Roland Sabra

Yékri n°5 – Mars 2017 – Malika

Une effervescence kréyol

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Yékri … Yékra ! Comme ce cri poussé par les conteurs au début des contes créoles d’antan lontan pour solliciter l’attention de leurs auditoires, la newsletter Yékri veut attirer l’attention sur la culture créole, sur les talents ultramarins au sens large. Elle reprend l’objectif de la newsletter Elokans dont elle se veut l’héritière : « représenter une effervescence kréyol en diffusant des informations socio-culturelles liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien. » (Véronique LAROSE, créatrice de la publication Elokans). Elle en reprend également les principes :

BOUCLAGE DE Yékri n° 05 d’avril 2017 : le mercredi 29 mars 2017

CONDITIONS de diffusion de vos actualités socio-culturelles. Yékri paraît mensuellement. Ainsi, pour le relais de vos actualités, adressez-moi ces infos un mois avant :
– descriptif complet de l’événement : textes en version WORD de préférence, images en JPG ;
– indications nécessaires : date et horaire, adresse précise de la manifestation, accès-transports,
personne(s) à contacter.
– chaque structure, chaque particulier s’exprime en son nom propre.

mycol5_at_gmail.com

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Non, le 8 mars, ce n’est pas la journée de la femme !

Edito de Fanm Ouvè zié’w (FOZ) spécial 8 mars.

  « La » femme, c’est un fantasme masculin et ce choix du singulier en dit long sur les arrière-pensées plus ou moins conscientes… et conservatrices ! Car « la journée de la femme », ça fait un peu fête des mères… ou Saint Valentin ! Or, nous refusons la récupération de cette journée (aussi) à des fins commerciales, avec des pubs proposant de nous « fêter » par un cadeau ou des fleurs… sans doute pour mieux nous faire oublier l’ampleur des inégalités et des injustices qu’il nous reste à combattre.
Le 8 mars, c’est la journée internationale de luttes pour les droits des femmes du monde entier !
Aussi avons-nous choisi de consacrer ce FOZ spécial 8 mars aux conditions de vie des femmes dans notre pays. En Martinique, les femmes modestes cumulent de multiples désavantages : Elles sont reléguées dans les travaux les moins considérés et les moins rémunérés : soins, ménage, commerce… avec des horaires fractionnés et décalés (travail du dimanche ou horaires tardifs…). Elles sont le plus souvent seules à s’occuper des enfants, ainsi que des personnes âgées.

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Élodie

— Par Huguette Emmanuel Bellemare de Culture Egalité

Samedi midi, je rentre dans la pharmacie de ce centre commercial pour y faire un achat rapide. Une vendeuse m’accueille avec le sourire, m’écoute attentivement, me pilote jusqu’au bon rayon, me propose un produit, m’en explique les avantages, l’utilisation… Alors, charmée de son amabilité, en prenant congé, je lui souhaite bon week-end, ajoutant :

  • C’est pour bientôt ? Il est presque 13 heures !

  • Ah non Madame, j’ai encore plusieurs heures de travail cet après-midi !

  • Ah ?… Mais vous récupérez lundi ?

  • Hélas, Madame, je n’ai que dimanche !

  • Mais vous avez des enfants ? Comment faites-vous ?

Alors, elle lâche tout : les deux enfants, un garçon de 12 ans, une fille de 9 ans, qu’elle élève seule, le père s’étant fait la malle. Les difficultés pour les récupérer à l’école et les problèmes de garde le samedi ou les soirs où elle finit après 20 heures :

  • Et encore, j’ai de la chance, j’ai de bonnes voisines, des parentes qui m’aident. Mais imaginez mes collègues qui doivent payer quelqu’une sur un salaire modeste et confier leurs enfants à une personne qu’elles ne connaissent presque pas !

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Yolaine

— Par Sylvie Javaloyes pour Culture Egalité —

« Yolaine » s’est présentée à la maison des syndicats et je l’ai reçue. Elle travaille depuis de nombreuses années sur une petite exploitation d’une commune du sud. Elle est postée au conditionnement de la banane. Elles sont une vingtaine de femmes payées au SMIC, sans aucun autre complément de rémunération bien sûr.

Sur leur lieu de travail il n’y a ni toilettes, ni douche, ni réfectoire, plus clairement aucun point d’eau ne serait-ce que pour se laver les mains. Elles doivent faire leurs besoins « dans les fourrés » …Et quand elles sont malades, qu’elles ont leurs règles ?… Des toilettes de chantier, enfin une seule, ont fini par être installées car il devait y avoir une visite de la médecine du travail. Chaque jour ces femmes arrivent en tenue de travail et repartent sans avoir pu se doucher et se changer

Ces conditions de travail abjectes sont déjà difficiles à vivre en tant que telles, elles sont une atteinte à la dignité de ces femmes. Mais elles ont aussi une incidence directe sur leur condition de vie en dehors du travail.

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Gisèle

 — Par George Arnauld pour Culture Egalité —

Mercredi 16h45, je m’arrête pour récupérer une femme en stop. Nous sommes au haut de Terreville. Elle a raté le bus de 15h… Puis celui de 16h, pour être allée faire pipi dans les fourrés !

Elle sort de 3h de ménage. Elle en est à sa 2e maison. Je la dépose à Schœlcher où elle doit faire encore 2 heures de ménage. Elle finira à 19H. Alors elle prendra le bus pour Fort-de-France puis pour le Lamentin (si elle ne les rate pas !) et là un ami viendra la chercher pour rentrer chez elle au Robert. Où elle arrivera à quelle heure ?!

On l’appellera Gisèle, et des Gisèle, il y en a des centaines qui traversent la Martinique pour aller vers les beaux quartiers gagner leur vie – et ceci à quel prix ! Le temps passé à attendre des bus correspond à plus de la moitié du temps de travail et il n’est pas payé ! Ceci dans l’indifférence totale de celles et de ceux qui sont en charge de la capacité des citoyens et citoyennes à se déplacer.

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Fabienne

— Par Sylvie Javaloyes de Culture Egalité —

« Fabienne » travaille pour une société de nettoyage. Elle est embauchée par l’intermédiaire de Pôle Emploi. Elle prend son poste dès le début du mois de décembre ; durant 3 semaine est considérée en « formation », et l’employeur est indemnisé. A l’issue de ces 3 semaines, l’entreprise l’embauche en CDI à temps partiel. Après 3 semaines de formation sans rémunération, elle est encore soumise à une période d’essai de 2 mois car l’employeur s’octroie toujours la possibilité de rompre le contrat sans contrepartie.

En poursuivant la lecture du contrat, on constate que le planning de travail est supérieur au nombre d’heures total qu’elle est censée effectuer, qu’elle peut être en même temps sur 2 chantiers différents. Quand elle demande la modification du contrat, on lui répond « de ne pas en tenir compte » et l’employeur ne le modifie pas. Ce contrat précise encore que la salariée « s’engage à prévenir à l’avance de tout retard ou absence, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement ». Donc elle doit prévoir la veille qu’elle sera malade, qu’il y aura des embouteillages inhabituels… !

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Racisme et sexisme : Solidarité pour les femmes migrantes

Par Muriel Ameller pour Culture Égalité —

Culture Égalité, depuis sa création, s’oppose à toutes les formes d’oppression, de domination vécues par les femmes, et mène de front, entre autres, la lutte contre le sexisme et celle contre le racisme. Car le racisme envers les femmes migrantes ne se dissocie pas des questions liées au genre, aux rapports sociaux construits hiérarchiquement dans les sociétés où le patriarcat est le ciment des systèmes politiques.

Le sexisme et le racisme sont des certitudes basées sur la prétendue infériorité d’un sexe sur l’autre, d’une communauté sur une autre. Ainsi dans le sexisme, les femmes sont celles qui subissent ces représentations négatives et les oppressions qui en découlent (violences, exploitation, discriminations, inégalités..) et les migrantes sont celles qui subissent la double peine et les injustices qui s’y attachent : bas salaires, disqualifications au travail, chantage aux papiers de séjour, exploitation sexuelle… s’ajoutant à ce que nous avons vu plus haut.

On sait aujourd’hui que les femmes ne s’expatrient pas seulement pour suivre leur mari. Elles quittent leur pays parfois seules, souvent dans des conditions (économiques, politiques…) difficiles.

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Lettre ouverte aux candidates et candidats martiniquais-e-s

Les militantes de Culture Egalité

Madame la Candidate,

Monsieur le Candidat,

Vous êtes certainement sensible à ce fait que, dans un contexte international réactionnaire, entre Brexit, élection de Trump et autres montées des extrêmes-droites en Europe, les peuples et plus particulièrement les femmes ont toutes les raisons d’être inquiètes pour leur avenir.

Comme vous le savez, les différentes crises économiques que nous traversons depuis déjà 40 ans ont toutes été le prétexte de nous faire avaler que la remise en cause de nos droits était le seul moyen d’y remédier. C’est ainsi que, tout au long de ces 40 années, en France, l’Assemblée Nationale a voté des lois qui :

  • favorisent la progression de la précarité, de la pauvreté, en remettant en cause le principe du contrat de travail à durée indéterminé et en élargissant le recours aux CDD, à l’intérim et en créant pléthore de contrats de travail précaires…

  • consacrent la baisse de nos droits à la santé par le déremboursement des médicaments, la fermeture d’hôpitaux, de maternités…

  • détruisent le tissu de services publics, ce qui nuit plus particulièrement aux personnes les plus fragiles et les plus isolées…

et la liste est encore longue.

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Journées Territoriales de Réflexion sur la Santé

Vendredi 10 mars 2017 de 9h à 16h. Hotel de la CTM.

Les Journées Territoriales de Réflexion sur la Santé, se poursuivent le vendredi 10 mars 2017 de 9h à 16h, en salle Camille Darsières de l’Hôtel de la CTM, à Cluny. Ce troisième rendez-vous permettra d’échanger cette fois-ci sur le thème « Santé Mentale : que faire aujourd’hui ? »
Des mesures concrètes d’accompagnement

Ce vendredi , les échanges seront animés par divers spécialistes et intervenants : des psychiatres, des psychologues, des infirmiers, des sociologues, des assistantes sociales et des représentants d’associations…. Ils proposeront notamment des meures concrètes d’accompagnement.

Parmi elles : le centre hospitalier Maurice Despinoy, un établissement en pleine mutation. Avec 3 pôles de psychiatrie adultes, 1 pôle de pédopsychiatrie, 1 pôle de géronto-psychiatrie, la structure propose également un dispositif d’accueil familial thérapeutique, 2 foyers d’accueil médicalisés, 1 maison d’accueil spécialisée, 1 EHPAD.

Médecins, infirmiers, assistants de service social, éducateurs spécialisés, moniteurs-éducateurs, éducateurs techniques spécialisés, éducateurs de jeunes enfants, et un animateur sportif accompagnent quotidiennement les patients et leur famille.

Cet accompagnement social est primordial dans la prise en charge des patients.

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Affaire Baupin : des femmes « fières » d’avoir témoigné sur des agissements « d’un autre temps »

L’enquête ouverte en mai 2016 pour agressions et harcèlements sexuels contre le député écologiste a été classée sans suite, les faits étant prescrits.

— Par Raphaëlle Besse Desmoulières —

Leur réaction commune est tombée en fin de journée. « La honte change de camp », se sont félicitées, lundi 6 mars, les quatre femmes politiques qui avaient mis en cause le député écologiste de Paris, Denis Baupin, pour harcèlement et agressions sexuels, malgré le classement sans suite de l’enquête par le parquet de Paris.

Dans l’après-midi, le procureur de Paris, François Molins, a en effet annoncé dans un communiqué qu’« il apparaît que les faits dénoncés, aux termes de déclarations mesurées, constantes et corroborées par des témoignages, sont pour certains d’entre eux susceptibles d’être qualifiés pénalement. Ils sont cependant prescrits ». Autrement dit, c’est le caractère ancien des faits qui a entraîné cette décision, et non le caractère infondé des accusations.

« Exposer le désarroi »

En mai 2016, Isabelle Attard, députée écologiste du Calvados, Sandrine Rousseau, dirigeante d’Europe Ecologie-Les Verts, Elen Debost, maire adjointe EELV du Mans, et Annie Lahmer, conseillère régionale EELV d’Ile-de-France, ainsi que quatre autres femmes qui avaient témoigné de façon anonyme, avaient dénoncé, dans Mediapart et sur France Inter, les agissements de M.

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10 000 livres pour Haïti : la Martinique se mobilse!

URGENT : Nous recherchons aussi quelques bénévoles du monde universitaire et/ou littéraire pour nous aider à mieux trier les ouvrages à destination de bibliothèques universitaires, littéraires ou artistiques. Tél : (0696205621)

POINT DE COLLECTE : STADE de DILLON Porte N°6 TOUS LES JOURS DE 9H A 13H00 sinon se rapprocher des Mairies et Médiathèques les plus proches

Dans la suite des actions de solidarité avec Haïti, menées après le passage du cylone Matthew qui a aussi détruit de nombreuses écoles et bibliothèques,  

ESA Caraïbes et de nombreux partenaires organisent du 10 au 20 mars, une grande collecte de livres, non scolaires et en bon état : littérature et culture générale Caraïbes, francophonie, romans, BD,  poésie, théâtre, essais, ouvrages techniques ou universitaires, ….
 
Nous aimons nos livres, alors partageons les avec des amoureux de la lecture partout en Haïti, à Jérémie, aux Cayes, à Jacmel, mais aussi à Gonaïves, au Cap Haïtien, à Fort Liberté, à Thiotte, à Port-au-Prince, et partout où nous pourrons, pour des orphelinats, écoles, bibliothèques communautaires ou associatives, centres culturels, et Alliances Françaises avec leur réseau de bibliothèques partenaires.
 
Soutenez cette action en diffusant le plus largement possible ce message et son affiche, en donnant vos livres, en organisant votre propre point de collecte (affiche ci-jointe), sur votre lieu de travail ou près de chez vous, dans votre mairie, pour que le plus grand nombre de bibliothèques et de lecteurs en Haïti puissent avoir accès à ces ouvrages.

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Le féminisme a désormais son Maitron(*)

— Par Marion d’Allard —

Dictionnaire des féministes, France XVIIIe- XXIe siècle

Direction de Christine Bard avec Sylvie Chaperon.
Éditions PUF, 1 700 pages, 32 euros.

Date de parution 15/02/2017
EAN 978-2130787204
ISBN 2130787207
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À la fois biographique et thématique, cet ouvrage est au féminisme ce que le Maitron est au mouvement ouvrier. Cette immense entreprise est née d’un constat. Celui d’une lacune. En France, point de recueil biographique consacré aux ­féministes et au mouvement d’émancipation des femmes, épine dorsale pourtant de l’évolution de nos sociétés. Pour les auteures, la tâche s’est avérée complexe, car « il n’y a pas de définition valable en tout temps et en tout lieu du féminisme, lequel est une forme de résistance à une oppression généralisée, certes, mais toujours dans des contextes spécifiques », expliquent Christine Bard, professeure à l’université d’Angers et auteure de nombreux ouvrages sur l’histoire des femmes, et Sylvie Chaperon, professeure à l’université de Toulouse-Jean-Jaurès, spécialiste de l’histoire du féminisme et de la sexualité. Ce dictionnaire, fourni des centaines de notices où se côtoient parcours de vie militante et grands ­courants de pensée et d’action, deviendra référence.

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Hommage à Louis Laouchez

10 mars – 7 mai 2017 à la Fondation Clément, Case à Léo

L’exposition
A travers une séclection de tableaux et de sculptures la Fondation Clément rend hommage à Louis Laouchez, artiste plasticien martiniquais, de l’école Négro-Caraïbes.
«La fi gure et l’oeuvre de Louis Laouchez, dit Joëlle Busca, n’admettent pas de demi-mesure ou de réserve. On ne peut retracer ce qu’a été sa vie sans en évoquer les époques successives : celle des années d’enfance et de l’éducation du regard, celle de l’adolescence et de la rage d’apprendre, celle de ses années d’études aux arts décoratifs et de la mutation artistique, celle de son long séjour en Afrique et du façonnement de son identité d’artiste, celle du retour au pays.
La vie de Louis Laouchez a été une aventure humaine unique et forte. Il a cheminé parcouru les géographies en toute liberté, par ses propres forces, son intelligence et sa volonté.
Il a traversé les décennies avec toujours le même allant. Il a suivi le seul chemin qui vaille : celui de l’amour pour son pays et pour ses semblables et il s’est forgé un destin en accord avec lui-même, avec les autres et avec le monde.»

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Pourquoi 5,9 millions d’enfants ont perdu la vie en 2015 ?

Principaux faits

  • Quelque 5,9 millions d’enfants de moins de 5 ans sont morts en 2015.
  • Plus de la moitié de ces décès sont dus à des maladies pouvant être évitées ou traitées au moyen d’interventions simples et peu coûteuses.
  • Les complications des naissances prématurées, l’asphyxie à la naissance, la pneumonie, la diarrhée et le paludisme sont les principales causes de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Environ 45% des décès d’enfants sont liés à la malnutrition.
  • En Afrique subsaharienne, la probabilité que les enfants meurent avant l’âge de 5 ans est 14 fois plus grande que dans les pays à revenu élevé.

Pour un enfant, le risque de décès est le plus élevé pendant la période néonatale, c’est-à-dire au cours des 28 premiers jours de vie. L’accouchement dans de bonnes conditions et des soins néonatals efficaces sont essentiels pour éviter ces décès. Environ 45% des décès d’enfants de moins de 5 ans surviennent pendant la période néonatale.

Les naissances prématurées, l’asphyxie à la naissance (l’enfant ne respire pas) et les infections sont à l’origine de la plupart des décès néonatals.

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De la scène politique à la scène théâtrale, il n’y a qu’un pas

—Par Jack Dion —

L’actualité rattrape parfois le théâtre (et vice versa). C’est le cas avec « Timon d’Athènes », mis en scène par Cyril Le Grix au Théâtre de la Tempête, et « Honneur à Notre Elu », de Marie Ndiaye, mis en scène par Frédéric Bélier-Garcia au Théâtre du Rond-Point. Et Aurélie Van Den Daele s’est inspirée d’Ovide pour créer « Métamorphoses ».

Nul ne pensait que la présidentielle et ses aléas les moins reluisants donneraient un écho à Shakespeare, qui n’a pas besoin de caisse de résonance pour remuer les consciences. C’est pourtant ce qui se passe pour Timon d’Athènes, adapté et mis en scène par Cyril Le Grix au Théâtre de la Tempête.

Il s’agit de l’une des dernières pièces du grand Will, moins célèbre que d’autres, et pourtant l’une des plus radicales. L’auteur y dénonce le pouvoir maléfique de l’argent. On y entend notamment ce passage qui sera relevé par Karl Marx dans les Manuscrits de 1844 (1) : «Que vois-je ? De l’or ? De l’or jaune brillant et précieux ? (…) Un peu de cet or rendra blanc le noir ; beau, le laid ; juste, l’injuste ; noble, l’infâme ; jeune, le vieux ; vaillant, le lâche (…) Cet esclave jaune placera les voleurs en leur accordant titre, hommage et louange, sur le banc même des sénateurs ».

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Soldats du refus, soldats de la lutte

— Par Inès Pierre —

Chaleureuse ambiance, ce samedi 4 mars 2017, au siège du Secours populaire français, autour de quelques-uns – ils furent une quarantaine – des soldats français, la grande majorité d’entre eux communistes, qui refusèrent naguère de porter les armes contre le peuple algérien et qui le payèrent de l’enfermement dans les geôles de deux Républiques. On imagine leur émotion, car certains ne s’étaient pas revus depuis des années. C’est l’Association Agir aujourd’hui contre le colonialisme (ACCA) qui avait été à l’origine de cette rencontre. Et, comme un symbole, ce fut Julien Lauprêtre qui, naguère, mena tant et tant de luttes pour aider ces soldats et leurs familles, qui les accueillit, au nom de son cher SPF. Pour qui pouvait faire rapidement un calcul mental, en regardant ces hommes, il y avait là quelques dizaines d’années de prison pour la cause de l’indépendance de l’Algérie et, par delà, pour l’émancipation humaine. Mais aucun d’entre eux n’accepte ni n’acceptera le nom de « héros ». Ils ont fait, quand ils avaient 20 ans, ce que leur conscience d’hommes et de communistes (même si certains ne furent pas immédiatement compris par leur Parti) leur commandait.

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« Décoloniser les arts »: un questionnaire et un lexique

« Décoloniser les arts » – c’est le nom de ce collectif – vient d’envoyer un questionnaire (reproduit ci-dessous) à tous les directrices et directeurs des Théâtres nationaux, des Centres Dramatiques Nationaux et des Scènes Nationales. Ces artistes déclarent agir « contre les discriminations ethniques dans le spectacle vivant et les arts. » Ils ont également envoyé un lexique à employer dans toutes publications ou discussions qui pourraient faire avancer l’acceptation de la diversité dans la Culture française (à retrouver en bas de page). Vous pouvez adhérer au collectif.[…]

Lire sur Madinin’Art : 2017 devra être décoloniale!

  • Le questionnaire de « Décoloniser les arts »

– Connaissez-vous des non-blancs, non-blanches directeur ou directrice d’institution culturelle publique ?
– Si oui, dans des Scènes nationales ?
– Ou des CDN ?
– En France métropolitaine ou en outre-mer ?
– Dans des Théâtres nationaux ?
– Avez-vous des collaborateurs non-blancs dans votre équipe permanente ?
– Si oui, à quels postes ?
– Partagez-vous ce sentiment que la France est construite et nettoyée par une infra-société invisible et non-blanche ?
– Avez-vous des artistes associé.e.s

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 » La Sociale  » film de Gilles Perret. Projection-débat

Vendredi 10 mars prochain, 19h30, à la Médiathèque de Port-Louis, ( 971)

AMD-Guadeloupe proposent,
une projection-débat avec le film « La Sociale » de Gilles Perret (2016)

De Gilles Perret
Avec acteurs inconnus
Genre Documentaire
Nationalité Français
Synopsis:
En racontant l’étonnante histoire de la Sécu, La Sociale rend justice à ses héros oubliés, mais aussi à une utopie toujours en marche, et dont bénéficient 66 millions de Français.

La presse en parle :

aVoir-aLire.com par Jérémy Gallet
C’est tout l’intérêt de ce documentaire que de réhabiliter un homme et une oeuvre, en rappelant combien les lois du marché et leurs appétits voraces constituent une menace pour notre système de protection sociale.

L’Humanité par Dominique Widemann
Le cinéaste Gilles Perret en restitue le sens et les valeurs issus du Comité national de la Résistance. Œuvre utile.

Télérama par Jérémie Couston
Déjà auteur d’un documentaire sur le programme du Conseil national de la Résistance (« Les Jours heureux », 2013), Gilles Perret continue son travail de mémoire.

Marianne par Jack Dion
C’est cette épopée que raconte la Sociale, un film de Gilles Perret que l’on se permettra de conseiller à tous ceux qui ont fait du Tina («there is no alternative») thatchérien leur sport favori.

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1er Colloque de l’Alliance de Recherche Québec Martinique sur la Famille

Le vendredi 10 et le samedi 11 Mars 2017, de 08h30 à 17h.

La Famille et la Parentalité seront à l’honneur à travers les thèmes suivants :

« Périnatalité et parentalité »
« Violence et traumas intergénérationnels »
« Paternité, enfance et services aux familles »
« Alliance thérapeutique »

LIEU DU COLLOQUE : ESAT Rivière l’Or

L’Association des Psychologues de Martinique et l’Université du Québec en Outaouais ont créé une Alliance de recherche visant à étudier des thématiques reliées à la famille, qui aujourd’hui se montre particulièrement vulnérable dans notre société martiniquaise.
Les thématiques discutées lors de ce colloque permettront de développer des projets de collaborations entre chercheurs et cliniciens dans l’optique de :
a) mieux comprendre les problématiques vécues par les familles d’origine caribéenne,
b) comprendre les défis et les enjeux de l’intervention que cela pose, et
c) développer ou bonifier les services qui leurs sont destinés.
Les thématiques retenues sont : parentalité et période périnatale, violence et traumas intergénérationnels, paternité, enfance et services aux familles et alliance thérapeutique. De manière transversale et pluridisciplinaire, les échanges aborderont les thèmes qui répondent directement aux préoccupations soulevées par les cliniciens et chercheurs, tant en Martinique (BROWN et LEFAUCHEUR, 2013), qu’au Québec où l’intervention auprès de ces familles pose des défis particuliers (DE MONTIGNY et al.,

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Voir l’olivier lors de la nuit des AMD Guadeloupe

— Par Patrice Ganot —

Les AMD, les Amis du Monde Diplomatique, est une association dont un groupe s’est constitué en Guadeloupe. Depuis cette constitution, le groupe a réalisé de nombreuses manifestations. Les plus fréquentes, l’organisation de projections-débats. Elles se déroulent, généralement, à la Médiathèque de Port-Louis. La dernière nous a permis de voir un film documentaire relatif à l’invasion du Panama par les USA, en 1989, et d’échanger avec une jeune femme, chargée à la Région de la coopération Guadeloupe-Panama ; sa grande connaissance du pays a rendu cet échange des plus passionnants.

Le groupe des AMD organise aussi, à la salle Robert Loyson du Moule, « LA NUIT DU FILM ENGAGÉ ».

Il s’agit de projections de 4 films, entrecoupées de débats avec des intervenants choisis en fonction des thématiques « engagées » par les films.

En février 2016, la première « NUIT » nous a permis de voir : « La classe ouvrière va au paradis », « L’expérience Cecosesola », « Les couilles de l’éléphant », « La Terre Promise ».

Le 24 février dernier, deuxième nuit, : « l’olivier », « Jikoo, la chose espérée », « Guibord s’en va-t-en guerre »,  » Gulîstan, terre de roses ».

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Les Antillo-Guyanais en France hexagonale et le temps politique aujourd’hui

 La foi comme support

— Par Pierre Pastel, sociologue, psychothérapeute —

Notre contribution, ici, revisite un parcours sur près de 40 ans dont nous avons été témoin actif soit à travers nos travaux de recherche, soit en tant qu’acteur participant à l’éclosion d’actions sociales, culturelles ou politiques ou d’actions de formation dans l’hexagone.

Faire entendre sa note dans le concert « communautaire »

Depuis que nous avons débuté (1978) notre observation du mode organisationnel de nos compatriotes en France hexagonale, les temps ont bien changé.

De l’immigration massive à l’adaptation, de l’adaptation à l’interrogation, de l’interrogation au doute, du doute à l’installation malgré tout, de l’installation à l’observation, de l’observation encore et encore à l’organisation du groupe, voici venu le temps de la détermination à l’engagement politique et à la prise de sa pleine part dans la construction et la transformation collective.

Nous parlons bien ici de construction citoyenne et de transformation de la vie commune dans cette société à visée « démocratique », « égalitaire » et « fraternelle » où nous évoluons.

L’ère est manifestement à tenter la participation « naturelle » et à faire entendre sa note dans le concert communautaire (entendons ici la Communauté Nationale, la Communauté française) sans ne plus avoir à s’interroger sur sa légitime volonté à s’impliquer à tous les niveaux.

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« Vénus et Adam » texte et m.e.s. d’Alain Foix

 Jeudi 16 mars 2017 à 20h. Tropiques-Atrium

Cie Quai des Arts
Création en co-diffusion avec l’Artchipel Scène nationale de Guadeloupe
21 septembre 2001. Alors que la planète regarde les ruines fumantes des Twin Towers, le tronc d’un enfant noir, recouvert d’un short orange, est retrouvé dans la Tamise. Dépêchés sur place, l’inspecteur Ling et Jean Dumoulin, journaliste, tentent d’identifier l’origine du garçon baptisé Adam par Scotland Yard.
Le monde s’émeut, l’enquête s’étend en Allemagne, en Afrique du Sud et au Nigeria, tandis que Nelson Mandela lance un vibrant appel pour retrouver l’identité de l’enfant. La troublante Vénus Baartman, nouvelle recrue de la police scientifique, a peut-être des réponses -d’autant que le hasard- ou le destin replace dans l’actualité une autre Vénus, Hottentote, née en esclavage en 1789 et exposée dans des zoos humains en Angleterre et en France avant de finir empaillée au Musée de l’Homme.

Quels liens y a-t-il entre Adam et Vénus, archétypes modernes de la question de l’origine et du crime inaugural ?
« L’alliance d’une esthétique brillante et d’un message profondément humaniste fait des merveilles dans ce roman » – Evène

Vénus et Adam a été lue à la Comédie Française en 2005, puis publiée sous la forme d’un roman en Janvier 2007.

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Martinique. L’île d’une femme en mille morceaux

Combien de solitudes, de Véronique Kanor. Éditions Présence africaine, 65 pages, 13 euros.

— Par Sophie Joubert —
« Ai-je tort de rêver ? » se demande la narratrice de Combien de solitudes… Dans Fort-de-France en grève, elle marche et « tourne en rond ». Née en métropole, près du métro Stalingrad, elle a fui une rupture amoureuse. Tapie au fond de son inconscient, la Martinique est « une flaque d’île intérieure », « une île par dépit, un petit dehors où (elle) entre à reculons ». Journaliste et réalisatrice, Véronique Kanor a inventé la « pict-dub-poet-trip », un genre littéraire et musical qui mélange reggae et poésie. Le texte a été mis en scène au théâtre sous le titre Solitudes Martinique. Dans une langue lyrique piquée de créole, Combien de solitudes… dit le mal-être d’une Martinique tiraillée entre des forces contradictoires et celui d’une femme qui se réinvente sur une terre qu’elle apprend à aimer. « J’ai l’espoir déplié », écrit joliment Véronique Kanor.

Source : l’Humanité.fr

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Véronique Kanor : cahier d’un retour au « pays prénatal »

 

Tout commence avec un chagrin d’amour.

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Quand la France interdisait l’avortement… sauf aux femmes noires

« Le Ventre des femmes » par Françoise Vergès, Albin Michel, 230 p., 20 euros.

En 1970, un scandale éclata à la Réunion: des milliers de femmes avaient été avortées et stérilisées, souvent sans leur consentement, avec le soutien des pouvoirs publics. Un essai glaçant revient sur ce crime d’Etat oublié.

Le livre
Dans les années 1960-1970, l’État français encourage l’avortement et la contraception dans les départements d’outre-mer alors même qu’il les interdit en France métropolitaine.
Comment expliquer de telles disparités ?
Dès 1945, invoquant la « surpopulation » de ses anciennes colonies, l’État français prône le contrôle des naissances et l’organisation de l’émigration ; une politique qui le conduit à reconfigurer à plusieurs reprises l’espace de la République, provoquant un repli progressif sur l’Hexagone au détriment des outre-mer, où les abus se multiplient.
Françoise Vergès s’interroge sur les causes et les conséquences de ces reconfigurations et sur la marginalisation de la question raciale et coloniale par les mouvements féministes actifs en métropole, en particulier le MLF. En s’appuyant sur les notions de genre, de race, de classe dans une ère postcoloniale, l’auteure entend faire la lumière sur l’histoire mutilée de ces femmes d’outre-mer, héritage douloureux d’un système esclavagiste, colonialiste et capitaliste encore largement ignoré aujourd’hui.

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« SAMO, A Tribute to Basquiat » de Koffi Kwahulé, m.e.s. de Laëtitia Guédon

Vendredi 10 mars 2017 à 20 h à Tropiques-Atrium

Compagnie 0,10
Mise en scène : Laëtitia Guédon
Texte : Koffi Kwahulé
Avec : Yohann Pisiou, Willy Pierre-Joseph,

SAMO, A Tribute to Basquiat est une oeuvre indisciplinée, écrite pour deux musiciens, un acteur et un danseur sur le célèbre peintre noir américain. Né en 1960 à Brooklyn, issu de la middle class new-yorkaise, Jean-Michel Basquiat devient dans les années 80, une des figures de proue de mouvement underground new-yorkais.

Qui est S.A.M.O. ?
Basquiat, Al Diaz et Shannon Dawson créent avec “ SAMO ” (anagramme de “Same Old Shit”), les prémices du graffiti. Basquiat est le moteur principal de ce projet et traduit son observation sensible du monde par des messages lapidaires inscrits, tagués, sur les édifices de l’environnement urbain new-yorkais. Les courts messages qu’il inscrit à l’époque sont déjà, avant ses toiles, des actes poétiques et politiques. La suite : la rencontre avec Warhol, la vitalité désespérée qui le conduit à cette production boulimique de tableaux, le succès, les trop nombreuses drogues et son entrée dans le funeste Club 27.
Ce qui m’intéresse ici c’est l’avant, la période d’errance, de marche, de recherche, la période de signalétique, où à New York on se dit : “ qui est SAMO ? 

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