Étiquette : Dorcy Rugamba

« Liberté, j’aurai habité ton rêve jusqu’au dernier soir », adaptation libre, écriture : Felwine Sarr, m.e.s. : Dorcy Rugamba

Vendredi 9 décembre à 19h 30 / Tropiques-Atrium

Debout et libre!

Voilà comment résumer cette création originale qui part à la rencontre de trois hommes ayant choisi l’écriture comme art de toutes les résistances : René Char, le poète, Frantz Fanon, le médecin et Felwine Sarr, l’économiste pour qui la littérature est une nécessité vitale.

À leurs côtés, Dorcy Rugamba, metteur en scène, Marie-Laure Crochant, comédienne, T.I.E et Majnun, musiciens, unis dans une quête incessante de liberté et par la même volonté de nous proposer « des mondes habitables ». Ils donnent corps à cette partition plurielle et sensuelle qui tisse des matières sensibles : récits et chants, images et sons.

« Nous oublions que l’universalisme est pluriversel, que nous vivons la même expérience humaine mais que nous ne pouvons pas tous avoir le même visage de l’expérience humaine. » Comme les figures qu’il convoque, ce spectacle se dresse face à l’abject et propose de toujours articuler conscience individuelle et communauté de destin vers laquelle le futur nous pousse. ( Théâtre Contemporain )

Liberté, j’aurai habité ton rêve jusqu’au dernier soir

Adaptation libre, écriture : Felwine Sarr
Mise en scène : Dorcy Rugamba
Scénographie : Matt Deely
Musique : Majnun, T.I.E,

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« Les restes suprêmes », de David Rugamba, un « work in progress », inabouti, forcément inabouti

— Par Roland Sabra —
« Quand les hommes sont morts, ils entrent dans l’histoire. Quand les statues sont mortes, elles entrent dans l’art. Cette botanique de la mort, c’est ce que nous appelons la culture. »

Chris Marker & Alain Resnais – Les statues meurent aussi

« Work in progress », l’expression est souvent revenue dans les propos de Dorcy Rugamba lors de ses échanges avec le public jeudi 11 novembre 2021 dans la salle Aimé Césaire de Tropiques- Atrium. On le croit volontiers tant c’est une évidence. Le chemin est encore bien long pour tenter d’égaler l’admirable prestation de « Bloody Nigers » que le metteur en-scène d’origine rwandaise nous a offerte en cadeau en 2009 et en 2013 à Fort-de-France.

Le thème est d’actualité au-delà de la destruction des 20 000 pièces de collection par le feu dans l’incendie du musée privé de Gunju quelques jours avant la restitution par la France de 26 œuvres au Bénin, dans le cadre d’une cérémonie hautement symbolique et institutionnelle, en présence des présidents Emmanuel Macron et Patrice Talon.

« Un homme ( Dorcy Rugamba) s’introduit dans un musée européen pour s’adresser aux visiteurs, le public en l’occurrence, et aux masques funéraires exposés, qu’une très belle scénographie propose au regard.

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« Les restes suprêmes » de Dorcy Rugamba

Le 11 Novembre 2021 à 19h / Tropiques- Atrium

Écriture et Mise en scène : Dorcy Rugamba
Avec Nathalie Vairac et Dorcy Rugamba
Scénographie : Nathalie Vairac

En plein débat sur la restitution du patrimoine africain, à l’heure où la France s’apprête à restituer quelques œuvres aux États africains, un homme s’introduit dans un musée européen pour s’adresser aux visiteurs et aux masques funéraires exposés dans une allée.

S’ils prenaient la parole, que nous diraient les masques africains exposés dans les Musées « ethnographiques » européens ? Dans les années 50, dans le film « Les statues meurent aussi » Chris Marker et Alain Renais posaient cette question qui résonne encore aujourd’hui « Pourquoi l’Art Nègre se trouve-t-il au Musée de l’Homme alors que « l’Art Grec » et Égyptien se trouvent au Louvre ? »

Ce projet a pour but de questionner le rôle que joue l’art africain dans la construction d’une vision euro-centrée du monde. Nous voulons interroger la nécessité de ces masques dans les différents rituels et mises en scène auxquels ils sont et ont été associés au cours du temps.

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« Bloody Niggers » : la haine comme ferment du lien social

 Un travail remarquable, époustouflant!

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— Par Roland Sabra —

On ne sort pas indemne de «  Bloody Niggers ». C’est la même douleur identique à celle ressentie il y a quatre ans dans la salle Frantz Fanon de l’Atrium qui étreint le spectateur et le travaille longtemps , longtemps après. On a oublié, plus exactement on a refoulé le souvenir de ce spectacle pourtant mémorable. On ne voulait pas savoir. Si l’oubli a une fonction thérapeutique le refoulement conduit à la répétition du même, avec juste ce petit écart qui permet de croire à la totale nouveauté de l’événement. Être dupe de soi : cette passion qui nous habite. Ce qui surgit de  » Bloody Niggers », c’est justement la constante de la répétition, quelque soient les moyens techniques à disposition, quelques soient les peuples, quelques soient les époques, la permanence de l’incroyable inventivité humaine pour faire de l’autre, le voisin, le frère, l’ennemi sans lequel il est impossible de vivre. « Bloody Niggers » nous fait un récit non exhaustif de l’invraisemblable quantité d’énergie sociale mise en mouvement par chaque peuple , en son lieu, en son temps, pour élaborer la barbarie la plus raffinée qui soit.

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Un pamphlet : Bloody Niggers

 — par Selim Lander, le 15/05/09 —

Frantz-Fanon aurait-il apprécié le spectacle qui vient d’être présenté dans la salle de l’Atrium qui porte son nom ? Les 14 et 15 mai, le trio Groupov (Dorcy Rugamba, auteur et comédien, à droite sur la photo, accompagné par Younouss Diallo et Pierre Etienne) y a proposé son spectacle Bloody Niggers. L’argument est simple : trois hommes, deux noirs et un blanc, en costume-cravate, chacun devant son micro, énumèrent les violences dont s’est rendu coupable l’homme blanc depuis les croisades. Le sujet est éminemment grave et sérieux mais néanmoins susceptible de devenir fastidieux. On est bien dans le registre du pamphlet tant sur le fond (le procès unilatéral d’une race qui se croit à tort meilleure que les autres) que sur la forme (un acte d’accusation récité sans autre mise en scène que l’alternance des voix qui se partagent le texte).

 Celui qui, lassé après plus d’une heure de ce procès sans défenseur, refuserait d’en entendre davantage, pourrait rendre compte du spectacle comme nous venons de le faire, sans presque trahir la réalité. Car il est vrai que les projections et la musique qui entrecoupent ou complètent le discours ne suffisent pas pour nous convaincre que nous sommes au théâtre et non dans un meeting quelconque consacré au ressassement du passé par les héritiers des victimes (non-européennes) de l’histoire.

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