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« Antigone, ma sœur », du Théâtre des Deux Saisons, une lecture floue

Le collectif La Palmera regroupe un ensemble hétérogène de comédiens, chanteurs, metteurs en scène, graphiste, réalisateurs… animés par un désir premier : donner naissance à des projets artistiques originaux. C’est dans le cadre de La Plamera qu’on a pu voir en Martinique  P’tite Souillure, de Koffi Kwahulé, mis en scène par Damien Dutrait et Nelson-Rafaell Madel (2013) ; Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort… adapté d’Andromaque de Racine par Paul Nguyen, Nelson-Rafaell Madel et Néry Catineau, qui a fait l’objet de plus de 200 dates à travers la France (2012-2017) ; , Poussière(s), écrit par Caroline Stella, mise en scène par Nelson-Rafaell Madel. Du même metteur en scène on retiendra « Au plus noir de la nuit » qu’il avait adapté du roman Looking on Darkness d’André Brink en 2018 et salué par l’ensemble de la critique.

Dans cette nébuleuse gravite la Compagnie Théâtre des Deux Saisons, qui participe au projet initié par le ZEF,  la scène nationale de Marseille. «  Savoir dire non » ? Dire non à quoi ?  

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Poussière(s) : à voir à tout âge

— Par Roland Sabra —

Caroline Stella est allée puiser dans ses souvenirs d’enfance les restes des contes des frères Grimm qu’on lui racontait ou qu’elle lisait pour en faire un migan savoureux dans la mise en scène de Nelson-Rafell Madel. Il semble bien pourtant que l’élément essentiel autour du quel s’organise le plat soit le « Peau d’âne. », longtemps oublié parce que sa thématique, l’inceste père-fille, semblait trop sulfureuse. Qu’en est-il de ses réminiscences dans Poussière(s) ?

Une jeune fille vit, dans un moulin, à l’ombre de son père qui la chérit et de Simon un jeune apprenti meunier qui n’est pas insensible à ses charmes. Poussière s’ennuie. Comme les ailes du moulin elle tourne en rond, observant la porte close qui la conduirait vers le monde si elle avait le courage de l’ouvrir et lui permettrait d’échapper au mariage avec l’élu de son père, un double de lui-même en plus jeune et et qui possède tout un champ de poiriers. Un pas de côté de la pomme défendue à la poire pour la soif, ou plutôt pour évoquer l’émancipation implicite contenue dans le proverbe français « Quand la poire est mûre, il faut qu’elle tombe ».

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Poussière(s) : de l’autre côté du miroir

Vendredi 12 & samedi 13 avril 2019 à 19h 30 au T.A.C.

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

« Sous les affabulations les plus invraisemblables perce toujours un fait bien réel : la nécessité pour l’individu de passer d’un état à un autre, d’un âge à un autre et de se former à travers des métamorphoses douloureuses, qui ne prennent fin qu’avec son accession à une vraie maturité »

La jeune Poussière, accablée par un quotidien routinier et étriqué, veut fuir et s’émanciper de la toute puissance d’un père meunier qui souhaite la marier pour éponger ses dettes. Elle possède alors l’élan d’une manifestation spontanée de sa volonté muselée. Mais entre le confort manifeste de sa vie actuelle et ses aspirations de liberté son cœur balance. C’est tout l’enjeu de cette pièce qui se joue sur le courage que mettra l’héroïne à se dégager des contraintes, mais aussi de la relative sécurité que lui offre le respect des traditions. On constate une mise en scène imagée et inventive, où les analogies sont fortes entre le pastel des vêtements de Poussière qui symbolise sa jeunesse et le transat qui reflète le confort dont elle doit s’extraire telle une Cendrillon des temps modernes .

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« Poussières[s] », de Caroline Stella, m.e.s. Nelson Rafaell Madel

12 & 13 avril 2019 à 19h 30 au T.A.C.

Mise en scène et scénographie Nelson-Rafaell Madel
Avec Damien Dutrait, Paul Nguyen, Caroline Stella, et Nicolas Cloche en alternance avec Brice Perda
Lumières Pierre-Emile Soulié
Musique Nicolas Cloche
Ingénieur son Pierre Tanguy
Collaboration aux costumes et accessoires Celia Canning
Dessin animé Marielle Guyot
Collaboration artistique Sarah Tick

Il était une fois…
Les contes sont un genre merveilleux. Pas uniquement au sens magique du terme. En effet, ils permettent de prendre un personnage, prince vaillant orphelin, fille désargentée mais valeureuse, animal maltraité et rusé ; de le mettre dans des situations périlleuses, rendre visite à sa grand-mère en passant par une sombre forêt, partir en quête d’un lointain trésor oublié ; de placer sur sa route tout un tas d’embûches, si possibles insurmontables, dormir chez un ogre mal luné, être coincé en haut d’une tour sans escalier ; de lui adjoindre un ou deux compagnons de route, chasseur assassin repenti, bonne fée aux pouvoirs limités ; d’éventuellement saupoudrer l’action d’une histoire d’amour, sans que celle-ci soit d’emblée gagnée ; et enfin de mélanger le tout pour voir comment notre héros réagit et s’il passe les épreuves pour arriver à poursuivre sereinement sa route.

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Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort

— Par Selim Lander —

andromaque-2Nous écrivions ce qui suit après avoir assisté à une représentation de la pièce lors du festival d’Avignon en 2014 à la chapelle du Verbe incarné. La première représentation au Théâtre municipal, jeudi 19 mai, devant un public enthousiaste qui a offert une standing ovation aux deux comédiens, dans une version qui nous a semblé un peu changée, tirée par moments vers la comédie musicale, confirme la réussite de leur projet.

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Nelson-Rafaell Madel et Paul Nguyen, deux comédiens du collectif La Palmera (1), assistés par Néry pour la mise en scène, présentent une version réduite d’Andromaque précédée d’un prologue explicatif de leur crû, très ludique, à grand renfort de baudruches qui figurent les combattants de la guerre de Troie et les principaux protagonistes de la tragédie de Racine.

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« P’tite souillure » : un Enfer sous les oripeaux de l’Eden ou l’inverse…

 — Par Roland Sabra—

Un « Théorème » pasolinien de tous les temps et de tous les lieux voilà ce que nous donne à entendre le texte de Koffi Kwahulé dans la mise en scène de Damien Dutrait et Nelson-Rafaell Madel lors de sa création au Théâtre A. Césaire de Foyal le 28 février 2013. Un inconnu, Ikédia, arrive un soir dans une maison bourgeoise et va servir de révélateur des drames familiaux qui gangrènent la vie d’un père d’une mère et de leur fille, surnommée « P’tite souillure ». Il est venu «  Foutre le feu à la maison » et il le fera. Si la pièce est européenne dans sa structure, son propos dépasse largement cet horizon. Le dramaturge ivoirien dit d’elle : «  C’est la part occidentale, constitutive de mon identité, dont je ne peux me défaire, comme le zèbre ne peut se défaire de ses rayures, que je laisse parler. » « P’tite souillure » est un peu le pendant de « Bintou » l’héroïne éponyme d’une autre pièce de Koffi Kwahulé que la jeune et talentueuse Laetitia Guédon a montée en 2009 à Avignon et présentée peu de temps après à Fort-de-France.

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