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« Nanmkonoko » : Bambouman à Tropiques-Atrium, vendredi 30 mai à 19h30

Laurent Phénis, alias« Bambouman » « La musique permet la communion avec l’univers… »

Entretien de Rodolf Etienne avec « Bambouman », artiste, musicien, sculpteur de sons et de liens cosmiques

Dans une réalité globale saturée de sons formatés, la musique de Laurent Phénis, alias « Bambouman » ouvre une large brèche vers le sensible, en droite et légitime quête de l’universel. À la croisée des mondes et des traditions, ce génial musicien, profondément martiniquais, nous invite à un voyage sonore sans frontières, où chaque note résonne d’humanité, de nature et de liberté.

Avec sa musique, Bambouman trace un sillage singulier. Un chemin d’écoute, de résilience, de liberté. Un souffle nouveau, venu de la forêt tropicale martiniquaise, qui murmure à l’oreille du monde que l’harmonie est possible.

De la musique, oui, mais aussi de l’amour et une grande humanité en partage…

Rodolf Étienne : Lors de ton dernier concert, il y a quelques semaines sur la scène du centre culturel Marcé, à Saint-Joseph, tu as rendu compte d’une très nette évolution dans ton imaginaire musical, comme un aboutissement, par une grande présence scénique, une aura particulière.

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Cinq ans après George Floyd : entre commémorations, espoirs déçus et recul des réformes

Le 25 mai 2020, les derniers mots de George Floyd – « I can’t breathe » – ont traversé les écrans du monde entier, gravant dans la mémoire collective l’image d’un homme noir mourant sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis. Ce moment a déclenché une mobilisation d’une ampleur historique : des millions d’Américains, toutes origines confondues, sont descendus dans les rues, donnant un nouveau souffle au mouvement Black Lives Matter.

Cinq ans plus tard, les hommages se succèdent, mais les promesses de transformation semblent s’être évanouies. À l’endroit même où George Floyd a perdu la vie, désormais renommé George Floyd Square, ses proches et une poignée de citoyens se sont rassemblés pour une cérémonie sobre, déposant des roses jaunes et observant une minute de silence. Une fresque proclame : « Tu as changé le monde, George. » Pourtant, nombreux sont ceux qui s’interrogent : ce changement a-t-il réellement eu lieu ?

Une réforme au point mort

La réforme ambitieuse promise en 2020 sous l’impulsion du président Joe Biden – le « George Floyd Justice in Policing Act » – n’a jamais vu le jour.

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Mohamed Lakhdar-Hamina, (1934- 2025)

Mohamed Lakhdar-Hamina, cinéaste algérien de renom, s’est éteint à l’âge de 91 ans, le 23 mai 2025, à Alger, jour même où le Festival de Cannes célébrant les 50 ans de sa Palme d’or pour Chronique des années de braise, projeté dans sa version restaurée. Ce film, fresque monumentale sur la guerre d’Algérie, reste à ce jour l’unique œuvre africaine à avoir remporté la prestigieuse distinction. Lakhdar-Hamina, un homme du combat et de la création, laisse derrière lui une œuvre marquante, fidèle à son engagement pour la dignité de son peuple et la mémoire de son pays.

Né le 26 février 1934 à M’Sila, dans les montagnes de l’Aurès, il grandit dans une famille modeste, marquée par la dureté des conditions de vie et l’oppression coloniale. La guerre d’Algérie fut un tournant dans sa vie. Son père fut enlevé, torturé et assassiné par l’armée française, un drame qui forgea en lui une volonté de résistance. Mohamed Lakhdar-Hamina, en désertant l’armée française en 1958, rejoint la lutte pour l’indépendance aux côtés du FLN, tout en poursuivant sa passion naissante pour le cinéma.

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Marcel Ophüls (1927-2025)

L’Histoire en question

Le cinéma perd une figure marquante. Marcel Ophüls, réalisateur oscarisé et pionnier du documentaire historique, est décédé le 24 mai 2025, à l’âge de 97 ans, dans sa maison du sud-ouest de la France, où il vivait depuis plusieurs années. Fils du cinéaste Max Ophüls, il s’était fait un nom au-delà des frontières grâce à sa capacité unique à interroger l’Histoire, à déconstruire les mythes et à nous confronter à la mémoire du XXe siècle.

Né Hans Marcel Oppenheimer le 1er novembre 1927 à Francfort-sur-le-Main, dans la République de Weimar, Marcel Ophüls a connu dès son enfance les tumultes du siècle. Fuyant l’Allemagne nazie avec sa famille en 1933, il se réfugie d’abord en France avant de traverser l’Atlantique vers les États-Unis en 1941. Après une expérience en tant que G.I. au Japon, il s’installe à Paris en 1950, où il travaille comme assistant-réalisateur, notamment sur le dernier film de son père, Lola Montès.

L’empreinte de son père, mais aussi son propre parcours et ses origines multiples, nourriront toute son œuvre. Tout au long de sa carrière, Ophüls a su naviguer entre fiction et documentaire, mais c’est bien dans ce dernier genre qu’il marquera son époque.

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L’histoire du Rond-Point de Didier n’a pas commencé avec la pose d’une plaque.

— Par Yves-Léopold Monthieux —
On ne sait lequel des Trois mousquetaires de la ville de Fort-de-France avait trouvé l’appellation Rond-Point du Vietnam héroïque. Très certainement le meilleur d’entre eux, à moins que ce ne fut une géniale trouvaille collégiale. Laquelle en avait interloqué plus d’un du côté des bâtisseurs. Dès l’instant que la municipalité avait pris une position peu douteuse sur la guerre du Vietnam, la dénomination était pleine de sens politique. En 1972, en plein affrontement, l’heure était encore à l’héroïsme et non au résultat. De sorte que le timing convenait parfaitement. Trois années plus tard, il aurait été possible de l’appeler Rond-Point de la victoire du Vietnam.

Le supplice du consul américain

On n’avait pas attendu cette victoire qui allait être obtenue en 1975, et préféré saluer le dynamisme du moment. La guerre était bien loin, la solidarité virtuelle. On n’avait pas bâti l’ouvrage, on n’avait fait que la suivre de loin, le front soupçonneux envers son porteur. Puis, loin des bâtisseurs, on avait mis la plaque : pas cher payé, mais chère aux cœurs. Et l’on pouvait éprouver, c’est l’un des mousquetaires qui l’avoue, le plaisir d’imaginer le supplice du consul américain qui chaque matin empruntait ce carrefour en lisant l’inscription sur la plaque militante et prédictive : Rond Point du Vietnam héroïque.

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« Les Antilles en clair-obscur »

Quand l’identité antillaise vacille : la créolité devient un mirage , et le métissage culturel inopportun de sens !

— Par Jean-Marie Nol —

Les sociétés antillaises sont aujourd’hui traversées par des lignes de fracture identitaires de plus en plus vives, qui remettent en cause leur cohésion et leur capacité à faire société dans un nouveau contexte de créolisation. Parmi ces tensions invisibles mais profondes, une réalité souvent éludée mérite d’être mise en lumière : celle des couples mixtes et des enfants métis, pris dans un entre-deux inconfortable, à la fois révélateurs du potentiel relationnel du monde créole et victimes d’un rejet implicite pour de sombres raisons de pureté identitaire . Dans un contexte marqué par l’angoisse du déclassement culturel, ces familles mixtes, loin d’incarner une synthèse harmonieuse, deviennent parfois le miroir des contradictions non résolues : ils dérangent, car ils bousculent les frontières identitaires figées, remettent en cause les assignations ethniques, et perturbent les grilles de lecture simplistes sur le “nou” et le “yo ”. Plutôt que d’être accueillis comme les vecteurs d’une société réconciliée, ils deviennent le symptôme d’un malaise collectif, celui d’une Antillanité en quête de pureté imaginaire, prise de vertige face à la fluidité de la créolisation.

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L’éphéméride du 26 mai

Mort de Martin Heidegger le 26 mai 1976

Martin Heidegger né le 26 septembre 1889 à Meßkirch et mort le 26 mai 1976 à Fribourg-en-Brisgau, est un philosophe allemand.

D’abord étudiant auprès d’Edmund Husserl et immergé dans le projet phénoménologique de son maître, son intérêt se porte rapidement sur la question du sens de l’être. Elle le guidera ensuite tout au long de son chemin de pensée et c’est en tentant de répondre à celle-ci, à l’occasion de la publication de son ouvrage Être et Temps (Sein und Zeit) en 1927, qu’il rencontre une immense notoriété internationale débordant largement le milieu de la philosophie.

Dans les années 1930 a lieu ce qu’il appelle le « tournant » de sa pensée au moment de l’écriture de l’Introduction à la métaphysique. Il cherche à préparer un nouveau commencement de pensée, qui éviterait l’enfermement de la métaphysique – celle-ci étant devenue, pour lui, un mot qui rassemblait, selon Hans-Georg Gadamer toutes les contre-propositions contre lesquelles Heidegger cherchait à développer ses propres tentatives philosophiques.

La Heidegger Gesamtausgabe, édition complète des œuvres, en cours de publication, comprend plus de cent volumes, dont les ouvrages majeurs sont Être et Temps (Sein und Zeit, 1927) et Apports à la philosophie : De l’Avenance, (Beiträge zur Philosophie (Vom Ereignis)), ouvrage publié de manière posthume (1989 pour l’édition allemande et 2013 pour la traduction française).

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Fanon, côté coeur, côté sève

— Par Patrick Chamoiseau —

Il faut recommencer Fanon au point exact où l’on a tendance à l’arrêter. Son œuvre ne s’arrête pas à l’effondrement colonialiste, avec quelques lumières sur l’ère des indépendances et du post-colonialisme. C’est justement à partir de ces frontières-là que sa pensée s’ouvre, et qu’elle nous offre, sinon le seul Fanon qui vaille, mais le plus riche de tous : celui qui est en devenir.

Je ne crois pas aux vérités de lectures et d’interprétation, je crois à la richesse des « expériences », en ce que l’expérience déserte toute Vérité, laquelle ne fait que figer les choses en dehors du réel. L’expérience personnelle –– ce que l’on fait de ce que la vie nous réserve –– nous instruit des tremblements d’une conscience individuelle : une conscience solitaire (mais solidaire) qui cherche sa voie dans l’imprévisible et l’impensable du monde. C’est tout ce que nous pouvons transmettre : notre propre expérience.

Dans mes rencontres avec Fanon – cette expérience – je distingue quatre niveaux.

1 – D’abord, le choc d’une langue, ou plus exactement d’un langage. Un sens prodigieux de la formule.

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Appel de Paris pour la protection du peuple palestinien et la mise en œuvre du droit international

La protection du peuple palestinien est devenue une urgence absolue. À Gaza, après quelques semaines de suspension, les massacres de masse ont repris, accompagnés d’un siège total et d’une famine généralisée ainsi que des déplacements forcés de populations ; au moins 53 000 Palestinien·es ont été tué·es suite aux opérations militaires israéliennes ; la bande de Gaza est dévastée et devenue inhabitable. En Cisjordanie – y compris Jérusalem-Est – en dix-neuf mois, plus de 1 500 attaques de l’armée et des colons ont fait près de 962 morts et plus de 7 030 blessé·es palestinien·es ; plus de 40 000 Palestinien·es y ont été déplacé·es de force.

Cependant, alors que le peuple palestinien vit la pire période de son histoire, la légitimité de son combat pour la justice et l’autodétermination face à la volonté d’effacement dont il fait l’objet, est réaffirmée par le droit international. Dans le prolongement de l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ), l’Assemblée générale des Nations unies a exigé par son vote du 18 septembre 2024 la fin de l’occupation israélienne du territoire palestinien et le démantèlement des colonies avant le 18 septembre 2025.

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Cannes 2025 : une Palme pour la résistance, dans un festival sous tension

Le verdict du jury, présidé par Juliette Binoche, a résonné comme un geste fort, presque nécessaire : la Palme d’or a été remise à Jafar Panahi pour Un simple accident.

Un film clandestin, un prix engagé

Tourné en secret à Téhéran, ce thriller tendu met en scène un van transformé en tribunal improvisé par des victimes du régime iranien, persuadées d’avoir retrouvé leur bourreau. Comme toujours chez Panahi, le cinéma devient à la fois un exutoire et un acte de résistance. Le geste est politique, mais il est aussi de pur cinéma : une mise en scène précise, une tension permanente, un regard sans compromis sur la société iranienne. Cate Blanchett, venue remettre le trophée, a justement rappelé que « le cinéma est dangereux, impoli, hilarant, il fend le cœur ». Rarement une Palme aura autant symbolisé ces mots.

Un palmarès audacieux… mais bien rangé

Aux côtés de ce choix fort, le jury a composé un palmarès qui oscille entre radicalité formelle et classicisme maîtrisé. Le Grand Prix est allé à Valeur sentimentale de Joachim Trier, une œuvre élégante et mélancolique sur les liens entre art et famille, portée par un trio de stars (Elle Fanning, Stellan Skarsgård, Renate Reinsve).

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Durabilité, obsolescence perçue et éco-consumérisme

Pourquoi renouveler des produits qui fonctionnent encore ?

— Par Emmanuelle Le Nagard, Gisele de Campos Ribeiro, Valérie Guillard. (*)

Annoncé par le gouvernement en 2024, l’indice de durabilité entre en vigueur en France en 2025 pour deux catégories de produits. C’est déjà le cas pour les téléviseurs depuis le 8 janvier, et le 8 avril, les lave-linge. En affichant une note sur dix, cet indice informe les consommateurs sur le caractère plus ou moins durable des produits concernés.Stimulées par des innovations constantes, des lancements fréquents de nouvelles versions ou des designs plus attractifs, la majorité des ventes de biens durables sont désormais des ventes de remplacement. Parmi ces biens de consommation destinés à offrir des services utiles à un consommateur, par une utilisation répétée, sur une période prolongée, une bonne partie remplace des produits qui marchent encore.

La période d’utilisation d’un bien durable est devenue un enjeu majeur de la consommation durable. Plus elle est courte, plus le problème des ressources nécessaires pour leur production et celui de la gestion des déchets sont importants. Les raisons qui poussent les consommateurs à remplacer des objets qui remplissent encore leur fonction première (c’est-à-dire la plus importante) ne sont pas encore claires.

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L’éphéméride du 25 mai

Naissance de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) le 25 mai 1963

L’Organisation de l’unité africaine (OUA) est une organisation inter-étatique, ayant précédé l’Union africaine. Elle a été créée et présidée par l’empereur Haïlé Sélassié Ier le 25 mai 1963 et dissoute en 2002.

Le 25 mai 1963, 32 États créèrent l’Organisation de l’unité africaine à Addis-Abeba en Éthiopie. Parmi les chefs d’État fondateurs, les avis divergeaient sur sa nature. Les partisans du fédéralisme, menés par le président du Ghana Kwame Nkrumah, s’opposaient aux tenants d’une « Afrique des États » avec à leur tête le président sénégalais Léopold Sédar Senghor. Ces derniers imposèrent leur vision et l’Organisation de l’unité africaine devint un outil de coopération, et non d’intégration, entre les États. Depuis, la Journée mondiale de l’Afrique est célébrée tous les 25 mai.

Durant le même mois, la charte de l’organisation (qui fut rédigée notamment par le président malien Modibo Keïta et le président togolais Sylvanus Olympio quelque temps avant sa mort) fut signée par trente États africains indépendants. Le Togo n’est pas représenté du fait de l’assassinat de son président Sylvanus Olympio par des éléments pro-français ; le président tanzanien Julius Nyerere appelle les autres États africains à ne pas reconnaitre le nouveau régime togolais.

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22 mai 2025 à Fonds Saint Jacques : Des gestes pour ouvrir et apaiser le lieu

— Par Jean-Marc Terrine –

J’ai vu des images, photos et vidéos, d’une célébration du 22 mai en Martinique, sur le site dit du « cimetière des esclaves » de Fonds Saint Jacques. Le mot cimetière me dérangeait encore, parce qu’un cimetière est un lieu où l’on enterre ses morts, ses défunts après un rituel-veillée, une cérémonie et un enterrement. Un lieu où l’on met le corps, ko-a, dans un caveau ou dans la terre après l’avoir retournée, préparée. Et non un trou, une excavation où on lâche des morts sans être préparés pour un voyage aux pays des sans chapeaux.

C’est cette histoire, notre histoire post-esclavagiste qui me permet, avec le temps de comprendre
pourquoi nos grands-parents et même nos parents avaient ce regard sur la mort. Partir, oui, c’est la vie mais dignement : veillée, cérémonie religieuse, enterrement dans un cimetière et surtout ne pas être inhumés dans la terre mais dans un caveau.

Quand on ne connaît pas bien tous les pendant de notre histoire, cela peu amuser la galerie. Mais cette phobie de la terre, cette blesse commence à trouver son explication avec le temps.

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L’éphéméride du 24 mai

Le pont de Brooklyn est ouvert à la circulation le 24 mai 1883

Le pont de Brooklyn (en anglais Brooklyn Bridge), à New York, est l’un des plus anciens ponts suspendus des États-Unis. Il traverse l’East River pour relier les arrondissements de Manhattan et de Brooklyn.

Long de 1 825 mètres et haut de 84 mètres, ce pont a coûté plus de 15 millions de dollars de l’époque et on estime que 27 personnes ont perdu la vie pendant les travaux, qui ont duré 14 ans. Son architecte, John Augustus Roebling étant mort des suites d’un accident sur le chantier, quelques jours seulement après le début de la construction, c’est son fils, Washington Roebling, puis sa belle-fille, Emily Warren Roebling, qui menèrent le projet à son terme. Le pont de Brooklyn est ouvert à la circulation le 24 mai 1883 : pendant cette seule journée, il est emprunté par 1 800 véhicules et 150 300 personnes.

Données techniques
Le pont de Brooklyn est un pont suspendu monté sur des piles de 90 m qui sont enterrées à 35 m de profondeur ; le tablier se situe à une hauteur de 44 m1.

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Le 23 mai : Journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial

Le 23 mai est l’une des deux dates nationales françaises consacrées à la mémoire de la traite négrière et de l’esclavage colonial. Cette journée rend hommage aux millions de femmes, d’hommes et d’enfants arrachés à l’Afrique, déportés et réduits en esclavage pendant plus de deux siècles dans les colonies françaises. Reconnu comme crime contre l’humanité par la loi du 21 mai 2001, cet esclavage fait l’objet d’un devoir de mémoire essentiel.

Née de la marche historique du 23 mai 1998, qui rassembla 40 000 personnes à Paris pour honorer leurs ancêtres esclaves, cette journée est le fruit d’un long combat mené par les descendants d’esclaves, notamment le CM98. Elle a conduit à la reconnaissance officielle des victimes de l’esclavage colonial et à la création de mémoriaux à travers la France, en particulier en Île-de-France.

Le 23 mai est aujourd’hui un temps fort du souvenir et de la transmission. En 2025, cette journée s’annonce comme un moment d’intense recueillement, de partage et de fraternité. Elle sera marquée par des cérémonies commémoratives – républicaines et religieuses – et par un grand rassemblement culturel sur le parvis de la Basilique de Saint-Denis.

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Élections municipales et intercommunales : Suscitons l’engagement dès maintenant !

— Comuniqué d’Intercommunalité de France —

Alors que le Conseil constitutionnel a déclaré conforme à la Constitution la loi étendant le scrutin de liste paritaire à toutes les communes, Intercommunalités de France appelle à favoriser les conditions d’engagement des citoyens aux élections locales de 2026 dès aujourd’hui. À dix mois des élections municipales et intercommunales, il est nécessaire d’informer largement nos concitoyens sur les nouvelles modalités du vote et sur le renforcement de la place des femmes parmi les élus du bloc local, dont se félicite l’association, pour encourager les vocations.

L’occasion pour le Gouvernement d’intégrer à sa campagne d’incitation à l’engagement et au vote un volet sur le mode d’élection des conseillers intercommunaux, élus au suffrage universel direct dans les communes de plus de 1 000 habitants. Une campagne d’information grand public sur le fonctionnement et les enjeux de l’intercommunalité serait utile pour 86 % des Français selon le deuxième volet du sondage Ifop* pour Intercommunalités de France réalisé à l’occasion de sa dernière convention annuelle.

Si l’association regrette que le mode de scrutin par fléchage permettant l’élection directe des conseillers communautaires dans toutes les communes ait été supprimé du texte, elle souhaite que ce sujet soit travaillé en vue du scrutin de 2032.

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La mémoire du futur comme levier d’avenir économique pour la Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol —

La Guadeloupe est à un tournant mémoriel . Entre le poids d’une mémoire historique encore vive surtout en ce mois de mai, et les secousses d’un présent économique en crise, l’île se cherche un futur. Mais c’est précisément dans cette tension identitaire , dans cet entrelacement entre mémoire, crise et perspective, que peut émerger une nouvelle stratégie de développement économique audacieuse et salutaire.

L’histoire de la Guadeloupe est marquée par des ruptures et des traumatismes. Esclavage, colonisation, dépendance institutionnelle : autant de strates mémorielles qui façonnent encore aujourd’hui les comportements individuels, les représentations collectives et les choix économiques. Pourtant, cette mémoire ne doit pas rester un fardeau. Elle peut devenir une force de résilience , un socle, un levier de transformation. Non pas en se limitant à la réparation du passé, mais en ouvrant un espace de projection, une mémoire du futur. Penser cette mémoire du futur, c’est assumer une posture de construction plutôt que de réclamation, c’est se donner le droit d’imaginer un avenir qui ne soit plus écrit à Paris mais pensé et bâti à Pointe-à-Pitre, à Basse-Terre, dans chaque commune, chaque quartier.

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Comment vous faire aider en cas de difficultés à remplir votre déclaration de revenus ?

Vous êtes sur le point de remplir votre déclaration des revenus de 2024 car la date limite pour chaque département approche. Où indiquer les dépenses liées à vos frais kilométriques professionnels ? Celles liées aux frais de garde à domicile ou encore les revenus d’une location ? Des solutions gratuites existent pour vous aider. On vous informe.

Contacter le service des impôts

Par téléphone

Vous pouvez contacter votre service des impôts des particuliers dont le numéro est indiqué sur votre avis d’imposition.

Vous pouvez également appeler le numéro non surtaxé 0 809 401 401 disponible du lundi au vendredi entre 8 h 30 et 19 h.

Par messagerie sécurisée

Vous pouvez aussi passer par la messagerie sécurisée en vous connectant à votre espace Particulier du site impots.gouv.fr, en cliquant sur « Messagerie sécurisée » qui se trouve en haut à droite de la page. Vous pourrez poser votre question à un agent de l’administration fiscale.

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L’éphéméride du 23 mai

Découverte de Blanche Monnier, séquestrée pendant 25 ans

Blanche Monnier, née le 1er mars 1849 à Poitiers (France) et morte le 13 octobre 1913 à Blois, est une femme française connue pour avoir été secrètement enfermée par sa famille pendant 25 ans.
Biographie
Blanche Monnier naît à Poitiers en 1849 et grandit dans une famille de la bourgeoisie royaliste. Son père, Charles-Emile Monnier est ancien doyen de la Faculté de Lettres. Elle fut séquestrée par sa famille durant 25 ans dans le domicile familial. Après avoir été libérée, Blanche Monnier est internée dans un hôpital psychiatrique à Blois durant plus de dix ans, où elle décédera en 1913.

Faits
À la suite d’une dénonciation par lettre anonyme, le procureur général de Poitiers ordonne une perquisition chez Louise Monnier, devenue veuve. Blanche Monnier fut découverte le 23 mai 1901, à l’âge de 52 ans par un commissaire, accompagné de trois policiers, ligotée sur son lit, sous-alimentée et dans un état de faiblesse extrême. L’affaire suscite un émoi considérable après la parution du journal L’Illustration du 1er juillet 1901, affichant la photo de Blanche Monnier, amaigrie avec une chevelure particulièrement abondante.

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« L’urne meurtrière » : une fresque théâtrale sur la Guerre du Diamant

Vendredi 23 mai à 19h Place de l’église – Le Diamant

La ville du Diamant vous invite à découvrir « L’urne meurtrière », une fresque théâtrale poignante mise en scène par Marie-Line Ampigny. Ce spectacle, présenté dans le cadre de l’événement « Mé : mwa listwa », vous replongera dans les années 1920, au cœur des violentes émeutes électorales du 24 mai 1925.

Interprété par les comédiens bénévoles de l’atelier théâtre de L’Éclat des Raisiniers, ce récit vivant et immersif retrace un épisode tragique de l’histoire martiniquaise. À travers des tableaux puissants, la pièce fait revivre les tensions, les espoirs, et la brutalité d’une époque marquée par l’injustice.

Lors des élections cantonales de 1925, une tentative de fraude électorale orchestrée par le pouvoir en place provoque la colère de la population. L’urne, destinée à être transportée à Fort-de-France pour un dépouillement à huis clos, soulève l’indignation. La foule proteste, et les forces de l’ordre ouvrent le feu : dix morts et plusieurs blessés. Longtemps qualifiées de fauteurs de troubles, les victimes seront réhabilitées grâce aux recherches d’historiens, dont l’Américain Richard Price.

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Santé publique : les sargasses, une menace chronique pour les établissements scolaires

Collège Robert 3 : la crise des sargasses met l’école en suspens

— Par Sabrina Solar —

Les sargasses, autrefois perçues comme un fléau saisonnier, sont désormais considérées comme une menace sanitaire structurelle pour la Martinique. Un rapport préliminaire alarmant du Comité Indépendant d’Experts, commandité par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), tire la sonnette d’alarme : la santé des élèves, enseignants et habitants des zones littorales est en péril.

Au cœur de ce constat : la situation critique du collège Robert 3, situé à Pontaléry, dans la commune du Robert. Fermé depuis le 10 avril 2025 à la suite d’un nouvel échouement massif d’algues brunes, l’établissement symbolise l’impasse dans laquelle se trouve la gestion de cette crise sanitaire. Une pétition de la communauté scolaire et le droit de retrait exercé par les enseignants ont précipité la décision de fermeture.

Un danger invisible mais bien réel

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Promotions en supermarchés : les associations dénoncent une incitation à la malbouffe

— Par Sabrina Solar —

Sept associations de consommateurs, de santé publique et de défense de l’environnement tirent la sonnette d’alarme : dans les rayons des grandes enseignes françaises, les promotions alimentaires favoriseraient massivement des produits nocifs pour la santé. Après avoir analysé près de 5 000 offres promotionnelles dans cinq grandes chaînes (Carrefour, Intermarché, E. Leclerc, Lidl et Coopérative U) entre février et mars 2025, leur constat est sans appel : 66 % des promotions concernent des produits trop gras, trop sucrés ou trop salés, tandis que seulement 12 % portent sur des aliments recommandés pour une alimentation saine, comme les fruits, légumes ou légumineuses.

Des pratiques en contradiction avec les engagements

Alors que ces distributeurs se positionnent régulièrement comme promoteurs du « bien manger », leurs stratégies tarifaires vont, selon les associations, à rebours des engagements affichés. « Ces promotions ne permettent pas de faire des économies sur des produits bons pour la santé, mais encouragent au contraire la surconsommation de malbouffe », déplore Audrey Morice, porte-parole de Foodwatch. Elle dénonce un « marché à deux vitesses », où les aliments les plus accessibles financièrement sont aussi les moins bons pour la santé.

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« France, Empire, Un secret de famille national », de et avec Nicolas Lambert

Vendredi 23 mai – 19h30 Tropiques-Atrium
Théâtre documentaire – À partir de 16 ans
Un récit théâtral qui interroge la mémoire nationale

Avec « La France, Empire », Nicolas Lambert poursuit son travail de théâtre documentaire engagé. Après la trilogie L’A-Démocratie, qui explorait les coulisses du pétrole, du nucléaire et de l’armement, il s’attaque ici à un autre pilier oublié de l’histoire contemporaine : le passé colonial de la France. Ce spectacle s’inscrit dans la série Le Théâtre des Opérations.

En mêlant enquête historique, souvenirs personnels et témoignages familiaux, Lambert brosse le portrait d’une France amnésique face à son histoire impériale. Seul en scène, il « déraconte » la colonisation, fouille les non-dits, exhume les pages arrachées de nos manuels scolaires, et questionne ce que nous transmettons — ou dissimulons — aux générations futures.

Un théâtre du refoulé, drôle et percutant

Ce spectacle est né d’un devoir scolaire d’histoire proposé à sa fille sur l’armée française et les valeurs de la République. À partir de cette question apparemment anodine, le comédien déroule le fil d’une réflexion vertigineuse sur ce que l’on enseigne, ce que l’on tait, ce que l’on oublie sciemment.

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Que faire et comment ?

—- Le n° 395 de « Révolution Socialiste », journal du GRS —

Pendant que de nombreuses personnes se préparaient à participer à la « marche blanche » ou à la rencontre en forêt, programmées après les quatre meurtres de la semaine dernière, une nouvelle fusillade abat aux aurores dimanche 8, un autre jeune. Tragique pied de nez aux réactions légitimes, à la foison de communiqués, à l’agitation préfectorale !

La veille au soir, deux centaines de manifestant-e-s Martiniquais·e·s et Haïtien·nes ensemble, criaient dans les rues de Fort-de-France, leur indignation devant les violences mortifères frappant les personnes d’ascendance haïtienne en République Domînicaine tandis que d’autres militant·es, également solidaires de cette cause, participaient au 25ème convoi pour la réparation du crime esclavagiste.

L’avant-veille, l’avocat général auprès du tribunal de Fort-de-France réclamait, six ans après les prétendus faits incriminés, 18 mois de prison ferme pour un militant antichlordécone faisant partie des « 7 d’Océanis », coupables d’une campagne de boycott des grandes surfaces du sieur Bernard Hayot.

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L’éphéméride du 22 mai

Les esclaves de Martinique se libèrent de leurs chaines le 22 mai 1848

Sous la Révolution française, les députés de la Convention abolissent l’esclavage une première fois pour calmer la révolte des esclaves dans les colonies des Antilles et empêcher l’Angleterre de s’en emparer. Mais Napoléon Bonaparte abroge cette mesure le 20 mai 1802, sitôt acquise la paix avec l’Angleterre.

Ce faisant, le Premier Consul répond à une demande du Sénat et cède à la pression de sa femme, Joséphine de Beauharnais, née Tascher de la Pagerie, originaire de la Martinique ( Point contesté).

En 1833, l’esclavage est définitivement aboli dans les colonies britanniques. La France attend l’avènement de la Deuxième République, quinze ans plus tard, pour suivre son exemple. Le décret d’abolition est publié grâce à la ténacité de Victor Schoelcher (44 ans), qui libère par décret 250.000 esclaves noirs ou métis aux Antilles, à la Réunion comme à Saint-Louis du Sénégal.

Lire Edouard de Lépine : Sur l’abolition de l’esclavage 

Le décret, qui prévoit l’abolition dans un délai de deux mois, arrive dans les colonies quatre à cinq semaines plus tard.

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