclatantes, fait respirer la mer et vibrer la mémoire.

La yole, symbole vivant

Bien plus qu’une embarcation, la yole devient, sous les pinceaux de Claude Henry, un symbole vivant de liberté, de courage et de culture. Chaque tableau incarne le mouvement, l’émotion, la tradition. L’artiste vous invite à un voyage sensible entre mer, patrimoine et création.

Un moment de partage

Cette exposition, accessible gratuitement pendant toute la durée du Tour, s’adresse autant aux amateurs d’art qu’aux passionnés de la mer, aux supporters des équipages ou aux simples curieux de passage. Vous pourrez échanger avec l’artiste dans une atmosphère conviviale, prolonger l’expérience autour de jus locaux frais de saison, et célébrer ensemble notre patrimoine maritime et culturel.

La yole comme sujet plastique et politique

La yole n’est pas, pour Claude Henry, un simple objet nautique. Elle est le reflet d’une culture vivante, d’une résistance, d’une mémoire collective.

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Le Rendez-vous des Yoles

La yole dans l’œuvre de Claude Henry

Tour des Yoles Rondes de Martinique 2025 (27 juillet – 03 août)

Exposition Atelier-Galerie de l’artiste, 4 rue des Arawaks, Diamant. Entrée libre.

La yole, chez l’artiste-peintre Claude Henry, est bien plus qu’une simple embarcation, c’est un symbole vivant de liberté, de courage et de culture.

À travers ses toiles, l’artiste capte l’énergie du vent, la danse des voiles, la force des marins.

Ses couleurs vibrantes, sa lumière caribéenne et son trait expressif font de la yole une icône créole, entre mouvement, mémoire et émotion.

Une peinture qui fait respirer la mer.

LE RENDEZ-VOUS DES YOLES avec Claude Henry au Diamant

Tour des Yoles Rondes de Martinique 2025 (27 juillet – 03 août)

À l’occasion du Tour des Yoles, Claude Henry, artiste peintre d’origine martiniquaise, vous donne rendez-vous pour un hommage vibrant à la yole ronde à travers une exposition exceptionnelle de ses œuvres.

Couleurs éclatantes, voiles gonflées, scènes de mer en mouvement… Claude Henry célèbre la beauté, la force et la symbolique de la yole, dans une série de toiles inédites inspirées par cet emblème de notre culture créole.

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À propos de « l’écovillage » de Ducos

— Par Gustavo Torres, architecte —

Et jusqu’à quand pensez-vous qu’on peut continuer dans cet aller et venir de fous ? demanda-t-il.

Florentino Ariza avait la réponse toute prête depuis cinquante-trois ans, sept mois et huit jours avec ses nuits,

Il dit alors : – Toute la vie.

Gabriel García-Márquez (1927-2014) in CIEN ANOS DE SOLEDAD – México / Buenos Aires – 1967.

Vous êtes encore là vous, à bâtir des zones ? Déjà pour la Galleria on nous disait que c’était « ma ville à moi »… ne jamais oublier que les vautours avancent toujours masqués, usant d’un vocabulaire convenable enveloppé d’euphémismes flatteurs… Dire aujourd’hui écovillage n’est qu’édulcoration malhonnête pour recommencer ce qu’on fait et refait depuis 60 ans : une zone commerciale entourée de parkings sur un vague terrain soi-disant vague.

Depuis l’arrivée des « architectes des colonies » – envoyés pour nous vendre le modernisme et le béton armé dans les années 30 – et ensuite après-guerre avec la départementalisation, la Martinique subit passivement les injonctions spatiales de la mère-polis et participe au saccage sans pitié du maigre territoire dont on dispose.

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Manuel Mendive à la Fondation Clément

— Par Selim Lander —

La Fondation Clément offre aux Martiniquais le plaisir d’une belle redécouverte avec cette grande exposition rétrospective consacrée à un plasticien cubain, né en 1944, auteur d’une œuvre considérable couronnée de nombreuses récompenses et que les Cubains comparent par son importance à un Wifredo Lam. Plaisir de contempler des formes inédites dans le paysage de l’art caribéen contemporain. Certes, on avait déjà beaucoup vu de figures anthropo- ou anthropozoo-morphes mais celles-ci sont différentes, des êtres composites, difformes qui ne nuisent pas à l’équilibre, à l’harmonie du tableau ou de la sculpture.

Mendive a expérimenté de nombreux supports, carton, tissu, bois, métal pour ses peintures. Quant à ses sculptures elles ont souvent une structure souple en chiffon, pour d’autres une sculpture en ciment recouverte de toile, d’autres enfin sont en bronze.

Au premier abord, on peut se demander quelle est la signification cachée de ces œuvres étranges. Des titres qui évoquent les divinités de la santeria nous mettent sur le chemin. Dayneris Brito qui signe le texte de présentation dans le catalogue précise que Mendive est porteur d’« une éthique de résistance fondée sur la spiritualité, un programme poéticio-politique qui ne nie pas la dévastation du présent mais la confronte par une autre logique […], d’« une esthétique vitaliste et guérisseuse ».

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« Âmes en Mutation » : Le vivant à l’épreuve de la lumière

— Par Marie Gauthier —

Objets inanimés, avez-vous donc une âme
qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?

Alphonse de Lamartine

La persistance du magico-religieux dans les mornes de Martinique imprègne l’enfance et l’adolescence de Jérémie Priam. Dans sa pratique artistique, il interroge le vivant dans ses complexités et ses métamorphoses, la métaphysique, les liens entre l’esprit et la matière.

Ses œuvres sont des images monochromes bleues obtenues par contact d’éléments organiques, d’images ou d’objets, sur un papier enduit d’un mélange chimique spécifique qui le rend sensible à la lumière. Ce procédé photographique ancien, appelé cyanotypie, ne requiert pas d’appareil photo. L’image n’est pas non plus dessinée manuellement, elle apparaît par solarisation, en interposant l’objet entre la lumière et le support qui sera ainsi sensibilisé. Par ce procédé technico-scientifique, Jérémie Priam montre l’image auratique* d’organismes animés, d’ordinaire invisible.

L’artiste associe cette technique ancienne à l’infographie qui lui offre les internégatifs à partir desquels il fabrique ses cyanotypes.

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« Âmes en Mutation », de l’artiste plasticien performeur Jérémie PRIAM

« Âmes en Mutation »
Exposition d’arts plastiques
Du 28 juin au 13 septembre 2025
Cabinet médical Etang Z’Abricots – Port de plaisance –
Bat. Perle 1er étage – porte 4 – interphone 4 – 97200 Fort de France

Organisée par Muryelle MOULFERDI, et Marie GAUTHIER, sous l’égide des médecins mécènes, Docteurs Charlie et Medhi JEAN-LAURENT, l’exposition dans la salle d’attente du cabinet médical, rassemble une trentaine d’œuvres (cyanotypies et sculptures) de l’artiste plasticien Jérémie PRIAM, intitulée ÂMES en MUTATION.

A l’heure des intelligences artificielles, il est bon de se questionner sur la nature du vivant. C’est ce que fait le plasticien martiniquais Jérémie PRIAM, qui par le biais des cyanotypies, scrute et révèle cette particularité que sont les champs énergétiques des organismes, notamment dans ses œuvres ici présentées à partir d’images de végétaux et d’animaux. Certains rangeraient dédaigneusement ces phénomènes du côté de l’animisme. En dévoilant à nos yeux l’invisible, l’artiste nous permet de regarder plus consciemment la nature, et nous offre l’occasion et la nécessité de changer nos regards et surtout nos attitudes, face à cette dimension sacrée du vivant.

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« bleu », quand l’art se fait cri et mémoire

— Par Marie Ozier-Lafontaine —

Dans la salle d’attente d’un cabinet de gynécologie, en Martinique, les patientes se surprennent à s’arrêter. À lire. À ressentir. L’artiste et poétesse Nadia Burner y présente BLEU, une exposition intense, organique, qui plonge dans les blessures du féminin et dans la mémoire collective caribéenne.

Le bleu des hématomes, le bleu des mers, celui des silences et des cris étouffés. Tout au long de ce parcours intimiste, Nadia Burner donne corps à ce qu’on ne dit pas, ou plus : la douleur des mères, l’oppression des femmes, les combats trop souvent tus. “J’ai voulu qu’ici, dans cet espace si symbolique, les femmes puissent se reconnaître, se rappeler que le combat n’est jamais fini”, confie-t-elle.

Deux séries se répondent, chacune composée de linogravures et de vers créés pour l’occasion. La première, autour des marches blanches, rend hommage aux mères d’enfants disparus. Une armée de conques de lambi, en linogravure, rythme les murs — motif de deuil et de transmission. Chaque gravure est accompagnée de poèmes ciselés, autant de voix têtues contre l’effacement.

Suspendue au centre, une conque véritable, brutale, crie dans le vide, comme ces marches silencieuses qui résonnent face à l’indicible.

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PooL Art Fair Guadeloupe

13, 14 & 15 juin 2025

Since 1847
Inspiré du salon des indépendants de Gustave Courbet en 1846, le salon PooL Art Fair est né à New York en 2000 sous le nom de New York Independent Art Fair. Il a été renommé à sa 2ème édition en 2004. Cette édition s’est tenue au Four Points Hotel à la West 25ème rue. Notre ambition de départ était d’offrir une vitrine au grand nombre d’artistes non représentés par une galerie.

La première édition Guadeloupéenne a vu le jour à la galerie T&T Art Contemporain à Basse-Terre, la deuxième à Manioukani Bouillante.

Les deux autres, à l’hôtel Fleur d’Épée avant de trouver le lieu le plus approprié, le terminal de croisière. Cela nous a permis de servir un nombre grandissant d’artistes et d’accueillir des dizaines de milliers de visiteurs.

Année après année, le salon ne ne cesse de grandir, affirmant avec passion son rôle clé dans le développement du monde de l’Art en Guadeloupe. Un rendez-vous incontournable, selon la presse, pour les amateurs comme pour les professionnels en quête de découvertes artistiques.

PooL Art Fair est le seul salon d’art contemporain de la Caraïbe (y compris les grandes îles) et la scène de l’art de Guadeloupe est probablement la plus active.

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« Disco, I’m coming out » : quand la fête devient un manifeste

Philharmonie de Paris, jusqu’ au 17 août 2025

— Par Sarha Fauré —

À la Philharmonie de Paris, l’exposition Disco, I’m Coming Out redonne à la musique disco ses lettres de noblesse en révélant la profondeur sociale, politique et culturelle d’un genre trop souvent réduit à ses boules à facettes. Loin des clichés, ce parcours immersif revient sur les origines et l’héritage d’un mouvement né au cœur de l’Amérique des années 1970, dans les clubs underground où convergent les luttes des communautés afro-américaines, latinos et LGBTQ+.

Un phénomène musical né de la résistance

Portée par l’élan des mouvements Black Pride, féministes et LGBTQ+, la culture disco s’enracine dans une histoire collective de réappropriation et d’affirmation. Héritière directe de la soul, du funk, du gospel et des rythmes afro-latins, cette musique devient rapidement un exutoire, un cri de liberté pour celles et ceux que la société marginalise. Des divas puissantes aux DJ visionnaires, la piste de danse devient un théâtre d’émancipation où chacun·e peut être pleinement soi-même.

Une expérience multisensorielle et politique

Scénographiée par le duo GGSV, l’exposition déploie un espace spectaculaire inspiré des clubs mythiques comme le Paradise Garage.

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Trente ans de « Recherches en Esthétique », ça se fête – Une exposition à l’Atrium

— Par Selim Lander —
Recherches en Esthétique a trente ans, trente années au cours desquelles le numéro annuel a paru sous la même forme avec une régularité métronomique. Un exploit dans l’absolu et a fortiori dans un domaine aussi élitiste que l’esthétique. Ainsi la Revue d’Esthétique, certes plus ancienne puisque créée en 1948, a-t-elle connu de nombreuses vicissitudes, changements de périodicité (trimestrielle, semestrielle), de forme et d’éditeur, cessant même de paraître en 2004 avant de renaître en 2008 sous l’intitulé Nouvelle Revue d’esthétique. Il a existé naturellement depuis longtemps des magazines qui rendaient compte des expositions (à l’instar de votre Madinin’art !), enrichis de quelques articles plus fouillés, comme Beaux-Arts (créé dès 1923, qui a cessé de paraître en 1944), Artpress (créé en 1972), Beaux-Arts Magazine (créé en 1983) mais il s’agit de magazines grand public ayant certes leur utilité, qui ne sont pas contrairement aux revues l’œuvre d’universitaires à la pointe de la recherche dans leurs domaines (histoire de l’art, art contemporain, cinéma, …).

De surcroît, cette belle revue au format A4, dirigée par le professeur Dominique Berthet, est conçue et publiée à la Martinique, petite « collectivité territoriale » de l’outre-mer français.

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Quatre expositions (plus une) à la Fondation Clément

— Par Selim Lander —

Festival de tableaux, de photographies, de couleurs, de formes, d’inspirations les plus variées jusqu’au 15 juin à la fondation Clément. Des photographies de la Martinique, des tableaux de la Guadeloupe, de Sainte-Lucie et de la Martinique.

Antoine Nabajoth – Pawòl Tras

Le plus ludique, Antoine Nabajoth, né en 1964 aux Abymes (Guadeloupe), titulaire du DNSEP et du Capes d’arts plastiques, pratique une peinture décomplexée avec des flamboiements de couleurs, une peinture intense qui accroche les regards même les plus blasés, des personnages dont Alexandre Alaric, dans le catalogue, souligne à juste titre « l’altérité radicale ». L’intitulé de la présente exposition, Pawòl Tras (après Pawòl an kanncette même année au Memorial Acte à Pointe-à-Pitre), des « traces de paroles » évoque immédiatement la traduction picturale de la mémoire d’anciennes paroles (dont il ne reste que des traces), celles d’un peuple brutalisé par l’histoire. Alexandre Alaric propose pourtant une autre explication : ces peintures – « éclats de jouissance-puissance » – qui, d’une certaine manière, agressent le spectateur ne sont pas récriminations d’un passé esclavagiste mais affirmations d’une résistance ici et maintenant.

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« Lumières de la forêt » – Michèle Arretche au Créole Art Café

— Par Selim Lander —

Nouvelle exposition de Michèle Arretche dans ce qui est un peu son lieu, le Créole Art Café de Saint-Pierre, un ancien hôtel d’avant 1902, dûment restauré et décoré avec des objets d’antan lontan, devenu désormais à la fois un lieu où l’on peut se restaurer, acquérir des produits du terroir et admirer des œuvres d’art, puisque les expositions s’y succèdent à l’étage, à l’emplacement des anciennes chambres.

Michèle Arretche est bien connue des amateurs d’art martiniquais parmi lesquels elle compte nombre de fidèles collectionneurs. Ils seront curieux de découvrir dans l’exposition qui vient d’ouvrir des tableaux différents des peintures auxquelles ils sont habitués, même si la nature martiniquaise sublimée par l’artiste y est toujours présente. La nature ou plutôt la forêt mystérieuse et profonde avec, ici ou là, une case perdue dans la végétation, la silhouette d’un homme seul dans l’immensité, une bicyclette, mais tout cela en miniature, comme écrasé par un monde d’arbres, de plantes devant lequel les humains se font tout petits… Images d’un paradis perdu, celui de la Genèse. C’est sans doute cela, cette réminiscence d’une nature sauvage dont nous pouvons encore trouver la trace ici ou là mais qui est partout ailleurs polluée, massacrée, qui fait la qualité principale et la beauté des tableaux de Michèle Arretche.

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Exposition « bleu », de l’artiste plasticienne et poète Nadia Burner

— Par Marie Gauthier —

Organisée par Muryelle MOULFERDI, et Marie GAUTHIER, sous l’égide des médecins mécènes, Docteurs Charly et Medhi JEAN-LAURENT, l’exposition dans la salle d’attente du cabinet médical, rassemble une trentaine d’œuvres de l’artiste plasticienne et poète Nadia BURNER, intitulée BLEU, et sous-titrée Obstiné désir d’espoir.

L’exposition présente des œuvres sur le thème de la maternité, qui s’articulent selon deux axes reliés à la couleur bleue : le bleu des hématomes et le bleu de la burqa des femmes afghanes : toutes souffrances tues et endurées par les femmes, les mères, les filles, dans lesquelles la plasticienne et poète Nadia BURNER nous sensibilise.

Elle nous présente deux séries de linogravures imprimées en bleu, représentant la conque de lambi et la châtaigne, deux symboles féminins à la fois caribéens et universels, pour exprimer les souffrances des femmes et des mères sur lesquelles la société s’établit. D’une part, le symbole utérin de la châtaigne protégée et défendue par la bogue, promesse de fécondité, d’autre part le coquillage, beauté sensuelle et cosmique, corne de brume, l’appel au rassemblement et la transmission généalogique familiale, sociale et culturelle.

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Patricia Lollia : une voix artistique. De Paris à Terre de Blues !

Du 21 au 28 Mai 2025, à l’ « International Art Gallery »

Patricia Lollia est une voix, un style d’exception dans la création artistique antillaise.

Du 21 au 28 Mai 2025, invitée par Mélissa BIRON, elle partira à la conquête de Paris lors de l’exposition « Art Freedom » qui se tiendra à l’ « INTERNATIONAL ART GALLERY » situé 78 Avenue de Suffren (Métro La Motte-Piquet-Grenelle).

Madame Biron, également antillaise, Présidente de « ART FREEDOM » explique que son Association se pose en observatoire de la diversité pour donner plus de visibilité aux artistes du « Tout Monde ». Sa démarche se propose comme un voyage artistique et culturel de rencontres, d’échanges et de découvertes d’artistes d’univers différents : peintres, photographes, sculpteurs….

Patricia Lollia, peintre et sculptrice, aura à peine rangé ses valises qu’elle devra exposer ses œuvres à Marie-Galante au Service Culturel de Grand-Bourg, à l’occasion de la vingt-troisième édition du Festival TERRE DE BLUES.

TERRE DE BLUES est, depuis de nombreuses années, un évènement musical de renommée internationale. L’année dernière, la volonté et le désir des responsables de ce festival ont fait que la musique et les arts visuels se sont retrouvés pour dialoguer.

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Koyo Kouoh (1967 – 2025)

Commissaire d’exposition, conservatrice, productrice culturelle

Koyo Kouoh, figure influente de l’art contemporain africain et diasporique, est décédée le 10 mai 2025 à Bâle (Suisse), à l’âge de 57 ans. Directrice exécutive et conservatrice en chef du Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (Zeitz MOCAA) au Cap depuis 2019, elle avait été désignée en 2024 commissaire de la 61e Biennale d’art de Venise, prévue en 2026 — devenant ainsi la première femme africaine à occuper ce poste.

Née à Douala (Cameroun) le 24 décembre 1967, Koyo Kouoh a grandi entre le Cameroun et la Suisse, où sa famille s’est installée dans son adolescence. Encouragée à suivre une formation en économie, elle a débuté sa carrière dans le secteur bancaire avant de se tourner progressivement vers la culture, d’abord par le biais de la littérature et du cinéma. C’est à Dakar, où elle s’installe en 1996 après un premier voyage pour interviewer le cinéaste sénégalais Ousmane Sembène, qu’elle engage pleinement sa trajectoire dans le champ artistique.

Entre 1998 et 2002, elle coordonne le programme culturel de l’Institut de Gorée, tout en participant dès le début des années 2000 à plusieurs initiatives structurantes pour la scène artistique africaine, notamment les Rencontres africaines de la photographie de Bamako et la Biennale de Dakar.

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« Lumières de la forêt », la nouvelle exposition de Michèle Arretche

Installée en Martinique depuis de nombreuses années, Michèle Arretche explore dans son travail les liens intimes entre la nature, la mémoire et les gestes du quotidien.

Ses œuvres, souvent baignées de lumière tropicale, mettent en scène des paysages vibrants, des instants suspendus qui racontent, sans bruit, l’âme d’un territoire.

Avec une palette lumineuse et libre, elle convoque à la fois les scènes rurales empreintes de douceur, comme ces femmes au bord de l’eau, ou ces vélos dans un jardin luxuriant, et des visions plus oniriques, éclatantes, où le paysage se mêle aux rêves, aux forces invisibles et aux lumières surnaturelles.

Ses forêts sont peuplées de fleurs, de souvenirs et de mystères ; ses maisons créoles semblent y veiller depuis toujours ; ses couleurs, elles, dansent entre le réel et l’imaginaire.

Avec l’exposition Lumières de la forêt, Michèle Arretche nous offre une traversée sensible — celle d’un monde où la mémoire, la nature et l’imaginaire créole se répondent.

Ici, la forêt n’est pas seulement un lieu — elle est un souffle, un battement, une mémoire vivante.

Sous ses pinceaux, les arbres murmurent, les cocotiers dansent, la lumière s’égare, s’épanche, caresse.

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« Faire courir la photographie »

— par Michel Lercoulois —

Deuxième livraison de la toute jeune maison d’édition Ad Verba, après Faire courir le monde. Il s’agissait, rappelons-le, du résultat d’un appel aux poètes, invités à illustrer avec leurs mots des images représentant des œuvres des deux fondateurs d’Ad Verba, artistes plasticiens. Le résultat fut la publication d’un très beau petit livre, impeccablement présenté, qui regroupait trente-huit poèmes d’autant de poètes différents accompagnant la reproduction d’autant d’œuvres différentes (1).

Ad Verba est basée à Niort où se trouve par ailleurs un lieu dédié à la photographie contemporaine, la Villa Pérochon, autrement dit le CACP. D’où l’idée de croiser, cette fois, le verbe des poètes avec seize clichés tous pris dans la région niortaise lors de résidences d’artistes par des photographes issus de tous les horizons. Pour étoffer l’ouvrage, le jury de sélection a accepté plusieurs poèmes par photographie, soit finalement 47 textes sur les 680 qui lui étaient soumis à l’origine par 285 poètes. 47 textes pour 47 poètes différents, soit un poète retenu sur six environ, une sélection donc pas si sévère en réalité.

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Exposition : Corrosion de Jordan Beal

Salon unRepresented, Paris Du 4 au 6 avril 2025

Rubis Mécénat, en partenariat avec unRepresented et La Station Culturelle, a l’honneur de présenter Corrosion, la dernière série du photographe martiniquais Jordan Beal, lauréat de la première bourse de soutien à la création contemporaine caribéenne et amazonienne. Cette exposition, à découvrir du 4 au 6 avril 2025 au salon unRepresented à Paris, invite le spectateur à plonger dans un univers où le temps et l’espace se confondent.

À travers sa série Corrosion, Jordan Beal explore les frontières invisibles entre nature, culture et territoire insulaire. Ses photographies, volontairement altérées par des substances corrosives comme l’eau de mer, révèlent des paysages où le geste artistique se mêle à l’élément naturel. Ce processus d’altération des négatifs et tirages permet à l’image de transcender sa forme initiale, en présentant une vision déstabilisée mais riche de significations multiples.

Les œuvres présentées à Corrosion ne sont pas simplement des représentations du monde, elles deviennent des métaphores visuelles du temps qui passe, des interconnexions invisibles entre l’humain, son environnement et sa mémoire. À travers ces paysages transformés, Beal invite à une réflexion profonde sur l’horizon, la relation entre l’individu et la terre, et l’idée même de territoire.

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Une nouvelle exposition d’Yves Marie de Malleray du 14 mars au13 avril

— Par Selim Lander —

Yves Marie de Malleray est un peintre et graveur délicat. Ses tableaux exposés à la Fondation Clément représentent des paysages de nature sous des cieux chargés de nuages, de sombres mornes qui tombent dans une mer aux reflets vert émeraude, des oiseaux de nos îles, des vaches brahmanes, une cavalière dans le lointain, de rares portraits de baigneurs.

Chez cet artiste, la précision du dessin et du pinceau n’empêche pas mais contribue plutôt à créer dans nombre de ses toiles, même – ou plutôt surtout – lorsqu’il peint des paysages familiers, une atmosphère onirique. Etroitement fidèle à la réalité, il n’invente pas moins un autre monde, situé ailleurs, peut-être sur une autre planète demeurée à l’état sauvage. Cela tient surtout à l’éclairage, pour les marines, à une attitude ou un regard lorsqu’il peint un oiseau.

Ses tableaux d’une précision quasi photographique (à l’exception des portraits, d’une tout autre facture) ne sauraient pour autant être qualifiés d’hyperréalistes. Le peintre a « simplement » su retrouver la manière des grands maîtres du passé, en jouant comme eux sur la lumière.

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La Fondation Clément soutient l’exposition « Paris-Noir ».

Circulations artistiques et lutte anti-coloniales, 1950-2000

Centre Pompidou jusqu’au 30 juin 2025

L’exposition « Paris Noir » retrace la présence de 150 artistes africains, africains-américains et caribéens à Paris dans la seconde moitié du 20ᵉ siècle : de la création de la revue Présence Africaine en 1947 par Alioune Diop, autour du mouvement de la Négritude, qui est une librairie, une maison d’édition et un lieu de rassemblement pour les artistes et les intellectuels venus de ces différents mondes noirs, jusqu’à la création de la Revue Noire dans les années 1990. Cette exposition accompagne 50 ans de décolonisation à Paris, qui agit alors comme un laboratoire anticolonial panafricain et permet aux artistes de penser l’émancipation.

C’est une exposition qui permet à tous ces artistes de s’adosser à des luttes politiques, mais aussi de contribuer de manière décisive à la redéfinition des modernités et des postmodernités à Paris.

On a souvent raconté que les artistes quittaient Paris pour New York après la Seconde Guerre mondiale. Cette exposition nous montre une autre histoire qui vient en faitouvrir cette odyssée du Paris – Monde autour d’axes géographiques qui avaient été ignorés jusqu’à maintenant par l’institution.

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Appel à candidatures : Résidence artistique à Miami pour les femmes photographes de la Caraïbe française

Fort-de-France, le 6 mars 2025 – La Station Culturelle, en partenariat avec Women Photographers International Archive (WOPHA), lance un appel à candidatures destiné aux femmes et personnes non-binaires artistes photographes de la Caraïbe française. Une place est réservée à une artiste issue de Martinique, Guadeloupe ou Guyane pour participer à la résidence WOPHA Artist-in-Residence 2025 à Miami.

Ce programme de résidence, initié en 2020 par WOPHA, offre une opportunité unique aux artistes émergentes et confirmées travaillant avec l’image contemporaine. Pour la première fois, la sélection s’effectuera via un appel à candidatures international, renforçant l’accès et la visibilité des artistes caribéennes sur la scène artistique mondiale.

Une résidence immersive au cœur de la création photographique

L’artiste sélectionnée bénéficiera d’un mois de résidence entièrement pris en charge à Miami, incluant :

Un hébergement privé à El Espacio 23, un centre d’art contemporain de renom.
Un espace de travail et un accompagnement professionnel personnalisé.
Des rencontres privilégiées avec des commissaires d’exposition, collectionneurs et artistes.
Une exposition collective au Green Space Miami, haut lieu de l’art contemporain en Floride.

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L’Imprévisible rencontre. L’autre, le lieu, l’art,

— Par  Lise Brossard —

Dominique Berthet, L’Imprévisible rencontre. L’autre, le lieu, l’art, Presses Universitaires des Antilles, coll. « Arts et esthétique », 2024. 270 pages, avec 77 illustrations en couleurs.

La rencontre, ce petit mot recouvre un ensemble de mystères qui détermine à son tour un autre ensemble incommensurable de probabilités. La question est posée : « qu’est-ce qu’une rencontre ? ». C’est dans cet écheveau de possibles que Dominique Berthet élabore une esthétique de la rencontre… en précisant toutefois que les rencontres auxquelles il accorde toute son attention sont celles qui « bouleversent », celles qui sont « déterminantes ». Dès l’introduction notre curiosité est attirée par cette réflexion : « Toute rencontre véritable, au bout du compte, est inquiétante, car elle est un saut dans l’inconnu », …

L’inconnu est vaste ; qu’est-ce qui fait qu’une rencontre loin d’être contre, c’est-à-dire en opposition, relève davantage « d’un rapprochement » (pas contre, mais tout contre comme aurait dit Sacha Guitry) ? Cet « inconnu » de la rencontre la rend imprévisible tout comme le contenu de cette réflexion que nous propose Dominique Berthet.

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Une exposition sur « Le Temps »

Pour fêter les trente ans de Recherches en Esthétique

— Par Selim Lander —

Pour marquer la parution du nouveau numéro de la revue annuelle Recherches en Esthétique, son directeur, Dominique Berthet, a invité seize plasticiens à exposer quelques œuvres en rapport plus ou moins direct avec « Le Temps », la thématique retenue pour ce numéro. On devine que le choix de ce sujet ne fut pas le fruit du hasard, car si le temps s’inscrit bien dans tout processus créatif, d’un côté, ou contemplatif de l’autre (celui des regardeurs), ce choix est une manière de souligner tout le « temps » passé depuis l’origine de la revue, trente ans tout rond, trois décennies pendant lesquelles Recherches en Esthétique a paru avec une rigueur métronomique, y compris pendant les années COVID.

Il faut saluer cet exploit : bien peu de revues tiennent aussi longtemps sans interruption et sous le même format. Ainsi la Revue d’Esthétique, certes plus ancienne puisque créée en 1948, a-t-elle connu de nombreuses vicissitudes, changements de périodicité (trimestrielle, semestrielle), de forme et d’éditeur, cessant même de paraître en 2004 avant de renaître, en 2008 sous l’intitulé Nouvelle Revue d’esthétique.

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