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Automne au TNB : un festival arc-en-ciel

— Par Janine Bailly 

Du 16 au 26 novembre, une quinzaine de lieux mettent l’agglomération rennaise à l’heure du spectacle vivant.

Sur la voie royale

Nous voici, selon un rituel bientôt immuable, conviés à Rennes au Festival de rentrée du TNB (Théâtre National de Bretagne). Festival arc-en-ciel car dans sa corbeille cohabitent théâtre, danse, cinéma, musique et art de la performance. Arc-en-ciel car ouvert à des artistes venus de tous horizons. Arc-en-ciel car, curieux et sans craindre la prise de risque, aux côtés de troupes et artistes reconnus le Festival donne à d’autres la chance de se montrer et de conquérir un public toujours présent. Et en tous lieux – puisque la manifestation, loin de s’enfermer dans la seule structure du TNB, voyage en différents quartiers de la ville – c’est plaisir de voir les têtes chenues se mêler à nos “chères têtes blondes”… 

Riche de tant de propositions, le festival oblige à faire des choix, d’autant plus douloureux que certains spectacles affichent très vite “complet”, ceux notamment que louent les revues Télérama ou Les Inrockuptibles ! Cette année, je suis entrée dans la ronde par la “porte étroite”, ma première rencontre avec la scène, initiée par le metteur en scène Ludovic Lagarde, étant tout sauf facile ou complaisante.

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Patrick Chamoiseau : « Le système des plantations est la frappe inaugurale du capitalisme-monde d’aujourd’hui »

— Par Stéphane Duchêne —

Littérature / Écrivain, conteur, théoricien de la Créolité, disciple d’Edouard Glissant, et même prix Goncourt 1992 pour son roman « Texaco », l’auteur martiniquais Patrick Chamoiseau vient de publier « Le Vent du nord dans les fougères glacées ». Où il continue d’étudier le conteur, cette figure fondamentale de la culture antillaise depuis l’âge des plantations, et explore la question de la transmission. De passage en ville, il revient avec nous sur cette œuvre et quelques grands concepts de la Créolité. 

Qu’est-ce qui a présidé à ce livre qui semble être un peu une suite de Le Conteur, la nuit et le panier ?
Patrick Chamoiseau :
Le Conteur la nuit et le panier, c’était un peu la mise en forme de mon cours de créativité à Sciences-Po. Dans ce cours, j’explorais l’esthétique du conteur, sa boîte à outils, de manière assez approfondie. Ça fait des années que je réfléchis à cet artiste extrêmement puissant, ce père de la littérature antillaise, puisqu’aux Antilles, nous n’avons pas de bibliothèque à l’origine. Nous avons ce personnage qui, la nuit, pendant les veillées mortuaires, parlait pendant des heures : un fleuve narratif extrêmement complet – le corps parlé, la théâtralité, la danse, le chant.

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Patrick Chamoiseau : « Le système outre-mer est dans un état de pourrissement extrême »

Littérature / Écrivain, conteur, théoricien de la créolité, disciple d’Edouard Glissant, et même prix Goncourt 1992 pour son roman « Texaco », l’auteur martiniquais Patrick Chamoiseau vient de publier « Le Vent du nord dans les fougères glacées« . Où il continue d’étudier le conteur, cette figure fondamentale de la culture antillaise depuis l’âge des plantations, et explore la question de la transmission. […]

Qu’est-ce qui a présidé à ce livre qui semble être un peu une suite de Le Conteur, la nuit et le panier ?

Patrick Chamoiseau : Le Conteur la nuit et le panier, c’était un peu la mise en forme de mon cours de créativité à Sciences-Po. Dans ce cours, j’explorais l’esthétique du conteur, sa boîte à outils, de manière assez approfondie. Ça fait des années que je réfléchis à cet artiste extrêmement puissant, ce père de la littérature antillaise, puisqu’aux Antilles, nous n’avons pas de bibliothèque à l’origine. Nous avons ce personnage qui, la nuit, pendant les veillées mortuaires, parlait pendant des heures : un fleuve narratif extrêmement complet – le corps parlé, la théâtralité, la danse, le chant.

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Frantz Benjamin ou la transmigration de la parole

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Entrevue exclusive

Dans une étude d’une grande amplitude analytique, « Haïti-en-Québec / Notes pour une histoire », Lionel Icart, philosophe et enseignant montréalais d’origine haïtienne, rappelle de manière fort pertinente que la migration haïtienne au Québec ne remonte pas à 1937, date de l’établissement des relations diplomatiques entre le Canada et Haïti. « On s’accorde généralement pour faire remonter la présence d’une communauté haïtienne au Canada au milieu des années 1960 (Dejean 1978 ; Pégram 2005). Cette communauté s’est naturellement intégrée à la société québécoise francophone parce qu’elle avait, avec celle-ci, la langue en partage. Cependant, les relations entre le Québec et Haïti remontent à la période coloniale, quand le Canada et Haïti étaient des possessions françaises ou britanniques (Mathieu 1981 ; Havard et Vidal 2003). » (« Haïti-en-Québec / Notes pour une histoire », revue Ethnologies, volume 28, numéro 1, 2006, p. 45–79.)

La diversité ethnoculturelle est une donnée importante de l’histoire des migrations qui ont façonné le tissu démographique du Canada moderne. Selon Statistiques Canada, plus de 200 origines ethniques ont été déclarées lors de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011.

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Expositions : du monochrome à l’hyperréalisme

— Par Selim Lander —

Deux expositions simultanées, l’une à Aix-en-Provence consacrée à Yves Klein, l’autre à Paris qui présente trente sculpteurs hyperréalistes, entre lesquelles on ne saurait réaliser un écart plus grand. Ces deux manières d’aborder l’art ont néanmoins un point commun, les deux rencontrent des réfractaires qui leur dénient toute prétention artistique, le monochrome étant rabaissé au travail des peintres en bâtiment qui appliquent une couche uniforme sur les murs et l’hyperréalisme à un recopiage dépourvu d’inspiration, une reproduction servile à base de photos (les tableaux) ou de moulages (les sculptures).

Yves Klein Intime à l’Hôtel de Caumont

Yves Klein représente un cas tout à fait à part dans l’histoire de l’art du siècle dernier. Pour la brièveté de sa carrière, de 1954 à 1962, année de sa mort brutale à trente-quatre ans et pour la manière unique dont il a mis en scène sa pratique artistique. Aussi est-ce une très bonne idée que de mêler dans une exposition la présentation de l’œuvre à celle de la vie de l’artiste.

Klein est connu pour ses fameux monochromes peint dans le bleu « IKB » (International Klein Blue) préparé suivant ses instructions, des monochromes déclinés sous diverses formes, des toiles de format plus ou moins imposant et d’autres supports plus inattendus comme des éponges.

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En attendant cargo

Une lecture de La désapparition de Gerry L’Etang

— Par Jean-Durosier Desrivières —

Si l’on prend bien le pouls du champ littéraire franco-créolophone, si l’on suit bien les tendances, attitudes et habitudes nouvelles des lecteurs de ce champ, l’on peut aisément admettre que le grand public, antillais-français spécialement, n’est nullement en attente du dernier roman qui illustrerait l’esthétique de la créolité dont Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant faisait l’éloge1. Ce qui n’empêche au premier roman individuel de Gerry L’Etang, La désapparition (après Fillette Lalo, avec Dominique Batraville2), d’arriver dans le paysage des lettres caribéennes, avec une parole de Confiant propulsant l’auteur comme « une nouvelle voix de la créolité, à la fois singulière et puissante ». Certes l’on peut attester les traits d’une telle esthétique, tardive, dans le mince récit polyphonique de l’anthropologue martiniquais qui dresse le portrait d’une île – la sienne vraisemblablement – asphyxiée par une économie de comptoir, une économie de fiction, dans l’attente perpétuelle de la cargaison nécessaire qui, un beau jour, ne viendra peut-être pas. Mais cette étiquette ne suffit pas pour bien caractériser cette écriture foncièrement singulière.

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« Riposte féministe », un long-métrage de Marie Perennès, Simon Depardon

Synopsis
Élise à Brest, Alexia à Saint-Étienne, Cécile à Compiègne ou encore Jill à Marseille : elles sont des milliers de jeunes femmes à dénoncer les violences sexistes, le harcèlement de rue et les remarques machistes qu’elles subissent au quotidien. La nuit, armées de feuilles blanches et de peinture noire, elles collent des messages de soutien aux victimes et des slogans contre les féminicides. Certaines sont féministes de longue date, d’autres n’ont jamais milité, mais toutes se révoltent contre ces violences qui ont trop souvent bouleversé leurs vies. Le sexisme est partout, elles aussi !

Sortie en France : 09/11/2022

Riposte féministe, Simon Depardon et Marie Perennès dans les pas des colleuses en lutte

— Par Benoit Pavan

Dans Riposte féministe, Simon Depardon et Marie Perennès vont à la rencontre de collectifs féministes à travers la France pour recueillir la parole des militantes et filmer leur combat quotidien pour se réapproprier l’espace public grâce aux collages. Ils signent un documentaire important qui donne les clés d’un mouvement porté par une inaltérable détermination.

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de réaliser ce film ?

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Le musée Soulages

Le musée Soulages est un musée d’art contemporain situé à Rodez, dans l’Aveyron, en région Occitanie.

Construit pour exposer des œuvres du peintre français Pierre Soulages, il reçoit également des expositions temporaires d’autres artistes contemporains. Il obtient le label « Musée de France » le 20 décembre 2005, avant même que la première pierre ne soit posée. Il est construit sur le plateau du Foirail, aux portes du centre historique de Rodez et de la cathédrale Notre-Dame. L’inauguration se déroule en présence du président de la République, François Hollande, le 30 mai 2014.

Le projet
Genèse
L’idée de construire un musée vient de Marc Censi, maire UMP de Rodez de 1983 à 2008. Cette idée est validée par l’artiste en raison de la proximité de la cité ruthénoise et du village de Conques :

« J’ai accepté, car ce projet est lié à l’abbatiale de Conques, un lieu proche de Rodez, auquel je suis très attaché. Adolescent, j’ai tellement été bouleversé par la beauté de l’architecture de cette église que j’ai décidé de me consacrer à l’art. Lorsqu’on m’a demandé de réaliser ses vitraux, je n’ai pas hésité.

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La mort de Pierre Soulages

Pierre Soulages, le peintre qui a fait se rencontrer le noir et la lumière, est mort

Le peintre est mort dans la nuit du 25 au 26 octobre, à l’âge de 102 ans. Tout au long de sa carrière, il a voulu montrer tout ce que la rencontre du noir et de la lumière peut engendrer, y compris aussi une forme de sublime.

Pierre Soulages, né le 24 décembre 1919 à Rodez et mort le 26 octobre 20221 à Nîmes, est un artiste peintre et graveur français. Associé depuis la fin des années 1940 à l’art abstrait, il est particulièrement connu pour son usage des reflets de la couleur noire, qu’il appelle « noir-lumière » ou « outrenoir ». Il est l’un des principaux représentants de la peinture informelle.

Biographie
Enfance et découverte de l’art
Pierre Jean Louis Germain Soulages est né à Rodez, rue Combarela,, en 1919. Il est le fils d’Amans Soulages, carrossier (fabricant de voitures à cheval), et d’Aglaé Zoé Julie Corp. Amans Soulages avait été marié une première fois avec Lucie Pélagie Galtier, qui meurt en 1902, quelques semaines après avoir donné naissance à leur premier fils, Gaston Pierre Amans Soulages5.

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« Observations préliminaires à propos de la réfutation, par le romancier Lyonel Trouillot, de l’appui du linguiste Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK en Haïti »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le romancier, poète et essayiste Lyonel Trouillot, l’une des voix majeures de la littérature haïtienne contemporaine, s’est fait l’écho d’un large secteur de la société civile haïtienne en dénonçant, dans un texte récent diffusé d’abord par courriel le 18 octobre 2022, l’appui public du linguiste Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK en Haïti. Artisan d’une œuvre littéraire forte et singulière élaborée dans les deux langues officielles du pays, le créole et le français, l’auteur de « Bicentenaire », de « Antoine des Gommiers » (Actes Sud, 2004 et 2021) ainsi que de « Pwomès » (poésie) et du roman « Agase lesperans » (C3 Éditions, 2014 et 2016), est également un éditorialiste lucide et courageux dont la parole analytique est attendue et entendue en Haïti. Lyonel Trouillot est aussi l’auteur d’une réflexion de premier plan sur la situation linguistique haïtienne, « Ki politk lengwistik pou Ayiti ? », parue dans Le Nouvelliste du 7 juillet 2005. La dénonciation, par Lyonel Trouillot, de l’appui de Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK en Haïti a été publiée sur les sites suivants entre le 18 et le 21 octobre 2022 :

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17è édition du CinéMartinique Festival

Du 14 au 22 octobre 2022

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Samedi 22 octobre | 15h | Salle Frantz Fanon
REWIND AND PLAY
Réalisation : Alain Gomis
Son : Matthieu Deniau
Montage : Alain Gomis
Production : Sphere Films, Andolfi, INA
France / Allemagne – 2021 – 1h06 – VOSTFR
Synopsis :
Décembre 1969, Thelonious Monk arrive à Paris. Avant son concert du soir, il enregistre une émission pour la télévision française. Les rushes qui ont été conservés nous montrent un Thelonious Monk rare, proche, en proie à la violente fabrique de stéréotypes dont il tente de s’échapper. Le film devient la traversée de ce grand artiste, qui voudrait n’exister que pour sa musique. Et le portrait en creux d’une machine médiatique aussi ridicule que révoltante.

Soirée de clôture
Samedi 22 octobre | 19h00 | Salle Frantz Fanon
SHE PARADISE Maya Cozier – Trinidad et Tobago – 1h14
Sparkle, une jeune fille de 17 ans, découvre un groupe libre d’esprit de danseuses de Soca dans les rues du centre-ville de Trinidad. Fascinée par cette vision de la sororité, elle décide d’user de toute son imagination pour les convaincre de la prendre sous leur aile.

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« Les lumières de l’ombre », de Liliane Salcede

Synopsis:
Connaissez-vous, Josua, Siméon, Keita, Gwada, Tre, Eve, Chantel, Ada, Marcia, Freda… personnages du cinéma noir des années 1990 à nos jours que dévoile Liliane SALCEDE ?
Dans cet essai qui s’intitule « Les lumières de l’ombre » l’auteure revendique une visibilité et une considération plus grandes à l’égard des héros et héroïnes précités.
Campés par des acteurs et actrices africains ou afro-descendants (Caraïbe, USA et diasporas), ils ont été imaginés par des cinéastes de même origine. Pourtant, ces derniers, malgré leur panache sont loin d’inonder les marchés du cinéma mondial.
Leurs histoires, reléguant souvent cette « parole de nuit » héritée des griots de l’Afrique originelle, reflètent aussi à l’écran une modernité réinventée. Une étoile pointe à l’horizon en cette année 2022, avec une qualification caribéenne pour Freda (Haïti) à l’Académie des Oscars. L’occasion de sortir ces lumières afro-descendantes de l’ombre pour que la magie et la force de leurs images contribuent, elles aussi, au patrimoine mondial du Septième Art.

 

Auteur : Liliane SALCEDE
Née en Guadeloupe, Liliane SALCEDE consacre sa carrière de professeur certifié en lycée, à l’enseignement de la langue anglaise avec l’image fixe ou mobile comme support incontournable de son apprentissage.

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 La négritude, une construction qui ne repose sur rien »

Maryse Condé, fonction : « Je suis créole de façon confuse et africaniste de façon intello »

Quel regard vous portez sur cette première adaptation [de La Vie Sans Fard] en Avignon après sa création au Théâtre National de la Criée à Marseille ?

Pour moi c’est un peu dur car au départ c’est fait comme une confidence à un lecteur et là ça devient un texte lu, dit, adapté.

Donc l’intimité dans laquelle je me protégeais n’existe plus. Le texte devient une chose que je reçois en pleine figure. Et c’est un peu douloureux, agréable quand on réfléchit, mais au départ un peu douloureux.

Quel impact vous pensez que la pièce a sur le spectateur ?

Je crois que le spectateur qui n’a pas lu un de mes livres peut être un peu dérouté, un peu troublé. Il ne connait pas l’écrivain, il n’a pas imaginé sa vie de femme, il la reçoit en pleine figure, il faut un peu de temps pour comprendre, je crois que pour le spectateur c’est un peu dur également.

Quels ont été votre plus grande souffrance et votre plus grand bonheur ?

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Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France

Réservez vos places sur plan : 05 96 59 43 29 – 05 96 59 42 39
GSM : 06 96 22 07 27 – Email : theatre.foyal@fortdefrance.fr
BILLETTERIE EN LIGNE SUR DATACARAIBES.COM

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4 MOLIÈRES

Meilleur spectacle Théâtre Privé
Auteur francophone vivant : Benoit Solès
Metteur en scène Théâtre Privé : Tristan Petitgirard
Comédien  : Benoit Solès

L’incroyable destin d’Alan Turing, le mathématicien anglais qui a brisé le code secret de l’Enigma allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.

L’histoire vraie d’un génie au destin brisé.
Manchester. Hiver 1952. Suite au cambriolage de son domicile, le professeur Turing porte plainte au commissariat. D’allure peu conventionnelle, il n’est d’abord pas pris au sérieux par le sergent Ross. Mais sa présence n’échappe pas aux Services Secrets. Et pour cause, Alan Turing est un homme détenant de nombreux secrets… De son incroyable acharnement pour briser l’« Enigma », à sa course irrépressible pour comprendre le « code » de la nature, nous découvrons un homme atypique et attachant, inventeur d’une « machine pensante », véritable genèse de l’intelligence artificielle et des ordinateurs… Marqué à jamais par la mort de son ami d’enfance, Christopher, Alan Turing sera finalement condamné pour homosexualité et mettra fin à ses jours, tel Blanche-Neige, en croquant dans une pomme empoisonnée… Voici le destin hors du commun d’un génie injustement resté dans l’ombre et broyé par la « machine » bien-pensante de l’Angleterre des années 50.

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Avignon 2022 : « Le Septième jour », texte Yu Hua adaptation et m.e.s. de Meng Jinghui

— Par Michèle Bigot —

Le spectacle mis en scène par Meng Jinghui est adapté du roman Le septième jour de Yu Hua, publié en France chez Actes Sud en 2014. En France, Yu Hua s’est fait connaître du grand public par l’adaptation au cinéma de son deuxième roman Vivre! par Zhang Yimou.

Le roman est inspiré du mythe de la création du monde, à ceci près que les sept jours en question ne sont pas ceux de la création mais au contraire, les sept premiers jours de Yang Fei dans les enfers, (ou ce qui leur ressemble) après sa mort brutale dans une explosion. L’adaptation qu’en fait Meng Jinghui est fidèle au sujet du roman et à son esprit. On y retrouve une sorte de relecture des mythes essentiels de la culture occidentale, une paraphrase de la Divine comédie mais aussi les visions du monde infernal qui viennent à Ulysse, lors de la Nekuia au chant XI de l’Odyssée et encore plus la catabase d’Enée à la recherche de l’âme de son père, aidé dans cette quête par la Sybylle de Cumes.

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Avignon 2022 danse : Futur proche, de Jan Martens 

Quand la danse investit avec bonheur la Cour d’Honneur du Palais des Papes

––Par Janine Bailly ––

Sous la direction du chorégraphe belge Jan Martens, le corps de ballet OBV (Opéra Ballet Vlaanderen), dynamique et convaincant, et qui accueille en son sein des danseurs de tous âges, s’empare du plateau, occupe pendant une heure trente son vaste espace pour dire à sa façon « le monde futur » . 

Un long banc dessine sa frontière horizontale – limite entre le devant et le fond de scène – de côté jardin à côté cour. S’y accrochent un clavecin et Goska Isphording, sa musicienne, qui soutiendront de leurs notes métalliques et contemporaines les évolutions de la troupe. Musique comme lien indéfectible entre les danseurs et les tableaux enchaînés. Le banc en fin de spectacle se défera, partagé en ses diverses parties, posées ou retournées à maints endroits du plateau – se défera comme pourrait se défaire notre monde en péril ?

Mais d’abord, ce banc sera la colonne vertébrale de la danse, hommes femmes et jusqu’à deux enfants répartis sur et devant et derrière lui, assis ou debout voire accroupis.

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Barbecue et voisinage : y a-t-il des règles ?

Fumées incommodantes, odeurs tenaces, dangers d’incendie… La belle saison invite à la cuisine au barbecue, mais cela génère parfois des désagréments pouvant aboutir à des conflits de voisinage. Il y a donc effectivement des règles à respecter. Service-Public.fr fait le point sur l’encadrement de cette pratique estivale.

Que faire en cas d’utilisation abusive d’un barbecue par un voisin ?

Que l’on habite une maison ou un appartement, il n’existe pas de restriction concernant l’utilisation d’un barbecue qui, si elle est occasionnelle, n’est pas considérée comme un trouble du voisinage.

Cependant, elle peut être réglementée :

  • par le règlement de copropriété, de lotissement ou de location dont il convient de vérifier les clauses. Renseignez-vous auprès de votre syndic de copropriété ;
  • par un arrêté municipal ou préfectoral. À certaines périodes de l’année et particulièrement dans les régions à climat sec, les braises peuvent s’envoler et déclencher des départs de feu, le maire ou le préfet peut donc décider de prendre un arrêté pour interdire les barbecues dans toute la commune ou dans tout le département.

Certaines clauses ou certains arrêtés ne restreignent que l’usage des barbecues fonctionnant au charbon de bois et pas ceux fonctionnant au gaz ou à l’électricité, restreignent l’utilisation des barbecues sur les balcons ou sur les terrasses, d’autres le limitent à certaines plages horaires.

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La culture et la mission de l’artiste chez Jacques Stephen Alexis

Conférence à la BU Schoelcher vendredi 27 mai – 16h à 18h

À l’occasion du centenaire de la naissance de l’écrivain haïtien Jacques Stephen Alexis (1922-1961), la BU du campus de Schœlcher accueillera vendredi 27 mai, de 16h à 18h, une conférence d’Odonel Pierre-Louis intitulée :

 « La culture et la mission de l’artiste chez Jacques Stephen Alexis »

Odonel Pierre-Louis est docteur en philosophie et enseignant-chercheur à l’Université d’État d’Haïti (UEH). Il est aussi responsable du Département de Philosophie de l’ENS de l’UEH et membre du laboratoire Langages, Discours et REPrésentations (LADIREP).

« La culture trouve une importance capitale aux yeux de Jacques Stephen Alexis. Il la définit, dans « Du réalisme merveilleux des Haïtiens », comme une communauté de psychisme et historiquement formée, « une communauté résultant d’un héritage psychique et s’extériorisant par des œuvres de beauté et de raison ». Elle serait donc un fait social total, pour parler à la manière de Mauss, en ce sens qu’aucune dimension de la vie d’un peuple — « pris dans sa masse, source de toute culture vivante » — ne saurait y échapper.

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« 22 mai 1848 », « Mémoire d’une seule traite » & « Invocation »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

22 mai 1848
I
L’or rouge de l’Afrique a menotté mes yeux
pour toujours obsédés par le son du tambour.
Ces mains battant la peau de joie ou de douleur
dont déborde le cœur des hommes de couleur
conjurant tous les dieux des jungles et des cieux
pour oublier le poids de leur destin trop lourd,
racontant l’épopée d’un trajet sans retour,
d’un exil au delà des terres des ancêtres,
subissant sous le joug insensible de maîtres
cruels l’injustice du légal code noir
qui fait dans la terreur d’un monde sans amour
l’espérance de vie rimer au désespoir.
C’est pourquoi aujourd’hui vient le besoin d’écrire,
d’exorciser enfin le triste souvenir
afin que désormais avec moi puisse dire
tout homme sensé : “L’ESCLAVAGE, JAMAIS PLUS !”

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Rézistans’ du 22 au 27 mai 2022

Tropiques-Atrium Scène nationale propose « Rézistans’ ». 

Conférences

Mercredi 25 mai – 19h
CDST – Saint-Pierre

Entrée libre

Vendredi 27 mai – 19h

Salle Frantz Fanon
Entrée libre

MABOULA SOUMAHORO
LE TRIANGLE ET L’HEXAGONE
RÉFLEXIONS SUR UNE IDENTITÉ NOIRE

Mention Spéciale du Jury – Prix littéraire FETKANN ! Maryse Condé 2020

Maboula Soumahoro est docteure en civilisations du monde anglophone et spécialiste en études africaines-américaines et de la diaspora noire/africaine. Elle est maîtresse de conférences à l’université de Tours et présidente de l’association Black History Month, dédiée à la célébration de l’histoire et des cultures noires.

Le Triangle et l’Hexagone
Réflexions sur une identité noire
Maboula Soumahoro
Le Triangle et l’Hexagone est un ouvrage hybride : le récit autobiographique d’une chercheuse. Au gré de multiples va-et-vient, l’autrice converse avec la grande et les petites histoires, mais également avec la tradition intellectuelle, artistique et politique de la diaspora noire/africaine. Quels sens et significations donner au corps, à l’histoire, aux arts, à la politique ?
À travers une écriture lumineuse, Maboula Soumahoro pose son regard sur sa vie, ses pérégrinations transatlantiques entre la Côte d’Ivoire des origines, la France et les États-Unis, et ses expériences les plus révélatrices afin de réfléchir à son identité de femme noire en ce début de XXIe siècle.

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Sargasses : aux Antilles, « On craint le pire »

Adopté en mars, le deuxième plan Sargasses vient d’être lancé en Guadeloupe, au moment où les Antilles font face à de nouvelles arrivées importantes de ces tapis d’algues brunes qui défigurent leurs côtes.

Par Jean-Michel Hauteville (Fort-de-France, Martinique, correspondance) —

D’un air soucieux, Rémy Harnais observe les manœuvres d’une tractopelle sur la dalle de béton qui s’enfonce en pente douce dans l’eau, le long du front de mer de la commune du Robert. L’engin s’affaire à ramasser les algues brunâtres accumulées à cet endroit, puis à les rassembler en de gros monticules suintants et malodorants. Les sargasses seront ensuite chargées sur un camion-benne qui les achemine à quelques kilomètres de là, vers une clairière de deux hectares, où la municipalité du Robert laisse pourrir, depuis plusieurs années, ces encombrants déchets venus de l’océan Atlantique. Un travail de Sisyphe. « C’est comme ça chaque jour : on les enlève aujourd’hui et, demain matin, c’est plein », soupire Rémy Harnais, en désignant la dalle, encore à moitié couverte de végétaux rouge-brun.

Pourtant, selon ce conseiller municipal robertin, le dernier arrivage est resté somme toute modeste : quatre camions devraient s’avérer nécessaires pour collecter les algues échouées à cet endroit durant la nuit. 

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À propos de « La désapparition » : entretien avec l’auteur, Gerry L’Étang

— Propos recueillis par Jean-Pierre Arsaye —

Gerry L’Étang nous expose son roman, La désapparition, à paraître aux éditions Project’îles le 5 mai 2022. Suit un extrait du livre.

Pourquoi ce titre : La désapparition ?

C’est une expression d’Édouard Glissant, vraisemblablement forgée à partir du mot créole « dézaparet ». Glissant désigne par-là quelque chose qui a disparu mais pas totalement ; comme quand il dit que les Indiens caraïbes n’ont pas disparu, qu’ils ont désapparu. Il y a dans ce récit, une, des désapparitions.

Quel est l’objet de ce roman ?

– J’ai une obsession : que se passerait-il si le cargo de la Compagnie n’arrivait plus ? Autrement dit, si nous nous retrouvions, nous Martiniquais, seuls face à nous-mêmes. Si la Martinique, pays perfusé où l’on ne produit plus que de l’illusion, était soudainement coupée du monde et devait tenter de survivre. C’est de cette obsession qu’est né cet ouvrage, qui est en quelque sorte un roman d’anticipation. Car la situation décrite ici n’est pas totalement absurde, spéculative. Elle est possible. Je crois d’ailleurs que cette perspective doit hanter bien des Martiniquais.

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« Visages », exposition organisée par Entre Nous & Co

Jusqu’au 30 avril 2022

— Par Marie Gauthier —

« Le portrait a une cause dans le modèle », 

Jean-Louis SCHEFER (Images peintes, 1998).

Le visage est exclusivement ce qui se voit de la face humaine ; le portrait, ce que l’artiste met en place pour sa représentation. Partie antérieure de la tête, le visage, par les yeux et la bouche, joue un rôle primordial dans la figuration du portrait. Faire le portrait de quelqu’un, c’est soumettre à la vue son apparence extérieure reconnaissable. C’est l’inscrire dans le temps, en rappelant que sa présence réelle a eu lieu. Le portrait tout en affirmant la singularité identifiable d’une personne, signale donc une absence. Il la garde en mémoire, la fige dans le temps. Toute figure révèle des expressions, un âge, un genre, une histoire, un contexte, un imaginaire, mais aussi quelque chose d’intemporel.

Bien que l’apparence du modèle soit l’une des priorités, le portrait ne peut ignorer l’intériorité du sujet. Sa représentation n’est pas seulement identitaire, sociale, historique, il implique l’expression de ce qui individualise le modèle : psychologie, sentiments, imaginaire.

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Prolifération des punaises de lit : que faire ?

Alors que les punaises avaient disparu de Martinique, ces parasites ont refait surface il y a quelques années. Selon Rentokil qui est intervenu pour la première fois pour ce phénomène en 2010, ce sont avec les allers et venus des voyageurs que les punaises se propagent.

La prolifération des punaises de lit n’épargne aucun lieu ni aucune forme d’habitat : hôtels, auberges de jeunesse, gîtes de montagne, logements collectifs, habitats particuliers, foyers d’hébergement, maisons de retraites, prisons, hôpitaux, trains de nuit, bateaux de croisière… Comment lutter contre ces parasites ? Comment éviter l’invasion ? À l’occasion du lancement du premier plan interministériel de lutte contre les punaises de lit, Service-Public.fr fait le point.

Les punaises de lit se nourrissent de sang humain pendant la nuit. Elles sont attirées par les vibrations, la chaleur, les odeurs et le gaz carbonique dégagés par les individus. On les trouve surtout dans les chambres à coucher (matelas, sommiers et cadres de lit) mais elles vivent aussi dans d’autres endroits sombres et calmes (canapés de salon, fissures des murs et du plancher, arrière des tableaux, rideaux).

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Quand le théâtre fait question

— Par Roland Sabra —

« Et Dieu ne pesait pas lourd » de Dieudonné Niangouna, jeu et m.e.s. de Frédéric Fisbach

Ce soir là sous le chapiteau de Tropiques-Atrium installé au Saint-Esprit deux pièces qui sur des registres totalement différent mettent le théâtre sur la sellette. Tout d’abord « Et Dieu ne pesait pas lourd » de l’auteur, metteur en scène et comédien congolais Dieudonné Niangouna, un monologue qu’il écrit à la demande de son ami l’acteur et metteur en scène français Frédéric Fisbach en souvenir d’une soirée bien arrosée au cours de laquelle la colère et la rage les emportent et les confortent dans leur détestation mutuelle d’un monde qui va droit dans le mur. « Mets tout ça noir sur blanc » lui dit-il. Niangouna ne dit rien. Il n’a jamais écrit pour un blanc. Huit mois plus tard Fisbach reçoit en offrande un cadeau somptueux, un texte flamboyant, volcanique, épique, baroque, échevelé, vertigineux, insolent à la structure gigogne, tendue entre récit tragique de Phèdre et fantaisies délirantes d’un comédien de stand-up. C’est l’histoire d’Anton, acteur dit-il, né à Grigny dans les années 60, qui raconte ou invente sa vie rocambolesque mais qui avant tout cherche à sauver sa peau face à des geôliers, flics-espions des services secrets ou djihadistes réels ou fantasmés peu importe.

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