— Par Alvina Ruprecht —
![]()
Texte de Guy Lafages, adaptation et mise en scène de Luc Saint-Eloy
En 1967, un événement presque anodin a eu lieu à Basse Terre, la capitale administrative du Département (D.O.M). Le romancier Max Jeanne s’est inspiré de cette rencontre fortuite entre le propriétaire d’un magasin de chaussures et un cordonnier, pour fabriquer un roman poético-réaliste (La chasse au Racoon) ponctué d’humour rabelaisien, une symbolisation de ce réel qui avait inspiré des réactions violentes dans la région de Basse-terre et transformé cette confrontation en légende. Le propriétaire du magasin avait renvoyé son chien contre le cordonnier assis devant son établissement et ce geste était l’étincelle qui avait allumé la rage qui s’est étendu à l’ensemble du département.
L’événement n’était pas si important en soi mais par le caractère xénophobe du geste, (selon les témoins ‘le nom du propriétaire n’était ni français ni humain ’), et surtout l’association entre le chien et l’esclavage, a marqué une blessure de mémoire trop présente pour ne pas évoquer des souvenirs peinibles. La confrontation a provoqué l’émotion dans tous les secteurs de l’île et déclenché une colère anti-coloniale qui couvait depuis longtemp !

Devenu au fil des années un des hauts lieux du théâtre professionnel anglophone à Montréal, le Centre Ségal – autrefois le Centre Saiyde Bronfman – situé près de l’Université de Montréal, reçoit désormais des spectacles en français.
P
Ce Mayo teatral (2016) fut à la fois l’ouverture, par le théâtre, vers une nouvelle vision des Amériques et un voyage vers le passé. C’était avec beaucoup d’émotion que j’ai revu Roberto Fernandez Retamar, Président de la Casa des las Americas, monter sur la tribune, accueillir le public alors que dans les années 1970, nous avons reçu Dr. Retamar à Ottawa en tant qu’invité de l’Association canadienne de Littérature comparée à l’Université Carleton. (Ottawa). Maintenant, revoir ce vénérable monsieur sur la scène chez lui m’a fait un coup de nostalgie très forte.
Le hasard a fait que j’ai pu voir les œuvres de trois metteurs en scène lors d’un séjour récent à la Havane. Leur manière d’aborder des questions concernant l’identité cubaine – de nouveaux rapports avec les traditions afro-cubaines, la discussion sur l’identité sexuelle et les possibilités artistiques d’un renouveau des sources de la pensée révolutionnaire – a révélé l’importance grandissante de la pratique théâtrale en tant qu’espace de réflexion sur les rapports entre l’individu et la société cubaine en général.


Mise en sc




