Quand on sacrifie nos propres médecins pour servir des idéologies…

Par Emmanuel de Reynal

Le conflit qui se déroule en Martinique est une vaste supercherie. D’un côté, il y a les médecins vaccinés à plus de 90% qui n’ont qu’un seul but : sauver des vies. De l’autre, il y a des politico-syndicalistes qui utilisent la crise sanitaire pour servir leurs idéologies et leurs ambitions de rupture.

C’est donc un conflit absurde entre deux logiques incompatibles, celle de la science et celle des « opinions ». Un conflit doctrinal fabriqué de toute pièce pour semer le désordre subversif. Un conflit qui s’est installé dans les lieux de soin, face à des soignants impuissants, qui ont bien d’autres choses à faire que de subir des slogans idéologiques.

Que voulez-vous que des médecins répondent à des activistes politiques ? Rien. Ils ne peuvent rien leur répondre, car leur sujet n’est que médical. Que voulez-vous qu’ils répondent à des haut-parleurs qui les accusent de promouvoir un vaccin meurtrier, et qui leur reprochent de se conformer à la loi pour protéger leurs patients ? Que voulez-vous qu’ils répondent à des hurlements dont le but est d’affaiblir la parole médicale et contester le consensus scientifique.

Un véritable scandale

Les non-médecins qui sont entrés dans le débat sanitaire au point de convaincre les Martiniquais de douter du vaccin ont une lourde responsabilité face aux 650 victimes locales de la Covid. En instrumentalisant la crise épidémique à leur fin idéologique, ils se sont rendus comptables des nombreux réticents aux vaccins, et par extension de l’explosion des hospitalisations qui ont fait tant de dégâts. En prenant la parole, ils ont en quelque sorte exercé un contre-acte illégal de médecine. Ils ont détourné des milliers de Martiniquais de la seule voie raisonnable, celle de la vaccination. Ils ont détruit le lien de confiance entre les médecins et leurs patients. Et ils ont provoqué des morts inutiles. C’est un véritable scandale. Car ils ont pris un pouvoir d’influence médicale qui ne leur revient pas. Ils ont contredit sans complexe la voix des médecins. Comme si demain, c’est à eux que nous devrions confier notre tumeur ou notre prostate… Partout dans le monde où la vaccination est acceptée, la vie reprend. Partout dans le monde où la science n’est pas polluée par les idéologies, l’esprit de responsabilité domine. Chez nous hélas, on continue de nourrir la suspicion à coup de slogans, de manifestations, de communiqués et de tribunes officielles. On continue d’alimenter les tensions. On continue de flatter notre soi-disant spécificité, malgré les morts que l’on refuse de voir. Et pendant ce temps-là, tous les médecins de Martinique sont sur le pont, et plus de 90% d’entre eux sont vaccinés !