Étiquette : Les Comédiens

« La Ballade des planches », tout en légèreté et en plaisir partagé

Rire du théâtre au théâtre.

— Par Roland Sabra —

Le théâtre est le lieu de l’humour. Des objets incongrus, des accessoires inattendus, peuvent sortir des coulisses, tomber des cintres, surgir des trappes. Le public le sait. Il vient pour être surpris. Il se met en condition de l’être. Tout comme l’acteur se prépare dans la loge à son entrée en scène le public se prépare à recevoir le spectacle. « Soyez les ingénieux chimistes de nos métamorphoses, c’est vous qui mettez la couronne sur la tête de nos rois » (Shakespeare). L’humour porte presque toujours sur un ailleurs du théâtre, transporté, transposé pour la scène. Jean-Paul Alègre lui s’intéresse, dans la Ballade des planches, aux situations comiques générées par le travail d’une troupe de théâtre. Une comédienne attend vainement la réplique d’une remplaçante qui de mots en maux dérive du côté de l’absurde. Trois exploratrices découvrent figés dans une éternité irradiée un théâtre, sa régie et ses spectateurs. Un commercial propose de filmer, avec des inserts publicitaires, la mise en scène du suicide d’un désespéré. Lors d’une répétition des comédiens se perdent dans la complexité, puis dans la confusion des propos abscons d’un auteur.

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« Alarmes, etc » : un ton en dessous !

— Par Roland Sabra —

alarmes_etc-3En 2012 elle nous présentait « Batailles », en 2013 c’était « Théâtre sans animaux« , cette année elle nous a proposé «  Alarmes, etc. » « Elle »,  c’est Julie Mauduech et sa compagnie « Les comédiens ». Trois pièces issues du théâtre à sketches, ce théâtre souvent humoristique qui se moque de nos travers. « Alarmes » est une pièce de Michael Frayn composée de huit scénettes. Julie Mauduech en a retenu six et le spectacle commence avec celle qui donne son nom à l’ensemble et qui se veut une satire de notre asservissement à ces machines qui envahissent notre univers quotidien. Du presse-purée de Moulinex qui « libère la femme », dans les années cinquante du siècle dernier, à nos addictions actuelles à l’Internet et aux smartphones le chemin est le même, celui qui conduit des mirages de l’émancipation aux sombres élans de l’aliénation. « Chambres doubles » et « Faux départ » relèvent une critique amusée du tourisme de masse que l’on entasse chaque soir dans des hôtels en tout point identiques à ceux de la veille et à ceux du lendemain.

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