13 search results for "Peter Handke"

Les prix Nobel de littérature 2018 et 2019 attribués à Olga Tokarczuk et Peter Handke

Pour l’année 2018, le jury a distingué l’autrice polonaise Olga Tokarczuk, née en 1962. 15e femme seulement à recevoir le Graal des écrivains depuis sa création en 1901, Olga Tokarczuk est récompensée pour « une imagination narrative qui, avec une passion encyclopédique, symbolise le dépassement des frontières comme forme de vie », a déclaré le secrétaire perpétuel de l’Académie suédoise, Mats Malm, à Stockholm.
Le Nobel de cette année a été attribué à l’écrivain autrichien Peter Handke. Peter Handke est distingué pour une œuvre qui « forte d’ingénuité linguistique, a exploré la périphérie et la singularité de l’expérience humaine », a-t-il ajouté.

Tous deux succèdent au palmarès Nobel au romancier britannique d’origine japonaise Kazuo Ishiguro, auteur des « Vestiges du jour », consacré en 2017.
Olga Tokarczuk, 57 ans, est considérée comme la plus douée des romanciers de sa génération en Pologne.
Son oeuvre, qui compte une douzaine d’opus traduits dans plus de 25 langues, va d’un conte philosophique, « Les Enfants verts » (2016), à un roman policier écologiste engagé et métaphysique « Sur les ossements des morts » (2010), et à un roman historique de 900 pages « Les livres de Jakob (2014) ».

→   Lire Plus

« Par les villages », Peter Handke, mis en scène par Stanislas Nordey

 — Par Michèle Bigot —-

 par_les_villagesSur le vaste plateau de la cour d’honneur, l’espace scénique est dessiné par une ceinture ouverte constituée d’une rangée de baraques de chantier : le tout forme une muraille bleue. Devant, seul en scène, l’écrivain. Sa voix s’élève parmi les cris des martinets déclarant l’arrivée de la nuit sur le palais. Ainsi commence le drame des perdants.

Grégor, L’écrivain revient au village natal ; il est le protagoniste autour duquel vont évoluer les autres personnages, satellites de cet astre solitaire : sa femme (Jeanne Balibar, figée dans un corps qui n’est qu’organe de la parole), sa sœur ( Emmanuelle Béart, jouant avec passion , de tout son corps), son frère (Laurent Sauvage) humilié et pourtant habité pourtant par une force qui transcende sa condition d’humiliés. Et autour de ce drame familial de l’héritage, qui déchaîne la violence des sentiments unissant et déchirant la fratrie, se déroule le ballet des compagnons ouvriers, avec Hans (S.Nordey) leur porte-voix, qui dit la geste du monde ouvrier.

→   Lire Plus

« La censure se communautarise »

La philosophe Carole Talon-Hugon dénonce un « tournant moralisateur dans l’art » et un nouveau type de censure qui s’exprime par la pétition ou par les tribunes.

— Propos recueillis par Thomas Mahler —
2019 resterera-t-elle comme une année sombre pour la liberté d’expression dans le domaine artistique ? Cette année, un film, J’accuse, a été déprogrammé de plusieurs salles publiques du fait d’accusation de viols contre son réalisateur. Une mise en scène des Suppliantes d’Eschyle n’a pu être joué à la Sorbonne pour cause d’un anachronique « blackface ». Une pétition a exigé le retrait d’une fresque d’Hervé Di Rosa au Palais-Bourbon alors que celle-ci célèbre pourtant l’abolition de l’esclavage. Spécialiste d’esthétique, la philosophe Carole Talon-Hugon a publié aux PUF un livre passionnant, L’Art sous contrôle, où elle analyse comment les artistes, après des décennies de transgression, sont devenus obsédés par la morale, et comment est apparu un nouveau type de censure émanant non de l’État, mais de groupes communautaires. Nous précisons que cet entretien a été réalisé avant le déclenchement de l’affaire Matzneff.

La philosophe Carole Talon-Hugon. Le Point : Le J’accuse de Polanski retiré de plusieurs écrans, l’affaire des Suppliantes d’Eschyle à la Sorbonne, une pétition contre la fresque de Di Rosa au Palais-Bourbon… 2019 a-t-elle été une année noire pour la liberté d’expression dans le domaine artistique ?

→   Lire Plus

Mort de Claude Régy : l’épure comme une grâce

Intégrité, sens du mot et du silence… les mises en scène de Claude Régy, mort le 26 décembre à 96 ans, en imposaient par leur rigueur parfois austère. Mais, longtemps après que le rideau était tombé, la force de sa vision du théâtre vous habitait profondément.

“Il est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi, tranquillement, dans une maison de retraite médicalisée”, ont indiqué son compagnon Alexandre Barry et son attachée de presse Nathalie Gasser. Claude Régy était un homme de théâtre respecté qui jusqu’au bout de ses forces a continué à monter des spectacles. Le dernier, “Rêve et Folie” de Georg Trakl avait été programmé au Festival d’Automne 2018 à Nanterre. Claude Régy avait alors annoncé que c’était sa dernière mise en scène.

Lire aussi :Rêve et Folie : Claude Régy à l’apogée de son art  Par Roland Sabra —

Longtemps assistant d’André Barsacq au théâtre de l’Atelier, travaillant la plupart du temps en collaboration avec des dramaturges contemporains, il a amené sur scène des écritures aussi diverses que celles de Peter Handke, Marguerite Duras, Jon Fosse, Arne Lygre, Botho Strauss ou Leslie Kaplan ainsi que les traductions de la Bible par Henri Meschonnic.

→   Lire Plus

« Qui a tué mon père(?) » Une fausse question, un vrai spectacle!

— Par Roland Sabra —

Texte d’Édouard Louis, m.e.s. et jeu Stanislas Nordey.

Samedi 14 Septembre 2019 à 20 h Tropiques-Atrium.

« Qui a tué mon père(?) » est une fausse question. La liste des meurtriers est jetée sur scène, à la face d’un public de théâtre plutôt aisé, pris à partie, sommé de prendre position dans un épilogue d’une violence singulière en décalage avec les mœurs plus feutrées de l’assistance. Le théâtre n’est pas un lieu éthéré, préservé des laideurs matérielles du monde. Il y a dans cette adresse un condensé de toute la dialectique qui traverse de bout en bout le texte d’Édouard Louis admirablement mis en valeur par Stanislas Nordey. Le comédien metteur en scène, directeur de la Scène nationale de Strasbourg, donne à entendre comme haut-parleur, ce que la lecture du texte, qui s’inscrit dans la lignée de Marguerite Duras, Alec Baldwin, Simone de Beauvoir, Annie Ernaux ou Didier Eribon, les « parents de substitution » de l’auteur, noyait dans la polarité binaire qui le structure. L’écriture d’Edouard Louis se déploie à partir de son existence, celle d’un transfuge de classe.

→   Lire Plus

« Macbeth » de Shakespeare dans un dialogue entre français et créole : époustouflant

— Par Alvina Ruprecht —

Devenu au fil des années un des hauts lieux du théâtre professionnel anglophone à Montréal, le Centre Ségal – autrefois le Centre Saiyde Bronfman – situé près de l’Université de Montréal, reçoit désormais des spectacles en français.

En effet, depuis 2007, lorsque le Centre a transformé sa galerie d’art en deuxième salle de théâtre, il continue sa programmation anglaise dans la grande salle, alors que le nouvel espace, plus petit celui-là, est désormais ouvert aux troupes de toutes origines. La nouvelle vocation multilingue du Centre Ségal offre des possibilités inouïes pour des troupes et des acteurs, souvent marginalisés par les structures institutionnelles de la scène québécoise.

La metteuse en scène Stacey Christodoulou, directrice artistique et fondatrice de la compagnie montréalaise The Other Theatre (l’Autre théâtre) qui réalise des spectacles en anglais et en français, a déjà monté, entre autres, des œuvres d’Arrabal, de Heiner Muller, de Peter Handke, de R.W. Fassbinder et de Sarah Kane. Elle est aussi à l’origine d’une création collective intitulée Human Collision/Atomic Reaction présentée au Festival de théâtre des Amériques en 1999.

→   Lire Plus

« Le temps et la chambre » de Botho Stauss, m.e.s. Alain Françon

— Par Michèle Bigot —
Après avoir mis en scène La Trilogie du revoir en 2015 à l’ENSATT, A. Françon revient à Botho Strauss avec sa pièce la plus déconcertante : Le temps et la chambre. A. Françon avoue sa prédilection pour ces auteurs de langue allemande que sont Botho Strauss et Peter Handke. Cependant, avec Le temps et la chambre, l’entreprise relève de la gageure. C’est qu’on a affaire à un texte à l’agencement très paradoxal. On peut le qualifier de récit, à condition qu’on accepte de débarrasser le récit de toute intrigue et de toute linéarité. Il reste certes des personnages : deux hommes servent de centre à la première partie, Julius (Jacques Weber) et Olaf (Gilles Privat), tous deux âgés, complices dans leur scepticisme, qui observent le spectacle de la rue et assistent à l’irruption des passants qu’ils ont observés dans l’espace de leur chambre. Au centre de la seconde partie Marie Steuber, qu’on a déjà vue apparaître en première partie, entourée successivement d’hommes avec qui elle dialogue de façon plus ou moins orageuse. In fine , le spectateur pourra recomposer une histoire, qui lui aura été livrée à l’état de fragments, dans un montage kaléidoscopique.

→   Lire Plus

Rêve et Folie : Claude Régy à l’apogée de son art

— Par Roland Sabra —

 reve__folie_claude_regy« Je ressens, je crois, avec beaucoup de force, le désir d’un théâtre qui n’en serait plus un... »1 . Le travail de déconstruction du théâtre tel qu’on le connaît en Occident entrepris par le Maître est arrivé à son terme. Il dit, à 93 ans, que c’est sa dernière mise-en scène. Mais au delà même du théâtre qu’il « essaie d’entraîner […] dans une zone qui se situerait au delà du monde visible, du monde évident, du monde qu’on nomme réel »2 la grande affaire de Claude Régy est celle du sens, de la conception métaphysique du sens, de l’indicible, de l’insaisissable, de l’au-delà du texte. « Le mot dans sa paresse cherche en vain à saisir au vol / L’insaisissable que l’on touche dans le sombre silence / Aux frontières ultimes de notre esprit. » Harold Pinter, Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, Edward Bond, Peter Handke, Botho Strauss, Maurice Maeterlinck, Gregory Motton, David Harrower, Sarah Kane , la liste est longue des écrivains qui ont «  conditionné toute sa vie. »

→   Lire Plus

« Au nom du père et et du fils et de J.M. Weston » : un renouveau du théâtre

— Par Roland Sabra —

au_nom_du_pere-3« L’humour est la politesse du désespoir. » Chris Marker.

« Le désespoir est une forme supérieure de la critique. » Léo Ferré.

1990. Congo. Pointe-Noire. Un leader politique (Victor TSIKA-BAKALA?) est assassiné. La population proteste et entre en rébellion. Le pouvoir la réprime dans la violence et la terreur. C’est sans doute le fait réel qui inspire le comédien, auteur et metteur en scène Julien Mabiala Bissila quand il écrit « Au nom du père et et du fils et de J.M. Weston ».

Deux frères, l’un Criss (Criss Niangouna) écrivain qui n’a encore rien écrit et l’autre Cross ( l’auteur en personne) danseur qui a peur de danser devant un public, rescapés d’une guerre qui a détruit le pays rentrent chez eux. Enfin chez ce qu’il reste de « chez eux », c’est-à-dire pas grand chose, un océan de décombres. Ils recherchent la maison de leur enfance et plus précisément la sépulture de leur père, enterré avec un précieux trésor : une paire de Weston. Au pays de la Sape (la Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes) une telle possession surclasse définitivement celui qui la porte.

→   Lire Plus

Avignon 2014 : les articles sur Madinin’Art

festival_avignonVous nétiez pas au Festival d’Avignon 2014, vous y étiez et vous voudriez y revenir, voici donc un récapitulatif des spectacles couverts par Madinin’Art. Bonne lecture

Souterrain blues

souterrain_blue

— Par Michèle Bigot —

Souterrain blues
Texte de Peter Handke
Mise en scène : Xavier Bazin
Compagnie la Bataille. Festival d’Avignon 2014

Peter Handke, compatriote de T. Bernhard, hérite du Wiener Gruppe son goût de la satire sociale et de l’écriture expérimentale. Il a, entre autres, le génie des titres et cette nouvelle pièce ne le dément pas, que l’on considère le titre lui-même ou le sous-titre : « un drame en
vingt stations ». Stations de métro, bien sûr mais aussi stations du Christ dans son chemin de croix. Le drame montre que les deux parcours, la montée au Golgotha comme le trajet en métro sont des chemins de croix, des traversées de l’humanité en souffrance.

L’humour, pour amer qu’il soit ne fait pas défaut à P.Handke et donne au texte une respiration que l’ expression nue de la haine menacerait de lui couper⋅ Le dégoût de l’humanité que le texte exprime est traversé par une immense pitié et par la quête d’une beauté transcendantale⋅


Lire Plus =>

 

Avignon 2014 : Enfant soldat en Afrique


enfant soldat2

Par Selim Lander – Serge
Amisi (au centre sur la première photo), né en 1986, a
publié un extraordinaire témoignage (1) de sa vie d’enfant
soldat entre 1997 et 2001, d’abord dans les troupes
rwandaises du rebelle Kabila, puis, après la victoire de ce
dernier contre Mobutu, dans l’armée régulière (!)

→   Lire Plus

Souterrain blues

souterrain_blue— Par Michèle Bigot —

Souterrain blues
Texte de Peter Handke
Mise en scène : Xavier Bazin
Compagnie la Bataille. Festival d’Avignon 2014

Peter Handke, compatriote de T. Bernhard, hérite du Wiener Gruppe son goût de la satire sociale et de l’écriture expérimentale. Il a, entre autres, le génie des titres et cette nouvelle pièce ne le dément pas, que l’on considère le titre lui-même ou le sous-titre : « un drame en vingt stations ». Stations de métro, bien sûr mais aussi stations du Christ dans son chemin de croix. Le drame montre que les deux parcours, la montée au Golgotha comme le trajet en métro sont des chemins de croix, des traversées de l’humanité en souffrance.
L’humour, pour amer qu’il soit ne fait pas défaut à P.Handke et donne au texte une respiration que l’ expression nue de la haine menacerait de lui couper⋅ Le dégoût de l’humanité que le texte exprime est traversé par une immense pitié et par la quête d’une beauté transcendantale⋅
Comme souvent, le drame repose sur l’angoisse engendrée par le monde contemporain, l’incommunicabilité et l’errance de l’être dans le monde comme dans le langage⋅ Mais dans ce texte, l’errance est physique puisqu’elle est portée par un cheminement dans le souterrain du métro⋅ Dans ce voyage sous terre, nous sommes guidés par la voix d’un témoin qui observe les voyageurs et voit en chacun d’eux un type humain représentatif des maux de notre société.

→   Lire Plus

Le Prince de Hombourg

prince_de_hombourg

— Par Michèle Bigot —

Le Prince de Hombourg
Heinrich von Kleist
Mise en scène : Giorgio Barberio Corsetti
Scénographie : Girogio Barberio Corsetti et Massimo Troncanetti
Festival d’Avignon in, juillet 2014, cour d’honneur du Palais des papes

Après la Tempesta mise en scène à Avignon à l’Opéra Théâtre en 1999, et tant de textes de Kafka et d’opéras italiens mis en scène par ses soins, Giorgio Barberio Corsetti nous revient avec La Prince de Hombourg.
Et dans la cour d’honneur, il a trouvé le lieu par excellence, celui qui est le plus adapté à son lyrisme intrinsèque. C’est l’espace idéal pour les mises en scène spectaculaires. Le mur de fond se prête merveilleusement au déploiement des images vidéo. On se souvient de Le maître et Marguerite mis en scène par Simon McBurney en 2012 qui voyait les murs du palais se lézarder et s’effondrer dans une vision ahurissante. Le dispositif savant de vidéo, laser, lumière et musique se donne libre champ dans un tel espace, conférant au spectacle la magie qui lui est essentielle⋅ Mais un tel décor naturel commande le choix du texte⋅ On se souvient aussi que l’an dernier Stanislas Nordey avait épousé le contre-pied de ce genre de scénographie en choisissant un décor minimaliste fait de baraques de chantier pour monter Par les villages de Peter Handke, laissant au acteurs le soin d’incarner la tension dramatique, ce qu’ils réussirent à merveille.

→   Lire Plus

Festival d’Avignon : l’édition 2013 s’annonce comme un tournant

 La Fabric’A : un lieu de répétitions et de résidence pour les artistes du Festival d’Avignon

Défendue par Hortense Archambault et Vincent Baudriller dès leur premier mandat de directeurs, la construction d’un lieu de répétitions et de résidence, destiné aux artistes invités à créer des spectacles pour le Festival d’Avignon, est un élément clé du développement de ce dernier. Ce projet devient aujourd’hui réalité sur une parcelle de terrain située à l’intersection des quartiers de Monclar et de Champfleury, mise à disposition par la Ville d’Avignon.
Ce lieu, destiné à fabriquer des spectacles pour le Festival d’Avignon, a été baptisé la . Il a été dessiné par l’architecte Maria Godlewska, désignée en septembre 2011 par un jury présidé  par Louis Schweitzer. Le Festival d’Avignon en assure la maîtrise d’ouvrage, assisté de Citadis. Les travaux débuteront en mai 2012 pour une livraison en juin 2013

****

 

Un feu d’artifice lancera la 67e édition du Festival d’Avignon, qui aura lieu du 5 au 26 juillet. Il sera tiré par le Groupe F, qui embrasera la FabricA, la nouvelle salle voulue par les co-directeurs, Hortense Archambault et Vincent Baudriller.

→   Lire Plus