— Par Edgar Morin (Sociologue et philosophe) —
La Marseillaise, que l’on chante désormais dans une étonnante unanimité, des communistes aux lepenistes, vient d’être brutalement mais justement secouée. Cela ne vient pas de la ministre Christiane Taubira, qui a préféré commémorer l’esclavage en se recueillant plutôt qu’en chantant l’hymne qui a accompagné toutes les aventures de la France une bonne part du XIXe siècle, mais aussi les cruelles expéditions coloniales, couvrant d’un voile glorieux les méfaits de la colonisation. Cela vient de l’acteur Lambert Wilson, qui, à la suite des remous anti-taubiresques causés par la droite, s’est soudain senti honteux des paroles – racistes, dit-il abusivement –, en fait sanguinaires et vengeresses, du 1er couplet, que l’on chante en ignorant les autres. Comme ce couplet apparaît révoltant et absurde si on le place dans notre conjoncture actuellement pacifique, j’ai voulu expliquer pourquoi il me paraît important de l’assumer quand même.

Massa Makan Diabaté… un auteur majeur d’aujurd’hui au Mali 
Si le théâtre est l’art de prendre de la distance avec les choses il est aussi celui de les regarder en face, sans détours. La mort, et l’au-delà s’il existe, sont des thèmes rarement abordés de front. Jean-Noël Fenwick dans » Potins d’enfer », la pièce présentée par la Compagnie Courtes-Lignes, bien connue des martiniquais s’y colle avec humour. Deux hommes et une femme qui ne s’étaient jamais rencontrés se retrouvent dans une sorte de sas. Il y a parmi eux une journaliste de radio, un homme politique, un coiffeur homosexuel. Voilà ce qu’ils étaient en partie dans le monde des vivants, car la plus futée des trois va vite comprendre et expliquer à ses compagnons de voyage qu’ils sont morts et qu’ils sont en transit vers une destination qui pour l’heure leur est inconnue. Faire rire à propos d’un homme politique, d’une journaliste et d’un homosexuel est une facilité de l’air du temps. Facilité dans laquelle Fenwick plonge avec délectations en faisant du coiffeur un extraverti féminisé à outrance, une folle en un mot. On a bien compris que dans l’association coiffeur et homosexuel c’est le deuxième terme qui est mis en avant avec tous les clichés les plus éculés qui soient.
Le long métrage a reçu un accueil aussi chaleureux qu’inattendu sur la Croisette. Son réalisateur, Abderrahmane Sissako, n’a pu contenir son émotion devant les journalistes, qui l’ont vivement applaudi.
Apprentis bacheliers ne comptez pas sur le film d’olivier Dahan pour réviser votre cours d’histoire. Vous risqueriez, peut-être d’épater le correcteur de votre copie en lui dévoilant une face cachée de l’histoire de France, mais plus sûrement de le faire grimper aux rideaux pour peu qu’il ait quelques réminiscences de ce qu’il est chargé d’enseigner. Olivier Dahan nous dévoile en effet une page sombre de la Vème République. De Gaulle aurait voulu aligner la fiscalité des monégasques, qui ne payaient pas d’impôts sur celle de la France en décrétant un blocus du Rocher et en menaçant de l’envahir. Mais tout de Gaulle qu’il était, il allait se heurter à une fille de maçon étasunien devenue actrice, puis princesse bien déterminée à résister au blitz fiscal envisagé.
Les reproches faits récemment par la droite et l’extrême droite à Christiane Taubira, garde des sceaux, de ne pas avoir chanté La Marseillaise lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage le 10 mai, renvoient à un vieux débat sur le récit national.
Le cinéaste suédois d’origine algérienne, oscarisé pour Sugar Man s’est donné la mort, mardi, à Solna, une banlieue au nord de Stockholm.
Au sortir de la pièce de Michel Dural placée, selon l’auteur, au service de Molière, Tchekhov, Ionesco et Dubillard, j’ai trouvé sur le web la définition du mot Miscellanées qui titre la pièce : « un genre littéraire composé de textes divers, « mélangés » avec une unité plus ou moins manifeste. C’est une technique de fragments, une sorte de mosaïque littéraire… »
L’association « UFM » union des femmes de la Martinique fête ses 70 ans le 21 juin 2014. A cette occasion elle renouvelle son logo.
THÉÂTRE AIMÉ CÉSAIRE DE FORT-DE-FRANCE
Une nouvelle étude française pointe une augmentation du risque de tumeurs cancéreuses chez ceux qui utilisent leur téléphone plus de quinze heures par mois.
Avec « la Voie de l’ennemi », le réalisateur explore des chemins nouveaux qui se déroule à la frontière avec le Mexique,
un peu comme dans les westerns de Sam Peckinpah.
Plutôt habitué à se trouver porté aux cimes du box-office par ses mécaniques indé climatisées, roublardes et conservatrices juste ce qu’il faut, Jason Reitman (Juno et In the Air) s’est violemment vautré aux Etats-Unis avec Last Days of Summer. Le public américain aura en effet boudé ce mélo sous vide adapté d’un roman de Joyce Maynard, dans le sillage d’une critique locale assez uniformément fielleuse (le New Yorker, par exemple, relevait que «ce premier récit véritablement sérieux et dépourvu de blagues réalisé par Reitman suscite plus de rires que la plupart de ses comédies»). On comprend sans mal pourquoi : seuls ses estimables acteurs Kate Winslet et Josh Brolin, d’autant plus méritants, semblent croire vaguement à cette histoire sans nuances de prisonnier en cavale qui, à la faveur de quelques jours de planque, réconcilie une mère célibataire reconnaissante avec les choses de la chair et éveille son fils prépubère à une virilité suroutillée options bricolage, base-ball, cuisine et fornication.
L’Union des Femmes de la Martinique, association féministe et humaniste, qui milite en permanence pour le respect de la femme…des femmes et de l’être humain, a pris connaissance, avec effroi et un profond désarroi, du drame qui affecte profondément le peuple nigérian, qu’elle encourage à ne pas perdre espoir.
Dans le fumoir d’un château de Touraine, trois gendres, un Chinois, un Arabe, un juif, chantent « la Marseillaise » à l’unisson, la main sur le coeur, devant leur beau-père, un notaire catholique de Chinon, aux sympathies gaullistes. C’est dans « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? » de Philippe de Chauveron, la comédie dont tout le monde parle.
Aux Antilles de colonisation française la musique et le pouvoir ont eu des relations complexes dont l’histoire n’a souvent retenu que des schémas simplificateurs. Partant de la situation caractéristique du XVIIIème siècle on peut mettre en évidence la diversité des relations entre musique et pouvoir colonial. Mais la période de racisation du XIXème qui lui succède occulte cette richesse pour lui substituer une image durable d’immobilisme. La conception d’une histoire figée prévaudra jusqu’au XXème siècle. Faisant le ménage dans la musicologie d’inspiration néocolonialiste il paraît possible désormais d’envisager une analyse radicale de la fonction sociale de la musique dans les sociétés créoles de colonisation française, à partir d’outils théoriques actuels, c’est du moins l’ambition que cet exposé s’attachera à rendre crédible.
— Par Stéphane Guérard —

L’exposition « L’eau qui coule, l’eau qui tombe, l’eau qui est. » aborde le vaste thème de l’eau et de ses représentations poétiques, iconiques, imaginaires et réelles dans la Caraïbe multiple d’aujourd’hui. L’eau dans la diversité de ses manifestations, joyeuses, nourricières, violentes, douces, soudaines, se fait porteuse de toute une série d’échos historiques, sociétaux, personnels et collectifs qui permettent à l’artiste d’explorer ainsi sa région. Le choix de deux artistes martiniquais et d’une artiste dominicaine initie à la fois l’ancrage et l’ouverture vers l’ailleurs. Comprendre son monde, comprendre une représentation, voir comment un même élément peut renvoyer à la fois, à la géographie, à l’histoire, à la société, à l’économie, à la famille, à l’environnement,voilà quelques unes des pistes que ces artistes pourront proposer à travers cette visite aux enfants. Ainsi, les petits comme les adolescents pourront trouver dans ce voyage au fil de l’eau le prétexte ludique, comme la base d’une réflexion et d’une construction d’un futur. L’exposition prendra en compte la spécificité de chaque artiste mais aussi les points communs qui les rapprochent et sera organisée dans une logique muséale autour de déclinaisons de la question de l’eau.
Il n’est pas très original, j’en ai conscience, de s’inquiéter de l’état dans lequel se trouvent aujourd’hui la gauche et la pensée de gauche, pour autant qu’il soit possible de distinguer ces deux registres. Mais dans la mesure où la gauche politique semble s’enfoncer dans les abîmes d’un désastre qui s’annonce historique, on peut comprendre que ceux qui croient encore aux vertus d’une démarche de transformation sociale cherchent à rattacher le peu d’espoir qui leur reste à tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à une contribution progressiste à la réflexion théorique.
Oscar est un petit renard gris, célibataire, sans famille, sans amis. Mais il porte en lui un secret : il est peintre. Il possède un talent que tous ignorent. Un soir, une gazelle impala, reine de beauté, se penche vers lui. Elle s’appelle Elvira et devine qu’une aventure exceptionnelle les attend tous les deux.