— Par Emmanuel de Reynal —
Plus de 30 ans après l’interdiction de la chlordécone aux Antilles française, force est de constater que nos esprits sont encore contaminés par des idées aussi solides que reçues. Ainsi sommes-nous convaincus que 92% des Martiniquais sont définitivement empoisonnés, qu’ils vivent au sursis d’un cancer qui surviendra forcément, et qu’ils n’ont rien d’autre à faire que d’attendre l’heure fatidique.
Ces affirmations désespérantes laissent entendre que nous serions condamnés, qu’il n’y aurait plus d’espoir pour nous et nos enfants ! Elles sont en réalité totalement fausses ! Elles ne visent qu’à nous maintenir dans un climat d’impuissance et de découragement.
Dans cette crise majeure où se percutent les enjeux écologiques, sanitaires, économiques, judiciaires, sociaux et sociétaux, il est bon de rappeler quelques vérités simples :
- Le président de la République a reconnu solennellement la responsabilité de l’État dans l’affaire dite de la Chlordécone. C’était en 2018.
- L’État a renforcé massivement son plan d’actions afin de traiter toutes les conséquences de cette pollution sur nos territoires. Pas moins de 130 millions d’euros ont été alloués à ce quatrième plan.

La dernière campagne électorale de la CTM avait eu le mérite de faire entendre des voix nouvelles et d’aligner les principaux candidats sur un diagnostic clair de la situation locale : malgré ses nombreux atouts, la Martinique va mal : elle vieillit et elle offre peu de perspectives à ses habitants, ses services publics sont en panne et le pays désespère sa population. Cette même campagne électorale avait permis d’identifier quelques grands enjeux d’avenir : le dérèglement climatique, la perte d’attractivité du territoire, les difficultés économiques conduisant à l’appauvrissement des Martiniquais et au réveil des tensions sociétales. Elle avait permis aussi de suggérer quelques pistes permettant de dessiner une Martinique plus fluide, plus dynamique, mieux épanouie. Elle avait permis enfin d’imaginer une coopération féconde entre élus, État et socioprofessionnels, affranchie de tout dogmatisme, afin de coconstruire le projet de développement dont le pays a tant besoin.
– Par Emmanuel de Reynal pour Tous Créoles —
Le scrutin organisé par la CTM a rendu son verdict. 26.633 martiniquais ont voté pour choisir leur pavillon. Ils avaient le choix entre deux variations rouge-vert-noir issues d’un premier tour rocambolesque. D’un côté le symbole originel des mouvements activistes popularisé notamment par Garcin Malsa, de l’autre un colibri noir sur trois bandes obliques. Et c’est cette dernière version qui a remporté les suffrages.
Ti Prince, d’Emmanuel de Reynal
Ti Prince, un récit se déclinant en intensités émotionnelles, celles qui sans crier gare, vous étreignent à la gorge. Dès la première page, la première ligne, les premiers mots, les premiers instants, le premier souffle de vie, notre regard de lecteur, étrangement surpris, se confond avec celui d’une mère aimante et anxieuse qui en donnant la vie, s’inflige un combat contre la mort, et désormais, une lutte contre l’intolérance.
Ainsi, dans une librairie de Fort-de-France, le 9 juillet 2022, le Martiniquais Emmanuel de Reynal a reçu des injures et un crachat. Ceci en réponse à un livre commis avec le Guadeloupéen Steve ‘Fola’ Gadet. Après le mollard du footballeur Marcus Thuram sur son adversaire Stefan Posch ; le glaviot adressé au détestable Eric Zemmour par un jeune descendant d’immigrés, voici le vert-vert à la sauce créole craché à la face d’un béké par un « activiste » antiesclavagiste du XXIe siècle.
Le conflit qui se déroule en Martinique est une vaste supercherie. D’un côté, il y a les médecins vaccinés à plus de 90% qui n’ont qu’un seul but : sauver des vies. De l’autre, il y a des politico-syndicalistes qui utilisent la crise sanitaire pour servir leurs idéologies et leurs ambitions de rupture.
« En refermant la porte, il baissa les yeux machinalement et vit une enveloppe coincée sous son pied. C’était une enveloppe blanche de taille moyenne qui ne comportait rien d’autre qu’une inscription écrite à la main : Gabriel. À l’intérieur, une petite carte en bristol et une lettre. Sur la carte, on pouvait lire ceci : Gabriel, cette lettre est la première d’une longue série. Tu aurais dû la recevoir depuis bien longtemps. Pardonne-moi. Ta marraine.
La yole de Martinique appartient au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle fait maintenant partie des richesses culturelles immatérielles de l’humanité. Désormais, elle fera rayonner la Martinique bien au-delà de ses frontières. Elle montrera les plus belles facettes de notre île, celles que nos traditions façonnent depuis des siècles, celles que taillent aujourd’hui les hommes de la mer, celle que nos baies subliment à chaque rayon de soleil… Elle fera connaître au monde sa langue, ses acrobaties et sa danse.
Je le confesse . Le jeudi est mon jour de sortie préféré pour le théâtre. Après la relâche du dimanche soir et du lundi, la reprise du mardi et la toujours difficile deuxième, qu’elle soit de la série ou hebdomadaire, le meilleur du travail proposé est souvent là au mitan de la semaine. J’évite le week-end, surtout le samedi, par crainte de croiser un public, en sortie peu habituelle et aux réactions décalées. Et pourtant!