— Par Michel Herland —
« Cette technologie va bouleverser le marché du travail, ainsi que notre façon d’envisager les activités humaines, ce qui a de la valeur ou non. Alors oui, c’est effrayant. »
Bill Gates
Cet article n’a pas été rédigé par une IA !
La publication du dernier numéro de la revue Esprit (n° 520, avril 2025) dont le dossier est consacré à « l’IA aux frontières de l’esprit » vient à son heure alors que l’humanité s’enfonce les yeux fermés dans une catastrophe majeure, existentielle. Si les rédacteurs d’Esprit ne font pas preuve d’un tel pessimisme, si le mot catastrophe n’entre pas dans leur vocabulaire et si l’éditorial conclut à la possibilité d’envisager l’Intelligence Artificielle comme quelque chose avec quoi il « faudra vivre sans renoncer à définir ce qui de nous doit rester essentiel et inaliénable », les articles du dossier peinent à nous délivrer d’un sentiment de terreur face à ce qui est déjà là et pas seulement devant nous.
On rappelle que dès 1950 Alan Turing, savant génial et pionnier de l’IA, tenait pour vraisemblable que les machines fussent bientôt capables d’égaler les hommes dans tous les domaines purement intellectuels.

— Par Michel Herland —





— Par Michel Lercoulois —
Nota bene : Le poète n’analyse pas, n’explique rien. Ses poèmes sont des contes que chacun peut déchiffrer à sa guise. À l’instar du photographe ou du peintre, le poète prend des instantanés et s’efforce de décrire ce qu’il a observé avec son propre vocabulaire. Bien que le poète raconte ce qu’il voit, qu’il ne juge pas, son regard est sélectif et il ne cache pas ses états d’âme. S’il est « voyant », comme dit Rimbaud, il ne faut pas l’entendre au sens où il verrait plus clair que les autres, mais simplement qu’il faut le laisser libre de voir, parfois, autrement. Michel Herland.
— Par Michel Herland —



Né en 1913, mort en 2008, Aimé Césaire aura eu une longue carrière tant politique que littéraire, les deux indissociablement liés au demeurant, puisque les poèmes, au-delà de leurs innovations formelles, nous en apprennent beaucoup sur ce qui a motivé l’action du député-maire, indignation et action, l’action qui naît de l’indignation.
Après deux années de crise sanitaire, de méfiance et de morosité, la troupe de théâtre de l’association l’Art Gonds Tout a choisi de tourner la page et de convoquer le rire en présentant la comédie de Laurent Baffie « TOC TOC » mise en scène par Marie ALBA.
Le bilan de la colonisation restera toujours controversé entre ceux qui vantent plutôt ses mérites, les progrès qu’elle a apportés en matière technique et dans le domaine du droit et ceux qui insistent au contraire sur la violence qui s’est exercée sur les hommes et les femmes colonisés et sur leur culture. L’ouvrage récemment publié de Ho Hai Quang est un plaidoyer uniquement à charge contre la colonisation de l’Indochine et plus précisément de la Cochinchine, la partie sud du Vietnam actuel englobant Saigon (Ho Chi Minh Ville) et le delta du Mékong. Disons tout de suite que ce n’est pas parce qu’il ne considère qu’un seul côté des choses que cet ouvrage devrait être disqualifié par les tenants du bilan globalement positif de la colonisation. Car l’auteur fait preuve d’historien et les faits sont têtus. Aucun jugement de valeur n’accompagne d’ailleurs les éléments qu’il verse au dossier. Comme Marx, dont il se réclame dans cet ouvrage, H. H. Quang constate simplement que le développement du capitalisme s’est accompagné de procédés que nous qualifierions aujourd’hui de barbares.

Césaire est mort à 95 ans en 2008. Pour les lycéens martiniquais âgés aujourd’hui de quinze ans Césaire fait partie du monde d’avant, celui d’avant leur naissance, lorsque le poète-député-maire commandait de près ou de loin l’actualité de l’île. Le livre qui vient de paraître n’a pas été écrit spécialement à leur intention, il vise sûrement un plus large public. Il n’empêche que sa place paraît toute trouvée dans les chaumières martiniquaises – comme celles de la diaspora – pour apprendre aux jeunes générations qui fut ce grand homme qui a tellement compté localement.

