— Par Scarlett Jésus, membre d’AICA sc(*) et du CEREAP.(**) —
Il y a fort à parier que jusqu’à aujourd’hui vous ignoriez l’existence de la revue DO. KRE.I.S.
Un drôle de nom penserez-vous pour une revue. Un nom aux sonorités étranges qui, tel un nom de code, suggère le mystère, l’étrangeté. Mais aussi la créolité. Vous n’auriez pas tort puisque cette revue fut créée en Haïti en 2017. Destinée à une publication annuelle, mais freinée par le Covid, son 6ème numéro vient tout juste de sortir en mars 2024. Avec à chaque fois un thème différent.
Son titre est issu d’un jeu d’osselets, très couru à Haïti. Il se joue en quatre manches avec 5 osselets dont chacune des quatre faces porte un nom, en rapport avec son apparence : Il y a le dos (D0 en créole), le creux (KRE), la lettre Z (I ou Zi) et ès (la lettre S). Les joueurs tentent de réussir la combinaison gagnante DO.KRE.I.S. Conçue pour être un espace de rencontres permettant à des cultures et disciplines différentes de dialoguer, la revue a vocation à « faire archipel », c’est-à-dire d’établir des ponts d’un océan à l’autre entre des îles (mais pas que) où le français, imposé, cohabite avec des parlures créoles qui lui résistent.

Qui est Andrise Pierre ? Faisons sa connaissance sur le site 
Avec la crise de possession du corps de Fanta, la jeune bonne haitienne au service de la famille Maison, par l’esprit Vaudou de « Erzulie (Fréda) Dahomey », comme un javelot de feu qui déchire les ténèbres de la Mort et les entrailles de la résignation, la pièce de Nelson-Rafaell Madel écrite par Jean René Lemoine sous le titre de « Erzulie Dahomey, déesse de l’amour », après une longue démonstration de l’effondrement social d’une « famille de petits blancs», s’arrache enfin du plancher du Théâtre Aimé Césaire.
Texte de Jean-René Lemoine, M.E.S. Nelson-Rafaell Madel,