— Par Roland Sabra —

Zaï mouillé.Elle lavait son linge et le voilà qui vient pour lui conter fleurette. Elle a sans doute cru qu’il était intéressé par ses talents de lavandière. Elle ne l’a pas très bien reçu.
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Il vous reçoit le jour de fermeture hebdomadaire de son exposition « Martinique des Mornes ». Il est venu pour vous parler de ce qui le tient debout, de ce qui lui donne sa verticalité, de son « objet petit a », si l’on peut en parler, dirait le psychanalyste. C’est d’une passion dont il est question, mais une passion tranquille, assurée, de celle qui donne sens à toute une vie, de celle qui donne l’impression de ne pas douter. Son chemin est celui-là, celui qui le fait gravir encore et encore les mornes de Martinique, de sa Martinique, à la recherche de ce qui serait son essence.
Il y a trois douzaines d’années de ça il est tombé amoureux d’un objet, un appareil photo. Le boîtier noir et son objectif, la densité de l’alliage du verre et du métal sous une forme compacte, le plaisir de le saisir, de l’avoir en main comme on a le plaisir d’avoir un vin en bouche, le poids de l’objet, l’impression de solidité et la fragilité des mécanismes qui le composent, l’objet comme un prolongement de soi, comme une pulsion, comme un concept à la limite du corps et de l’esprit.


Edito du 20/10/2007
Issu de l’école du théâtre Si de Yohvani Medina, Ricardo Miranda signe avec Manteca du cubain Alberto Pedro Torriente sa première mise en scène, récompensée par le prix de la presse au festival « Off » d’Avignon en juillet 2007.






Chers Greg et Marie-Pierre :


« Entre les autres et moi le silence s’amplifie » dit il. Alors face à ce vide tétanisant il dévide de sa bouche la bobine interminable du ruban de la langue. Blanc ruban comme les blancs du discours que celui-ci souligne à vouloir masquer ceux-là. Hildevert Lorsold aussi seul en scène qu’il l’est face aux mots, comme nous tous qui avons toujours ce vieux rêve adamique d’un isomorphisme parfait entre les mots et les choses. Retour fusionnel dans le giron de « lalangue », vers un temps sans temps morts, en un lieu sans coupure. Il est donc seul en scène et tout commence par ce « bonjour » délesté d’épaisseur, déraciné de toute glaise, aussi consistant que les bulles de savon qui envahissent le plateau. La langue n’est pas un nomenclature. Les animaux et les choses ne sont pas présentés devant Adam pour être nommées tout uniment. Apprendre par cœur un dictionnaire franco-anglais ne fait pas accéder à la maîtrise écrite ni parlée de la langue de Shakespeare.
Carnets d’Avignon.
Par LAURE GARCIA et CLAIRE JULLIARD
Il est des histoires dont l’intérêt ou la nouveauté résident dans la façon dont elles sont racontées plutôt que dans ce qu’elles racontent. C’est le cas du récit d’enfance « Le cœur à rire et à pleurer » de Maryse Condé que tente d’adapter à la scène Alain Courvaud avec Martine Maximin accompagnée du clarinettiste Antoine Bory.