Roland Sabra

Sowé Gwadloup, avant tout

Dans ce contexte où la pandémie du Covid-19 met en extrême danger le monde, et la Guadeloupe dans le monde ; au-delà de la peur bien compréhensible et du besoin sécuritaire du plus grand nombre, il faut s’exprimer. Réfléchir et agir par soi-même, sans s’en remettre à la seule parole présidentielle française.

Nous, KSG (Kolèktif pou Sové Gwadloup) ce qui nous importe avant tout, dans l’immédiat, c’est que la pandémie du Covid-19 fasse le moins de victimes possible en Guadeloupe. Aujourd’hui, en dépit des atermoiements coupables de l’Etat français quand le danger était déjà fortement présent, tout le monde s’accorde sur le confinement massif et les gestes barrières pour diminuer la circulation du virus.

Cependant, loin de se laisser complètement infantiliser par les sermons étatiques, la Société Civile organise les solidarités nécessaires pour que notre peuple puisse être soigné dans la dignité avec ses propres ressources humaines et se nourrir de ce que notre terre peut fournir. Honneur et respect aux soignants, aux agriculteurs, aux commerçants de proximité et à tous ces travailleurs qui, dans la situation actuelle de confinement, permettent d’assurer au plus grand nombre une vie à peu près supportable !

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Appel du CNCP à la mobilisation générale

Oui ! Nous sommes bien en guerre !

Le Président de la République Française a déclaré que « Nous sommes en guerre » et il a désigné l’ennemi : le coronavirus ! Chacun aura constaté que l’essentiel de la stratégie de celui qui se pose en chef des armées consiste à naviguer à vue et à colmater superficiellement les brèches. Quelques uns lui trouvent des excuses en arguant que la pandémie était totalement imprévisible, qu’il fait de son mieux et qu’on devrait accepter ses décisions sans rechigner, la gravité de la situation appelant tous et toutes à réaliser « l’unité nationale » ! Eh bien non ! Emmanuel MACRON est coupable de mise en danger de la population et ne doit bénéficier d’aucune circonstance atténuante. Les pandémies de ce type étaient non seulement prévisibles mais, plus encore, elles étaient annoncées. Il est de ceux qui ont organisé le sabotage des services publics de santé, faisant matraquer et gazer le personnel qui tirait la sonnette d’alarme quant aux catastrophes qui en découleraient. Sa principale préoccupation n’est pas de combattre la pandémie mais plutôt d’empêcher le système capitaliste de sombrer.
De façon particulièrement cynique, Il croit pouvoir instrumentaliser la catastrophe sanitaire que nous subissons pour faire oublier sa responsabilité dans la débâcle.

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Le ministre laisse entrevoir un espoir pour les “petits” festivals

Après l’annulation des “grands” festivals d’été, l’État promet un soutien économique et Franck Riester imagine la possibilité d’accompagner des événements à jauges réduites.

— Par Yves Perennou —
L’interdiction des grands rassemblements jusqu’au 15 juillet minimum s’apparente à une traversée du vide pour le secteur des arts du spectacle. « C’est un moment terrible pour la culture, mais l’État sera aux côtés des festivals, peut-être en organisant des festivals différents en 2020, mais surtout en 2021 », a déclaré Franck Riester sur France Inter, le 16 avril. Le ministre a précisé que l’interdiction concernait les “grands” festivals. En revanche, Franck Riester a entrouvert une porte pour les “petits” festivals : « Nous avons à préparer, d’ici deux semaines, des éléments pour envisager le déconfinement prévu à partir du 11 mai. La priorité sera la santé des spectateurs, artistes et techniciens, mais, s’il n’y a pas de problèmes de sécurité, nous accompagnerons [ces petits festivals] ». Une annonce qui a déclenché un grand désarroi. Le Prodiss s’alarme : « Cette déclaration plonge l’ensemble du secteur du spectacle dans la plus grande confusion : festivals, producteurs de concerts, artistes et spectateurs sont dans l’incompréhension.

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Quand la haine rend fou !

— Tribune de Pierre Alex Marie-Anne —
Le grand chef du PPM s’aplatissant obséquieusement devant le représentant de l’ETAT dans le Département, les mânes de Césaire ont du se retourner dans sa tombe à la Joyau !
C’est pourtant le spectacle ahurissant auquel nous avons eu droit en parcourant cette missive envoyée par l’intéréssé au Préfet pour soi-disant lui intimer l’ordre de : «Rétablir immédiatementl les adductions en eau poyable ».
En réalité, il s’agit d’une piteuse supplique, répétée à profusion (au moins 4 fois !), au «Représentant de l’ETAT dans le Département», que ce chantre de la contestation et du dénigrement permanents de ce même Etat et de ce même Département semble, toute honte bue,(c’est le cas de le dire) redécouvrir pour l’occasion, parés, des plus grandes vertus.
Emporté par la passion, ce chef de file de la “nation martiniquaise “, mais néanmoins bon élève du ‘colonisateur”, s’est appliquer à reproduire consciencieusement les articles de la Loi et du règlement censés légitimer sa requête ;
Malheureusement pour lui, sa démonstration, qui visait en définitive ( c’est l’évidence t!) à nuire à son principal rival, à fait un flop car constituant une injure à la simple arithmétique voulant que le retard dans la réparation d’une casse, vieille de 10 ans ( celle de Séguineau), ne peut pas être imputée à la seule CTM qui n’est en place que depuis à peine 5 ans; voilà un crachat qui risque fort de retomber sur sa propre figure et celle de ses acolytes au pouvoir au Conseil Général à cette époque.

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Antenor #1

Revue éphémère d’analyses décoloniales / avril 2020

— Par Ali Babar Kenjah —

Vrai nom

Je nommerai désert ce château que tu fus, Nuit cette voix, absence ton visage,

Et quand tu tomberas dans la terre stérile Je nommerai néant l’éclair qui t’a porté. Mourir est un pays que tu aimais. Je viens

Mais éternellement par tes sombres chemins. Je détruis ton désir, ta forme, ta mémoire, Je suis ton ennemi qui n’aura de pitié. Je te nommerai guerre et je prendrai Sur toi les libertés de la guerre et j’aurai Dans mes mains ton visage obscur et traversé, Dans mon cœur ce pays qu’illumine l’orage.

Yves Bonnefoy

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Coronavirus : Aux Antilles, nous allons devoir affronter une crise plurielle !

— Jean-Marie Nol, économiste —

Confrontés à une crise sanitaire sans précédent dans notre histoire, les Guadeloupéens et Martiniquais se sont tournés, naturellement, vers les pouvoirs publics pour chercher la protection nécessaire afin de surmonter le choc provoqué par le Covid-19. Que ce soit l’État ou les collectivités territoriales, tous les acteurs publics sont devenus, au milieu de cette tempête, les points de référence pour l’ensemble des Antilles. Les coûts sociétal, social, sanitaire, économique et budgétaire sont inconnus à ce jour mais on sait qu’ils seront à la mesure du traumatisme collectif que cette crise aura provoqué.

Bien entendu, la vie reprendra ses droits et, en même temps qu’il faudra établir les causes et les responsabilités de chacun dans la gestion de la crise, nous devrons réfléchir collectivement à un nouveau modèle de société tant en Martinique qu’en Guadeloupe .

La récession que va causer la pandémie de Covid-19 n’est pas encore quantifiée que déjà analystes ou cabinets de conseil phosphorent : cette crise plurielle va-t-elle transformer notre économie Antillaise déjà très fragile ? Va-t-elle accélérer des tendances en cours? Du rôle de l’État aux habitudes de consommation, en passant par l’organisation du travail, nous serons confrontés à quelques bouleversements possibles dans les années qui viennent.

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Le malheur du monde

Pour la distance de précaution. Contre la distanciation sociale

Par Joël Des Rosiers, MD, FRCP, IPA, Psychiatre, psychanalyste, écrivain —

« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. » écrit Albert Camus dans Poésie 44 un essai paru en 1944, durant la Deuxième Guerre mondiale. L’objet en question est à définir comme un objet philosophique, c’est-à-dire le résultat d’une activité de la pensée, que le sujet se préoccupe du monde ou de lui-même. S’agissant de l’expression « distanciation sociale », calque de « social distancing », on ne peut que regretter le coupable empressement avec lequel elle s’est illustrée dans les médias et les réseaux sociaux.

Négation de la loi d’échanges entre les hommes, décrété au nom de l’impératif d’endiguement de la contagion, le syntagme est désormais passé dans la langue et pas seulement. Ne le retrouve-t-on pas flanqué d’une congruente cohorte de termes techniques issus du novlangue dont l’infâme jargon collapsologie, science de l’effondrement de la civilisation ? La distanciation sociale ne représente pas moins un contresens moral et historique. Parce que distanciation signifie refus des liens entre les classes sociales et fut dans un autre contexte introduit par le dramaturge Bertol Brecht pour définir un processus critique de création théâtrale, il y résonne de ce fait un jeu d’équivoques.

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L’écrivain chilien Luis Sepulveda est mort en Espagne du Covid-19

L’écrivain chilien engagé Luis Sepulveda, forcé à l’exil sous la dictature d’Augusto Pinochet, est mort à 70 ans en Espagne du Covid-19, a annoncé jeudi sa maison d’édition.

“L’écrivain Luis Sepulveda est mort à Oviedo. L’équipe de Tusquets Editores regrette profondément sa perte”, a écrit le groupe éditorial espagnol dans un communiqué.

L’auteur était hospitalisé depuis fin février à Oviedo, dans la région des Asturies (nord) où il résidait. Il avait développé les symptômes de la maladie au retour d’un festival littéraire au Portugal.

“Le personnel soignant a tout fait pour lui sauver la vie mais il n’a pas surmonté la maladie. Mes plus sincères condoléances à sa femme et à sa famille”, a assuré sur Twitter le président de la région des Asturies, Adrian Barbon.

Né en octobre 1949 à Ovalle, au nord de la capitale chilienne Santiago, l’auteur avait milité très jeune dans les jeunesses communistes puis dans une branche du Parti socialiste. Ce qui lui avait valu d’être arrêté en 1973 par le régime du général Augusto Pinochet.

Emprisonné pendant deux ans et demi, il avait finalement vu sa peine commuée en exil et avait quitté en 1977 le Chili où il n’est jamais revenu s’installer.

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Sécheresse et réseau défectueux : en pleine épidémie, la Martinique manque d’eau

Le phénomène des coupures d’eau en Martinique a fortement augmenté ces derniers jours. Une situation qui angoisse une population déjà touchée par l’épidémie.

En pleine épidémie de coronavirus, la Martinique fait face à des coupures d’eau de plus en plus nombreuses, liées à la sécheresse et à des canalisations défectueuses. De quoi laisser la population dans l’angoisse. La coupure d’eau « devait durer de 8h à 22h », mais chez Nicole par exemple, qui habite Sainte-Luce (sud) elle a duré trois jours. Sa commune a bien mis une citerne à disposition, mais à 68 ans, la retraitée estime l’opération trop risquée: « à mon âge, me retrouver à faire la queue sans distanciation. Et puis je n’ai pas les muscles, les bras nécessaires pour me mettre accroupie et récupérer des bidons ».

À Ducos, Nicolas est privé d’eau depuis quatre jours. Dans son quartier, deux citernes ont été mises en place. « J’ai un peu d’eau de pluie, des jerricanes, des contenants mais c’est quand même quatre robinets pour tout un quartier, c’est la folie », confie cet enseignant. « C’est assez anxiogène.

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Césaire et ses héritiers

Douze ans après sa mort, le 17 avril 2008, l’écrivain et homme politique martiniquais Aimé Césaire est l’objet d’un documentaire diffusé  ce jeudi soir sur France Ô à 20h 55.

— Par Sabine Gignoux —

Décédé il y a douze ans, le 17 avril 2008, Aimé Césaire est à l’honneur ce soir… mais sur France Ô, comme si sa voix puissante ne concernait plus aujourd’hui que les territoires d’outre-mer ! Pourtant ce documentaire, en donnant la parole à plusieurs de ses héritiers, montre l’universalité de son message qui résonne autant chez des personnalités antillaises, comme l’ancien footballeur Lilian Thuram ou la journaliste Audrey Pulvar, que chez le Calédonien Emmanuel Kasarhérou, directeur adjoint des collections au Musée du Quai-Branly, la comédienne d’origine sénégalaise Aïssa Maïga, l’écrivaine franco-marocaine Zineb El Rhazoui ou le chanteur Arthur H.

Portrait attachant d’un esprit ironique

Résumer en une heure la personnalité foisonnante de Césaire est une gageure. On aurait aimé entendre ainsi davantage la force poétique et provocante de ses mots qui fascinèrent André Breton. On aurait voulu voir mieux célébrée son œuvre théâtrale et poétique. Par petites touches, Isabelle Simeoni et Fabrice Gardel parviennent tout de même à dresser le portrait attachant de ce jeune normalien, défenseur de la « négritude » avec ses amis Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas et Alioune Diop.

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Dominique Méda : « Dans les consciences des citoyens fermente une révolution »

— Par Denis Lafay —
Dominique Méda peut s’en réjouir : « la crise nous ouvre les yeux ». Sur quoi ? Les dégâts d’un capitalisme débridé, d’un système, impérialiste, d’économie déréalisée, d’une liberté de circulation des capitaux toxique, d’une politique, ivre, de désindustrialisation et de délocalisation aiguisée par la division internationale du travail. Elle « ouvre les yeux » sur la valeur réelle de métiers communément dégradés – otages d’une conception marchande de l’utilité sociale et sociétale -, sur le délire consumériste et productiviste, sur l’inanité de certains dogmes (PIB). Au final, la sociologue et philosophe met en exergue ce que l’examen de la crise met en lumière : la vacuité d’un modèle de société à la fois épuisé et destructeur. L’heure est aux ruptures, annonce-t-elle. Des ruptures en faveur d’une alter ou post croissance, elle-même au service d’une reconversion écologique assurant justice sociale, emplois utiles, sens du travail, et « conditions de vie authentiquement humaines ». Et des ruptures qui seront soumises au révélateur de la stratégie d’Etat de « relance » : sera-t-elle verte ou brune ? L’arbitrage germe peut-être, en tous les cas la co-auteure d’Une autre voie est possible (Flammarion, 2018) y croit, « dans les consciences citoyennes.

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Covid 19 : Pas de place pour le larbinisme et la génuflexion !

— Tribune par Max Dorléans (GRS) —

Alors que dans cette période de crise du Covid 19 on a besoin de d’empathie et de discours de solidarité en direction d’abord de ceux et celles qui souffrent, les deux papiers publiés par Georges Shin Oua Siron (GSOS) et Marcel Ozenat (MO) en soutien à Hayot, et sortis à peu près en même temps, viennent apporter du désordre avec ce qu’ils disent. Soit ! En effet, en cette période historique de crise du Covid 19 aux conséquences catastrophiques de tous ordres, on sait combien la question des masques et tests constitue une question éminemment centrale. C’est d’ailleurs sur ces deux éléments que ce sont polarisées bien des critiques à la macronie pour n’avoir pas, dès le début de la crise, mis à la disposition des personnels soignants d’abord, et autres personnels ensuite, ainsi qu’à toute la population, ces outils matériels de protection, à côté des gestes de précaution. Dès lors et aussi, toute action de quelque provenance que ce soit (association, collectivité, citoyen…), concourant dans cette période de pénurie de masques, à doter les soignants (et/ou autres) de ces instruments essentiels, mérite considération, et doit être saluée comme telle.

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Crise due au coronavirus : « Agir collectivement pour changer de modèle politique »

Collectif —

Un collectif d’intellectuels, d’artistes et d’acteurs du milieu associatif, dont Boris Cyrulnik, Dominique Sopo et Ariane Ascaride, souhaite, dans une tribune au « Monde », un rassemblement de la gauche pour rebâtir la société en tirant les leçons de la crise du coronavirus.

Tribune. Le désastre sanitaire que nous vivons révèle l’absurdité funeste des modèles de gestion et d’organisation de nos sociétés. Cette crise ouvre le champ des possibles, ne ratons pas l’occasion d’en tirer des leçons durables. Cinq orientations paraissent prioritaires :

1. La pandémie du Covid-19 fait la preuve que ce ne sont pas les « premiers de cordée » qui aujourd’hui assurent la survie sanitaire, sociale et économique du pays. Mais celles et ceux dont les dirigeants du pays semblaient penser qu’ils n’étaient rien : aides-soignants, infirmiers, agents d’entretien, ambulanciers, pompiers, agriculteurs, postiers, employés de l’industrie agroalimentaire, employés de la grande distribution, chauffeurs routiers, livreurs, marins pêcheurs, éboueurs… Toutes celles et ceux qui ne peuvent ni télétravailler ni s’absenter parce qu’ils soignent et nourrissent au risque de leur santé, et pour certains de leurs vies, pour préserver la nôtre.

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Les Afro-Américains, principales victimes du Covid-19 aux États-Unis

Aux États-Unis, les Afro-Américains sont particulièrement touchés par le nouveau coronavirus. Dans plusieurs États, ils sont surreprésentés parmi les victimes.

— Par Laura Mousset —

Alors qu’aux États-Unis, plus de 23 500 personnes sont décédées du Covid-19, les Afro-Américains apparaissent comme une des catégories de la population les plus touchées par le nouveau coronavirus. Dans certains États, ils sont largement surreprésentés parmi les victimes.

Selon les statistiques fournies par l’agence de santé publique de l’Illinois, les Noirs représentent 40 % des décès dus au Covid-19, alors qu’ils sont moins de 15 % de la population dans cet État. Même constat dans le Michigan ou encore en Louisiane, où 60 % des près de 900 morts sont afro-américains.

Seules les données d’une quinzaine d’États ont été publiées pour le moment, mais Donald Trump a reconnu des disparités raciales parmi les victimes du Covid-19. « Il y a un vrai problème et il apparaît très fortement dans nos données sur la communauté afro-américaine, a déclaré le président américain le 7 avril. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour relever ce défi, c’est un énorme défi.

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Le ras le bol du confinement… surtout chez les bac +5

— Par Chloé Morin—

Encore un mois de confinement vient d’annoncer le président de la République. Les Français n’en pouvaient déjà plus. Enfin, surtout les plus diplômés enseigne avec surprise une étude des politologues du Cevipof. Les plus modestes – qui sacralisent moins la liberté d’aller et venir – se montrent plus consentants.

Le 11 mai. Une date répétée, martelée, comme destinée à se graver dans nos mémoires. Emmanuel Macron, le sait, les Français s’impatientent, et fixer une échéance le propulse au rang de Libérateur d’un pays confiné. Seulement, et il le sait aussi, les Français ne sont pas égaux devant le « restez chez vous ». Beaucoup d’articles, de tribunes et d’interviews soulignent que ce sont avant tout les conditions sociales qui rendent le confinement difficile à respecter. Une étude du CEVIPOF va plus loin, affine en quelque sorte l’analyse du « ras le bol » : la problématique du consentement se pose en des termes totalement opposés à celle de la capacité physique des uns et des autres à respecter le confinement.

Derrière une approbation globalement majoritaire, bien qu’en baisse entre le 16 mars et le 1er avril, de la mesure de confinement, se trouvent en particulier des divergences de consentement selon le niveau de diplôme.

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Eau potable encore une fois rationnée : cette fois c’en est trop !

Saviez-vous qu’il existe un carême en Martinique ?

Par Gilbert Pago —

En plein confinement face au Covid 19, il n’y a pas d’eau aux robinets d’une large partie de la population qui en sollicite pour sa protection sanitaire. Elle en a aussi besoin, pour ses obligatoires nécessités quotidiennes. Ce serait la faute de l’extrême carême de cette année, affirment les fermiers distributeurs d’eau (Odyssi, SME,SMDS). Ah, la bonne blague !

Notre traditionnel carême existe dans toute la Caraïbe et est connue depuis les débuts de l’installation des Amérindiens. Sa persistance est à mettre en parallèle avec les saisons cycloniques annuelles, les raz de marée, les moments prolongées de pluies diluviennes suivies d’inondations et d’éboulis, les épisodes de tremblements de terre ou les éruptions volcaniques et depuis quelques temps les vagues de sargasses et de sables sahariens. Ce rappel est fait pour leur dire de ne pas continuer à se jouer de nous. Ils avaient l’obligation incontournable de se prévenir du phénomène naturel récurrent de la sécheresse qui n’a absolument rien d’un mystère nouveau.

Dans la très vieille antiquité, plusieurs siècles avant notre époque, les humains sous leurs autorités politiques faisaient traverser en pleins déserts des conduites d’eau pour l’irrigation et l’alimentation de leurs oasis (voir Palmyre en Mésopotamie).

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Mort de la cinéaste panafricaniste Sarah Maldoror du Covid-19

Sarah Maldoror s’est éteinte lundi 13 avril 2020 à Paris, des suites du coronavirus, à l’âge de 90 ans. Cinéaste, elle a réalisé de nombreux films sur l’histoire de l’Afrique et elle a participé aux luttes des indépendances sur le continent africain, notamment en Algérie, en Guinée et Guinée-Bissau.

Sarah Maldoror naît en 1929 dans le Gers (sud-ouest de la France), d’un père guadeloupéen et d’une mère métropolitaine. La jeune Sarah Ducados, comme indique son nom de baptême, grandit à Toulouse. Très tôt, elle se passionne pour le théâtre. Installée à Paris, elle intègre une École de théâtre et après avoir lu Les Chants de Maldoror du Comte de Lautréamont, elle adopte le nom de « Maldoror », en hommage à l’écrivain.

Une femme de théâtre

Sarah Maldoror est souvent engagée pour interpréter de petits rôles et prend conscience des difficultés que rencontrent les comédiens noirs dans le milieu. En 1956, avec trois de ses amis – la chanteuse haïtienne Toto Bissainthe, l’Ivoirien Timité Bassori et le Sénégalais Ababacar Samb -, elle crée la Compagnie africaine d’art dramatique Les Griots. La troupe, composée d’acteurs africains et caribéens, interprète des pièces comme La Tragédie du Roi Christophe d’Aimé Césaire, Les nègres de Jean Genet, ou encore No Exit de l’écrivain Jean-Paul Sartre.

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Journal intime au temps du coronavirus

-— Par Michel Pennetier —

« Journal intime », parce que je n’ai rien à dire sur les mesures que prend le gouvernement, sur les polémiques autour d’une médication appropriée etc …, ce n’est pas de ma compétence. En revanche, exprimer mon ressenti qui peut être à des nuances près celui de tous mes compatriotes et de tous les êtres humains à travers le monde sous la menace du virus, oui, c’est possible. Mais au-delà, j’aurais à exprimer quelques idées sur le rapport de l’homme moderne à la nature et sur le lien possible entre le phénomène de la mondialisation et l’extension des épidémies, enfin j’essaierai d’imaginer les conséquences possibles, fastes ou néfastes, de cette pandémie. L’un de ses effets, c’est déjà qu’elle donne à penser et à penser fondamentalement sur la condition humaine !

Décembre 2019 à février 2020 , Wuhan

Je vois à la télévision des images de la ville de Wuhan, rues désertes, les rares passants sont chassés par la police et sommés de rentrer chez eux. Ambiance crépusculaire de catastrophe.

Je connais Wuhan, ville immense criblée de tours. J’y ai connu quelques personnes et je pense à eux.

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Travail et chômage partiel : un nouvel abus de notoriété publique ?


Par LaMarmotte
Blog : Le blog de La Marmotte

Et si on aidait l’Etat à gérer les abus liés au chômage partiel ? Depuis début avril, 25% des salarié·e·s du privé sont au chômage partiel sur décision de leur employeur, mais combien sont contraint·e·s de travailler en réalité ?

Skypéro, vendredi 3 avril. Rapide tour de table fenêtres Zoom. « Qui bosse encore ? Qui est en chômage partiel et bosse encore ? » Elles·ils sont plusieurs. Je ne dis rien. On rigole et on acquiesce. On est plutôt bosseurs et bosseuses, « bons soldats ». Le Skypéro touche à sa fin.

Mais en fait, c’est scandaleux ! Sur le moment je n’ai rien dit. Le lendemain matin, je me lève tôt parce que j’y repense. Quelques recherches Google, un article sur Capital.fr, un autre sur LCI. Un troisième sur Libération trouvé en rédigeant cet article. Des témoignages anonymes. J’aurais dû interpeller mes ami·e·s. Je le regrette. J’aurais voulu partager mon raisonnement :

 

Le chômage partiel n’est pas une aide forfaitaire de principe pour les entreprises.

Le chômage partiel permet d’aider une entreprise qui se retrouve avec une activité (presque) nulle à survivre en prenant en charge une partie des salaires.

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Économie : « Comment ne pas redémarrer pour tout recommencer ? »

— Tribune —
Dans une tribune au « Monde » quarante-quatre hommes et femmes politiques, intellectuels et militants engagés à gauche lancent un appel pour construire après l’épidémie un monde qui ne repose plus sur un « individualisme égoïste et concurrentiel promu par le néolibéralisme » mais qui propose « des modèles alternatifs ».

Tribune. En 1971 commence à être publiée une bande dessinée qui devient un film en 1973 : « L’an 01 ». Dans ce récit haut en couleur des utopies de cette période, la population décide de tout arrêter – production, travail, école, etc. – et de se mettre à réfléchir à ce qui doit être redémarré ou pas. Les usines de voiture ? Les fabriques de pâtes ? Les grands magasins ? les grandes fermes industrielles ? Dès les premières pages de la bande dessinée, le ton est donné : il faut arrêter ce mode de vie qui n’a plus de sens et qui mène la planète à la catastrophe.

Aujourd’hui, nous n’avons pas choisi de nous arrêter. Mais, comme au début des années 1970, le non-sens – ou plutôt le contresens – de ces modes de vie et de production, la catastrophe vers laquelle ils nous amènent, nous invitent à notre tour à ne plus vouloir redémarrer sans savoir ce qu’il faut redémarrer, ce qu’il faut transformer et ce qu’il faut arrêter absolument.

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À propos du 11 mai : réactions syndicales

SE-Unsa

« Dans son allocution, le Président de la république a annoncé que le retour des élèves et par conséquent des personnels de l’éducation dans les établissements scolaires se ferait à partir du lundi 11 mai .
En tout état de cause , il est évident qu’ il faudrait que l’Education nationale , et le Rectorat de la Martinique préparent ce déconfinement en moins de quatre semaines .
Et dans le cadre de ce déconfinement des questions se posent .

– Comment continuer à appliquer les gestes barrières comme le respect de la distanciation physique dans les salles de classe , dans les cours de récréation , au restaurant scolaire , dans les transports scolaires et dans les internats , à tous les niveaux d’enseignement et particulièrement en école maternelle?

– Compte tenu, de la sécheresse qui sévit actuellement en Martinique et du manque d’eau qui s’ensuit , comment respecter dans les établissements scolaires l’ obligation faite de se laver régulièrement les mains ?

– Le port du masque dit  » grand public  » sera t- il généralisé à l’école , au collège Et au lycée ?

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Les enseignants ne seront pas les nouveaux sacrifiés

Emmanuel Macron a prononcé lundi 13 avril une allocution pour faire le point sur la situation créée par l’épidémie du coronavirus et tenter de remonter le moral de la population. Son intervention arrivait après celle du patron du Medef qui avait réclamé quelques jours plus tôt la réouverture des entreprises et la relance de la production.

Emmanuel Macron a donc déclaré que 11 mai, « les crèches, les écoles, les collèges et les lycées », qui sont des « lieux rassemblant du public », commenceraient à ré-ouvrir. « En même temps », cette action va « permettre au plus grand nombre de retourner travailler, redémarrer notre industrie, nos commerces et nos services ».

En dépit du « nous » employé, cette décision est prise sans aucune consultation, aucun échange, aucun accord des « partenaires sociaux ». En revanche, elle dissimule mal sa soumission aux exigences du Medef.

Pour les écoles, les collèges et lycées, Emmanuel Macron tente de justifier sa décision en découvrant que « la situation actuelle creuse des inégalités. Trop d’enfants, notamment dans les quartiers populaires et dans nos campagnes, sont privés d’école sans avoir accès au numérique et ne peuvent être aidés de la même manière par les parents ».

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Les fondements constitutionnels de l’aménagement du créole dans le système éducatif haïtien

Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La parution en Haïti et en outre-mer, le 27 mars 2020, de notre article « Le créole et « L’idéologie linguistique haïtienne » : un cul-de-sac toxique », ainsi que, le 7 avril en cours, de notre plus récent texte, « Unilatéralisme créole ou aménagement simultané du français et du créole en Haïti ? Un choix de société et un choix politique », a suscité plusieurs réactions. Depuis les États-Unis où il vit, un lecteur nous a aimablement indiqué sur Facebook que l’article du 27 mars 2020 était du « pale franse », du « parler français », donc du bavardage improductif. Et puisque nous ne sommes pas dans le feu de l’action sur le terrain en Haïti, notre réflexion serait illégitime et elle n’a pas lieu d’être… En revanche, par courriel principalement, des lecteurs d’Haïti où ces deux articles circulent abondamment nous ont fait part d’une nette communauté de vue entre nous quant à la vision offerte en partage par ces articles qui ont fourni, à l’aide de références documentaires sûres, des pistes de réflexion sur l’enfermement idéologique dans l’abord de la question linguistique haïtienne et sur les fondements constitutionnels de l’aménagement linguistique en Haïti.

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Coronavirus: l’obésité est le principal facteur de risque d’intubation

Pour les cas graves de Covid-19, le surpoids joue un rôle clé dans l’aggravation de la maladie.

— Par Damien Mascret —

Pour le DR Yun Feng, spécialiste de réanimation et soins intensifs respiratoires de l’université Jia Tong de Shanghaï, et ses collègues de trois hôpitaux de Wuhan, Shanghaï et Anhui, il ne fait aucun doute que la défaillance multiviscérale (de plusieurs organes) et l’altération des fonctions immunitaires sont des caractéristiques typiques des patients dans un état sévère ou franchement critique infectées par le Sars-CoV-2. Ils ont publié le 10 avril (sur lmedXriv) l’analyse de 476 patients hospitalisés pour Covid-19, dont 58 sévèrement atteints et 61 dans un état critique. Quels enseignements en tirer?

En dehors de l’âge plus avancé – une dizaine d’années en moyenne – et de la prédominance du sexe masculin (60%) -, difficile de prédire ce qui va conduire un malade à avoir besoin d’une ventilation assistée en réanimation. Les chercheurs chinois notent seulement que les comorbidités (autres maladies) sont plus fréquentes chez ces patients, en particulier l’hypertension ou autres maladies cardiovasculaires et le diabète. En revanche, rien sur la corpulence n’est cité dans l’article.

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A l’heure du Cogid-19 comme an tan Wobè ! (1)

— Yves-Léopold Monthieux —

Même si les Cassandre accusent la mère-patrie d’abandonner ses enfants, la perspective d’une Martinique guérie de la pandémie Corid-19, alors que la Métropole ne le serait pas encore, est une hypothèse à prendre en considération. Nos frontières n’en resteraient pas moins fermées ou soumises au contrôle strict des personnes et peut-être des biens d’importation. A cet égard, la proposition des députés de la Délégation aux Outre-mer, présidée par le député guadeloupéen Olivier Serva, de permettre que les territoires ultramarins puissent «faire office de territoires pilotes en matière de dépistage généralisé de la population», est une initiative intéressante conforme au droit à l’expérimentation.

Il demeure qu’un confinement prolongé de l’Hexagone aurait des conséquences graves pour les territoires d’outre-mer. J’y vois un argument supplémentaire pour regretter que n’ait pas été mise en place ni ne soit envisagée une politique agricole martiniquaise orientée vers l’autosuffisance alimentaire. En plus de jouer au marronage sur le terrain régalien c’est bien à cette tâche que devraient s’atteler les élus martiniquais, laquelle ne serait pas, comme l’eau ou les transports – autres secteurs défaillants –, hors de la compétence de la CTM.

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