Catégorie : Sociologie

« Pays hors service. Venezuela: de l’utopie au chaos », de Paula Vasquez Lezama

Après vingt années de chavisme, le Venezuela, qui possède pourtant les premières réserves mondiales d’hydrocarbures, se trouve à un stade structurel post-apocalyptique  : pénurie alimentaire, hyperinflation galopante, insécurité maximale, corruption généralisée, désastre écologique, crise énergétique, délabrement sanitaire, émigration massive, répression politique. Le projet du «  socialisme du xxie siècle  » mené par Hugo Chavez, puis par son successeur Nicolas Maduro, agonise dans une impasse idéologique.

À l’heure où l’espoir d’une transition démocratique renaît à nouveau, Paula Vasquez Lezama nous propose, sous la forme d’une enquête sociologique et anthropologique, une analyse de la situation actuelle.

Paula Vasquez Lezama est sociologue et anthropologue. Chercheuse au CNRS, ses domaines de recherche sont l’anthropologie des catastrophes et de la santé, les situations de violence et l’économie du pétrole.

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Angkor, cité khmère en danger

Carnet de route : Cambodge

— Par Roland Sabra —

La démesure ! Voilà ce que je retiens d’une courte, trop courte visite sur le gigantesque site d’Angkor. Les chiffres donnent le vertige. Plus de 700 monuments, bouddhistes et hindouistes, sont dispersés à travers 400 kilomètres carrés, en partie couverts par la forêt. Angkor est un nom générique. Il ne désigne pas un monument ou un temple particulier mais l’ensemble des constructions et des sanctuaires qui s’élèvent sur l’emplacement jadis occupé par la capitale des rois khmers. La région du Grand Lac est habitée depuis le néolithique. Un survol de la région permet d’identifier des sites d’habitation circulaires. Les premières traces écrites de l’histoire du pays se trouvent dans les rapports que les commerçants chinois qui ( déjà!) au début de l’ère chrétienne commencent à explorer le Sud-est asiatique. Les Chinois appelait le principal pays avec lequel ils échangeaient Funan. Le contrôle de cette région était stratégique puisqu’il portait sur les routes maritimes du delta du Mékong et le golfe de Thaïlande. C’est par l’intermédiaire du commerce avec la Chine et avec l’Inde que le bouddhisme et l’hindouisme vont se propager dans le pays.

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Faire jouer un Noir par un Blanc ou un Blanc par un Noir, est-ce équivalent?

La différence a été mise au compte du Noir, elle lui a été imputée comme un péché originel. Pourquoi ne veut-il pas, quand nous sommes prêts à le faire, que ce péché soit lavé dans le baptême universaliste? Que signifie cet entêtement et cette roideur du cou? Pourquoi reprend-il la différence à son compte quand nous cessons de la lui imputer? Parce qu’elle devenue maintenant le signifiant de sa revendication : il ne peut plus demander à être reconnu comme pur humain, il veut être reconnu comme Noir. L’universalisme ne l’intéresse pas. Il n’y voit qu’un tour de passe-passe destiné à assurer au Blanc sa bonne conscience. il travaille évidemment à nous donner mauvaise conscience, mais avec d’autres moyens qu’autrefois.

Octave Mannoni. Avril 1966,
The decolonization of myself, 
repris dans Le racisme revisité, p. 325.

Quelques articles, et beaucoup d’autres, pour débattre :

Eschyle à la Sorbonne : pourquoi condamner le blackface ?

« Blackface » : se grimer en Noir est-ce du racisme?

 Othello joué par un Blanc : le théâtre français est-il raciste ?

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Eschyle à la Sorbonne : pourquoi condamner le blackface ?

— Par Sylvie Chalaye —

L’affaire a fait grand bruit. Le 25 mars 2019, une représentation des Suppliantes, d’Eschyle a été annulée à la suite de la mobilisation de plusieurs associations et collectifs de lutte contre la « négrophobie » ou l’« afrophobie ». L’entrée de l’université de la Sorbonne, où devait se jouer la pièce mise en scène par Philippe Brunet a été bloquée. Les comédiennes qui interprètent les Danaïdes, devaient se produire grimées en marron et avec des masques de couleur cuivrées. Les activistes qui ont empêché la représentation ont assimilé cette pratique à du blackface. Peut-on encore aujourd’hui montrer Les Suppliantes d’Eschyle en noircissant le visage des actrices parce que l’on veut figurer qu’elles viennent d’Afrique ? Pourquoi le blackface est-il un geste qui pose problème ? Le spectacle de Philippe Brunet a été pris à partie et soulève la polémique sur la question du blackface en France. Sylvie Chalaye, spécialiste de l’image du Noir au théâtre, professeur à l’université de la Sorbonne nouvelle et co-directrice de l’Institut de recherche en études de théâtrales, livre ici des clés de compréhension.

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Du 27 avril au… 22 mai : la longue marche

— Par Christian Jean-Etienne, Président du Comité Devoir de Mémoire —
22-Mé pli bel dat’ : C’est autour des années 1970 qu’on entend ce slogan en Martinique.
Le premier ouvrier qui a œuvré pour sortir de l’oubli cette date du 22 Mai 1848 est l’historien Armand Nicolas, véritable pionnier de ce travail de mémoire qui a publié une brochure dans laquelle il apportait des arguments de taille pour contrer ceux qui étaient favorables à célébrer la date du 27 Avril, celle du décret de Victor Schoelcher. Ce dernier choix à l’époque rassemblait le plus grand nombre, notamment les hommes de Droite en Martinique.
Toutefois le travail d’Histoire commence bien plus tôt et s’inscrit dans un contexte particulier, avec la prise de conscience collective de la population, la pensée de Frantz Fanon, les écrits d’Aimé Césaire, la quête identitaire avec le mouvement de la Négritude … il trouve son origine dans la naissance du mouvement anticolonialiste en Martinique, à la fin des années 1960 et dans les années 1970 et 1980. Cette période est jalonnée de quelques évènements mémorables : Décembre 59, l’ordonnance de 1960 qui sanctionne trois fonctionnaires martiniquais militants politiques (Jean Dufond, Armand Nicolas, Éleuthère Mauvois), l’emprisonnement et le procès des jeunes de L’OJAM (Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste Martiniquaise), les trois morts du Lamentin en Mars 1961 qui s’ajoutent à ceux du François de 1900 et le discours du maire Georges Gratiant « sur trois tombes » , les évènements de Chalvet de Février 1974 …

La Martinique est partagée en deux clans
A tous ces faits historiques qui illustrent l’histoire des peuples noirs en lutte, s’ajoute le travail de conscientisation mené par l’AGEM auprès des étudiants martiniquais qui rentrent au Pays et s’investissent dans le militantisme.

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Alexis de Tocqueville et l’Afrique

— Par Obrillant Damus —
Alexis de Tocqueville est né le 29 juillet 1805. Il a rendu l’âme à Cannes en 1859. Il était issu de la plus ancienne noblesse normande. Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, défenseur de Louis XVI, était le grand-père de sa mère. Tocqueville a publié plusieurs travaux dont le chef d’œuvre « De la démocratie en Amérique ». Son œuvre était méconnue, voire occultée en France durant une grande partie du XXe siècle. Cependant, depuis que Raymond Aron a considéré Tocqueville comme l’un des pères fondateurs de la sociologie dans un ouvrage intitulé « Les étapes de la pensée sociologique » (1967), son œuvre a bénéficié d’un extraordinaire regain d’intérêt. René Rémond a donc eu raison d’écrire dans la préface d’un recueil de textes choisis ayant pour titre « Tocqueville : égalité sociale et liberté politique » (1977) : « C’est un bien singulier phénomène que l’étonnant retour de fortune que connaît depuis quelques années l’œuvre de Tocqueville. Après une longue éclipse, notre temps l’a retrouvée : historiens et sociologues la consultent et la méditent ». Si l’ouvrage « De la démocratie en Amérique » s’est fondé sur des observations minutieuses et approfondies de la société américaine durant la période allant du 9 mai 1831 au 20 février 1832, la sociologie tocquevillienne peut être définie comme une sociologie compréhensive fondée sur l’observation des faits sociaux.

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Hommes ou femmes transgenres : qu’est-ce que la transidentité ?

—Par Christine Mateus —
Les personnes transgenres considèrent être nées dans un mauvais corps, avec une identité de genre ne correspondant pas à leur sexe biologique. Elles décident alors d’en changer.

« Les personnes transgenres font partie de la famille des LGBT+ : homosexuels, lesbiennes, bisexuel(le)s. Pourtant, être transgenre n’a rien à voir avec la sexualité », précise Céline Audebeau. À 55 ans, cette femme ne vit sa vie pleinement que depuis quelques mois : il y a deux ans, elle a entamé une transition pour changer de sexe. Elle raconte son histoire dans « Du masculin au féminin, mon parcours singulier ». Une personne transgenre peut tout à fait être hétéro, homo, bi ou asexuelle (qui n’éprouve pas de désir sexuel). Confondre la transidentité et l’orientation sexuelle est en effet un des amalgames les plus fréquents.

Une personne transgenre a donc une identité de genre, comme le genre féminin par exemple (la personne se sent femme), qui ne correspond pas à son sexe biologique (le masculin). On parlera donc, dans ce cas précis, de femme transgenre, comme Céline (puisqu’elle est née dotée d’un sexe masculin).

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Décès de l’écrivain et dramaturge algérien Aziz Chouaki

On vient d’apprendre la disparition du dramaturge et écrivain algérien Aziz Chouaki. Décédé brutalement ce mardi 16 avril à l’âge de 67 ans, il laisse une œuvre abondante composée de nouvelles, romans et surtout de nombreuses pièces de théâtre, dont Les oranges, un texte régulièrement joué sur scène, jusqu’à plus récemment Nénesse, grand succès populaire et Esperanza, qui était à l’affiche il y a encore quelques semaines.

L’écrivain et dramaturge franco-algérien Aziz Chouaki, auteur de textes avec comme toile de fond le fondamentalisme islamiste dans son pays d’origine mais aussi la migration clandestine, est décédé mardi à l’âge de 67 ans, a indiqué son épouse à l’AFP.

L’auteur francophone de “L’étoile d’Alger”, “Les Oranges” ou encore “Esperanza” est mort “d’un arrêt cardiaque en région parisienne”, a précisé Yasmine Chouaki, journaliste à RFI.

Installé en France depuis 1991, ce fils d’instituteurs né à Tizi Rached et qui a fait des études de lettres anglaises, avait dû quitter l’Algérie en raison de menaces d’islamistes.

Dans les années 80, “il signait chaque semaine dans le Nouvel Hebdo une nouvelle inspirée de la montée de l’islamisme.

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L’ Action cœur des villes : une fausse bonne idée ?

— Par Claude Gelbras —
Votée en octobre 2018, mise en œuvre par le ministère de la Cohésion et des Relations avec les collectivités des territoires pour faciliter la revitalisation des centres-villes, la loi crée un nouveau contrat intégrateur unique, l’opération de revitalisation de territoire (ORT). Portée par la commune centre, l’intercommunalité dont elle est membre et éventuellement d’autres communes de l’EPCI, l’ORT repose sur un projet global, qui permet d’intervenir de manière concertée et transversale sur l’habitat, l’urbanisme, le commerce, l’économie, les politiques sociales, etc. L’ORT s’accompagne de mesures favorisant la rénovation de l’habitat, l’instauration d’un droit de préemption urbain renforcé, ainsi que des dispositions favorisant l’implantation de grandes surfaces commerciales en centre-ville et la suspension des autorisations d’implantation en périphérie.
Il faut se rendre à l’évidence, le volontarisme est nécessaire, mais ne suffira pas : on voit même, en cette période délicate, des appels à l’État de la part d’élus à la recherche de budgets bien sûr, mais également d’arbitrages locaux. Jean-Pierre Maurice
Habitat, commerce, création d’emplois, transports et mobilité, offre éducative, culturelle et sportive, gestion du patrimoine, développement des outils numériques… : le plan Action coeur de ville vise à redonner de l’attractivité et du dynamisme aux centres des villes moyennes.

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Appel des peuples indigènes : « Depuis l’élection de Jair Bolsonaro, nous vivons les prémices d’une apocalypse »

— Tribune —

Dans une tribune au « Monde », quatorze représentants de peuples indigènes de différents continents, dont ceux de l’Amazonie brésilienne, lancent un appel à protéger le caractère « sacré » de la nature et à s’opposer aux projets du président du Brésil.

Tribune. Nous, gardiens et enfants de la Terre Mère, peuples indigènes et alliés, nos prophéties, notre sagesse et nos savoirs nous ont permis de constater que la vie sur la Terre Mère est en danger et que l’heure d’une grande transformation est arrivée.

Les peuples indigènes ont toujours pris soin de la Terre Mère et de l’humanité. Nous représentons 370 millions de personnes dans le monde, répartis sur 22 % de la planète et couvrant 80 % de la biodiversité mondiale.

Nous appelons l’humanité à prendre des mesures pour protéger le caractère sacré de l’eau, de l’air, de la terre, du feu, du cycle de la vie et de tous les êtres humains, végétaux et animaliers. Il est vital de transformer notre approche de la nature en l’envisageant non comme une propriété, mais un sujet de droit, garante de la vie.

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L’acteur Mabô Kouyaté, est mort à 29 ans

En 2003, il jouait le rôle de Morgan dans « Moi César, 10 ans 1/2, 1,39 m ». TFM Distribution
Le jeune homme avait obtenu son premier rôle au début des années 2000 dans le film de Richard Berry.

« Mabô Kouyaté vient de nous quitter ». C’est par ces mots que le maire des Lilas (Seine-Saint-Denis) a annoncé mercredi le décès à 29 ans, de ce jeune acteur, connu notamment pour son rôle dans « Moi César, 10 ans 1/2, 1m39 » (2003). Dans ce film réalisé par Richard Berry, il y interprétait Morgan, acolyte de Jules Sitruk. Ce dernier lui a rendu hommage sur Instagram jeudi.

Depuis ce film, on avait pu voir jouer Mabô Kouyaté dans le téléfilm « Écoute Nicolas » (2003), dans « Tour de France » avec Gérard Depardieu (2016) et plus récemment dans des épisodes de séries françaises comme « Munch » ou « Sections de recherches ».

Mabô Kouyaté avait également joué au théâtre par exemple dans « Les Liaisons dangereuses », mis en scène par John Malkovich entre 2011 et 2013.

Il avait aussi posé pour quelques campagnes de pub et récemment diffusait sur sa chaîne Youtube des clips de rap qu’il avait écrit.

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Génétique et anthropologie (5). Festivals panafricains des années 1960 et 70 : réflexions sur une archive

Vendredi 5 avril 2019, 14h30-16H30. E.N.S. Rue d’Ulm Paris

Séminaire coordonné par Nicolas Martin-Granel et Julie Peghini

Ce séminaire de l’équipe « Manuscrits francophones » cherche à confronter, comparer et surtout à mettre en relation génétique et anthropologie, deux disciplines dont l’Afrique et la Caraïbe constituent déjà le « terrain » commun. Si l’anthropologue s’est lui-même observé « comme auteur » (Geertz), producteur de textes et donc d’avant-textes relevant d’une étude génétique, l’écrivain africain, à l’inverse, s’est défini comme un « guetteur » dont la première phase de travail est « l’enquête » (Sony Labou Tansi) dont les traces peuvent être repérées par l’anthropologie de l’écrit (politique, religieux, historique, culturel, etc.). Outre ces « branchements » (Amselle) évidents situés en amont du processus, celui-ci peut être interprété au croisement de concepts typologiques élaborés dans les champs disciplinaires distincts, mais qui finissent par entrer en résonance, tels le prophétisme scripturaire et l’écriture à processus. Il s’agira aussi de mettre en commun les moyens et méthodes (entretiens, archives, films) pour explorer ensemble de nouveaux terrains, notamment les réseaux sociaux.

L’ensemble des matériaux réunis pour chaque séance (interventions, documents commentés, y compris extraits vidéos ou œuvres plastiques) sera mis en ligne en flux continu dès le lendemain de la séance, pour documenter les travaux du séminaire, alimenter le débat et faire émerger progressivement une réflexion commune.

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Siem Reap : une caricature de mal-développement

Carnet de route du Cambodge

— Par Roland Sabra —

La nostalgie dans mes bagages j’ai quitté Luang Prabang en renouvelant la promesse de faire retour faite il y a près d’un demi-siècle. Le charme, la « zénitude » de la ville qui s’est transformée sans se trahir me séduisent, encore et toujours. Il est des endroits que l’on quitte à regrets, « comme ces belles passantes qu’on a aimées quelques instants secrets ». Du coup l’attrait pour la découverte d’un pays que je ne connais pas, pour son étrangeté, pour ce qu’il recèle de différences et d’altérité, et qui toujours m’habite se teinte d’une légère ombre de tristesse. Aller au Cambodge est aussi un retour, mais un retour douloureux vers le temps des années sombres, celles des seventies du siècle dernier quand l’actualité se focalisait sur les guerres, les coups d’état, les meurtres et les assassinats qui ravageaient le Sud-Est asiatique.

La partie Est du Cambodge a reçu pendant ces années- là un tonnage de bombes supérieur à celui que les américains ont déversé pendant toute la Seconde guerre mondiale !

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Funan : Cambodge, avril 1975

Carnet de route du Cambodge

Funan retrace le parcours de Chou, une jeune cambodgienne séparée de son fils Sovanh dès les premiers jours de la révolution khmère rouge de 1975.

Comme tant d’autres, Chou sera déportée, contrainte aux travaux forcés.
Un à un, les siens lui seront arrachés. Elle connaîtra l’injustice, le désarroi et l’impuissance. Elle devra affronter la faim, la peur… la mort. Femme, mère et épouse, Chou va devoir trouver la force d’exister, de décider et de survivre. Pour résister à l’atroce quotidien imposé par les Khmers rouges, elle devra se faire violence et apprendre à s’imposer.

Le couple qu’elle forme avec son époux Khuon prendra alors une toute autre dimension. Dans la souffrance et l’adversité, ils vont se déchirer, se redécouvrir, s’aimer et apprendre à lutter. Ensemble.
Pour retrouver ce fils que le régime lui a arraché, Chou va devenir une femme nouvelle. Forte et déterminée, elle va se révéler. Aux autres, mais aussi à elle-même. Malgré le manque, l’impuissance, elle n’abandonnera pas. Parce que là-bas, quelque part, Sovanh a besoin d’elle.

« Funan c’est l’histoire d’une famille.

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La dépigmentation volontaire de la peau, une pratique taboue, répandue et dangereuse

— Par Faustine Vincent —
Le phénomène semble s’étendre malgré l’interdiction en France des produits éclaircissants, nocifs, mais vendus dans les boutiques « afros » et sur Internet.

Pendant vingt ans, elle a accompli le même rituel en cachette, dans sa salle de bain. Trente minutes le matin, une heure le soir à enduire son visage et son corps de crèmes et de lotions dépigmentantes, interdites en France, mais vendues sous le manteau dans les boutiques « afros », notamment à Paris, et sur Internet.

Aissata Ba, Sénégalo-Mauritanienne de 37 ans, ne voulait surtout pas que son entourage sache que sa couleur naturelle de peau était bien plus noire. Même son compagnon n’était pas au courant. Avec ces produits « décapants », cette maquilleuse et coiffeuse affichait un teint clair, à l’image de son modèle, Beyoncé, dont le portrait orne les murs de son coquet appartement, à Roubaix (Nord), où elle vit avec ses trois filles.

« J’ai mis tout ce qui était imaginable. Pour moi, la blancheur c’était la beauté, explique-t-elle. Le problème, c’est qu’une fois qu’on est là-dedans, c’est comme une drogue.

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Phare Ponleu Selpak ou “La Lumière des Arts »

Carnet de route du Cambodge

— Par Roland Sabra —

Le soir de mon arrivée à Siem Reap au Cambodge je suis allé renouer avec une pratique de mon enfance quand au bout du chemin qui longeait le cimetière, sur un terrain vague envahi par les herbes folles, en face des jardins de mes grand-parents paternels et maternels un cirque itinérant s’installait pour quelques jours. Comme tous les enfants du monde, je trépignais d’impatience en attendant le soir de la sortie promise. C’était ma grand-mère maternelle qui m’accompagnait.

Juste avant mon départ de Luang Prabang, adorable ville à propos de laquelle je reviendrai plus tard, je tombais sur une note en bas de page d’un petit guide touristique qui signalait l’existence d’un cirque « The Cambodian Circus » dont je l’avoue volontiers je n’avais jamais entendu parlé.. Cette découverte n’était que la partie visible d’un iceberg qui porte le beau nom de.  » La Lumière des Arts », Phare Ponleu Selpak en cambodgien. Avant d’évoquer le spectacle de cirque auquel j’ai assisté avec bonheur voici une présentation de l’ONG extraordinaire qui est à son origine.

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Mémoire de l’esclavage et antiracisme : un débat, un combat et ses enjeux

Deux textes mis en ligne ces deux derniers jours sur Mediapart, et qui sont en train de provoquer le débat, en matière de mémoire de l’esclavage. Ils font suite à la mise en ligne sur le site du CNMHE, d’un texte  auquel a répliqué une tribune de Myriam Cottias, directrice du CIRESC au CNRS et ancienne présidente du CNMHE. On trouvera donc ci-après un lien vers le texte initial, la réponse de Myriam Cottias, un texte de Loïc Céry de l’Institut du Tout Monde qui précise les enjeux du débat et la plainte déposée par Frédéric Régent.


L’anti-esclavagisme peut-il exclure l’antiracisme?

—Par Myriam Cottias—

Exclure les combats anti-esclavagistes, des combats antiracistes n’est-ce pas une nouvelle tentative pour construire une identité particulariste qui oublie la violence de la relation esclavagiste et de la «race» et pour nier l’universalité des combats pour l’égalité du genre humain?

Les nombreux actes, écrits et injures antisémites et racistes montrent bien, une fois encore, que la période est au brouillage politique et à la révision de la connaissance historique par des discours guidés par une idéologie récurrente sur la minoration des facteurs qui ont soutenu l’histoire des génocides et des processus génocidaires de l’Histoire.

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À la recherche de la Princesse Sida

Carnet de route du Laos

 — Par Roland Sabra —

Le soir de mon arrivée à Luang Prabang je me suis donc précipité dans l’ancienne salle de bal et du protocole du Palais Royal de Luang Prabang aujourd’hui transformée en salle de théâtre pour voir le troisième épisode du Phralak Phrralam, une adaptation lao du célèbre Ramayana, considéré comme l’une des quatre plus grandes épopées, les trois autres étant le Mahabharata, l’Iliade et l’Odyssée. Au fil du temps, la version lao de cette épopée a perdu son association avec l’hindouisme et représente plutôt la vie antérieure du Bouddha. L’épopée a été introduite pour la première fois au Laos par des missions bouddhistes. L’histoire du Rama est décrite dans de nombreuses peintures murales et des sculptures en relief en bois sur les portes et les fenêtres de temples bouddhistes. Il existe deux versions connues de l’histoire de Ramayana au Laos: la version de Luang Prabang dans la capitale royale et la version de Vientiane peinte sur les murs du temple Wat Pa Khe. Phralak Phralam est devenu l’un des thèmes les plus populaires du répertoire du ballet royal lao jusqu’en 1975, date de la prise du pouvoir par le Pathet Lao.

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Incitation à la haine raciale : signalement, saisie de la justice et sanctions

Alors que le ministère de l’Intérieur a annoncé récemment la hausse des actes antisémites en France en 2018, Service-public.fr rappelle que les incitations à la haine raciale sont punies par la loi (45 000 € d’amende et 1 an de prison en cas de propos tenus publiquement).

L’incitation à la haine raciale, c’est pousser certaines personnes à manifester de la haine, de la violence ou de la discrimination contre des individus en raison de leur religion ou de leur origine nationale ou ethnique. Toute personne victime d’incitation à la haine raciale peut porter plainte contre l’auteur de ce type d’action.

Dans sa fiche, Service-public.fr précise :

la possibilité de signaler ce type de propos tenus sur internet (réseaux sociaux, forums…) en utilisant le service en ligne Pharos du ministère de l’Intérieur ;
les modalités de saisie de la justice pénale notamment par les associations de lutte contre le racisme, d’assistance aux victimes de discrimination raciale ou religieuse ou défense de la mémoire des esclaves ;
les sanctions encourues (45 000 € d’amende et 1 an de prison en cas de propos publics).

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Laos : Les hommes descendent des courges !

Carnet de route du Laos

— Par Roland Sabra —

Mes proches le savent : je m’étais toujours promis de retourner au Laos. J’ ai souvent raconté l’expérience de mon premier voyage en 1975 quelques semaines avant la prise officielle du pouvoir par le Pathet Lao, le bras armé du parti communiste. Le soir assis sur la terrasse du premier étage de l’hôtel de Paris à Vientiane, en sirotant une bière, j’assistais à l’arrivée tranquille mais déterminée des soldats du Parti Révolutionnaire du Peuple Lao. Trois par trois, vêtus à la chinoise dans des uniformes vert-olive, l’Ak47 en bandoulière, et trois grenades rondes, elles aussi de fabrication chinoise, à la ceinture. Deux ans auparavant un cessez-le feu général avait permis la mise en place, pour la forme, d’un gouvernement d’union nationale les communistes contrôlant 11 des 13 provinces. Il restait à prendre Vientiane, ce qui fut donc fait en 1975 en même temps que la démission forcée de tous les ministres non-communistes était obtenue sans difficultés. Et les révolutionnaires laotiens ont gardé le nom donné par le colonisateur français qui unifiait l’administration des différentes « principautés » ou minis royaumes qui se partageaient les territoires de son protégé et baptisait la nouvelle entité d’un nom unique « Laos ».

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« Les tabous du foot » de Pierre Rondeau

Toutes les questions qui fâchent sur le foot à l’épreuve des faits scientifiques
Parce qu’ils sont devenus des stars internationales, les footballeurs sont érigés en modèles. Les moindres de leurs faits et gestes sont épiés, surveillés.

La cigarette, l’alcool, le sexe, le dopage, l’argent, l’homosexualité, le racisme, l’impartialité de l’arbitrage… autant de sujets qui, officiellement, ne posent aucun problème dans le foot, mais qui alimentent pourtant les fantasmes et les rumeurs incessantes.
Alors qu’en est-il vraiment ?
Ces clubs richissimes et ces joueurs millionnaires gèrent-ils si bien leur argent ? Le foot serait-il le seul sport à échapper au dopage ? Le mode de vie des joueurs est-il vraiment différent de celui des autres jeunes gens de leur âge ? Aucun gay dans le foot, est-ce crédible ?
Pour répondre à toutes ces interrogations, Pierre Rondeau a enquêté au-delà même des témoignages et s’est appuyé sur des études scientifiques (économiques, sociologiques ou médicales…). Battant en brèche les idées reçues, il montre que le football n’est pas ce modèle idyllique érigé derrière des tabous protecteurs.

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Tanzanie : des mariages entre femmes pour éviter les violences conjugales

— Par Laetitia Reboulleau —

En Tanzanie, 70 % de la population est entièrement dépendante de la terre pour pouvoir survivre. Or, selon la tradition, les femmes ne peuvent ni posséder ni hériter de terres. Pour s’affranchir de cette règle, les femmes du peuple Kuria, dans le nord du pays, utilisent une coutume baptisée Nyumba ntobu (« La maison des femmes »), c’est-à-dire le mariage entre femmes. Ainsi, elles peuvent conserver leur propriété et vivre en toute indépendance des hommes, dans un pays où 78 % des femmes ont été abusées sexuellement, physiquement ou psychologiquement par leur mari.

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Voir la vidéo « Vivre sans les hommes »

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L’inexorable expansion du « globish »

« Dans un salon consacré au livre, et à la littérature française, n’est-il plus possible de parler français ? »
Dans une tribune collective au « Monde », une centaine d’écrivains, d’essayistes, de journalistes et d’artistes s’indignent de voir le « globish », un sous-anglais, supplanter notre langue dans les médias, à l’université et jusqu’au prochain salon « Livre Paris ».
Tribune. « Pour la deuxième année consécutive, la littérature Young Adult est mise à l’honneur au salon Livre Paris », lit-on sur le site Internet de cette manifestation qu’on appela longtemps le Salon du livre, et qui se tiendra du 15 au 18 mars. A côté de la littérature jeunesse, qui dispose de sa propre « scène » au salon, il y en aurait donc une autre, cette fois « jeune adulte ». Passons sur le bien-fondé de cette catégorie qui remonte au succès commercial d’Harry Potter – et se distinguerait peut-être d’une littérature « adulte mûr » et d’une troisième, « vieil adulte ». Mais pourquoi doit-elle être dite en anglais ? Poursuivons notre lecture du site Internet [qui a été, depuis l’écriture de cette tribune, actualisé] : la « scène YA » accueillera « Le Live » (performances et lectures musicales), une « Bookroom » (un espace de rencontres), un « Brainsto » (discussion entre créateurs), un « Photobooth » (pour laisser une trace sur ses réseaux sociaux).

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La mort de Félix Chauleau

Nécrologie
Tropiques Atrium Scène nationale salue la mémoire de Maître Félix Chauleau.
Président fondateur du CMAC (Centre Martiniquais d’Action Culturelle), il en assura la présidence de 1974 à 1977 et de 1994 à 2012.
De son engagement dans la vie associative tant pour la culture que pour le sport, notamment en tant que Président de la Ligue de Football de Martinique ou membre de l’ex CCEE, nous garderons l’image d’un homme de dialogue, affable, épris de justice et ouvert aux mutations technologiques. Il avait, avec d’autres, oeuvré pour la fusion entre le CMAC et l’Atrium.
Tropiques Atrium Scène nationale adresse à sa famille et à ses proches ses sincères condoléances et son soutien dans cette épreuve.

Le Conseil d’Administration, la Direction et l’équipe de Tropiques Atrium –Scène nationale de Martinique

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Congé parental : où sont les hommes ?

— Par Clémence de Blasi —

Si beaucoup de pères déclarent y songer, ils sont une minorité à choisir de s’occuper de leur bébé pendant plusieurs mois. Les blocages restent nombreux.

« Me faire des journées de maman, c’était un peu impressionnant au début : le soir, j’étais cuit ! », plaisante Gabriel Bally, 45 ans, responsable des études dans une entreprise de dépollution de friches industrielles. Il y a quelques mois, le jeune papa, qui vit dans le 17arrondissement de Paris, a décidé de faire une pause dans sa vie professionnelle pour s’occuper de sa fille. « Dans ma boîte, on est 400 salariés, mais je suis le premier homme à avoir demandé un congé parental », observe-t-il. En France, après la naissance ou l’adoption d’un enfant, la durée de ce congé peut aller jusqu’à trois ans (à temps plein ou partiel, jusqu’au troisième anniversaire de l’enfant), dont une partie est indemnisée. Celui-ci se prend après les congés maternité et paternité. Or seuls 4 % des personnes qui choisissent d’en profiter sont des hommes.

Pourtant, les mentalités changent.

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