« Coupédécalé » de Bernardo Montet

 

 

Mon amour, mon impossible’ pourrait être le titre de la pièce. Traverser un territoire de conflits, de réconciliations, de contradictions avec soi, avec l’autre. Le spectacle met sur le devant de la scène une manière libre et instantanée de travailler, sans figer le propos par la narration ou l’affect. Tamar Getter peint avec de la craie, matière effaçable qui disparaît. Tout s’efface aussi dans ce spectacle en forme de palimpseste. La craie dérape, casse. Eran Tzur appuie un peu plus sur les cordes électriques, les corps se tendent. Le rouge des costumes est pictural, iconique. Tout bouge en un seul mouvement, que rien ne paraît guider. ‘Coupédécalé’ porte bien son nom. Coupé de chez soi, décalé dans un mouvement instinctif de survie. Le spectacle est aussi à l’image de tout ce qui se concocte dans un centre qui ne propose pas que des productions maison, mais qui invite d’autres artistes à partager le lieu et à présenter leurs propres travaux.

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COUPÉDÉCALÉ

Au départ de cette création, une pièce plus ancienne, Ma Lov’ raconte Bernardo Montet“ : On s’est dernièrement retrouvé presque la même équipe qu’en1998, année de Ma Lov’.
L’idée nous est alors venuede remonter, mieux, d’éprouver cette pièce dans le temps. Et j’ai vite compris qu’on ne pouvait pas seulement la reprendre en l’état, mais qu’elle allait nous amener ailleurs. L’idée de répertoire ne m’intéresse pas, il ne peut être question en danse que d’évolution. Aussi, ne reste-t-il que quelques traces de la version originale : la musique, des éléments scénographiques. La danse est totalement différente et le plasticien Gilles Touyard a intégré l’équipe”.
Le dispositif prévoit donc le tableau sur lequel ce dernier détoure son corps à la craie à plusieurs reprises jusqu’à former le dessin d’une scène, les ponctuations musicales de Eran Tzur, et les divagations des danseurs à la façon d’électrons libres.
“Il y a une grande liberté sur le plateau, notamment dans le « faire instantané”. Ça tient peut-être au fait que, pour cette fois, il n’y a pas de thématique comme ce fut le cas dans mes autres pièces. Pas de thématique, mais comment à partir d’une pièce déjà faite se pose la question de la mémoire et de l’espace du plateau. Le fait d’avoir traité des thèmes m’avait peut être enfermé sans que je m’en rende compte. Alors que la chorégraphie doit se libérer du carcan que parfois le sens peut représenter. Tout n’est pas dans le sens tel qu’on le pense : bouger c’est aussi du sens à ressentir ; la Chorégraphie: Bernardo Montet, assisté de :Tal Beit-Halachmi

Danseurs :Tal Beit-Halachmi, Bernardo Montet,
Dimitri Tsiapkinis, Marc Veh

Costumes:Rose-Marie Melka assistée de Christine Vollard
Création musiques:Eran Tzur
Musiques:Vic Moan, Pita, James Tenney,Mahler, Bach, Pluramon
Textes:Extraits des Chants de Maldoror de Lautréamont, Le Bouc de Rainer Werner Fassbinder
Lumières:Laurent Matignon
Plasticien:Gilles Touyard
Régie générale:Olivier Moralès

montpellierdanse

 

Un atelier-rencontre avec Bernardo Montet au Studio Anse Bertrand :

« La problématique de la danse contemporaine en Caraïbes »

conçu et coordonné par Christiane Emmanuel

Cours atelier dirigé par Bernardo Montet pour des chorégraphes et danseurs professionnels durée 12 heures

inscriptions: 0596 70 79 37

04/05/2006