— Par Roland Tell —
L’esprit collectif martiniquais fonde sa compréhension de la vie politique sur le dualisme perpétuel de l’origine et de l’histoire, comme s’il s’agissait de les distinguer interminablement. D’un parti à l’autre, les analyses idéologiques cherchent l’avenir dans le passé. C’est là un art difficile, que d’avancer à reculons, quand il est déjà dans le peuple martiniquais, rédemption des souffrances vécues, et soif de lendemains meilleurs. Car pour lui, en politique partisane, tout naître est un mourir !
Pourtant, quelles possibilités d’avenir dans le monde d’aujourd’hui ! De la surabondance même, avec la France et l’Europe, par-delà les mers lointaines de l’Atlantique et de la Mer du Nord, de la création et de la re-création avec la Caraïbe et les Amériques, pour délivrer du néant le devenir de la caribéanité, comme symétrie transcendantale de l’européanisme, – symétrie apte à combler le destin, ce à quoi est appelée la Martinique.
Désormais, proximité doit être entre le citoyen martiniquais, et son histoire – histoire vive, non comme représentation lointaine des ennemis du passé esclavagiste, non comme reconnaissance de ce qui est déjà contenu dans l’origine, mais comme manifestation du sens de l’histoire moderne, comme mutation historique et culturelle, compte tenu des nouveaux jeux de relations à l’oeuvre dans le monde.

Une pièce de Reginald Rose
Les collectivités locales sont toutes, pour la plupart, confrontées au casse-tête de dépenses qui augmentent régulièrement face à des recettes qui stagnent, quand elles ne diminuent pas.
Quels problèmes sont posés à l’éducation moderne par le changement de statut de l’enfant ? Certes, il y a une promotion sociale manifeste de celui-ci, ce qui suscite bien des difficultés à la famille et à l’école. En effet, le paysage culturel de la société moderne s’est profondément modifié, donc aussi, par contre-coup, l’image même de l’enfant, telle que portée par la nouvelle culture.
La réponse de Sartre
Mme La Présidente,
— Par Valèr’Egouy —
Man pati pou kité lanfè bitasion… chyen an tjou mwen !
Il importe, me semble t’il, d’introduire la question passée sous silence de la délégation de service public pour voir clair – au delà des affrontements partisans (CTM/MIM contre CACEM/PPM) absurdes faisant fi des souffrances de la population – dans le récent (et long) conflit qui a affecté l’organisation du transport en commun de passagers sur la circonscription du centre de Martinique, la CACEM.
L’éditorial du 3 mai 2018 s’intitule « Commémorer l’abolition de l’esclavage en Martinique est-il encore utile ? » À propos de l’action des collectivités locales, dans le cadre de la commémoration des 170 ans de l’abolition de l’esclavage, nous sommes heureux de constater que l’éditorialiste salue l’action conjointe des maires du Prêcheur et de Saint-Pierre. Nous aussi, nous saluons cette initiative.
— Par Marie-Hélène Léotin —
Le cinéma français comme la télévision se font l’écho de préjugés et de stéréotypes… Ces deux médias tournent encore trop souvent en « blanc…et… noir »; dans une société française si riche pourtant de ses couleurs et de sa diversité.
La Martinique n’a pas de héros. Elle n’a ni Toussaint-Louverture ni Delgrès. C’est une frustration. Comment la compenser ? On ne compte pas le nombre de thèses rédigées sur la date du 22 mai 1848 où ne figure même pas le nom de l’esclave Romain, celui par qui ces incidents sont arrivés. Souvent, la mention « un esclave » suffit. C’est dire l’ambiguïté d’une date dont celui qui en est à l’origine, absent des places publiques alors qu’y figure Alain Plénel, ne parvient pas à trouver une vraie place dans l’histoire martiniquaise. Ainsi donc se développe une histoire martiniquaise en parallèle à l’histoire officielle.
L’église catholique, tout en condamnant l’esclavage en général, est restée silencieuse de 1444 (date des 



En présence de Christian Crabot, auteur, Bernard de Reynal, contributeur
— Par Christian Antourel —
caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] sont heureux d’accueillir et de présenter l’exposition individuelle de l’artiste photographe autodidacte martiniquais, Nicolas Derné.
Le dernier Gabourg en date de 2017 est à lire aujourd’hui et demain. Il porte sur une thématique lourde et douloureuse, objet en ce mois de mai de nombreuses commémorations, dispersées, concurrentes et contradictoires, comme si la plaie toujours ouverte ne pouvait faire cicatrice. La cicatrice est la trace d’une blessure, non pas son effacement ou son oubli. Paradis dans fers sur le mode de l’humour, avec modestie et humilité, apporte sa petite contribution à l’édifice. François Gabourg s’imagine dessinateur de presse pendant la longue, la très longue période esclavagiste dont on n’oubliera pas qu’elle perdure aujourd’hui encore çà et là et interroge au delà du crime contre l’humanité le racisme quotidien, la banalité du mal qui ronge le lien social et qui se repère dans les comportements et les contradictions de tout un chacun, sans exception aucune. Seules varient les façons d’y faire face. S’il en est qui s’y vautre, il en est d’autres qui combattent. François Gabourg est de ceux-là avec ses armes, le dessin , l’humour et même la satire. Sans haine.
VIDÉO – Découvrez la sélection officielle de la 71e édition, présidée par Cate Blanchett, dévoilée jeudi par Thierry Frémaux. Dix-huit films sont en lice pour décrocher la Palme d’or, quinze dans la catégorie Un certain regard, sept en séances spéciales et deux en séance de minuit.