— Par Aude Lancelin —
Dans « Proclamation sur la vraie crise mondiale », François Meyronnis livre une analyse puissante des événements en cours.
Les économistes, nouveaux médecins de Molière, nous vendent depuis 2008 l’idée d’une crise intense mais transitoire, forcément transitoire. Les politiques, au premier rang desquels l’actuel président de la République française, attendent le retournement d’une conjoncture mondiale qui les sauvera de la colère de leurs électeurs, en multipliant les saignées prônées par les premiers.
Les radicaux, incapables de traduire en capital de sympathie l’effondrement de la gauche des marchés, attendent, eux, un retournement d’une autre sorte, celui qui jettera dans la rue un peuple abusé par les deux précédents. Et si rien de tout cela, jamais, ne devait advenir? Et si ce monde-là n’était plus qu’un théâtre d’ombres, celui d’une époque évanouie, où le bras de fer entre pouvoir capitalistique et dominés, aussi féroce et inégal soit-il, avait encore une chance de produire quelque effet?