Difficile de ne pas bondir, de ne pas se sentir en colère (mais aussi épuisé.e.s) face à tous les phénomènes, représentations, images, propos et petites phrases véhiculant du racisme et du colonialisme, qui traversent encore aujourd’hui les milieux culturels en France. Qui jalonnent le quotidien des artistes et des citoyen.ne.s racisé.e.s français.e.s, comme autant de petites et grandes agressions. Qui offensent au final l’ensemble de la société et de l’humanité.
Nous sommes en 2017 et les relents coloniaux et racistes sont toujours profondément ancrés dans notre pays, toujours prêts à se réactiver dans les consciences, les représentations, les discours. Tout un pan de l’histoire reste méconnu, l’ignorance crasse et les discours erronés s’affichent sans honte. L’exotisme simplificateur et idéalisé tient souvent lieu de représentation des racisé.e.s. Divertissement et humour se font au mépris et sur le dos des anciens colonisés, et de leurs descendant.e.s aujourd’hui citoyen.ne.s français.e.s.
Pendant ce temps, pouvoir, argent, parole, visibilité et légitimité demeurent concentrés aux mains d’un groupe d’hommes blancs privilégiés – caste qui la plupart du temps dénie pouvoir être vectrice de racisme, et qui s’offusque dès qu’on pointe ou interroge ses gestes ou ses discours.