
Mon amour, mon impossible’ pourrait être le titre de la pièce. Traverser un territoire de conflits, de réconciliations, de contradictions avec soi, avec l’autre. Le spectacle met sur le devant de la scène une manière libre et instantanée de travailler, sans figer le propos par la narration ou l’affect. Tamar Getter peint avec de la craie, matière effaçable qui disparaît. Tout s’efface aussi dans ce spectacle en forme de palimpseste. La craie dérape, casse. Eran Tzur appuie un peu plus sur les cordes électriques, les corps se tendent. Le rouge des costumes est pictural, iconique. Tout bouge en un seul mouvement, que rien ne paraît guider. ‘Coupédécalé’ porte bien son nom. Coupé de chez soi, décalé dans un mouvement instinctif de survie. Le spectacle est aussi à l’image de tout ce qui se concocte dans un centre qui ne propose pas que des productions maison, mais qui invite d’autres artistes à partager le lieu et à présenter leurs propres travaux.
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COUPÉDÉCALÉ
Au départ de cette création, une pièce plus ancienne, Ma Lov’ raconte Bernardo Montet“ : On s’est dernièrement retrouvé presque la même équipe qu’en1998, année de Ma Lov’.
















Chorégraphié et interprété par Laurence Couzinet et Thierry Sirou




« Laissez entrer les peuples noirs sur la grande scène de l’histoire ! » A la tribune de l’amphithéâtre Descartes, à la Sorbonne, Aimé Césaire conclut sous les applaudissements un fougueux discours brossant le portrait d’une culture noire mutilée par le colonialisme. Nous sommes en juin 1956, en pleine effervescence tiers-mondiste, un an après la réunion de Bandung, qui a lancé le mouvement des non-alignés autour de chefs d’Etat comme Nasser, Nehru et Zhou Enlai. Aimé Césaire est l’un des acteurs clés de ce premier Congrès des écrivains et artistes noirs, une réunion historique qui rassemble à Paris, pendant deux jours, la fine fleur de l’intelligentsia noire. Senghor, Fanon, Ba, Alexis… ils sont tous là, y compris les Noirs américains comme l’écrivain Richard Wright qui apprécieront modérément que leurs collègues les considèrent, eux aussi, comme des colonisés en leur pays !
