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Avignon 2014 : les articles sur Madinin’Art

festival_avignonVous nétiez pas au Festival d’Avignon 2014, vous y étiez et vous voudriez y revenir, voici donc un récapitulatif des spectacles couverts par Madinin’Art. Bonne lecture

Souterrain blues

souterrain_blue

— Par Michèle Bigot —

Souterrain blues
Texte de Peter Handke
Mise en scène : Xavier Bazin
Compagnie la Bataille. Festival d’Avignon 2014

Peter Handke, compatriote de T. Bernhard, hérite du Wiener Gruppe son goût de la satire sociale et de l’écriture expérimentale. Il a, entre autres, le génie des titres et cette nouvelle pièce ne le dément pas, que l’on considère le titre lui-même ou le sous-titre : « un drame en
vingt stations ». Stations de métro, bien sûr mais aussi stations du Christ dans son chemin de croix. Le drame montre que les deux parcours, la montée au Golgotha comme le trajet en métro sont des chemins de croix, des traversées de l’humanité en souffrance.

L’humour, pour amer qu’il soit ne fait pas défaut à P.Handke et donne au texte une respiration que l’ expression nue de la haine menacerait de lui couper⋅ Le dégoût de l’humanité que le texte exprime est traversé par une immense pitié et par la quête d’une beauté transcendantale⋅


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Avignon 2014 : Enfant soldat en Afrique


enfant soldat2

Par Selim Lander – Serge
Amisi (au centre sur la première photo), né en 1986, a
publié un extraordinaire témoignage (1) de sa vie d’enfant
soldat entre 1997 et 2001, d’abord dans les troupes
rwandaises du rebelle Kabila, puis, après la victoire de ce
dernier contre Mobutu, dans l’armée régulière (!)

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Intérieur

interieur-regy— Par Michèle Bigot —

Intérieur
Maurice Maeterlinck
Adaptation et mise en scène Claude Régy
Texte japonais de Yoshiji Yokoyama
Festival d’Avignon in, salle de Montfavet, juillet 2014

Spectacle créé le 15 juin 2013 au Japon, au World Theatre Shizuoka under Mt. Fuji, Intérieur est en tournée en Europe en 2014, avec des représentations à Vienne, Bruxelles, Avignon, et enfin à Paris en septembre à la Maison de la Culture du Japon, lors du Festival d’Automne. Il est issu d’un projet de rencontre internationale des pratiques de théâtre, né lors des représentations d’Odes Maritime de Fernando Pessoa à l’édition 2010 du World Theatre Festival Shizuoka. C’est Satoshi Miyagi (le réalisateur qui a signé le Mahabharata-Nalacharitam, dans la carrière de Boulbon), directeur du Shizuoka Performing Arts Center (SPAC), qui a exprimé à C. Régy son désir de travailler avec lui⋅ A la lumière du spectacle qu’on a pu voir dans la carrière de Boulbon, on comprend combien les approches de la mise en scène sont différentes chez les deux hommes⋅
C⋅ Régy propose pourtant à S.Miyagi de se lancer dans une aventure théâtrale à haut risque, le pari étant de reprendre une pièce de M.Maeterlinck

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Un théâtre sur le toit du monde

— Par Marina Da Silva —

Festival international de théâtre au pied du Mont Fuji

spacReportage. « Le théâtre est une fenêtre pour regarder le monde », c’est la devise du Shizuoka Performing Arts Center (SPAC). Et quelle fenêtre ! Au pied du Mont Fuji, sur un site naturel d’une vingtaine d’hectares où les champs de thé dialoguent avec les plantations de bambou et les plus belles espèces d’arbres et de fleurs, le SPAC est un royaume.

« Le théâtre est une fenêtre pour regarder le monde », c’est la devise du Shizuoka Performing Arts Center (SPAC). Et quelle fenêtre ! Au pied du Mont Fuji, sur un site naturel d’une vingtaine d’hectares où les champs de thé dialoguent avec les plantations de bambou et les plus belles espèces d’arbres et de fleurs, le SPAC est un royaume.

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Avignon: le retour au texte

— Véronique Giraud —

cour_d_honneurRiche et alléchante, la programmation du nouveau directeur du festival s’étend du 3 au 27 juillet. Avec un retour aux textes.

C’est avec Le Prince de Hombourg de Kleist, mise en scène par Giorgio Barberio Corseti, que s’ouvre le festival. Cette pièce, que Jean Vilar avait montée avec Gérard Philippe et Jeanne Moreau, est un signal fort adressé au public qui ne peut mettre en doute la filiation d’Olivier Py avec le créateur du festival. Vingt-sept ans après le mythique Mahâbhârata de Peter Brook, c’est celui d’un Japonais, Satoshi Miyagi, que l’on pourra découvrir dans la Carrière Boulbon. De ce texte universel, quinze fois plus long que la Bible, Miyagi a choisi un seul épisode pour un spectacle de moins de deux heures. L’intégrale de la trilogie de Shakespeare, Henry Vl, montée par le jeune Thomas Jolly, requiert en revanche dix-huit heures !
Du texte donc. À plus de 90 ans, Claude Régy invite la poésie dans la salle de Montfavet avec Intérieur de Maurice Maeterlinck, spectacle qu’il a créé au Japon  Marie-Josée Malis, la nouvelle directrice de la Commune à Aubervilliers, montera Hypérion de Hölderlin, pièce dont la matière est le désarroi politique.

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Le théâtre comme une cérémonie

Par Roland Sabra —

Il n’était pas dans le hall du théâtre à l’arrivée des spectateurs. Peut-être le grand froid hivernal, tombé sur Paris, ou bien l’exiguïté de ce lieu provisoire, les Ateliers Berthier sont en rénovation, ou alors ces deux raisons à la fois. A 20 heures précises les portes de la salle s’ouvrent, l’assistance s’avance silencieuse, les hôtesses murmurent à peine quelques indications de places. On entre dans une église, un temple. Il est là, assis au premier rang, un peu gauche et chaque spectateur est dévisagé, enregistré dans la mémoire du Maître, comme s’Il recevait chez lui et qu’Il voulait saluer chacun de ses hôtes. Combien sont-ils d’ailleurs ? Oh là encore tout est calibré et s’il y a beaucoup d’appelés, il y a peu d’élus. Cinq rangées de vingt places. Pas une de plus. Et l’on s’installe. Et si l’un ou l’une des participants échange avec son voisin, Il fait savoir par bouche à oreille, qu’Il réclame le silence. Et le fautif de se taire. Quant à celui qui pensait finir son casse-croute avant le début de la cérémonie, le Maître d’un regard sans appel lui fait comprendre l’inconvenance sacrilège d’un tel comportement.

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« Agôn » de l’irritante Jandira Bauer

–par Roland Sabra —

Jandira Bauer est une metteure en scène irritante. Elle est capable de mise en scène de très grande qualité comme « Psychose 4.48 » de Sarah Kane dont on ne dira jamais assez qu’elle supportait le regard avec ce que les plus grands du théâtre européen en ont fait, notamment Claude Régy et Isabelle Huppert. Excusez du peu. Dommage que si peu de monde en Martinique ait pu s’en rendre compte. Peut-être un manque de repères pour faire le rapprochement ou la comparaison ? Alors pourquoi est-elle si irritante ? Parce que comme tous les artistes qui ont une vision précise de leur travail elle peut verser si ce n’est dans le maniérisme, tout au moins dans une répétition forcenée de tics, d’automatismes de mise en scène qui une fois qu’ils ont été repérés deviennent précisément irritants.

La sensualité, l’érotisme, la sexualité occupent une place importante dans son travail. Elle nous dit par là que nous sommes des êtres de désirs, de passion, de violence, que la jouissance à partie liée à la mort, en d’autre termes qu’Éros fait parfois bon ménage avec Thanatos.

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4:48 Psychose de Sarah Kane, une mise en scène de Jandira Bauer à Foyal

—par Roland Sabra —

L’art de l’entre-deux

 

A l’ouverture de la salle, Jeanne Baudry est déjà sur la scène qu’elle arpente de long en large en fond de plateau, irrémédiablement perdue en elle-même.  Sur la partie gauche du tableau  le gril laisse pendre deux immenses lacets noirs, en rappel à ceux qu’utilisa Sarah Kane pour mettre fin à ses jours, sur la droite deux paires de chaussures abandonnées complètent le décor. Et ça commence! C’est une voix de l’intérieur, une voix des cavernes, une voix des profondeurs, une voix qui la parle plus qu »elle ne parle et qui se fait entendre ou plutôt qui nous fait entendre ce que nous voulons bien entendre de notre propre rapport à la déraison. Tout le texte de Sarah Kane est tentative de découvrir ce que la forme poétique  peut contenir de théâtrale. La structure du texte est apparemment brisée, désarticulée, afin de livrer un matériau brut, le plus polysémique possible. Un pur travail sur la langue. C’était l’obsession de l’auteure que de pouvoir unifier la forme et le fond. Sarah Kane :  » La forme et le contenu tentent d’être une seule et même chose – la forme est le sens ». 

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Jandira Bauer à propos de 4.48 Psychose de Sarah Kane

« Il est question dans ce texte de théâtralité explosive,  de lyrisme,  de puissance de l’émotion et d’humour glacé »

Pourquoi cette pièce ici et maintenant ?

Pourquoi pas ? J’ai souvent entendu dire que chaque public « a droit » au théâtre qui lui correspond. Je me suis toujours élevée contre ce cloisonnement inepte .

En tant que metteur en scène, je ressens le besoin de la mise en abîme, de l’audace qu’impose le théâtre contemporain.

Comment éviter une lecture biographique de la pièce?

Dans son compte rendu de 4h48 Psychose, Michael Billington a mentionné un précédent: une des dernières œuvres de la poètesse américaine Sylvia Plat commence par ces vers:

Cette femme se voit parachevée.

Son corps mort revêt le sourire de l’accomplissement.

Cela était à certains égards, la démarche critique la plus évidente face à la tache difficile de devoir rendre compte de cette pièce: Un billet annonçant un suicide.

Dans 4:48 Sarah Kane a pénétré plus profondément dans son propre psychisme et je crois qu’elle savait qu’elle creusait là profondément, non pas de difficultés avec cette pièce, mais une réaction affective très forte envers elle.

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A l’Atrium « L’échange » : gagnant/gagnant

— Par Roland Sabra

 A l’Atrium de Fort-de-France

La compagnie de la Comédie Noire, dirigée par le guadeloupéen Jacques Martial, présentait, à Fort-de-France, les 08 & 09 novembre 2007, « L’échange » de Paul Claudel, dans une mise en scène de Sarah Sanders. La pièce existe dans deux versions, écrites à plus de 50 ans de distance.

La version retenue par Sarah Sanders est l’originale, la flamboyante, celle rédigée en 1893. C’est la plus jouée, la seconde, dans laquelle l’influence de Jena-Louis Barrault est sensible, semble imprégnée d’une lecture claudelienne de Teilhard de Chardin.

L’intrigue est connue. Deux couples se rencontrent sur une plage du Nouveau monde. L’un est au service de l’autre. Deux couples donc, l’un composé d’un homme d’affaire, Thomas Pollock Nageoire, immensément riche, figure prototypique de Citizen Kane et d’une actrice sur le retour, Lechy Elbernon, figure prémonitoire des stars hollyvoodiennes, l’autre d’un homme immensément pauvre, Louis Laine, de tout juste vingt ans,  toujours adolescent, forcément, projection rimbaldienne de Claudel lui-même, et d’une femme un peu plus âgée, peut-être un peu frustre mais servante du Seigneur et engagée dans sa parole.

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« L’Amant » Mise en scène de Yoshvani Médina. Au jeu de la vérité, les dés sont pipés

— Par Roland Sabra —

 Harold Pinter: «Il n’y a pas de distinctions tranchées entre ce qui est réel et ce qui est irréel, entre ce qui est vrai et ce qui est faux. Une chose n’est pas nécessairement vraie ou fausse ; elle peut être tout à la fois vraie et fausse.». C’est du théâtre dont il s’agit, seulement du théâtre et celui-ci peut s’ingénier à détourner les conventions théâtrales en l’occurrence dans « L’Amant »: un trio mari-femme-amant, une anglaise oisive et lascive qui s’encanaille avec l’amant de longs après-midi, puis prend le thé, tandis que le mari s’attarde au bureau. On part d’une situation vaudevillesque traditionnelle, et on aboutit par déstructuration au fin fond de l’enferment du couple dans les demi-vérités, les mensonges à mi-mots, les faux-semblants, la suspicion et les affres de l’implicite noyé dans les brumes de la dérision. Un couple et son infidélité en partage, comme ciment d’une fissure à creuser au détour des regards fuyants et de la vie qui s’en va ne n’avoir jamais été là. Elle a donc un amant et il le sait.

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L’école nuit-elle gravement à la santé ?

Grégoire Lalieu, Mouâd Salhi

 

La question fera sans doute sourire les adeptes de l’école buissonnière. Et pourtant, elle est très sérieuse. Stress, exclusion, dopage… L’école serait la cause de nombreux troubles chez nos enfants. Athlète de haut niveau, Carlos Perez anime un centre sportif dans un quartier populaire de Bruxelles. Sur le terrain, il a noué des liens privilégiés avec les familles, partageant leurs préoccupations. Il a alors pu constater que l’école était devenue un facteur déterminant dans les troubles qui frappaient les enfants. Carlos Perez a tiré un livre de cette expérience, L’enfance sous pression, qui vient d’être réédité. Il revient pour nous sur les problèmes qui traversent le système éducatif.

Dans votre ouvrage « L’enfance sous pression » vous pointez du doigt la productivité obsessionnelle qu’on impose à l’enfant. Les méthodes de l’entreprise et leurs objectifs de rendement se sont-ils immiscés dans le système éducatif ?

Effectivement, les méthodes industrielles ont été incorporées à l’école, avec les mêmes causes et les mêmes effets. On y retrouve donc ces trois piliers propres au monde de l’entreprise : concurrence, restructuration et compétitivité.

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