Roland Sabra

« Du domaine des murmures »

Tropiques-Atrium le 9 avril à 20 h

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Résumé :

En 1187, le jour de son mariage, la jeune Esclarmonde refuse de dire « oui » : elle veut faire respecter son vœu de s’offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe…

Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté́ sur le fief de son père et ce souffle l’entraînera jusqu’en Terre sainte.

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« Du domaine des murmures »,

une mise en scène de José Pliya

—Par Roland Sabra —

Au Théâtre de Poche de Montparnasse Du domaine des murmures mis en scène par José Pliya est une reprise d’un travail déjà présenté l’an dernier, notamment au Festival de Caves (26 avril-27 juin 2014).

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Michel Gogny-Goubert, un adepte du « réalisme poétique » en photogtaphie

EXPOSITION Galerie Michèle CAZANOVE, GOSIER, des 7 et 8 Avril 2016.

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— Par Scarlett Jesus* —

« Il paraît qu’en latin « photographie » se disait « imago lucis opera expressa »,
c’est-à-dire image révélée, « sortie », « montrée »,
« exprimée […] par l’action de la lumière ».
Roland BARTHES, La Chambre claire. Note sur la photographie,
Paris, Gallimard, coll. « Cahiers du cinéma », 1980, p. 127.

 

Si Michel Gogny-Goubert ne dévoile qu’aujourd’hui une partie de ses œuvres, son intérêt pour la photographie est très, très ancien. Pourquoi ce « scientifique », libéré de ses contraintes professionnelles, ne pourrait-il aujourd’hui s’inventer une autre identité et se rêver « artiste » ?

Désormais Michel Gogny-Goubert a opté pour le numérique. Mais reste attaché à une pratique photographique de type artisanale, celle du « tout main », depuis les prises de vues jusqu’aux agrandissements et encadrements, en passant par les impressions sur papier. Michel Gogny-Goubert est un perfectionniste qui ne s’interdit pas d’avoir recours aux possibilités offertes par la technologie moderne, tout en refusant délibérément les trucages. Esprit scientifique, il aime la précision quasi chirurgicale.

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La séparation

— Par Brahim Senouci, universitaire —

separationIl y a quelques semaines, j’ai expérimenté un immense sentiment de solitude, d’autant plus paradoxal qu’il s’est produit lors d’un dîner « entre amis ». Outre les bons plats concoctés aussi bien par nos hôtes que par les commensaux, la littérature était au menu.
Mauvais début…
Une dame fait l’éloge du livre de Sansal, « 2984 ». L’assistance l’écoute avec recueillement. Le climat est à l’approbation. Toutefois, quelques-uns gardent le silence. Un critique littéraire connu bougonne quelque chose du style : « il m’est tombé des mains ». J’interviens pour rappeler quelques évidences, à savoir que Sansal est un nostalgique de l’époque coloniale dont il a intégré la mythologie mensongère en disant qu’ils (les pieds-noirs) « ont fait d’un enfer un paradis ». Je me réfère à Tocqueville, fervent partisan du colonisme (on ne disait pas encore « colonisation » à cette époque), qui déclare que « (nous) avons rendu la population locale beaucoup plus misérable qu’elle ne l’était avant notre arrivée ». Je cite le Maréchal de Saint-Arnaud, grand massacreur devant l’Eternel, qui évoque « ces beaux villages de Kabylie » qu’il s’apprête à incendier.

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Théâtre La Licorne : une joyeuse inauguration

— Par Annie Chénieux —

theatre_la_licorneA Dunkerque, un outil de création européen pour la marionnette contemporaine a ouvert ses portes.

Elle l’annonce : l’inauguration sera joyeuse, avec tambours et trompettes. Pas étonnant quand on connaît les créations audacieuses et originales de Claire Dancoisne, pour qui l’ouverture officielle du Théâtre de la Licorne est un aboutissement. Trente ans après sa création, la compagnie qu’elle dirige a désormais un lieu à son image, un ancien garage Opel réaménagé par les architectes Anne Fauvarque et Jean Dupond qui ont redimensionné les espaces dans un alliage de fer et de bois. Ouvert depuis novembre 2015, l’endroit, unique et atypique, est entièrement dédié à la création dans le domaine de la marionnette. Il sera inauguré officiellement le 29 mars.

Il faut aller à Dunkerque pour le découvrir. Installé dans un quartier populaire, le lieu, magnifique, ouvert à tous les imaginaires, accueille une grande halle modulable, dont on peut ouvrir ou fermer le plafond, dotée d’un matériel scéno-technique adapté. Encadrée par des échafaudages, elle peut accueillir des propositions à géométrie variable et des résidences de compagnies. Les loges donnent sur le plateau, et le grand atelier de construction des marionnettes débouche sur une cour accessible aux camions.

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L’écrivain américain Jim Harrison est mort

jim_harrison-2Jim Harrison, l’écrivain américain qui qualifiait son pays de « Disneyland fasciste » s’est éteint à l’âge de 78 ans, a-t-on appris dimanche 27 mars. Cet amoureux des grands espaces et des bons vins laisse une œuvre considérable : quatorze romans et dix recueils de poésie.

La mère de Jim Harrison est d’origine suédoise. Son père est agent agricole, spécialisé dans la conservation des sols. Jim Harrison naît le 11 décembre 1937 à Grayling, dans le Michigan, Etat boisé auquel il restera fidèle, y possédant par la suite un chalet isolé. Ses grands-parents sont fermiers. Jim Harrison grandit au sein d’une famille nombreuse et aimante. D’abord ouvrier agricole puis agronome-conseil, son père l’initie à la pêche et lui enseigne le nom des plantes.
Lorsqu’il a trois ans, la famille emménage dans la ville de Reed City (Michigan). Pour ses 7 ans, Jim reçoit un manuel de survie où deux jeunes Blancs apprennent à vivre dans la forêt pendant un mois, tels des Indiens. Il s’identifie à eux : ce Two Little Savages, de Thomas Seton le marque profondément, concentrant deux passions que Jim Harrison ne cessera de cultiver : la vie sauvage, à laquelle il sera attaché par les sens et par l’esprit, et les cultures autochtones, pour lesquelles il entretiendra une profonde curiosité.

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Felwine Sarr : «L’Afrique n’a personne à rattraper»

— Par Catherine Calvet, (recueilli par) —
felwine_sarrDe plus en plus, notre système capitaliste semble atteindre ses propres limites. Une croissance infinie dans un monde fini ne serait qu’un mythe. Face à cette impasse, un économiste sénégalais propose que l’Afrique apparaisse enfin comme une alternative, plutôt que comme une éternelle subalterne.

Felwine Sarr est un jeune économiste, enseignant à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis, au Sénégal. Passionné de philosophie et de science sociales, il est aussi romancier, musicien, éditeur. De ce profil atypique vient sûrement l’originalité de son dernier essai Afrotopia, publié chez Philippe Rey le 10 mars. Selon lui, le continent continue d’être perçu au travers du regard extérieur, occidental : «sous-développé», en retard, toujours en position inférieure. Faut-il décoloniser notre façon de voir l’Afrique ? Un objectif que Felwine Sarr adresse surtout aux Africains, les premiers concernés.

S’affranchir des critères occidentaux, ça veut dire quoi ?

Il s’agit de sortir de critères qui instaurent une dominance de l’économie, des catégories qui ne sont que quantitatives, statistiques, comparatives, et de réfléchir à une réalité en train de se faire et qui est mue aussi par de l’immatérialité.

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Zika : les hommes doivent attendre 6 mois avant de concevoir

zika_capoteLes autorités sanitaires américaines ont recommandé aujourd’hui, pour prévenir la transmission du virus Zika par voie sexuelle, que les hommes infectés attendent 6 mois avant de concevoir un enfant.

Pour les personnes porteuses du virus et qui en ont les manifestations (fièvre, éruption cutanée, douleurs articulaires…), les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) demandent aux hommes d’éviter d’avoir des relations sexuelles non-protégées ou d’utiliser un préservatif pendant au moins six mois après l’apparition des symptômes. Quant aux femmes, les CDC suggèrent qu’elles attendent au moins huit semaines après le début des symptômes avant d’essayer de devenir enceintes.
Ces recommandations s’appuient sur les périodes les plus longues de présence du virus Zika dans les fluides corporels qui ont été, par prudence, multipliées par trois. Le virus a notamment été détecté dans le sperme d’un homme 62 jours après le début de son infection, un record.

Pour les hommes et les femmes sans symptômes, mais qui ont pu être exposés au virus lors d’un récent voyage dans des zones endémiques ou par contacts sexuels, les CDC recommandent d’attendre au moins huit semaines avant de tenter une grossesse.

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Recherches en Esthétique n° 21, « La Réception de l’art ». Présentation.

— Par Olivia Berthon —

recherche_en_esthetique_n°21Le mardi 14 mars 2016, ESPE Martinique

Considérer l’art dans sa dimension sociale, s’interroger sur ce que l’art représente pour nous, pour moi, pour eux, pour les autres, voilà une des acceptions de la réception de l’art.

L’éditorial de ce 21e volume de la revue Recherches en Esthétique nous le précise : ce sont les évènements tragiques, survenus en janvier 2015, les tristement célèbres attentats de Charlie Hebdo qui ont incité Dominique Berthet et son équipe de chercheurs, contributeurs et collaborateurs, à s’interroger sur cette notion, celle de la réception de l’art, qui aujourd’hui, à l’ère d’Internet et des nouveaux médias de communication, se pose en de nouveaux termes.

En s’appuyant, sur la réception d’un dessin qui aurait pu porter la mention « ceci n’est pas le Prophète », pour faire référence à une des trahisons les plus célèbres, celle des images de René Magritte, la question posée se concentre, entre autres, sur la manière dont seront reçus différents « objets » qui tendent à se déployer dans un contexte donné. Contexte qui, à l’heure actuelle ne cesse de se développer, de s’étendre, grâce, comme je le disais à l’instant, à Internet, qui permet une diffusion massive et instantanée d’images flux, au-delà des cultures et des frontières.

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« Le Marchand de Venise » : comment ne pas prendre parti?

— Par Roland Sabra —

le_marchand_de_venise-4Dire que « Le Marchand de Venise » est antisémite est un anachronisme. Le mot n’a été créé qu’à la fin du XIXème siècle quand à l’aide du scientisme triomphant il a supplanté le terme d’anti-judaïsme. Qu’il s’agisse des Évangiles synoptiques, de l’épître aux Romains, de la première épître aux Thessaloniciens ou des Actes des Apôtres revient régulièrement la thèse d’un peuple meurtrier de Christ, meurtrier du fils de Dieu, meurtrier de Dieu lui-même. Cette thèse sera condensée au XIXeme siècle sous la notion de peuple déicide. Mais n’en déplaise aux anciens babyloniens, en l’occasion la chose n’avait pas besoin d’un nom pour exister, et il fallu attendre Vatican II, en1962 pour que Nostra Ætate, admette que les Juifs ne pouvaient être reconnu responsables de la Passion !

Le Marchand de Venise est une pièce bien plus complexe qu’il n’y paraît. On pourra lire avec profit (!) l’analyse de Christophe Perrot.

Rappelons l’argument. « Bassanio, ruiné, demande à son ami Antonio de lui prêter de l’argent pour séduire Portia, une riche héritière. Antonio se présente chez le Juif Shylock pour lui emprunter de l’argent contre intérêt alors qu’il n’a cessé de l’insulter publiquement à cause de la pratique Juive de l’usure.

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Le lycée Schoelcher doit disparaître

— Par Yvon Joseph-Henri —

lycee_scholecher_mortTRIBUNE — Le lycée Schœlcher doit disparaître, non parce que je le souhaite, mais parce qu’à y bien réfléchir, il est déjà mort.

Pour ceux qui s’en souviennent et pour les autres, à peine arrivé au lycée à la rentrée 2000-2001, indigné de son état de vétusté, j’ai été l’artisan majeur de sa reconstruction, entraînant avec moi le SNES et les autres syndicats minoritaires de l’établissement (UNSA, CSTM-UGTM). Le Président Alfred Marie-Jeanne voulait déjà raser le lycée, disait-il, mais il a accepté tout de même que l’étude de sa reconstruction se fasse. Nous voulions un lycée de transit, mais nous, syndicats, n’en avons jamais fait un préalable tout comme nous n’avons jamais fait de l’esthétique un préalable. En même temps, force est de reconnaître que Messieurs Soumbo (élu à l’époque, président de la commission éducation à la Région Martinique) et Marie-Jeanne (alors Président de la Région) ne voulaient pas de lycée de transit que justifiait pourtant l’état de l’ensemble des établissements de la Martinique. Il ne restait donc plus que l’opération à tiroirs que nous acceptâmes : on détruisait les grands bâtiments du fond (anciens dortoirs de l’internat), on relogeait la communauté scolaire qui les occupait dans des préfabriqués à étages sur l’esplanade des logements des personnels qu’on détruisait.

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Une utile fréquentation

— Par Christian Louise-Alexandrine —

daniel_bensaidEn France et ailleurs dans le monde, les amis de Daniel Bensaïd (dont je ne suis point) évoqueront sans aucun doute ses soixante-dix ans, puisqu’il est né le 25 mars 1946.

Décédé en janvier 2010, ce révolutionnaire français, professeur de philosophie à l’Université, est à l’évidence un adepte du « marxisme sans sottises » si l’on en juge par son souci permanent de tenir un discours cohérent, à partir des écrits et des pratiques de Marx, Lénine, Trotski, Blanqui, Péguy, Benjamin et de la plupart des penseurs soucieux de proposer une critique informée du fonctionnement et des méfaits du capitalisme et de proposer des politiques d’émancipation en se plaçant systématiquement du point de vue des dominés.

En Martinique, en 2016, et ceci depuis une trentaine d’années, le nationalisme culturel et son frère jumeau le nombrilisme interdisent de convoquer un penseur comme Bensaïd par ceux qui veulent comprendre ce qui se passe dans le monde, et donc dans ce pays..

Or, le site internet danielbensaid.org qui permet de découvrir l’ampleur de la production intellectuelle du « militant philosophe », sera d’une fréquentation très utile pour celui qui, tout en n’étant pas un révolutionnaire, souhaite un changement social réel à la Martinique.,

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 » Je suis » : exposition de Jean-Claude Bonne

Vendredi 18 mars au samedi 02 Avril

je_suis-1— Par Fernand Tiburce Fortuné * —

Centre Auto, Place d’Armes au Lamentin Martinique

Cette exposition de Jean-Claude Bonne (JCB) nous donne à voir des femmes. Non pas que le thème de la femme ait été absent de son œuvre depuis longtemps, mais ici, il la donne toute, la dévoile, en fait une véritable statue, et le symbole du siècle, qui l’a rehaussée à l’égalité, à la fraternité, à la liberté, après ses combats, ses défaites et ses victoires, enfin.

Nous entrons, grâce à ses œuvres, si caractéristiques qui définitivement portent l’empreinte de Jean-Claude (son graphisme unique, ses couleurs et surtout cette ligne dans laquelle il a créé son mythe féminin), dans une sorte de mémorial, qui nécessairement fait remonter dans notre inconscient l’histoire de leurs luttes, et en même temps dans une actualité gourmande de liberté et d’expression de cette même liberté à travers les corps libérés, les corps que l’on montre, les corps que l’on cache pour mieux les révéler, comme pour dire : « me voici, me voilà, j’existe ! ».

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Parution de Lémistè 2, de Monchoachi

monchoachi-2Le mardi 19 janvier 2016 se tenait la soirée d’ouverture des Rencontres pour le lendemain à la Médiathèque du Saint-Esprit, autour de la vie et l’œuvre de Monchoachi. Le public, nombreux et attentif, était heureux de re-découvrir cet immense poète qui se fait discret depuis de nombreuses années, se retirant dans les hauteurs du Vauclin pour mener son œuvre poétique.  Avec son aimable autorisation, nous publions ici les poèmes qui ont été lus ce soir-là. Ils sont extraits de Lémistè 2, en librairie à partir du 29 mars. Bonne lecture !
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XV

Mâle / Fimelle

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Christiane Emmanuel, présidente de Tropiques-Atrium

— Par Roland Sabra —

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Deux crocodiles mâles dans le même marigot…

C’est à l’unanimité que Christiane Emmanuel a été nommée Présidente de Tropiques-Atrium. Les élu.e.s de Gran sanblè pou péyi-a an chans, les représentants de l’Etat ont voté comme un seul homme pour la chorégraphe et directrice de la Compagnie Christiane Emmanuel. Son spectacle « Choc(s) », une reprise d’un travail déjà présenté en 2010 au T.A.C. avait ouvert la saison 2015-2016 de Tropiques-Atrium. Désormais deux créateurs se trouvent en responsabilité à la tête de de la structure qui a tout juste un an d’existence. Est-ce raisonnable ? Christaine Emmanuel ne déclarait-elle pas en 2014 à propos d’une situation connexe : « Le CMAC avait perdu son label de scène nationale. Dès le départ il y a eu une erreur, celle de mettre une direction bicéphale. A l’époque ont avait l’Atrium dirigée par Jean-Paul Césaire et le CMAC dirigé par Fanny Auguiac. Deux directeurs dans une enceinte telle que l’Atrium et un gaspillage d’argent qui a duré plus d’une dizaine d’années, avec une programmation partie en vrille. » On lira avec profit l’ensemble de l‘entretien qu’elle accordait alors à Lisa David, peu de temps après l’inauguration de sa Maison Rouge- Maison des Arts à Fort-de-France.

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Le Prince travesti sans mauvais pli

— Par Gérald Rossi —

Théâtre. Daniel Mesguich met en lumière les recou XIIe siècle, mais l’indéfini importe peu. Le décor unique de panneaux portant des miroirs plus ou moins déformants le confirme. Tout se joue dans les mots. Et dans l’exploration de la nature humaine que le prince de Léon, avant de monter sur le trône, s’est donné pour mission d’explorer, voire de tenter d’en percer quelques mystères. Dans l’habit d’un noble aventurier dénommé Lélio, ledit prince espère bien aussi trouver l’épouse idéale.

Ce qui nous conduit vite dans un autre labyrinthe, puisque s’il est aimé de la princesse de Barcelone, il est épris de Hortense, cependant mariée de son côté, et qu’il sauva de la main d’un groupe de brigands. De cette confusion, dans laquelle apparait aussi l’ambassadeur du roi de Castille, qui n’est autre, on ne le saura qu’à la fin, le roi lui même, Daniel Mesguich n’esquive pas les zones d’ombre pas plus que les éclairs des sentiments. Et sans doute en fait-il même beaucoup en ponctuant l’histoire d’éclairs violents et de flash sonores implacables…

Lire Plus => L’Humanité.fr

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L’irrésistible attrait de l’amour et de la mort

— Par Marie-José Sirach —

Arthur Nauzyciel met en scène Splendid’s, une pièce de Jean Genet publiée après sa mort en 1993. Une œuvre toujours aussi sulfureuse, une pièce d’actualité qui traite de l’homosexualité sans fard.

C’est par la projection d’Un chant d’amour que le spectacle commence. Une œuvre en noir et blanc filmée au plus près des corps et des visages, où le grain de la peau des hommes se confond avec celui de la pellicule. Deux prisonniers dans leur cellule tournent en rond. À travers la paroi qui les sépare, on assiste à un étrange ballet des corps où le désir, la pulsion sexuelle suintent par tous les pores de la peau. Ils se hèlent, se séduisent, s’ignorent, se caressent, s’enlacent. Une danse de l’amour funèbre et virtuelle nimbée de flash-back, à moins que tout soit rêvé, où les deux hommes courent et s’aiment éperdument dans une forêt trouée d’éclaircies solaires. Derrière la porte de leur cellule, le maton, que la vision des corps des deux hommes excite, observe derrière le judas. C’est sous la menace d’une arme qu’il obligera l’un d’eux à lui faire une fellation.

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Bobo 1er, ni roi ni reine, mais il porte la couronne

— Par Roland Sabra —

Il est arrivé le premier sur la scène. Les autres, il les attend et il les attendra longtemps. Ils ne viendront pas. Alors il soliloque. Il parle de Pauline, de sa Pauline. Il lui parle et elle lui parle. Pauline ? « C’est son Amérique à lui, même qu’il est trop bien pour elle » Lui ? Il s’écrit en majuscules de noblesse. Bobo 1er, roi de personne. Bobo dans l’entre deux des langues qui le traversent qu’il habite, qu’il unit et démarie entre « l’observancement » du monde et « l’emmerdation » qui en résulte. Et il explique : «  Si kréyol exerce sa vie rien qu’à montrer qu’il n’est pas français, c’est pas une vie. C’est en vérité français qui lui dicte une telle conduite. Même-pareil si français ne sert qu’à touffer kréyol… C’est pas un métier pour une langue d’emmerder les autres langues… Je suis venu au monde en trouvant autour de moi des mots rangés à ma disposition dans deux sacs séparés et plein de poussières de mots entre eux… Eh bien je me les ramasse tous pour en faire ma cuisine à moi.

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Ni an gwo woch an chimen an !

 — Par Georges-Henri LEOTIN* —

gilbert_gratiant(Pour la réhabilitation d’une stèle à Gilbert Gratiant).

Au bout du parking de la Pointe Simon, à Fort-de-France, on pouvait voir une roche transpercée par un morceau de bois peint en rouge : une sculpture originale dédiée à l’écrivain créolo-francophone Gilbert Gratiant.

On peut discuter de l’impact réel qu’ a eu cette sculpture sur le grand public ; on peut s’interroger sur sa visibilité, sur sa signification, mais on ne peut pas nier la légitimité de cet hommage, dans un pays qui honore assez peu ses grands hommes, dans un pays où, plus largement, les traces de l’histoire, vue du côté des opprimés, sont très peu présentes, pour ne pas dire invisibles.

Lors des travaux du T.C.S.P. cette stèle a disparu.

Dans une chanson populaire dominicaise (ou sainte-lucienne), il est question d’une grosse pierre au beau milieu d’une route, et des différentes réactions des passants face à cette gène (Ni an gwo woch an chimen-an). On imagine cette conversation entre les ouvriers et les chefs de chantier pressés de livrer le TCSP : – « Ni an gwo woch atè a !

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Paroles de vie, Paroles d’envie …

Tropiques-Atrium, le 30 mars à 20 h

slam_paroles_de_vieLe slam est une forme de lecture poétique considérée comme un mouvement d’expression populaire, initialement en marge des circuits artistiques traditionnels, aujourd’hui largement reconnu et médiatisé. C’est un art du spectacle oral et scénique, focalisé sur le verbe et l’expression brute avec une grande économie de moyens, un lien entre écriture et performance.

Si des poètes, en particulier issus de la mouvance hip-hop, le revendiquent comme issu de la rue ainsi que le rap à ses débuts, il est néanmoins pratiqué par des poètes de tous styles, de tous milieux sociaux, en ville comme à la campagne.

En anglais, Slam Poetry signifie schelem de poésie, comme on parle de schelem dans les tournois de rugby, de tennis ou de bridge. Les scènes slam prennent la forme ludique d’une rencontre sportive , impliquant une participation du public, un jury populaire étant désigné dans l’audience. Les scènes réunissent des poètes d’origine, d’inspiration et de styles variés, formant un spectacle populaire et démocratique. Trois personnes du jury, désigné dans le public présent, attribuent un score à la fin du passage de chaque poète.

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L’humanité a besoin de l’eau

journee_mondiale_de_l_eauUne goutte d’eau est flexible. Une goutte d’eau est puissante. Une goutte d’eau est en demande.

L’eau est au cœur du développement durable. Les ressources en eau, ainsi que la gamme de services qu’elles peuvent rendre, contribuent à la réduction de la pauvreté, à la croissance économique et à la sauvegarde de l’environnement. De la nourriture et la sécurité énergétique à la santé humaine et environnementale, l’eau contribue à l’amélioration du bien-être social et à une croissance équitable, affectant les moyens de subsistance de milliards d’individus.

Thème de la journée 2016 :
L’eau et l’emploi

L’eau est un élément primordial de la vie. Elle est non seulement vitale en matière de santé, mais aussi d’emplois en permettant de subvenir au développement économique, social et humain.

Aujourd’hui, la moitié des travailleurs dans le monde – 1,5 milliard de personnes – sont employés dans des secteurs liés à l’eau. La plupart des emplois, tous secteurs confondus, en dépendent directement. Cependant, en dépit du lien indélébile entre l’eau et l’emploi, des millions de personnes qui dépendent de l’eau pour survivre ne disposent pas de droits fondamentaux du travail.

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Zika : premier cas suspect de microcéphalie en Martinique

— Par Cécile Thibert —
microcephaliteMarisol Touraine a indiqué ce matin que des examens sont en cours pour déterminer si le bébé d’une femme enceinte infectée par le virus Zika est atteint de microcéphalie en Martinique.

Alors que 130 femmes enceintes ont pour le moment été identifiées comme infectées par le virus Zika aux Antilles et en Guyane depuis le début de l’épidémie en cours, la ministre de la Santé Marisol Touraine a déclaré ce mardi sur RMC que pour l’une d’elles, des éléments laissent penser que son bébé est atteint d’une microcéphalie directement liée au virus Zika.

«Je ne veux pas me prononcer de manière définitive car nous sommes en attente des résultats des derniers examens, mais tous les éléments dont nous disposons vont dans ce sens-là aujourd’hui», a prudemment ajouté la ministre, qui a également précisé que «le virus a été transmis a priori par le moustique». Si les résultats s’avèrent positifs, ce cas de microcéphalie serait le premier en France pour l’épidémie qui sévit actuellement. Cette malformation, qui se caractérise par la taille anormalement petite de la boîte cranienne du foetus, entraîne un retard mental plus ou moins profond, des troubles irréversibles du développement d’intensité variable, voire des décès selon la gravité de l’atteinte, selon un document diffusé par les autorités sanitaires françaises.

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« La Fabrique à chansons » en Martinique

la_fabrique_a_chansonsLa fabrique  à chanson est une opération originale et novatrice  organisée  par la SACEM  , l’éducation nationale et le ministère de  la culture et le réseau CANOPE.

Elle  consiste  en la création d’œuvres musicales par des  classes de CM1 et de  CM2  encadrées par des  auteurs  compositeurs  dans chaque   de  département.

Les documents ci joints exposent les  motivations et les modalités d’organisation de cet projet  et indiquent les  écoles retenues pour la Martinique ainsi que les  artistes encadrants .

Un comité de sélection est  également constitué , composé de représentants des  entités sus indiquées, de journalistes , d’organisateurs de  festival ,   et  de la DAC et de personnalités  du monde  musical.

Des visites ont   déjà été réalisées  à Ravine  Vilaine, et à  Coridon, d’autres  sont programmées le 12 avril  prochain à compter de 8h30 dans les écoles  B. Encamée  de  Rivière-Pilote et des Anses d’Arlest .

Nous  souhaitons donner une déclinaison médiatique  à cet évènement et  sollicitions votre  media dans cet  objectif.

La restitution finale  se fera  au cours d’un spectacle programmé  le 10 mai prochain au cours duquel  l’école  lauréate sera sélectionnée  dans l’objectif de représentation de la Martinique  à  la finale  nationale.

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Et si on fermait la baie de Fort-de-France ?

— Par Florent Grabin Pour l’association P.U.M.A. —
baie_de_fort-de-franceLa Martinique est une île qui depuis sa formation (30 milliards d’années), continue sa mutation naturelle. Dans cette évolution, nous avons celle de la Baie de Fort-de-France qui est issue d’un effondrement particulièrement actif datant de 10 à 14 milliards d’années.
C’est continuellement que cette transformation s’opère et nous pouvons observer que la mer, inexorablement, poursuit la désagrégation de nos côtes. Selon différents experts, ce façonnage naturel est de plus en plus bouleversé par le comportement de l’Homme.
Avec le réchauffement climatique, nous assistons, impuissants, à des aléas météorologiques de plus en plus ravageurs ; les cyclones donnant des marées de tempêtes de plus de 10 mètres de haut, sans occulter l’élévation du niveau de la mer. Pour pallier cette dernière, certains pays ont commencé à prendre des mesures en construisant des digues destinées à faire obstacle aux eaux, soit pour protéger les côtes de l’érosion marine et les terrains bas de l’envahissement par la mer, soit pour régulariser un cours d’eau et protéger ses rives.
La France se trouve dans les cinq continents, avec de nombreuses îles, dont certaines sont déjà plus impactées que nous par la montée des eaux de la mer.

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Le style AMJ. Pourquoi l’approuvent-ils en majorité ?

Tribune — Par Christian Louise-Alexandrine —

amj

Ils ?

Je veux dire les acteurs principaux du champ politique et du champ journalistique martiniquais.

Un exemple récent.

Le 6 décembre 2015, c’est le premier tour pour les élections à la CTM.

La liste conduite par AMJ, chef du MIM obtient 11,75 des inscrits.

Arithmétiquement, cela signifie que 88.25 % des citoyens ne partagent pas analyses politiques du MIM qui, il ne faut pas l’oublier, avait fait liste commune avec le RDM, le CNCP et le PCM.

Ces quatre organisations, plus ou moins secrètes1, après une alliance naturelle et normale avec un groupe politique qui partage avec elles les mêmes valeurs (respect de l’ordre marchand, défense de l’entreprise privée dans sa recherche légitime du maximum de profit dans une société où le salariat, rapport social dominant, est bien accepté par le plus grand nombre), gagnent au second tour en parvenant à mobiliser 26,91% des inscrits.

Arithmétiquement, indubitablement,73.09 % des citoyens de ce pays ne sont pas particulièrement intéressés, impressionnés, par le discours d’AMJ et ses alliés.

On peut gloser tant que l’on voudra sur la signification à accorder au nombre très élevé d’abstentionnistes lors de ce scrutin (47,66%) des inscrits.

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