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La Guerre du Diamant : une tragédie politique oubliée

 — Par Jean Samblé —

Il est des pages de l’histoire martiniquaise que l’on préfère taire. Celle du 24 mai 1925, au Diamant, en fait partie. Pourtant, ce jour-là, la Martinique a connu l’un des épisodes les plus sanglants de sa vie politique : une véritable guerre électorale, passée sous silence pendant trop longtemps.

Ce dimanche-là, des élections cantonales sont organisées sur l’île. Dans un climat de tensions extrêmes, marqué par une répression politique croissante, les urnes deviennent un champ de bataille. Le gouverneur en place, Henri Richard, homme autoritaire et cynique, s’emploie à imposer ses candidats, au mépris du suffrage universel. À ses yeux, la vie d’un Martiniquais ne vaut rien face à la victoire électorale des protégés de l’administration coloniale.

À Ducos, au petit matin, la journée commence dans le sang. Deux élus socialistes, Charles Zizine et Louis Huyghes Des Etages, maire de Rivière-Salée, sont abattus froidement par un gendarme, Roger Rouquette. Aucun procès n’aura jamais lieu.

Plus au sud, au Diamant, c’est une autre scène qui se prépare. Là aussi, le gouverneur entend imposer la victoire de son poulain, le colonel Coppens, grand propriétaire foncier blanc et conseiller général sortant, lié aux intérêts des usiniers et des grands békés.

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Tribune – “Agir pour la situation avant qu’il ne soit trop tard”

Nous sommes français, laïcs, républicains, de toutes opinions. Certains d’entre nous ont l’habitude de s’exprimer à titre collectif. D’autres non. Mais si nous le faisons aujourd’hui ensemble, c’est parce que les circonstances sont particulièrement graves, et qu’il est encore temps d’agir. Nous sommes profondément attachés à l’existence de l’État d’Israël dans des frontières sûres et reconnues, à la création d’un État palestinien démocratique, à la paix et à la coopération entre ces deux entités. Nous avons été horrifiés par les crimes sanglants du Hamas le 7 octobre 2023, et les prises d’otages qui les ont accompagnés. Nous avons considéré que l’État d’Israël était alors en situation de légitime défense.

Nous avons été stupéfaits par la complaisance de certains mouvements politiques et de certains médias, en France même, envers les crimes et l’idéologie totalitaire du Hamas. Et écœurés par l’instrumentalisation chez nous de cette situation tragique, l’antisionisme étant le plus souvent le masque transparent de l’antisémitisme.

Toutefois, nous avons considéré que la réponse de l’État d’Israël devait être proportionnée, et s’exercer dans le strict respect du droit de la guerre et des conventions internationales, en visant à préserver les civils.

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Paul Rastocle (1932–2025)

Tanbouyé martiniquais et figure du bèlè

Paul Rastocle, musicien martiniquais et tanbouyé reconnu, est décédé le mardi 20 mai 2025 à l’âge de 93 ans. Né en janvier 1932 dans le quartier de Lassalle à Sainte-Marie, il a marqué de son empreinte la tradition du bèlè, à laquelle il a consacré la majeure partie de sa vie.

Issu d’une fratrie dans laquelle plusieurs membres se sont investis dans la culture martiniquaise — notamment son frère Benoît Rastocle — Paul découvre le tambour bèlè dès l’adolescence, aux alentours de 13 ans. Ce n’est pas dans le cadre familial qu’il apprend cet art, mais auprès d’un modèle extérieur : Anasthase « Féfé » Marolany, tanbouyé reconnu, dont il observe minutieusement la technique et adapte le jeu à sa propre main dominante.

Charpentier de formation, il travaille plusieurs années comme ouvrier, d’abord dans les champs de canne de l’habitation Union, puis dans une entreprise samaritaine, avant de terminer sa carrière professionnelle comme employé municipal à la mairie de Sainte-Marie. En parallèle, il continue à pratiquer le tambour bèlè dans divers contextes, notamment dans les Kay Bèlè de sa jeunesse.

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Guyane : l’ombre du bagne

Bagne ou prison de haute sécurité en Guyane : un débat idéologique biaisé révélateur d’émotions, de stratégies politiques et d’un malaise persistant sur la question statutaire !

Par Jean-Marie Nol —

L’annonce de la construction d’une prison de haute sécurité en Guyane a suscité une vive émotion dans l’opinion publique, principalement en raison des propos tenus par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. En évoquant une structure destinée à accueillir des criminels Antillo-guyanais mais également des « gros narco-trafiquants » et des « jihadistes radicalisés », le ministre a jeté de l’huile sur un feu déjà latent et qui couve sous  la question statutaire de la Guyane , déclenchant un tollé parmi de nombreux habitants d’outre-mer. Mais au-delà des réactions immédiates et passionnées, il convient de prendre du recul et de questionner la nature même de cette affaire : s’agit-il réellement d’un scandale sécuritaire ou bien d’une manipulation politique savamment orchestrée pour faire les loups sortir du bois ?

Il faut d’abord reconnaître que la question de la sécurité en Guyane, comme dans d’autres territoires ultramarins, est bien réelle. Le trafic de drogue, la violence endémique, l’insécurité migratoire, l’orpaillage illégal et les réseaux criminels minent depuis des années la stabilité sociale de la région Guyane qui s’avère être le département le plus criminogène de France .

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Exposition « bleu », de l’artiste plasticienne et poète Nadia Burner

— Par Marie Gauthier —

Organisée par Muryelle MOULFERDI, et Marie GAUTHIER, sous l’égide des médecins mécènes, Docteurs Charly et Medhi JEAN-LAURENT, l’exposition dans la salle d’attente du cabinet médical, rassemble une trentaine d’œuvres de l’artiste plasticienne et poète Nadia BURNER, intitulée BLEU, et sous-titrée Obstiné désir d’espoir.

L’exposition présente des œuvres sur le thème de la maternité, qui s’articulent selon deux axes reliés à la couleur bleue : le bleu des hématomes et le bleu de la burqa des femmes afghanes : toutes souffrances tues et endurées par les femmes, les mères, les filles, dans lesquelles la plasticienne et poète Nadia BURNER nous sensibilise.

Elle nous présente deux séries de linogravures imprimées en bleu, représentant la conque de lambi et la châtaigne, deux symboles féminins à la fois caribéens et universels, pour exprimer les souffrances des femmes et des mères sur lesquelles la société s’établit. D’une part, le symbole utérin de la châtaigne protégée et défendue par la bogue, promesse de fécondité, d’autre part le coquillage, beauté sensuelle et cosmique, corne de brume, l’appel au rassemblement et la transmission généalogique familiale, sociale et culturelle.

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« Péplé la révolt »

— Par Daniel M. Berté —

Nou za péplé la révolt
An voum ek an voukoum
An dézodman ek gawoulé
An lensireksion ek rébélion

Nou za péplé la révolt
Epi baton ek koutla… Frapé !
Epi pawol ek matjé… Kouté !
Epi san ek viktim… Sonjé !

Zeslav za péplé la révolt
Anlè bato lé négriyé… Lévé !
An bitasion kolon bétjé… Difé !
An mawonaj foukan alé… Chapé !

Neg za péplé la révolt
An 1848 yo lévé yo krazé… Raché !
An 1870 yo lévé yo brizé… Koupé !
An 1900 yo lévé yo grévé… Tiré !

Fanm-nonm za péplé la révolt
An 1935 yo maché an grèv lafen… Libéré !
An 2009 yo kriyé kont la profitasion… Bésé !
An 2025 yo protesté kont lavi chè… Chawjé !

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Nina Soul Session : la scène martiniquaise vibrante révélée par Windies Prod

— Communiqué de presse —
Nina Soul Session n’est pas une simple émission musicale : c’est une expérience intime et envoûtante au coeur de la scène artistique martiniquaise. Produite par Windies Prod, ce programme unique donne la parole aux voix qui font vibrer la Martinique, dans un format acoustique élégant et sincère.
Chaque samedi à 18h25 sur Martinique La 1ère, des performances inédites prennent vie dans une ambiance feutrée, où les artistes partagent deux créations originales ainsi qu’une reprise emblématique de leur parcours. Un moment suspendu, à la croisée de la musique et de l’émotion.
Nina Soul Session met en lumière une génération d’artistes talentueux : David Obadja, Ivy Jalta, Jann Beaudry, Raymonia Moco, Joël Lutbert, Perle LAMA, Luc Labonne, Emosyon Bèlè, ainsi que de nouvelles voix prometteuses comme Zaya, L’SY et Neewed, incarnant avec authenticité la relève musicale caribéenne.
À travers Nina Soul Session, Windies Prod, média caribéen fondé par Willène Leger-Dometille, poursuit sa mission de valorisation des cultures afrocaribéennes. Chaque épisode se veut une passerelle entre traditions et innovations, entre racines profondes et élans nouveaux.

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Pierre Lafarge (1963–2025)

Pierre Lafarge est décédé le 17 mai 2025 à l’âge de 61 ans, des suites d’une longue maladie.

Animateur et producteur, il a marqué durant près de quarante ans le paysage audiovisuel martiniquais, d’abord à la radio RV7, puis au sein de RFO Martinique, devenue Martinique La 1ère. Il y a animé de nombreuses émissions culturelles, à la radio comme à la télévision, parmi lesquelles Mélod’hits, Tempo sur RFO, Notes d’hier et d’aujourd’hui ou encore Le grand bain.

Originaire de Vitry-sur-Seine, Pierre Lafarge s’était installé en Martinique à la fin des années 1980. Il y avait trouvé une terre d’adoption qu’il n’a plus quittée. Passionné de musique et de culture caribéenne, il a consacré sa carrière à mettre en valeur les artistes, les œuvres et les trajectoires, avec rigueur, écoute et simplicité.

Travailleur exigeant et discret, apprécié de ses collègues et du public, il s’était imposé comme une figure respectée du monde des médias.

À sa famille, ses proches et ses collaborateurs, Madinin’Art adresse ses sincères condoléances.

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Tropique Atrium, salue la mémoire de Pierre Lafarge

C’est avec une grande émotion que nous avons appris le décès de Pierre Lafarge, qui en plus de 35 ans de carrière était devenu une signature du paysage audiovisuel martiniquais.

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Rencontres avec le pianiste Eric Ildefonse

L’ethnologue Gerry L’Etang nous parle de ses rencontres avec Eric Ildefonse.

— Par Gerry L’Etang —

J’ai découvert le pianiste martiniquais Eric Ildefonse il y a une dizaine d’années, à la purgerie du Centre culturel de Fonds Saint-Jacques (Sainte-Marie), un soir où à l’issue d’une résidence de création (« D’une rive à l’autre »), il mariait les sons de l’Inde à ceux de la Caraïbe. Il y avait là, répondant au piano d’Ildefonse, le sitar de Subrata De, les tablas de Nantha Kumar, le tambou bèlè de Phillipe Gouyer-Montout, le sax de Luther François, la contrebasse de Felipe Cabrera, la batterie d’Arnaud Dolmen. Ce concert inattendu, appariant métriques indiennes et créoles, produisait un halo de sonorités contrastées, toniques, ébouriffantes.

J’ai retrouvé Eric quelque temps après, incidemment, une nuit de vendredi à Gros-Islet. Il savourait en famille une fricassée de lambi… Friday night in Gros-Islet, haut lieu de la fête caribéenne, est un mélange allègre de manger créole, de bière Piton, de rhum Mount Gay, d’artisanat rasta, de reggae, dancehall, rap, zouk, socca, bouyon, calypso, de rues bondées de danseurs. Et de Sainte-Luciennes hiératiques cadençant leurs microshorts, indifférentes aux regards salivants de touristes américains.

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitre XIII

— Par Robert Lodimus —

Chapitre XIII

LES ÉCHANGES

« La joie et la tristesse sont inséparables. Ensemble elles viennent. Et quand l’une s’assoit seule avec vous, rappelez-vous que l’autre est endormie sur votre lit. »

(Khalil Gibran)

Les Rochois avaient atteint visiblement les parapets de l’épuisement. Le cœur gros, découragés, ils exhalaient à grand-peine les vapeurs nuisantes de la frayeur et du désagrément. Sur la toile de sombreur où était peinte cette bergerie d’incertitude, se mouvait un demain glacial, algide, marmoréen : une sorte de représentation picturale de pâleur cadavérique. Mais ce demain, en toute franchise, n’avait-il pas toujours été pour les indigents un réservoir de malaise, un canari de contrariété, un ballast de misère et un abreuvoir du scepticisme de Pyrrhon? Les paysans avaient finalement pris la décision de ne pas s’aventurer plus loin. Ils avaient saccagé les tripes de la forêt, bouleversé les entrailles des eaux stagnantes, creusé sous les rochers sans découvrir le moindre indice qui aurait fait croire à tout le moins que le petit Sauveur serait encore vivant ou déjà mort. Après mûre réflexion, ils avaient convenu d’abandonner les recherches, et de s’en remettre complètement à la volonté du Créateur.

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L’éphéméride du 20 mai

La loi du 20 mai 1802 rétablit l’esclavage l

La loi du 20 mai 1802 (30 floréal an X) est un retour sur les principes du décret du 4 février 1794 (16 pluviôse) qui avait aboli l’esclavage sur tous les territoires de la République française. Il faut constater que cette abolition n’a pas été effective dans plusieurs colonies françaises. La Réunion a entravé son application, la Martinique l’a refusée au terme d’une insurrection royaliste similaire à celle de Vendée. En effet, soulevée depuis le 16 septembre 1793, la Martinique signe, représentée par le planteur Louis-François Dubuc, un accord de soumission à la royauté anglaise (traité de Whitehall). Le 6 février 1794, les Anglais entament la conquête militaire de l’île qu’ils terminent le 21 mars 1794. Les planteurs martiniquais évitent donc ainsi l’abolition effective de l’esclavage sur leur territoire.

La loi du 20 mai 1802 concerne explicitement les territoires qui n’ont pas appliqué la loi abolitionniste du 4 février 1794, elle est liée au traité d’Amiens du 26 mars 1802 qui restitue la Martinique, Tobago et Sainte-Lucie à la France. En conséquence, elle ne s’applique en théorie ni à la Guadeloupe, ni à la Guyane, ni à Saint-Domingue.

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« Origine Kongo », un film documentaire de Laura Chatenay-Rivauday

Vendredi 23 mais à 14h et 16h au Téyat Otonom Mawon – Croix Mission, FdF

« Origine Kongo« , un film documentaire de Laura Chatenay-Rivauday, explore une page méconnue de l’histoire post-esclavagiste des Antilles françaises : celle des travailleurs africains dits « Kongos », envoyés entre 1854 et 1864 en Martinique et en Guadeloupe pour remplacer la main-d’œuvre servile après l’abolition de l’esclavage.

Souvent qualifiés de « captifs rachetés », ces hommes, femmes et enfants, arrachés à plusieurs régions d’Afrique, ont été soumis à un contrat d’engagement qui les liait aux plantations de canne à sucre. S’ils étaient officiellement « libres », leurs conditions de travail et de vie témoignaient d’une nouvelle forme de servitude déguisée.

Aujourd’hui, à travers les récits de leurs descendants, le documentaire révèle un héritage culturel vibrant et une quête identitaire profonde. De la cérémonie du grap a kongo en Guadeloupe aux chants en kikongo, en passant par l’agriculture créole ou la création artistique, chaque témoin s’approprie cette mémoire, parfois oubliée, souvent effacée, pour la faire revivre et la transmettre.

« Origine Kongo » a été sélectionné au Festival International du Film documentaire Amazonie Caraïbes – FIFAC 2023, dans la catégorie Écrans parallèles.

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Festival Itinérant Textes En Paroles 2025

Guadeloupe | 21 au 24 mai 2025
Thème : Les récits manquants de la Caraïbe
Événement gratuit, sur réservation – Places limitées

Après une première édition haute en couleurs en 2023, le Festival itinérant Textes En Paroles revient en Guadeloupe du 21 au 24 mai 2025, pour mettre en lumière les voix oubliées, effacées ou méconnues de la Caraïbe. Cette édition 2025 s’articule autour d’une thématique puissante : « Les récits manquants de la Caraïbe », invitant le public à découvrir des histoires enfouies, fragmentées ou volontairement passées sous silence.

Porté par Textes En Paroles, et labellisé par la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, en partenariat avec l’Agence française de développement, le festival propose un programme riche et itinérant :

Lectures théâtrales issues des sélections récentes de Textes En Paroles
Fiction radiophonique
Atelier-webinaire
Conférence thématique
Soirées événementielles dans divers lieux de Guadeloupe

Ce rendez-vous artistique gratuit offre une immersion théâtrale dans les plis de la mémoire caribéenne, à la croisée de l’intime et du politique.

Le programme complet et le lien de réservation sont disponibles en ligne.

Focus : Résidences croisées Québec-Caraïbe 2025

Dans le cadre du festival, Dominik Bernard (Guadeloupe) et Samantha Clavet (Québec), lauréat·e·s du programme de résidence croisée Québec-Caraïbe 2025, partagent le fruit de leur immersion créative transatlantique.

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Chronique d’un système en chute

— Éditorial du N° 228 de « Jik An Bout » (*) —

L’actuelle guerre commerciale entre les riches ouvre la porte de la victoire aux peuples exploités

Voyez avec quelle unanimité les journalistes et économistes occidentaux nous déclarent que «Donald TRUMP a déclenché la guerre commerciale» et que «cette guerre risque de désarticuler le commerce mondial avec des conséquences désastreuses pour les populations» ! Tiens donc ! Qu’ils nous disent alors, en quel jour, en quelle année, en quel siècle la guerre commerciale n’a-t-elle pas sévi avec rage sur tous les continents depuis l’apparition du capitalisme, du colonialisme et de l’impérialisme, jetant sans état d’âme les masses populaires dans la misère ?

En réalité, ils savent bien que la guerre commerciale est un phénomène permanent et inhérent au système capitaliste. Mais, ils sont paniqués par la particularité de la crise en cours. S’ils se mobilisent avec tant de ferveur, c’est parce qu’ils savent que le système capitaliste est en bout de course et qu’en face, les bases de la construction d’un système alternatif sont bien réelles. Ni les manipulations, ni la désinformation ne pourront inverser ce cours de l’histoire.

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« Mama Wanakaéra », texte Olivier Jean-Marie, m.e.s. Elie Pennont

Samedi 24 mai 2025 à 19h30 au Téyat Otonom Mawon Fort-de-France

À propos
Laura, une jeune militante de la cause martiniquaise a involontairement blessé sa grand-mère, Mamy Monique, avec une arme à feu lors d’une réunion familiale.
Après un coma de 5 jours, Mamy Monique se réveille et échange avec sa famille à propos de sa rencontre avec Mama Wanakaéra, l’esprit de la Martinique, lors d’une expérience de mort imminente. Dans un contexte de graves manifestations du dérèglement climatique, Mama Wanakaéra est invitée à se joindre à la conversation familiale avec René Despestre, Aimé Césaire, Frantz Fanon, Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau. Une conversation qui se nourrit des tensions, des énergies et de toutes les visions qui irriguent la Martinique aujourd’hui.
Mama Wanakaéra tente d’éclairer des Martiniquais peut préparés aux conséquences du dérèglement climatique et à l’obsolescence du modèle démocratique libéral occidental.
Après  » ? » et « , ? » ne ratez pas la première représentation de  » ́ », la nouvelle création de L’Éther Égal

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Monoparentalité, fracture antillaise

Monoparentalité et femmes seules : la bombe économique et sociale qui menace la cohésion sociale  des Antilles !

— Par Jean-Marie Nol —

Les territoires de la Guadeloupe et de la Martinique, déjà fragilisés par une économie insulaire structurellement instable et une démographie en mutation accélérée  , sont confrontés à une menace silencieuse mais profonde : la dislocation des couples et la forte progression continue des familles monoparentales. En Guadeloupe et en Martinique, plus d’un tiers des familles sont aujourd’hui monoparentales, et dans 82 % des cas, ce sont des femmes qui sont à l’origine des séparations et qui élèvent seules leurs enfants. Ce n’est plus un simple fait social, mais une faille structurelle dans notre modèle de société. Derrière ce chiffre se cachent des vies entières marquées par la précarité, l’épuisement et la solitude. Ces familles cumulent les fragilités : souvent faibles revenus, accès limité à l’emploi, logements inadaptés, dépendance aux aides sociales.

Le plus grave est que cette situation pénalise d’abord les enfants. Ils grandissent dans un environnement où les conditions d’apprentissage, de stabilité et de projection sont réduites.

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L’éphéméride du 19 mai

Inauguration de la prison Mazas le 19 mai 1850

La maison d’arrêt cellulaire, appelée couramment prison Mazas, est une ancienne prison de Paris, construite par l’architecte Émile Gilbert entre 1845 et 1850 pour remplacer le dépôt des condamnés de la Force.
Historique
Située en face de la gare de Lyon, elle est utilisée de 1850 à 1898 essentiellement à l’internement des prisonniers de droit commun. La prison occupe l’emplacement du pentagone limité par les voies aujourd’hui dénommées boulevard Diderot, rue de Lyon, rue Traversière, avenue Daumesnil et rue Legraverend.

Cette « maison d’arrêt cellulaire » s’inspire des modèles du régime carcéral américain en vogue dans le milieu du siècle, le système cellulaire, dans l’esprit de la prison de la Petite Roquette construite en 1836.

L’entrée de cette prison était située initialement 23-25 boulevard Mazas, qui donne donc son nom à la prison (avant d’être rebaptisé boulevard Diderot en 1879).

Mais ce boulevard (partant des abords du pont d’Austerlitz) portait le nom du colonel Jacques François Marc Mazas, mort à la bataille d’Austerlitz : sur réclamation de la famille, l’administration dû renoncer en 1858 à l’appellation primitive au profit de Maison d’arrêt cellulaire.

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Lettre des organisations féministes des Antilles francophones à la présidente de la Caricom

Madame Mia MOTTLEY Présidente de la CARICOM

N/Réfs : MJS/BUR/ADM/2025/05-1035

Objet : Politique anti – haïtienne mise en œuvre en République Dominicaine

Madame La Présidente,

Nous, associations féministes des Antilles, avons l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance, l’intervention de votre honorable Assemblée, la CARICOM auprès du Président de la République Dominicaine à propos de la situation réservée aux Haïtien.nes vivant actuellement dans son pays.

Nous ne doutons pas que vous êtes interpellée par la situation inacceptable infligée aux citoyen.nes haïtien.nes ou d’origine haïtienne présent.es actuellement en République Dominicaine qui font l’objet d’une politique massive de reconduite à la frontière d’Haïti où ne les attendent que violence et misère…

Nous souhaitons attirer votre attention particulièrement sur la cruauté et l’horreur que vivent ces femmes enceintes, ou qui viennent d’accoucher, et leurs enfants innocents traqués, pourchassés dans les hôpitaux, et expulsés dans les conditions indignes, en violation de tous les Droits Humains.

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#StopAuxSubstancesNocives

Paris, une trentaine de bénévoles de l’association UFC-Que Choisir ont tiré la sonnette d’alarme en lançant la campagne #StopAuxSubstancesNocives.

Dans nos assiettes, nos salles de bains, nos placards… Les substances nocives se sont glissées partout, transformant chacun de nos gestes quotidiens en une potentielle source d’exposition. Ce 14 mai, l’Humanité est partie à la rencontre d’une brigade de bénévoles de l’association UFC-Que choisir, déployée place de la République à Paris.

Des substances potentiellement problématiques

Leur objectif : sensibiliser les consommateurs et consommatrices aux risques liés à ces substances, et leur présenter l’application QuelProduit comme une solution qui permet d’identifier facilement ces substances invisibles mais omniprésentes. Parmi ces produits, l’UFC-Que choisir cite le Coca-Cola Zéro, l’Orangina sans sucre, les chewing-gums Wrigley’s Airwaves menthol et eucalyptus ou encore l’ambre solaire UV ski SPF 30 de Garnier et le lait solaire Monoï de Tahiti SPF 50 de Soleil des îles, estimant qu’ils contiennent des substances potentiellement problématiques.

L’association souhaite « interpeller les pouvoirs publics sur la nécessité d’interdire les substances les plus préoccupantes », de « mettre en place une évaluation véritablement indépendante des composants alimentaires, cosmétiques et ménagers » et de rendre « enfin compréhensible » l’étiquetage.

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Patricia Lollia : une voix artistique. De Paris à Terre de Blues !

Du 21 au 28 Mai 2025, à l’ « International Art Gallery »

Patricia Lollia est une voix, un style d’exception dans la création artistique antillaise.

Du 21 au 28 Mai 2025, invitée par Mélissa BIRON, elle partira à la conquête de Paris lors de l’exposition « Art Freedom » qui se tiendra à l’ « INTERNATIONAL ART GALLERY » situé 78 Avenue de Suffren (Métro La Motte-Piquet-Grenelle).

Madame Biron, également antillaise, Présidente de « ART FREEDOM » explique que son Association se pose en observatoire de la diversité pour donner plus de visibilité aux artistes du « Tout Monde ». Sa démarche se propose comme un voyage artistique et culturel de rencontres, d’échanges et de découvertes d’artistes d’univers différents : peintres, photographes, sculpteurs….

Patricia Lollia, peintre et sculptrice, aura à peine rangé ses valises qu’elle devra exposer ses œuvres à Marie-Galante au Service Culturel de Grand-Bourg, à l’occasion de la vingt-troisième édition du Festival TERRE DE BLUES.

TERRE DE BLUES est, depuis de nombreuses années, un évènement musical de renommée internationale. L’année dernière, la volonté et le désir des responsables de ce festival ont fait que la musique et les arts visuels se sont retrouvés pour dialoguer.

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Antilles : Fuite des cerveaux, perte de sens…

Face au  manque d’attractivité de nos territoires insulaires , comment enrayer l’exode ?

— Par Jean-Marie Nol —

Depuis plusieurs années, la Guadeloupe et la Martinique font face à une crise silencieuse mais profonde : l’exode massif de leurs jeunes diplômés ou non . Une fois leur bac en poche, ils quittent leur territoire pour poursuivre leurs études en métropole, et ne reviennent que très rarement. Si la tendance n’est pas nouvelle, elle s’accélère corrélée avec un fait nouveau qui est le départ des retraités, et tout cela alarme désormais les décideurs locaux comme les acteurs économiques. Car ce départ est plus qu’un simple phénomène migratoire : il traduit un malaise systémique, et annonce une rupture générationnelle aux conséquences économiques et sociétales redoutables pour l’avenir de ces territoires.

La première raison de cette fuite est économique. Le marché de l’emploi local est trop étroit, peu dynamique, et souvent mal ajusté aux compétences acquises par les jeunes Antillais. Les fonctions stratégiques sont rares, les salaires peu attractifs, les débouchés limités. Ceux qui reviennent au pays après des études supérieures découvrent rapidement un mur d’inadéquation entre leurs qualifications et les postes disponibles.

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À propos de la « Créolophonie scientifique » du PHTK néo-duvaliériste

Une mystification, une arnaque à géométrie variable

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

La « Créolophonie scientifique » du PHTK néo-duvaliériste est une mystification, une arnaque à géométrie variable

Plusieurs familiers de Facebook et de WhatsApp ont été étonnés et choqués au constat que le Festival entènasyonal literati kreyòl avait reproduit aveuglément, le 14 mai 2025, une circulaire du ministère de l’Éducation nationale d’Haïti datée du 21 février 2024 et relative à une prétendue « Créolophonie scientifique » qui aurait, semble-t-il, été lancée par ce ministère. Nombre de familiers de Facebook et de WhatsApp ont été d’autant plus stupéfaits et offusqués que le Festival entènasyonal literati kreyòl, depuis sa création en 2019 et jusqu’à aujourd’hui, n’avait manifesté aucune complaisance ni aucun aveuglement volontaire vis-à-vis le cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste dans le domaine de l’éducation ou dans celui de la culture… Il y a lieu de rappeler que le Festival entènasyonal literati kreyòlsoutenu par des institutions telles que la Fondation Maurice Sixto et l’OMDAC (l’Organisation martiniquaise pour le développement des arts et de la culture)–, est une structure d’intervention culturelle basée à Port-au-Prince et dont l’action s’étend à plusieurs villes de province.

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Werenoi (1994-2025)

Jérémy Bana Owona, plus connu sous son nom de scène Werenoi, est mort le 17 mai 2025 à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, à l’âge de 31 ans. La cause de son décès, confirmée par ses proches, est une défaillance cardiaque. Il devait se produire en concert le soir même à Lyon.

Originaire de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, Werenoi était né le 30 janvier 1994 à Melun, de parents camerounais. Il avait toujours choisi de préserver sa vie personnelle, refusant de se conformer aux codes de l’exposition permanente sur les réseaux sociaux. Une pudeur assumée : « Je préfère le mystère. J’en dis assez sur moi dans mes textes », disait-il au Parisien en 2024.

Révélé en 2021 avec le titre Guadalajara, il avait très rapidement marqué les esprits par un style singulier mêlant voix autotunée, récits rugueux et mélodies sombres. Après avoir brièvement collaboré avec le label AWA, il avait fondé sa propre structure, PLR Music, distribuant ses œuvres de manière indépendante.

Son ascension a été rapide. Son premier EP Telegram paraît en 2022, suivi de trois albums — Carré (2023), Pyramide (2024) et Diamant noir (2025) — tous classés numéro un à leur sortie.

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Éphéméride du 18 mai

Création du drapeau d’Haïti le 18 mai 1803

Le drapeau d’Haïti fut créé en 1803, adopté dès 1820 et officialisé en 1843. La Constitution d’Haïti de 1987 confirme dans le texte l’identité historique du drapeau haïtien, qui est reconnu comme l’emblème de la République (article 3).
Historique
Le drapeau d’Haïti est rouge et bleu, organisé en deux bandes horizontales de longueur égale.

Ce drapeau est inspiré du drapeau français tricolore, adopté par la Révolution française, dont la partie blanche, considérée comme le symbole de la race blanche et non pas de la royauté, a été déchirée. Le 18 mai 1803, lors du congrès de l’Arcahaie, regroupant l’ensemble des chefs de la Révolution haïtienne, Jean-Jacques Dessalines arracha du drapeau tricolore français la partie centrale de couleur blanche. Catherine Flon prit les deux morceaux restants, le bleu et le rouge, et les cousit ensemble pour symboliser l’union des noirs et des mulâtres et créer le drapeau d’Haïti de la République d’Haïti.

Sous la dictature des Duvalier, de 1964 à 1986, il a été remplacé par un drapeau rouge et noir.

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« Résonances – Des révoltes silencieuses », de Yure Romão

Lundi 19 mai – 19h30 Salle la Terrasse de Tropiques-Atrium

Théâtre musical

Un spectacle de Yure Romão

« Résonances » est une œuvre sensible et engagée, qui donne voix aux luttes invisibles et à la solidarité des femmes migrantes, à travers un théâtre documentaire nourri de mémoire, de musique et de récits.

Conçu par Yure Romão, ce spectacle naît de la rencontre entre les témoignages d’employées de maison brésiliennes arrivées en France dans les années 2000, souvent au service de diplomates, et l’œuvre puissante de Françoise Ega, écrivaine martiniquaise et ancienne domestique, autrice de Lettres à une Noire (1978). Cette mise en écho révèle les résonances profondes entre différentes générations et histoires de migration féminine, du Brésil aux Outre-mer français.

« Résonances », c’est aussi une création collective : Yure Romão s’entoure de la poétesse Estelle Coppolani et de la conteuse et marionnettiste Ana Laura Nascimento pour co-écrire une œuvre à la croisée du conte, de la recherche documentaire et de la performance musicale. Le matériau de base : des enregistrements de femmes brésiliennes exilées, le texte de Françoise Ega, et une mémoire vive partagée entre passé et présent.

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