Roland Sabra

L’éphéméride du 6 janvier

Décès de Joseph Lagrosillière, afro-descendant, assimilationniste et partisan de la départementalisation le 6 janvier 1950

Joseph Lagrosillière, né le 2 novembre 1872 à Sainte-Marie (Martinique) et mort le 6 janvier 1950 à Paris (Seine), est un homme politique français. Il est le fondateur du mouvement socialiste en Martinique, est l’une des figures politiques les plus importantes de l’île dans la première moitié du XXe siècle, à l’image d’Hégésippe Jean Légitimus en Guadeloupe.

Biographie

Joseph Lagrosillière effectue en métropole des études de droit, puis en 1901, à son retour dans l’île, s’inscrit comme avocat au barreau de Fort-de-France. La même année, il crée la première Fédération socialiste de la Martinique. Puis il fonde le journal le Prolétaire, dont il est aussi le rédacteur en chef1.

1902 : Joseph Lagrosillière est candidat aux législatives dans la circonscription Nord, mais, en raison de l’éruption de la montagne Pelée, le 8 mai, le deuxième tour prévu le 11 n’a pas lieu. Sa famille est décimée dans la catastrophe. Démoralisé, il s’installe pendant deux ans à Saint-Pierre-et-Miquelon.

1910 : Il est élu député dans le Nord (il sera réélu en 1914).

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L’éphéméride du 5 janvier

Arrivée à la rame de Peggy Bouchet en Martinique le 5 janvier 2000

Peggy Bouchet, née à Évian-les-Bains le 6 juin 1973, est une navigatrice, aventurière et une entrepreneuse française. Il s’agit de la première femme à avoir traversé l’océan Atlantique à la rame.

Formation et carrière professionnelle

Après des études de droit d’entreprise et management, maîtrise et mastère en France et en Angleterre (université de Plymouth), elle devient, en 1996, ingénieure financière export au sein de la société Alcatel, à Paris.

En parallèle, germe son projet de traverser l’Atlantique à la rame en solitaire encore jamais réalisé par une femme. Elle recherche alors des sponsors et quitte Alcatel pour réaliser une traversée de l’Atlantique à la voile en équipage. Elle étudie ensuite les meilleurs choix de bateau, de route, d’équipe.

En janvier 1998, elle trouve un sponsor, démissionne de son nouveau poste de responsable logistique au sein de la société 3M, intégré trois mois plus tôt et crée sa société destinée à la gestion et préparation de son aventure.
Traversées de l’Atlantique

Le 10 mars 1998, elle quitte les Canaries, direction les Antilles.

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L’éphéméride du 4 janvier

Décès d’Antoine Labelle ecclésiastique colonisateur québecois le 4 janvier 1891

Antoine Labelle, né le 24 novembre 1833 à Sainte-Rose et décédé le 4 janvier 1891 à Québec, est un ecclésiastique québécois, figure emblématique de la colonisation des Laurentides. Il est parfois surnommé le « roi du Nord » ou bien, plus simplement, le « curé Labelle ».

Jeunesse

Né en 1833, il est le seul fils d’Angélique Maher et d’Antoine Labelle, un cordonnier. Il étudie au séminaire de Sainte-Thérèse. Les premières années de sa vie sont mal connues, mais on sait qu’il aimait lire Auguste Nicolas et Joseph de Maistre. Il ajoute François-Xavier à son prénom, saint François-Xavier étant un modèle pour lui. Il est ordonné prêtre le 1er juin 1856 après une brève formation théologique de 1852 à 1855. Il est doté d’un physique imposant : il mesure 1,80 m et pèse 140 kg.

Il est un descendant direct d’Olivier Charbonneau.
Missionnaire et colonisateur
Premières cures

D’abord nommé vicaire à Sault-au-Récollet par l’évêque Ignace Bourget, il devient curé à la paroisse de Saint-Antoine-Abbé, près de la frontière avec les États-Unis, où il exerce son ministère jusqu’en 1863.

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L’éphéméride du 3 janvier

Rupture des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba le 3 janvier 1961

Les relations entre Cuba et les États-Unis sont marquées par l’embargo américain mis en place depuis le 7 février 1962. Les relations étaient neutres au moment de la révolution cubaine, en 1959, mais se sont dégradées dès l’année suivante, avec l’expropriation des compagnies des États-Unis et le refus américain d’acheter le sucre cubain, malgré les tentatives de médiation opérées par le président argentin Arturo Frondizi. En avril 1961, Washington lance le débarquement de la baie des Cochons, avec des membres de la Brigade 2506, qui fut un fiasco. En 1973, les deux États signent ainsi un pacte sur les détournements d’avion, qui leur a permis d’échanger un certain nombre de pirates de l’air.

Les relations américano-cubaines alternent depuis entre période de réchauffement et d’adoucissement, l’administration Obama ayant récemment organisé un dégel de celles-ci, en ordonnant notamment la levée des restrictions sur les voyages et les remesas envoyées à Cuba par les immigrants cubains aux États-Unis. Les États-Unis ont aussi retiré leur veto mis depuis 1962 à l’intégration de Cuba dans l’Organisation des États américains (OEA).

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L’éphéméride du 2 janvier

Naissance à Cayenne de Gaston Monnerville le 2 janvier 1897

Gaston Monnerville, né le 2 janvier 1897 à Cayenne (Guyane) et mort le 7 novembre 1991 à Paris, est un homme d’État français. Il est notamment député de la Guyane de 1932 à 1940, sous-secrétaire d’État aux Colonies de 1937 à 1938, président du Conseil de la République de 1947 à 1958 et du Sénat de 1958 à 1968.

Situation personnelle
Famille

Petit-fils d’esclave, Gaston Monnerville est le fils de Marc Saint-Yves Monnerville, fonctionnaire de l’administration coloniale2, et de Marie-Françoise Orville. Des côtés maternel et paternel, la famille est originaire de Case-Pilote, commune de la Martinique. Son frère, Pierre Monnerville, est également engagé en politique, étant député socialiste de 1956 à 1967.

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L’éphéméride du 1er janvier

1er janvier 1804 : Haïti devient la 1ère République noire libre du monde

« Haïti, où la Négritude se mit debout pour la première fois« . Aimé Césaire

En devenant indépendante le 1er janvier 1804, Haïti, l’ancienne colonie française de Saint-Domingue, acquiert un fort statut symbolique. Première guerre perdue par une armée européenne face à des insurgés extra-européens depuis plusieurs décennies, première révolte servile couronnée de succès dans l’Histoire moderne, première République noire libre du monde. Voici ce qu’ont accompli les révolutionnaires haïtiens entre la cérémonie de Bois Caïman du 14 août 1791 et le jour de la proclamation de l’indépendance.
Saint-Domingue : une colonie dont la prospérité est fondée sur la traite négrière

La colonie de Saint-Domingue, installée sur la partie occidentale de l’île d’Hispaniola (la partie orientale étant une colonie espagnole), a été fondée en 1627. Peuplée à l’origine d’Amérindiens Arawaks, la démographie de l’île va être rapidement modifiée. En effet, dès le début de la présence européenne, à force de maladies et de massacres perpétrés par les Espagnols, la population passe de 1,6 million à 60.000 entre 1492 et 1507.

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L’éphéméride du 31 décembre

 Le canal de Panama devient panaméen le 31 décembre 1999.

Au terme d’une minutieuse période de transition, les Etats-Unis avaient, à l’époque, accepté de «rendre» à Panama la pleine propriété du canal et de la compagnie d’exploitation, ainsi que la zone (une bande de 8 kilomètres de large tout autour du bassin hydraulique) sur laquelle Washington exerçait «à perpétuité» une pleine souveraineté, avec les 14 bases militaires censées garantir la sécurité du site. La rétrocession est effective depuis le 14 décembre, date des cérémonies protocolaires organisées en présence de Jimmy Carter – mais snobées par Bill Clinton et Madeleine Albright. Depuis, malgré les Cassandre, les écluses poursuivent sans grincement leurs rotations octogénaires. Ni les communistes chinois ni les guérilleros colombiens ne se sont emparés des lieux? Les seuls envahisseurs sont les milliers de touristes qui, par paquebots entiers, accomplissent, sur les eaux du lac Gatun, ce qu’on leur a vendu comme la croisière «du millenium».

Mais, si Panama n’a rien changé au canal, le canal, lui, a tout changé à Panama. Le pays, satellite américain, créé par l’Oncle Sam en 1903 parce que la Colombie, propriétaire de l’isthme, ne voulait pas entendre parler du canal américain, est devenu un Etat.

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L’éphéméride du 30 décembre

Naissance de l’URSS Le 30 décembre 1922, l’Union des Républiques est proclamée.

Naissance  à Chicago de Patricia Lee Smith le 30 décembre 1946

Patricia Lee Smith dite Patti Smith, est une chanteuse et musicienne de rock, poétesse et écrivaine, peintre et photographe américaine.

Mariant la poésie beat avec le garage rock des années 1960 et 1970, elle est considérée comme la « marraine » du mouvement punk.

Illustration : Patti Smith au Mannheimer Rosengarten (Mannheim), 1978

Biographie
Premières années
Née à Chicago au sein d’une famille d’origine irlandaise, Patricia grandit à Pitman, petite ville située dans le sud du New Jersey. Son père est un ancien danseur de claquettes devenu employé de bureau dans une usine et sa mère ayant abandonné une carrière de chanteuse de jazz pour élever ses quatre enfants est serveuse dans un restaurant. À l’adolescence, Patti se détache de l’éducation très religieuse de sa mère Témoin de Jéhovah. Diplômée de la Deptford Township High School (équivalent du lycée) en 1964, elle entre à l’école normale pour devenir institutrice. Lorsqu’elle tombe enceinte à 18 ans, elle en est radiée et doit travailler.

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L’éphéméride du 29 décembre

Massacre de  Wounded Knee par l’armée étasunienne le 29 décembre 1890

Illustration : Le chef miniconjou Big Foot, abattu par un soldat, gît dans la neige. Les soldats sont aperçus en arrière-plan, fusil à la main.

Le massacre de Wounded Knee est une opération militaire qui s’est déroulée le 29 décembre 1890 à Wounded Knee dans le Dakota du Sud, aux États-Unis. Entre 150 et 300 Amérindiens de la tribu Lakota miniconjou (dont plusieurs dizaines de femmes et des enfants) ont été tués par l’armée des États-Unis.

Cinq cents soldats du 7e régiment de cavalerie des États-Unis, appuyés par quatre canons Hotchkiss, ont encerclé un campement de Lakotas avec l’ordre de les convoyer en train vers Omaha dans le Nebraska. Le commandant du 7e avait reçu l’ordre de procéder à un désarmement préalable.

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L’éphéméride du 28 décembre

Début de la 2e guerre séminole en Floride, déclenchée par le chef séminole Osceola le 28 décembre 1835

Portrait du chef séminole Co-ee-há-jo, peint par George Catlin (1837).
Les guerres séminoles (en anglais : Seminole Wars ou Florida Wars), désignent trois conflits qui opposèrent, en Floride, les États-Unis à divers groupes d’Amérindiens, connus sous l’appellation collective de Séminoles. La première guerre séminole eut lieu de 1817 à 1818 ; la seconde guerre séminole de 1835 à 1842 ; et la troisième guerre séminole de 1855 à 1858. La seconde guerre séminole, souvent appelée la guerre séminole, fut la plus coûteuse des guerres indiennes que menèrent les États-Unis et aussi l’une des plus longues.

La seconde guerre séminole, également connue sous le nom de guerre de Floride (en anglais : Second Seminole War ou Florida War), est un conflit qui se déroula de 1835 à 1842 en Floride entre divers groupes d’Amérindiens, connus sous le nom générique de Séminoles, et les États-Unis. Elle fait partie d’une série de conflits appelés les guerres séminoles. La seconde guerre séminole, souvent appelée la Guerre séminole, fut la plus coûteuse des guerres indiennes et l’une des plus longues que menèrent les États-Unis.

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L’éphéméride du 27 décembre

Promulgation des Lois de Burgos pour organiser la conquête aux Amériques le 27 décembre 1512.

Les lois de Burgos, furent les premières ordonnances que la monarchie hispanique mit en œuvre aux Amériques pour organiser la conquête. Elles furent promulguées à Burgos le 27 décembre 1512, avec pour but principal de protéger les Amérindiens des conquistadors. Elles ne furent que vaguement appliquées aux Nouvelles-Indes, la distance empêchant tout contrôle.

En 1511, le dominicain Antonio de Montesinos avait tenu à Saint-Domingue un sermon célèbre dénonçant les exactions commises par les colons espagnols contre les Indiens dans les Grandes Antilles au cours de la première décennie du XVIe siècle. Cette dénonciation s’inscrivait dans le cadre d’une question préoccupante : la justification de la souveraineté espagnole sur les territoires du Nouveau Monde. Afin de réglementer les rapports entre les colons et les autochtones, le roi Ferdinand le Catholique réunit une junte de juristes à Burgos en 1512.

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L’éphéméride du 26 décembre

Naissance de Félix Éboué à Cayenne le 26 décembre 1884

Félix Éboué, né le 26 décembre 1884 à Cayenne (Guyane) et mort le 17 mai 1944 au Caire, est un administrateur colonial, résistant de la première heure durant la Seconde Guerre mondiale et homme politique français. Humaniste, franc-maçon, il est membre de la SFIO jusqu’en septembre 1939. Sitôt la France métropolitaine occupée par les armées du IIIe Reich, étant le gouverneur du Tchad, alors possession coloniale française, il range le territoire du côté de la France libre dès qu’il entend l’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle. Depuis le 20 mai 1949, Félix Éboué repose au Panthéon.

Enfance
Félix Éboué est né le 26 décembre 1884, rue Christophe-Colomb à Cayenne, d’une famille originaire de Roura, issue de « nouveaux libres » (esclaves émancipés par l’abolition de 1848). Il est le quatrième d’une famille de cinq enfants, dont quatre frères : Yves, Edgard, Max, Félix le cadet et une sœur, Cornélie, mariée plus tard à Félix Gratien et qui a cinq enfants : Clérence, Yves (neveu et filleul de Félix Éboué qui a deux filles : Florence et Isabelle Gratien), Aurélia, Élie (qui a deux enfants Évelyne et Raymond Gratien), et Solange Gratien.

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L’éphéméride du 25 décembre

Naissance à Baillif, près de Basse-Terre (Guadeloupe) du « chevalier de Saint-George » le 25 décembre 1745

Le lieu de naissance de Saint-George n’est pas attesté par une source écrite.
Joseph Bologne de Saint-George, plus connu sous le nom de « chevalier de Saint-George » ou, plus simplement, « Saint-George », né à Baillif, près de Basse-Terre (Guadeloupe) le 25 décembre 1745 (?) ou 1739(?), mort à Paris le 10 juin 1799, est un escrimeur, musicien (violoniste, compositeur, chef d’orchestre) français. Militaire, il participe activement à la Révolution française et s’engage au sein de l’armée de la République. Désireux de « continuer et de s’immortaliser par sa valeur et son enthousiasme pour la liberté », il se met à la tête de la Légion franche des Américains. Fréquentant les milieux abolitionnistes, Saint-George est, par sa position sociale, une figure de l’émancipation des esclaves des empires coloniaux européens dans la seconde moitié du xviiie siècle.

Lire aussi : Un destin exceptionnel — Par Georges-Henri Léotin —

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L’éphéméride du 24 décembre

Les premiers Indiens, venus pour travailler, arrivent en Guadeloupe à bord de l’Aurélie le 24 décembre 1854

Le mouvement d’immigration indienne en Guadeloupe a eu lieu entre 18541 et 1888. Il fait suite à l’abolition de l’esclavage en 1848 qui provoque une pénurie de main d’oeuvre que les planteurs cherchent à compenser en important des travailleurs engagés. La venue de ces travailleurs est le fruit d’un accord entre la France et l’Angleterre, cette dernière acceptant que des coolies soient recrutés dans sa colonie. Cette migration s’inscrit dans le cadre d’un mouvement d’immigration indienne plus vaste ayant touché d’autres colonies de la zone caraïbe, en particulier Trinidad et la Guyane britannique.

Recherche de main-d’œuvre après l’abolition de l’esclavage

Au lendemain de l’abolition de l’esclavage en 1848, les planteurs guadeloupéens, à la recherche de main-d’œuvre étrangère explorent plusieurs possibilités. On pense à faire appel aux Noirs des îles caribéennes anglaises, à des européens venus du Sud-Ouest de la France et d’Allemagne, des Madèriens, des Cap-Verdiens des Chinois, des Annamites.

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L’éphéméride du 23 décembre

Le manifeste de l’OJAM est affiché sur les murs de Fort-de-France le 23 décembre 1963

Une Martinique martiniquaise
Une affiche aux couleurs chatoyantes apparaît au petit matin du 23 décembre 1962 sur tous les murs des bâtiments publics, écoles, commissariats, mairies, églises en tout point de la Martinique. Cet affichage massif, clandestin et nocturne porte en lettres capitales un slogan incantatoire « LA MARTINIQUE AUX MARTINIQUAIS ».

Le Manifeste de l’OJAM (OJAM pour Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique) ou « La Martinique aux martiniquais », est un manifeste rédigé en 1962 en Martinique par 18 auteurs. Il fut placardé en Martinique les 23 et 24 décembre 1962.

Les 18 auteurs
Rodolphe Désiré, Renaud de Grandmaison, Henri Pied, Hervé Florent, Marc Pulvar, Joseph René-Corail, Léon Sainte-Rose, Charles Davidas, Roger Riam, Victor Lessort, Gesner Mencé, Henri Armougon, Manfred Lamotte, Guy Dufond, Guy Anglionin, Georges Aliker, Josiane Saint-Louis-Augustin et Roland Lordinot.

Conséquences et réactions
Les 18 jeunes auteurs de ce manifeste sont arrêtés, emprisonnés à Fresnes et accusés d’atteinte à la sûreté de l’État. Ils sont jugés, lors d’un procès politique en 1964 qui se soldera par un acquittement général.

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L’éphéméride du 22 décembre

Le Grand Prix national de la poésie est décerné à Aimé Césaire le 22 décembre 1982

Jack Lang lui remet le prix à l’Opéra de Paris.
« Nous chantons les fleurs vénéneuses éclatant dans des prairies furibondes ; les ciels d’amour coupés d’embolie ; les matins épileptiques ; le blanc embrasement des sables abyssaux, les descentes d’épaves dans les nuits foudroyées d’odeurs fauves (…)
Des mots ? quand nous manions des quartiers de monde, quand nous épousons des continents en délire, quand nous forçons de fumantes portes, des mots, ah oui, des mots ! mais des mots de sang frais, des mots qui sont des raz-de-marée et des érésipèles et des paludismes et des laves et des feux de brousse, et des flambées de chair, et des flambées de villes (…)« 

In Cahier d’un retour au pays natal, dans La Poésie, œuvres poétiques complètes, © Le Seuil, 2006, p 29 et 31, extraits

Cette année là le poète publia Moi, laminaire.

Créé en 1981 par le ministère de la Culture et de la Communication, le Grand Prix national de la poésie a récompensé chaque année, jusqu’en 1996, un poète de langue française pour l’ensemble de son œuvre.

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L’éphéméride du 21 décembre

« Accord » de partage de la Martinique entre les Caraïbes et les Français le 21 décembre 1657.

Le 21 décembre 1657, le Gouverneur de la Martinique Jacques Dyel du Parquet, installé à Saint-Pierre conclut, après sept ans de violences, un premier « traité de paix » avec les Caraïbes, accord qui leur réserve une partie de l’île.

En 1657, les « indiens » autochtones, sont reclus dans la région nommée alors Cabesterre ou Capesterre (« Terres des caps »), qui recouvre le nord atlantique et le centre de la Martinique. Cette région comprend les communes du François, du Robert, de Trinité, du Gros-Morne, de Sainte-Marie, du Marigot, du Lorrain, de Basse-Pointe et de Macouba. Les Français occupent la région anciennement appelée Basse-Terre située sur la côte de la mer des Caraïbes.

L’installation et l’expansion des Français ont créé tensions et un conflit continu avec les autochtones. Avec la mort du gouverneur Jacques Dyel du Parquet éclate la guerre de 1658 contre les indiens caraïbes.

Plus de 600 Français se regroupent avec la bénédiction des prêtres de l’île pour attaquer les Caraïbes dans leurs territoires réservés par l’accord de paix du 21 décembre 1657 avec la volonté d’éliminer toutes présences indigènes dans l’île.

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L’éphéméride du 20 décembre

La Martinique touchée par des « émeutes populaires » importantes les 20, 21 et 22 décembre 1959.

Déclenchées par un banal accrochage routier à Fort-de-France entre un Martiniquais noir et un métropolitain blanc, elles manifestaient un état de tension et de frustration latente, treize ans après la départementalisation de la Martinique. Trois jeunes Martiniquais y trouvèrent la mort ainsi qu’un sous-lieutenant de la Gendarmerie qui succombe à ses blessures quelques mois plus tard. Par ailleurs, des témoins affirment qu’un policier a également été tué, sans que cela n’ait jamais pu être avéré, bien que cela reste plausible car la mort du gendarme n’a jamais été communiquée par l’État.

Lire : Les « émeutes de décembre 1959 en Martinique » le rapport de Benjamin Stora

Le terme « émeutes», qui appartient en général au langage de l’État, est repris ici par la mémoire collective, au pluriel, comme si chaque journée était distincte l’une de l’autre. Il est employé au moment des faits par les manifestants comme par les autorités ou la presse. Parler de «soulèvement populaire» implique un processus spontané, sans préparation antérieure (on parlerait sinon d’insurrection populaire)

Les émeutes de décembre 1959 à Fort-de-France

Alors que la Martinique s’apprête à fêter Noël 1959, Fort-de-France est le théâtre d’une révolte populaire née d’un banal accident de la circulation.

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L’éphéméride du 19 décembre

Gerty Archimède prête serment devant le barreau de Guadeloupe le 19 décembre 1939

Gerty Archimède (Gerty, Marie, Bernadette Archimède) est une avocate et femme politique française, née le 26 avril 1909 à Morne-à-l’Eau (Guadeloupe), décédée à Basse-Terre (Guadeloupe) le 15 août 1980.

Elle fut la première femme inscrite au barreau de la Guadeloupe en 1939, devenant ainsi la première femme avocate des Antilles françaises.

Biographie

Aînée d’une famille de cinq filles, Gerty est la fille de Justin Archimède, qui fut élu maire de Morne-à-l’Eau de 1912 à 1947, et de Marie-Adélaïde Tamarin.

Elle étudie à Morne-à-l’Eau puis à Pointe-à-Pitre, au cours Michelet puis au lycée Carnot. Après son baccalauréat, elle travaille à la banque de Guadeloupe avant de suivre une licence de droit, en Martinique puis à Paris, à la Sorbonne.

Vie politique

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L’éphéméride du 18 décembre

Baie de Fort Royal : Trois vaisseaux français face à treize anglais le 18 décembre 1779

La bataille de la Martinique est un affrontement naval secondaire de la guerre d’indépendance des États-Unis d’Amérique. Il se déroule le 18 décembre 1779 devant Fort Royal de la Martinique et oppose une escadre anglaise de treize vaisseaux commandée par Hyde Parker aux trois vaisseaux de La Motte Piquet qui couvre l’entrée dans le port d’un important convoi venu de France. L’attaque anglaise est contenue, ce qui assure le sauvetage d’une large partie du convoi et confirme les talents manœuvriers de La Motte-Picquet auxquels rend hommage son adversaire.

Le contexte : la stratégie de la guerre des convois

La guerre d’indépendance des États-Unis n’oppose pas seulement de grandes escadres qui cherchent la victoire décisive, mais comporte aussi un important volet économique : tous les pays engagés dans le conflit cherchent à protéger leurs voies commerciales en essayant par ailleurs de couper celles de l’adversaire pour ruiner ses affaires. C’est ainsi qu’est mise en place ce que les historiens appellent la « stratégie des convois. » Elle n’est pas nouvelle car elle est utilisée lors de tous les conflits navals depuis le XVIIe siècle.

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L’éphéméride du 17 décembre

Le procès de Jean Galmot dans « l’affaire des rhums » débute le 17 décembre 1923

Le 17 décembre 2001, Aimé Césaire et « l’arbre de la Fraternité »

Jean Galmot (né le 2 juin 18791 à Monpazier en Dordogne – mort le 6 août 1928 à Cayenne en Guyane) est un homme d’affaires, aventurier et écrivain français. Il était un entrepreneur qui travaillait avec des idées sociales et progressistes dont ses ouvriers et employés ont fait l’expérience, bien avant les réformes sociales d’avant le gouvernement de Front Populaire de 1936. De plus, il ne se voyait pas comme un colon désireux de faire fortune en Guyane, mais plutôt comme un homme d’affaires et un aventurier qui respectait profondément les pauvres ou le petit peuple local constitué de Noirs (souvent issus de Marronnages), de Créoles, ou d’Amérindiens.

Élu député de la Guyane en 1919, il est impliqué et emprisonné injustement pour escroquerie dans « l’Affaire des rhums ».

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L’éphéméride du 16 décembre

Première manifestation contre la vie chère à P-à-P le 16 décembre 2008

Date reconnue par la plupart des observateurs comme prélude au mouvement de février 2009.

Plusieurs milliers de personnes, 4.000 à 5.000 selon un journaliste de RFO Télé-Guadeloupe, 7000 selon le « LKP », ont manifesté mardi 16 décembre à Pointe-à-Pitre « contre la vie chère », une semaine après l’installation de barrages qui avaient paralysé l’île pour obtenir une baisse du prix des carburants, effective depuis lundi.

Le sous-préfet reçoit une délégation de 15 personnes et affirme qu’il n’a rien à dire sur les revendications qui lui sont présentées. Un meeting se tient devant la mairie de Point-à-Pitre.
Les centrales syndicales indépendantistes UGTG (51,67% des suffrages aux élections prudhommales) et CTU, la CGT-G, FO, Les Verts-Guadeloupe, des mouvements politiques locaux, des groupes culturels et des associations de consommateurs, 31 organisations en tout avaient appelé à la mobilisation. Celle-ci s’est parfois traduite en mouvement de grève dans certaines entreprises où l’UGTG est majoritaire.

La grève générale de la Guyane et des Antilles françaises a commencé dans le département d’outre-mer de la Guyane le 24 novembre 2008, la Guadeloupe le 20 janvier 2009, et s’est étendue à l’île voisine de la Martinique le 5 février 2009.

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L’éphéméride du 15 décembre

Eugénie Éboué-Tell devient la première femme sénatrice de Guadeloupe le 15 décembre 1946

Eugénie Éboué-Tell, née le 23 novembre 1889 à Cayenne (Guyane) et décédée le 20 novembre 1972 à Pontoise (Val-d’Oise), est une femme politique française. Elle est successivement députée, conseillère de la République et sénatrice de Guadeloupe.

Biographie
Origines, études et Résistance

Eugénie Tell naît à Cayenne, en Guyane. Son père s’appelle Hypollite Herménégilde Tell et est directeur du bagne. Elle effectue une partie de ses études au lycée de jeunes filles de Montauban (Tarn-et-Garonne), et obtient le certificat d’aptitude pédagogique. Elle revient en 1911 et devient institutrice, profession qu’elle exerce en Guyane, à Saint-Laurent-du-Maroni.

Elle épouse Félix Éboué le 14 juin 1922 et part en 1923 vivre avec lui en Oubangui-Chari, l’actuelle Centrafrique où ils resteront jusqu’en 1931. Au cours de cette période, elle lui apportera tous ses talents de musicienne pour l’aider à déchiffrer les langages tambourinés et sifflés des populations Banda et mandja. Elle est mère de quatre enfants (Henri, Robert, Ginette et Charles) Puis elle le suivra en Martinique (1932 à 1934) au Soudan (1934-1936) et en Guadeloupe (1936-1938).

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L’éphéméride du 14 décembre

Le prix Goncourt est décerné à René Maran, jeune écrivain guyanais de 34 ans le 14 décembre 1921

Au cinquième tour de scrutin ne restaient plus en lice que L’Épithalame de Jacques Chardonne et Batouala. Avec cinq voix contre cinq les deux romans étaient à égalité. Le second l’a emporté grâce à la voix prépondérante du président Gustave Geoffroy. Les autres candidats de cette année-là n’ont guère marqué l’histoire littéraire, à l’exception de Pierre Mac-Orlan qui concourrait avec La Cavalière d’Elsa. Comme le nom l’indique, Batouala est un roman africain. Par contre le nom de l’auteur ne révèle pas qu’il s’agit d’un noir, « le premier Goncourt noir ».

René Maran est né le 5 novembre 1887 sur le bateau qui menait ses parents d’origine guyanaise à Fort-de-France. Comme c’est là où sa naissance a été enregistrée, on le présente souvent comme un écrivain de Martinique. En réalité, il n’est resté sur cette île que les trois premières années de sa vie, avant de déménager avec sa famille au Gabon où son père devait poursuivre sa carrière d’administrateur colonial.

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L’éphéméride du 13 décembre

Guy Lamaze, David Donzenac et Jean Mariéma, membres du MoGuyDe sont incarcérés à Cayenne le 13 décembre 1974

En octobre 1974, le Mouvement guyanais de décolonisation (MoGuyDe) voit le jour. Son fondateur est Guy Lamaze, dirigeant de l’UTG. Très vite, il récolte auprès de la population les fruits des graines semées par ses prédécesseurs et, chose importante, s’ouvre sur toutes les composantes de la société guyanaise. Michel Thérèse, Kali’na de Awala-Yalimapo et Antoine Aouegui dit Lamoraille, Aluku originaire d’Apatou en sont ainsi des membres fondateurs. Antoine Lamoraille sera même incarcéré en 1980 à la prison de la Santé avec d’autres indépendantistes guyanais.

Le MoGuyDe rassemble rapidement des centaines de militants et sympathisants. Lors de son premier congrès, il accueille 600 personnes. Pour la première fois, le mot “ indépendance” est prononcé en public. Cela inquiète le gouvernement qui y voit un facteur de déstabilisation d’un territoire stratégique aux activités spatiales en plein essor, entouré de voisins penchant vers l’indépendance, le Guyana et le Suriname. « Le pouvoir était très inquiet, le MoGuyDe connaissait une progression fulgurante », raconte Guy Lamaze. Les militants parviennent à tisser un réseau sur tout le territoire guyanais et à maintenir des liens étroits avec les autonomistes antillais.

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