Racisme et militarisation : la face cachée de la police américaine

— Par Charlotte Recoquillon. Infographie : Marianne Boyer.—

police_usLa scène a été filmée par un témoin. « Je ne peux plus respirer », répète Eric Garner, au sol, alors qu’un policier lui serre la gorge. Ce seront les derniers mots de cet homme noir accusé de vendre des cigarettes de contrebande. Le policier, lui, n’a pas été inculpé ; ainsi en a décidé un grand jury, mercredi 3 décembre. Une décision qui a fait descendre des centaines de New Yorkais dans la rue pour protester contre ce qu’ils estiment être une énième bavure policière impunie.

En août, c’était un adolescent, noir lui aussi, qui avait été abattu par un policier à Ferguson, dans le Missouri. La mort de Michael Brown avait suscité de violentes confrontations entre les manifestants et les forces de l’ordre, tout comme la décision du grand jury de ne pas poursuivre le policier auteur des tirs. Et à Cleveland, la semaine passée, c’est un enfant de douze ans, Tamir Rice, qui a été tué par la police.

Trois éléments sont utiles pour comprendre l’indignation et l’émotion suscitées par ces évènements. D’une part, loin d’être isolé, ce drame s’ajoute à une longue liste de violences policières. D’autre part, on assiste depuis une vingtaine d’années à une militarisation de plus en plus importante des policiers poussée par une puissante industrie de la défense. Enfin, tout cela a lieu dans une Amérique qui peine à éradiquer un racisme systémique et où les préjugés sont tenaces…

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