Mois : janvier 2017

Médée Kali De Laurent Gaudé. Cie Kamma.

Mardi 24 janvier 20h Tropiques-Atrium salle Aimé Césaire

Médée a tué ses enfants.

Médée a été trahie et abandonnée.

Le temps a passé, mais l’idée que ses fils reposent en terre grecque lui est insupportable. Commence alors un long voyage qui l’emmènera jusqu’au lieu de son crime. Elle revient sur le tombeau de ses enfants pour les en extraire. Enfin, sa vengeance pourra être pleine, entière, totale. Parallèlement à ce voyage physique vers la Grèce de Jason, sa patrie d’adoption, Médée retrace le parcours de sa vie à travers ses souvenirs.

Sur la route, Médée n’est pas seule. Un homme la suit, un homme qu’elle ne connaît pas. Médée n’a pas peur, elle le sent et elle veut savoir. Cet inconnu sera-t-il son prochain amant ou le plus farouche de ses ennemis ?

La route est longue et la fin est proche. Médée le sait. Ce dernier voyage clôt la boucle de son destin. Sa parole se libère à celui qui la suit comme un confession, elle délivre ses secrets, ses blessures, ses passions. Elle raconte Jason, leur rencontre, la déchéance de leur couple, ses crimes, ses métamorphoses.

→   Lire Plus

Coup de théâtre manqué à Beyrouth

— Par Selim Lander —

Un « Quatrième Mur » bondissant

Le Quatrième mur est un roman de Sorj Chalendon, un roman plutôt bien ficelé (prix Goncourt des lycéens en 2013) qui raconte une tentative de monter l’Antigone d’Anouilh au Liban avec une distribution multiconfessionnelle. L’action se passe à un moment crucial de l’histoire du pays, celui des massacres dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila (16-18 septembre 1982) effectués par les phalangistes avec la complicité de l’armée israélienne. Si le roman est un plaidoyer en faveur de la tolérance mutuelle, il se conclue sur l’impossibilité de la paix. Il montre en effet comment chacune des différentes communautés cultive des haines recuites à l’égard de toutes les autres depuis des décennies et combien sont fragiles les trêves qui peuvent survenir dans des contextes précis.

→   Lire Plus

Le vif saisit le mort

Réparer les vivants d’après Maylis de Kérangal

Par Selim Lander

Comment raconter le don d’organe ? Maylis de Kérangal en a fait un roman à succès (dix prix dont celui du magazine Lire) et Katell Quillévéré a tiré un film. La question des dons d’organes fait en France l’objet de débats surréalistes. Qu’y a-t-il en effet à débattre ? D’un côté, une personne qui se trouve soit en état de mort cérébrale, soit en train d’agoniser. Bref elle est ou bien déjà morte (qu’est-ce qu’un corps sans conscience ?) ou bien en train de mourir. Dans les deux cas ses organes ne lui servent plus à rien. De l’autre  côté, des personnes mal vivantes mais qui pourraient vivre normalement – ou bien mieux – si on leur greffait l’organe chez elles défaillant. La situation appelle une solution évidente : si le corps du mort peut encore servir à quelqu’un, à quelques-uns, qu’il le fasse ! La question du consentement – que ce soit le sien au préalable ou celui de ses proches – est sans fondement. Faut-il rappeler que la non-assistance à personnes à danger est un crime puni par la loi[i] ?

→   Lire Plus

Primaire de la gauche : la Martinique aux abonnés absents!

Echec d’une tentative de localiser un bureau de vote pour la primaire de la gauche ce vendredi 20 janvier 2017 en Martinique.

L’article de France-Antilles intitulé  » Primaire : faire mieux que la droite »  précise : « La Fédération socialiste, puissante organisatrice de la primaire citoyenne de gauche et de Belle alliance populaire, n’est pas la seule. Le PPM et Vivre à Schoelcher sont également engagés dans l’organisation de cette primaire. »

A la fin le papier indique : « 50 bureaux de vote seront disponibles sur l’ensemble du territoire (voir site www.lesprimairescitoyennes.fr). »,

Recherche d’un bureau de vote sur le site indiqué. La réponse ne tarde pas :

→   Lire Plus

Mémoires de l’esclavage : le saccage ultime

— Par Loïc Céry(*) —

Retour sur les soubresauts actuels autour de la véritable guerre des dates de commémoration du souvenir de l’esclavage, après la grève de la faim de Serge Romana et la réintroduction par le Sénat de l’article 20A si controversé, du projet de loi Égalité réelle outre mer. Chronique d’un saccage annoncé.
À vrai dire, c’est au gré d’un excellent sujet du JT de France Ô du mercredi 18 janvier 2017, au moment même de la réintroduction au Sénat de l’article 20A, qu’on peut mesurer combien ce qui est aujourd’hui considéré par le CM98 comme une victoire, provient d’une très longue guerre des dates de commémoration. Archives à l’appui (c’est aussi la force des synthèses journalistiques de fond), on reverra ici combien dès l’instauration en 2006 du 10 mai comme Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, Serge Romana s’est toujours opposé à ce choix, en faisant prévaloir la légitimité exclusive du 23 mai, en référence au 23 mai 1998 et à la manifestation des Antillais de Paris, manifestation dont il fut l’un des organisateurs, avant de fonder son association CM98.

→   Lire Plus

Solidarité avec la Women’s March du 21 janvier !

L’UFM participe à l’appel féministe unitaire

Le 21 janvier 2017, au lendemain de la prestation de serment de Donald Trump, des féministes et des défenseurs des droits humains marcheront pour les droits des femmes, à Washington et dans d’autres villes du monde.

Alors que le nouveau président des Etats-Unis s’apprête à appliquer l’idéologie violemment sexiste, lesbophobe, homophobe, xénophobe et raciste qu’il a défendue durant toute sa campagne, il faut se mobiliser et réagir !
– Trump envisage de nommer à la Cour suprême William Pryor, un juge qui considère que « l’avortement est la pire abomination de l’histoire du droit ».
– Son vice-président, Mike Pence, promeut ouvertement des thèses créationnistes.
– Son principal conseiller, Steve Bannon, publie sur son site des messages racistes et misogynes haineux.
– Il veut aussi détruire la loi sur la santé dite Obama Care.
– L’équipe de Donald Trump a déjà demandé au Département d’Etat la liste des programmes et des fonds dédiés à la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes à l’étranger. Cette demande spécifique (faite également sur deux autres sujets : le terrorisme et le changement climatique), interroge sur la future politique des Etats-Unis en matière d’égalité femmes – hommes au niveau international.

→   Lire Plus

Lé 7 dékatman de mon nwèl de dizan

— Par Daniel M. Berté —

Textes lus par l’auteur lors de « Rencontre  pour le lendemain » du 27 décembre 2016

  1. Laliwondaj avan Nwel… Dame Nature se prépare et se pare. Elle agrémente sa robe aux mille nuances de verts de quelques touches de couleurs spécifiques :

  • le blanc dentelé des fléri-nwel
  • le rouge vermeille des grozèy-péyi
  • Le blanc neigeux des flèch-kann
  • l’oranger rougeâtre des mandarin
  • le blanc odoriférant du mugé-péyi
  • le jaune d’or pale des zoranj
  • le blanc éclatant des lenj lanmès mis à lablanni dans les savann

NB : Quelques autres signes de cette atmosphère noèlisante :

→   Lire Plus

Autour des mémoires de l’esclavage

De qui M. Romana porte-t-il la voix ?

— par Makeda Kandake, ancienne présidente du MIR-Guadeloupe (2015-2016)—

Face au chaos du monde, et aux problèmes aigus que rencontrent de nombreux afro-descendants tant des Amériques, que d’Asie, de la zone Pacifique, et d’Europe, si cet acte de Serge Romana, « hors-monde » , « hors-temps » , nous désole, il ne nous ridiculise pas, car Serge Romana ne nous représente pas.
A l’écoute de Serge Romana qui revendique un destin messianique, je note qu’une fois de plus la communication sur ce crime contre l’humanité s’inscrit dans le registre de l’émotion. Or le sujet relève de l’Histoire. Notre histoire à nous Africains-Guadeloupéens, notre histoire à nous Guadeloupéens, notre histoire à nous êtres humains. Et c’est par la confrontation des arguments basés sur des faits palpables, que nous voulons emporter ce combat pour le triomphe de la Vérité et de la Justice.
Rappelons que c’est à l’issue d’une consultation élargie d’acteurs de terrain et de penseurs engagés, que la proposition du 10 mai a été retenue et présentée au chef de l’Etat français d’alors (J⋅ Chirac) par la présidente guadeloupéenne du Comité de mise en oeuvre de La loi Taubira, Mme Maryse Condé⋅

Lire aussi : Halte au bricolage législatif autour de la mémoire de l’esclavage

Lire aussi : Une atteinte à la mémoire de l’esclavage !

→   Lire Plus

Parlez-moi d’amour!

— Par Agathe Guillerm, 22 ans, Paris —
Sait-on vraiment de quoi l’on parle quand il s’agit d’amour ? C’est cette épineuse question que dissèquent en duo Emma la Clown et Catherine Dolto sur la scène du théâtre de Belleville.
Elles ne sont que deux sur scène, accompagnées d’un baigneur en celluloïd chevauchant Sigmund, un sanglier portant des lunettes en forme de cœur. C’est dans ce cadre qu’Emma la clown et Catherine Dolto ont choisi de s’attaquer en duo au vaste sujet de l’Amour dans leur nouvelle conférence Grand Symposium : tout sur l’Amour, qui se joue au Théâtre de Belleville à Paris.

Telles Laurel et Hardy au féminin, Emma la Clown, extravagante et touchante à la fois et Catherine Dolto, psychanalyste, merveilleusement complice de son binôme, jongle entre rires et gravité, entre langage scientifique et familier. Fusionnant l’aspect sérieux de la recherche et l’éternel humour d’un des plus vieux arts du cirque, le spectacle joue de cette complémentarité pour instruire sans ennuyer !

Traversant les âges, partant du Paléolithique pour arriver à la civilisation moderne en passant par la Grèce Antique, la clown et la psy cherchent à comprendre l’évolution de ce sentiment complexe.

→   Lire Plus

L’Afrique des routes

Du 31 janvier au 19 novembre 2017 au musée du Quai Branly

Berceau de l’humanité, pourvoyeur de force de travail, d’or et de matières premières depuis des millénaires pour les autres continents, l’Afrique a une histoire inscrite dans la dynamique internationale. Panorama d’un continent au carrefour des mondes, à contre-courant des idées reçues.
L’objectif de l’exposition est d’affirmer la place de ce continent dans l’histoire des mondialisations, de préciser les diverses circulations d’hommes, d’idées et d’objets et, partant, de discuter et déconstruire des stéréotypes comme celui de « primitif » ou de continent « fermé ».

À propos de l’exposition
L’Afrique, un continent sans Histoire ? Si les a priori ont la vie dure, les faits, eux, sont indéniables : les Africains n’ont jamais vécu dans l’isolement. Longtemps ignorés, les échanges panafricains et extra-africains ont pourtant débuté voici des millénaires, bien avant les indépendances, la colonisation et l’arrivée des premiers navires portugais à la fin du XVe siècle. En témoignent les sculptures, pièces d’orfèvrerie ou d’ivoire, peintures et autres objets présentés dans l’exposition L’Afrique des routes.
Du cinquième millénaire avant notre ère à nos jours, celle-ci évoque ainsi les routes, fluviales, terrestres ou maritimes qui ont contribué à la circulation et aux contacts des hommes, des matériaux et des oeuvres.

→   Lire Plus

« L’aliénation noire » de Françoise Dô : pour un coup d’essai…

— Par Roland Sabra —

Il y a d’abord le titre «  l’Aliénation noire » . Aliénation, ici est a entendre dans son acception hégélienne «  action de devenir autre que soi, de se saisir dans ce qui est autre que l’esprit » avec cet implicite d’un « soi » qui serait vrai, qui relèverait de l’authentique. Idée d’un retour aux sources… qui sera un des fils conducteurs de la pièce. « Noire » est tout autant polysémique. La formule « est noir tout ce qui n’est pas blanc » le clame haut et fort. Pierre Soulages avec « l’outrenoir » de ses tableaux mono-pigmentaires en souligne l’infinie richesse. Le texte de François Dô, théâtralisé par ses soins, s’inscrit dans ce champ mille fois labourés de l’identité, mais il le fait au nom d’une singularité propre : l’histoire de trois générations de Martiniquais dans un avant, un pendant et un après le BUMIDOM. ( Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer ) qui organisera la migration de populations réduites au chômage aux Antilles par la crise sucrière des années 60 vers les urgents besoins de main d’œuvre de la métropole.

→   Lire Plus

« Je choisis librement de me voiler » : les limites du « féminisme religieux »

Delphine Horvilleur, qui est rabbin, ne manque pas de critiquer le patriarcat au sein de la tradition juive. Elle s’interroge ici sur le discours de certaines femmes.

Le scénario est connu et trouve fréquemment le chemin des plateaux télés. Une femme à la tête couverte, généralement élégante, cultivée et se disant «féministe», est invitée à témoigner devant un homme politique, un journaliste ou un intellectuel. Ses arguments sont le plus souvent ainsi énoncés: «Je choisis librement de me voiler. Mon droit est bafoué par une société qui décide à ma place que mon voile est un étendard dont je devrais me justifier.»

Cette femme dit « JE », et pourtant il y a comme un malentendu: y résonne étrangement le «NOUS» de revendications communautaires, la voix de groupes identitaires qui s’abritent derrière l’histoire individuelle. Tel est un des effets du communautarisme sur notre société: les groupes d’appartenance remplacent les individus, les identités collectives réclament des droits qui revenaient jusqu’alors seulement aux personnes. Et soudain, la triste règle du JE est que l’individu parle au pluriel même quand il parle au singulier.

→   Lire Plus

Circulez ! De José Jernidier

Samedi 21 janvier 2017 à 20h, salle Frantz Fanon

Choffroy délire après l’accident. Que faisait le boeuf sur la route ? De quoi est mort son père alors qu’il roulait seulement à 50km/h ? Qui était cet homme que Choffroy affirme avoir vu ? Pourquoi assène t-il qu’une voiture a roulé sur son père ? Aurait-il été assassiné ?
L’nspecteur dépêché sur place ayant fait ses classes en France y perd son latin et même son créole… alors de délires en délires, de pawol en pawol, Choffroy raconte son histoire, remonte le temps, et l’espace d’un bat zié on remonte le fil de nos mémoires, mémoires d’isles, d’archipel, à l’aune des fantômes et soucouyans, peuplant notre imaginaire, peuplant nos différences, peuplant ce que nous sommes et ce que l’on croit que nous sommes et ne somme pas.
Yé krik !… Non la cour ne dort pas !

Mise en scène : José Exélis
Avec : Joël Jernidier & José Jernidier
Scénographie & Costumes :Sarah Desanges
Assistante à la mise en scène : Marion Phipps
Chorégraphie & Conseillère artistique : Suzy Manyri
Création lumière : Fred Libar
© crédit photo : Ange Bonello

José Exélis
Comédien, il débute au théâtre en 1984.

→   Lire Plus

Hollande s’invite aux voeux des Outre-mer et défend la loi Egalité réelle

Paris – François Hollande s’est invité lundi soir aux voeux de la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, insistant sur son souhait de faire adopter « dans les prochains jours » la loi Egalité réelle Outre-mer, examinée à partir de mardi au Sénat.

« Je sais tous les problèmes qu’il reste à régler » dans les territoires ultramarins », a dit le président de la République devant la presse, à son arrivée au ministère des Outre-mer. « Mais on a fait, on a fait beaucoup », a-t-il insisté, évoquant par exemple « l’emploi, l’emploi des jeunes », même s’il « n’ignore pas le taux de chômage dans les départements et territoires ultramarins » (supérieurs à la moyenne nationale, ndlr).

Il a également souligné la loi Egalité réelle Outre-mer, destinée à réduire les écarts de développement entre les Ultramarins et la métropole, adoptée déjà par l’assemblée, et examinée à partir de mardi par les sénateurs. « Je suis fier qu’on puisse porter ce texte jusqu’au bout », a-t-il expliqué.

« Nous allons la faire voter je l’espère dans les prochains jours », a-t-il dit, et « je m’engage à ce qu’elle puisse être mise en oeuvre dès 2017 », a-t-il dit, estimant « important qu’on montre les premiers signes notamment en terme d’égalité dans les prestations » (sociales ndlr).

→   Lire Plus

Baccalauréat, le film, ou les affres de la paternité selon Cristian Mungiu

— par Janine Bailly —

Un beau jour, ils sont revenus, en Roumanie, chez eux donc, après la chute de Ceausescu en 1989 (suivie de la promulgation d’une constitution en 1991). Ils étaient en ce temps-là tout emplis d’espoir, l’avenir radieux s’ouvrait devant eux, ils croyaient leur pays inscrit sur la partition des lendemains qui chantent. Et puis le rêve a tourné court, car rien n’avait réellement changé, tant il est vrai que les vieilles habitudes délétères de l’ancien régime étaient restées vivaces, dans un pays gangréné encore et toujours par la corruption, au niveau des puissants mais aussi au quotidien, dans la vie des gens ordinaires.

« Ils », ce sont Roméo et Magda, couple en déliquescence, lui trouvant chez une jeune maîtresse un dérivatif à l’ennui conjugal, elle s’enfonçant dans une triste dépression tabagique. Lui tourné vers l’extérieur : médecin, il travaille à l’hôpital ; père aimant et attentionné, il conduit chaque matin sa fille Eliza au lycée. Elle, recluse à l’intérieur et d’elle-même et d’un appartement sans grâce. Si effacée, et qui pourtant saura in extremis, en un sursaut salvateur, nous dire qu’on peut garder encore le sens et du devoir et de l’honneur, qu’il faut faire confiance à une jeunesse porteuse d’avenir et de nouvelles utopies.

→   Lire Plus

Des budgets d’autonomie

— Par Roland Tell —
La politique économique des Collectivités de la Martinique reste fondée sur le déficit budgétaire, et sur la précarité de l’emploi. Les charges de remboursement des dettes contractées, au lieu d’entrainer une politique d’austérité sur le plan de l’emploi continu, notamment au sein des administrations et des services des dites Collectivités, sont à leur tour financées par de nouveaux emprunts, ou par des augmentations d’impôts, dont font d’ailleurs partie les tout récents endettements.
L’Etat Français, pratiquant de plus en plus une politique récessionniste, réduit ses aides et ses investissements. D’où l’entrée dans un nouveau cycle de développement, dans un nouveau régime de gestion, voire d’autogestion, ardu, héroïque, exigeant, mais fort propice et indispensable pour aller jusqu’à considérer l’économie et le social comme des dépendances de l’action politique. La société martiniquaise peut-elle devenir soudainement une société immédiate à elle-même ? Le paradoxe caractéristique de la non-consommation des fonds structurels européens dans l’oeuvre commune à accomplir pourrait le laisser croire. Est-ce donc le seul intérêt politique régional, qui règle les rapports sociaux, strictement fondés sur l’assistanat ? Le vote populaire, est-ce la main invisible du régime d’état social ?

→   Lire Plus

Indignons-nous !

— Par Michel Herland —

Face aux désordres du monde, le citoyen se sent impuissant. Les guerres avec leur cortège d’atrocités, le dérèglement climatique, la pollution des milieux naturels et l’épuisement des ressources, les injustices criantes dans la répartition des richesses, tout cela nous accable d’autant plus que nous ne voyons pas comment faire advenir un monde meilleur. Notre arme est le bulletin de vote, mais l’expérience nous a appris que les politiciens qui se succèdent aux pouvoir, d’un côté ou de l’autre, ne changent jamais les choses en profondeur, soit qu’ils aient peur de heurter les corporatismes de tous bords dont les intérêts seraient atteints nécessairement par une réforme un tant soit peu radicale, soit qu’ils ne sachent tout simplement pas quoi entreprendre pour remplir effectivement les promesses qui les ont fait élire. La politique a eu ses moments glorieux, malheureusement exceptionnels, lors desquels les gouvernants poussés par le peuple firent faire à la société plus de progrès en quelques semaines ou quelques mois que pendant des décennies. Ce n’est hélas pas d’actualité.

→   Lire Plus

Viktor Lazlo ; « Love me tender »

— Par Selim Lander —

Avant le festival des Petites Formes qui commence dès mardi, la fin de la semaine dernière a fait s’enchaîner deux spectacles « martiniquais » de grande qualité : jazz d’abord avec Viktor Lazlo ; danse ensuite avec Jean-Hugues Mirédin et la cie Art&fact.

Viktor Lazlo, chanteuse d’origine martiniquaise qui poursuit une brillante carrière internationale chante le jazz tel qu’on l’aime. Si cela avait un sens, on dirait que le meilleur concert du Martinique Jazz Festival 2016 a eu lieu hors festival, le 13 janvier 2017, et que c’était le récital de Viktor Lazlo. Pourquoi apprécions-nous tant cette interprète ? Pas tellement pour sa voix, belle mais pas exceptionnelle, mais parce qu’elle a l’humilité de faire entendre la quintessence du jazz sans aucune esbroufe. On peut déjà en juger par les instruments qui l’accompagnent : piano, guitare et basse. Oui, vous avez bien lu ! Pas de batterie[1], alors qu’elle fut omniprésente pendant le festival, avec même certains batteurs leaders.

→   Lire Plus

Sons d’hiver fête les 100 ans du jazz en France

— Par Fara C. —

Le festival du 9-4 convie à une célébration joyeuse et créative. Avec Jacques Schwarz-Bart, James « Blood » Ulmer, Amina Claudine Myers… Et des tambours-conférences libres d’accès.

Soutenu contre vents et marées par le conseil départemental du Val-de-Marne, le 26e Sons d’hiver célèbre les 100 ans du débarquement du jazz en France, non pas avec nostalgie, mais en suscitant une inventivité riche en approches. Fabien Barontini, directeur, explique : « Ce qui est passionnant dans la musique afro-américaine, c’est qu’elle est à la fois populaire et savante, et qu’elle véhicule une dimension politique, un besoin de liberté. Exprimant l’identité d’un peuple opprimé par l’esclavage, elle constitue une réponse existentielle à une situation de domination. »

À la tête de son Voodoo Jazz Trio (le 22 janvier), Jacques Schwarz-Bart, saxophoniste et compositeur afro-français établi à New York, illustre magnifiquement le syncrétisme culturel et philosophique qu’il cultive, exhortant à la conscience autant qu’à la paix. Par son parcours et par l’histoire de sa famille, il incarne avec fulgurance la quête animant le jazz. Et recèle en lui la mémoire de deux déportations : la traite négrière que vécurent ses ascendants maternels africains et l’internement de ses aïeux juifs à Auschwitz.

→   Lire Plus

« Bissette élu député »

« 1849, quand des esclaves deviennent électeurs »

Une jolie Bande dessinée de 65 pages due au dessin de Luko et au scénario de Christophe Cassiau-Haurie avec la participation de J-F Chanson au découpage. C’est le quatrième album du dessinateur, le cinquième scénario du… scénariste quant au « découpeur » on ne compte plus ses œuvres. Le brun et le vert sombre dominent et donnent une teinte de gravité à l’album. Le nombre de dessins sur une page varie entre un et dix sur une nombre de bandes qui, elles, vont jusqu’à 5. La lecture est plaisante, le graphisme est une réussite et la disposition du texte ne le pénalise jamais.

L’histoire raconte le retour de Bissette à la Martinique en 1849 après l’invalidation de son élection l’année précédente pour faillite personnelle. Si l’épisode est évoqué il n’est guère expliqué de même, et c’est beaucoup plus regrettable, qu’une impasse est faite sur sur les causes de l’exclusion de de Bissette de la commission préparatoire pour l’abolition de l’esclavage, le 5 mars 1848 et présidée par Victor Schoelcher . Il est simplement dit qu’il existait une « brouille constante entre les deux hommes ».

→   Lire Plus

« Mary Prince » & « Le métro fantôme »

Les 2,3 & 4 février 2017 à 19h 30 au T.A.C.

La Cie Téatlari – Théâtre des cultures créoles et Beau Comme une Image (BCI), présentent

Mary Prince

Jeudi 2 février 2017 à 19h30 au Théâtre Aimé Césaire de la Ville de Fort de France.

Le témoignage édifiant de l’esclave Mary Prince adapté au théâtre par Souria Adèle, la comédienne martiniquaise, dans une mise en scène de Alex Descas.

Lire sur Madinin’Art : Mary Prince : le témoignage d’une esclave —Par Selim Lander —

« On ne recense aucun témoignage d’esclave dans la Caraïbe francophone. En revanche, on les compte par centaines dans le monde anglo-saxon. L’un des plus emblématiques est le récit autobiographique de Mary Prince. » Léia Santacroce – France Info Outre-mer

L’actrice Souria Adèle qui a adapté au Théâtre le témoignage de l’esclave anglophone Mary Prince, l’interprète au Théâtre Aimé Césaire de la Ville de Fort de France, le 2 février 2017 à 19h30.

Deux représentations pour les scolaires sont prévues le même jour, matin et après-midi. Elles précéderont la représentation du soir. L’ensemble des représentations font ainsi l’objet d’une captation télévisée produite par BCI.

→   Lire Plus

« L’Aliénation noire » de Françoise Dô

Mardi 17 janvier 2017 20h Tropiques-Atrium

L’Aliénation noire

de Françoise Dô
Sophia est une jeune martiniquaise ayant finie ses études à Paris. Lors d’une réunion familiale, elle découvre une partie de la jeunesse de sa mère, avec qui elle avait une relation impersonnelle. De sa migration, à l’époque par l’intermédiaire du BUMIDOM, à son rapport aux hommes, tout résonne et fait écho à sa propre vie. Remonte alors à la surface son histoire trouble, autant avec sa terre d’accueil qu’avec sa terre d’origine.
Est-elle vraiment libre de ses choix ?

Texte, Mise en scène & Interprétation : Françoise Dô
Collaboratrice artistique : Arielle Bloesch
Création lumière : Marc-Olivier René.
Son : Ludovic Laure

Note d’intention
Bien que ce texte fasse intervenir plusieurs personnages, j’ai choisi de mettre sur scène une comédienne qui dans un monologue, sur le principe de l’acteur-conteur se démultiplie pour présenter chaque personnage. Ce choix permet, à mon sens, d’accentuer la question de l’identité de la personne qui a migré (l’immigré, l’immigrant ou l’expatrié). Des personnes qui développent des comportements, voire des personnalités multiples. Ils s’adaptent selon leur interlocuteur, le territoire sur lequel ils se trouvent, jonglant entre langues et cultures, avec plus ou moins de dextérité, avec plus ou moins de recul.

→   Lire Plus

Nouveautés : parutions début janvier 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae

→   Lire Plus

Jean-Philippe Nilor sera-t-il, au Sud, le vrai candidat du PPM ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Dans mon livre MARIE-JEANNE, la fin d’une époque, j’écrivais :

« Le crime de parricide n’a pas eu lieu, ou pas encore, au moment où s’écrivent ces lignes [décembre 2014], mais il y a un tel désordre dans la famille qu’il n’est plus utopique d’envisager l’éclatement du MIM et l’émergence de l’axe NILOR – AZEROT (…) Ne dit-on pas que Jean-Philippe NILOR, qui n’est plus très à l’aise dans un parti indépendantiste, serait depuis longtemps acquis à cette idée. La réponse se trouve peut-être dans cette déclaration alambiquée du député qui laisse pantois plus d’un affidé du MIM. Il a affirmé, le dimanche 30 novembre 2014 à la télévision, qu’il n’est pas indépendantiste mais « anti-dépendant ». Comprenne qui pourra : il ne lui resterait peut-être plus qu’une marche à franchir pour intégrer la famille autonomiste. »

N’est pas BRUTUS qui veut et lorsqu’on veut tuer le père il est dangereux de manquer sa cible. Le processus a été lancé et seule la victoire inattendue de GRAN SANBLE POU BA PEYI-A AN CHANS à l’élection de la CTM semble avoir repoussé l’échéance fatale.

→   Lire Plus

Notre mobilisation et les raisons de notre combat pour les mémoires de l’esclavage

— par Loïc Céry, pour l’Institut du Tout-Monde —

Le 13 janvier 2017, M. Serge Romana (président de l’association CM98) a entamé une grève de la faim devant le Sénat, à la suite du retrait de l’article 20A du projet de loi sur l’Égalité réelle outre mer décidé par la commission des lois. Nous soutenons ce retrait. Les raisons de notre mobilisation, de notre vigilance, de notre combat qui est loin de s’achever.

  Le 9 octobre, l’Institut du Tout-Monde lançait une pétition, « Stop au bricolage législatif sur la mémoire des l’esclavage », qui a recueilli plus de 460 signatures à ce jour. Citoyens, intellectuels, universitaires de renom, écrivains et artistes se sont mobilisés contre ce tournant imposé à tous, et fatal à tous. En novembre dernier, nous vous faisions part d’un rapport d’étape concernant cette pétition : 

→   Lire Plus