— Le n°258 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —
CRACHAT ET LUTTE DE CLASSES
RCI nous apprend qu’à l’occasion d’une séance de signatures pour le livre qu’il à coécrit avec le militant afro–descendant Steeve Gadet, un « activiste » aurait craché sur le béké Emmanuel de Reynal. On sait que ce débat improbable entre les deux hommes, a réjoui ou choqué, suivant les points de vue. Parmi les mécontents, il y en a qui ont choisi l’invective virulente contre Steeve Gadet. L’activiste du jour a, lui, visé physiquement de Reynal.
Pendant ce temps, les élu-e-s réuni-e-s en congrès, lancent un débat d’où elles et surtout ils, espèrent tirer un ou des plans « pour la Martinique », pour le plus grand bien « de tous les Martiniquais ». Et comme il se doit pour une si généreuse intention, les premiers pas de ce nouveau départ sont salués par une unanimité de bon aloi. On se croirait en plein « Gran Sanblé pou ba péyi a an chans » des débuts !

Dès le début de la grève du 22 novembre dernier, et surtout depuis qu’ont fleuri aussitôt des barrages sur toute la Martinique, on a entendu toutes sortes de commentaires. Sur la grève comme sur les barrages.
Avec presque la larme à l’œil, dans une atmosphère ruisselant de bons sentiments, les élites politiques, économiques voire intellectuelles (cela va parfois ensemble !) multiplient les scènes de congratulations, ébahies de vos prouesses scolaires sous les flashs d’une presse aux anges, trop heureuse de montrer qu’à côté, voire à l’opposé, d’une poignée de délinquant-e-s dangereux/ses, il y a celles et ceux, en nombre, qui travaillent, réussissent et représentent l’espoir. Comme quoi, les choses ne vont pas si mal que çà …
Dans une tribune datant de quelques bonnes années (Service public ou délégation de service public !), nous exprimions clairement à la fois notre opposition à la délégation de service public passée entre la Région dirigée par S. Letchimy et une société privée de transport maritime, et notre parti-pris total au service public, dans le transport comme ailleurs.
Pour une militante ou un militant politique digne de ce nom, la politique c’est le combat pour l’amélioration du sort du plus grand nombre au bénéfice des générations d’aujourd’hui et de demain. Pour une politicienne ou un politicien, la politique se réduit aux élections. Mais il y a pire : pour ce beau monde les élections n’auraient rien à voir avec la lutte des classes qui d’ailleurs n’existerait plus depuis le dix neuvième siècle !