Nouvelle-Calédonie: les indépendantistes progressent

A l'issue des élections provinciales du 11 mai

—Par Jean-Michel Demetz,—

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Même si , à l’issue des élections provinciales du 11 mai dans l’archipel français du Pacifique sud, le rapport de forces reste favorable aux partis loyalistes profrançais, le mouvement séparatiste a tiré profit de sa stratégie unitaire dans le Sud.

Marquées par une mobilisation en baisse , les élections provinciales qui se sont tenues en Nouvelle-Calédonie ce dimanche 11 mai ont débouché sur une progression globale de la coalition indépendantiste et une alternance au sein du camp loyaliste favorable à une large autonomie au sein de la République française.

Sur les 54 sièges que compte le Congrès, le parlement du territoire, les indépendantistes rafleraient 25 sièges. Mieux que dans l’assemblée sortante élue en 2009 où ils étaient 23 élus. En 2004, ils n’avaient que 18 sièges. Cette belle progression s’explique davantage par leur stratégie d’union électorale (une liste unique dans le Sud, pour la première fois) que par une augmentation sensible des suffrages recueillis. A l’inverse, les partis loyalistes profrançais paient cher leurs divisions : deux listes dans le Nord, cinq dans le Sud. Dans la province des Iles, où ils avaient réussi à se regrouper tous derrière l’ex-sénateur RPR Simon Loueckhote, ils n’auront toutefois aucun élu. Au total, au Congrès, les non-indépendantistes devraient, selon des résultats non officiels, être 29. Même si les dirigeants loyalistes de Nouvelle-Calédonie se rejettent tous la responsabilité de ces divisions et en appellent désormais au dialogue, nombre d’électeurs désavouent cette politique du pire coûteuse en sièges et qui n’est pas de nature à apaiser les inquiétudes alors que le débat sur l’avenir institutionnel de l’archipel doit s’engager.
Calédonie ensemble, première formation

Dans le fief loyaliste de la province Sud (40 sièges), comme attendu, Calédonie ensemble, le parti des deux députés Philippe Gomès et Sonia Lagarde (UDI) devient la première formation avec environ 36,4% des suffrages et 16 sièges. Elle devra cependant composer avec l’un des trois autres groupes d’élus pour former une majorité dans cette province qui est la plus peuplée de l’archipel (75% de la population). Affaibli par une scission, le Rassemblement, tout en étant allié à l’Avenir ensemble au sein du Front pour l’unité, est en net recul et perd de nombreux sièges pour n’en décrocher que 9. Il devra abandonner la présidence de la province qu’il dirigeait. Nouveau venu sur la scène provinciale, l’Union pour la Calédonie dans la France, créé il y a sept mois, issu d’une scission du Rassemblement et renforcé par son alliance avec Isabelle Lafleur, la fille de l’ancien député, obtient un bon score (18,35% des voix) et devrait remporter 8 ou 9 sièges. Sa faible implantation en « brousse », en milieu rural, a limité toutefois son essor. Le Front National de Bianca Hénin et le petit parti de centre gauche Convergence pays de Stéphane Hénocque ne réussissent pas à dépasser la barre des 5% des inscrits qui donne accès à la répartition des sièges. Les indépendantistes conduits par Roch Wamytan font un bond et récupèrent 6 ou 7 sièges.

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