par Scarlett JESUS, critique d’art.
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« Ceux qui sont morts
ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit. »
Birago DIOP, Les Souffles des Ancêtres, Présence Africaine, 1960.
Faut-il croire à une quelconque prédestination qu’imposerait l’onomastique ? Le cas de Jérôme SAINTE-LUCE est troublant. Déjà doté d’un patronyme, Luce, renvoyant à la lumière, le prénom qui lui fut donné, Jérôme, renforce les connotations sacrées initiales (Jérôme étant formé de hieros, qui signifie sacré, et de onoma, le nom). S’est-il senti investi d’une mission particulière, celle de redonner à l’art une dimension spirituelle ?
Jérôme SAINTE-LUCE est un jeune artiste originaire de la commune de Trois-Rivières, haut lieu archéologique. Il a donc baigné, dès son plus jeune âge, dans un environnement culturel où les Arawaks et leur façon de percevoir le monde étaient très présents. Les nombreux pétroglyphes laissés sur des roches gravées témoignent du sens artistique de ces premiers habitants. Jérôme SAINTE-LUCE, s’il emprunte leur thématique fait plus que se positionner comme leur digne héritier. Et s’il s’intéresse à l’art pariétal n’est-ce pas pour tenter de percevoir quelle pourrait être la fonction de l’art aujourd’hui ?




















Il n’était pas dans le hall du théâtre à l’arrivée des spectateurs. Peut-être le grand froid hivernal, tombé sur Paris, ou bien l’exiguïté de ce lieu provisoire, les Ateliers Berthier sont en rénovation, ou alors ces deux raisons à la fois. A 20 heures précises les portes de la salle s’ouvrent, l’assistance s’avance silencieuse, les hôtesses murmurent à peine quelques indications de places. On entre dans une église, un temple. Il est là, assis au premier rang, un peu gauche et chaque spectateur est dévisagé, enregistré dans la mémoire du Maître, comme s’Il recevait chez lui et qu’Il voulait saluer chacun de ses hôtes. Combien sont-ils d’ailleurs ? Oh là encore tout est calibré et s’il y a beaucoup d’appels, il y a peu d’élus. Cinq rangées de vingt places. Pas une de plus. Et l’on s’installe. Et si l’un ou l’une des participants échange avec son voisin, Il fait savoir par bouche à oreille, qu’Il réclame le silence. Et le fautif de se taire. Quant à celui qui pensait finir son casse-croute avant le début de la cérémonie, le Maître d’un regard sans appel lui fait comprendre l’inconvenance sacrilège d’un tel comportement.


Récapitulatif des subventions versées directement à des compagnies et ensembles professionnels martiniquais en matière de culture depuis 1998