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Un pouvoir qui matraque la jeunesse est faible et méprisable

— Par collectif —

Un collectif composé de plus de trois cents universitaires, artistes, militants associatifs, lance un appel pour dénoncer violences et dérives policières qui se généralisent depuis l’instauration de l’état d’urgence.

Depuis novembre dernier et la proclamation de l’état d’urgence, l’État de la régression sociale et de la matraque a brutalement accéléré sa décomposition. Sa soumission à un capital piaffant d’impatience de pouvoir exploiter et jeter n’importe qui, quand et comme ça lui chante, est radicalement décomplexée. Le nombre de celles et ceux qui, se battant sans courber l’échine pour leur dignité, leur avenir, ou tout simplement leur quotidien, peuvent être traînés devant les tribunaux, traités comme des terroristes et, à l’image des Goodyear, condamnés à de la prison ferme, ne cesse de croître. Au même rythme ont progressé les violences policières les plus méthodiques.

La jeunesse étudiante et lycéenne en fait les frais depuis plusieurs semaines, à un niveau de répression proprement insoutenable. Les 300 et quelques arrestations lors de la manifestation du 29 novembre à Place de la République, à Paris, contre la COP21 étaient bien un avant-goût.

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« Les Enfants de la mer » : un contre-sens heureux ?

— Par Selim Lander —

les enfants de la merAvec cette nouvelle mouture des Enfants de la mer (d’après le texte d’Edwige Danticat), José Exélis réalise son ambition de faire un « théâtre total ». Les musiques, les chants, les danses, les lumières, le décor transformable et les costumes sont autant d’instruments dont il joue pour magnifier le jeu de ses sept comédiennes et aboutir à un spectacle fascinant, chatoyant, qui nous a séduit de bout en bout. Les Enfants de la mer interprété par José Exélis décline des genres – oratorio, opéra bouffe, ballet de cour… – qui ne sont pas vraiment l’ordinaire du théâtre martiniquais. Certains aiment et d’autre pas. Nous y reviendrons.

En attendant, il faut souligner la qualité de la réalisation. Pour aller sur la mer, il faut un bateau, au moins une sorte de radeau. C’est plutôt ce dernier qui est évoqué par l’assemblage de deux escabeaux et de deux plateaux, plus quelques perches, le tout en bois, comme de juste, un agencement qui se modifiera tout au long du spectacle puisque ce dernier s’affranchit rapidement du cadre constitué par l’embarcation de fortune (et la mer) comme le suggèrent les divers récits qui composent le texte.

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Les enfants de la mer

Centres culturels du Lamentin, les 17, 18, & 19 mars à 19h 30.

les_enfants_de_la_mer-57 femmes, 7 voix, 7 respirations se mêlent et s’entremêlent pour nous dire, nous conter, nous danser, nous jouer ce récit où une poignée d’infortunées s’apprêtent à prendre le large dans une embarcation de fortune. Il est 4H du matin, dans une aube grisâtre et des clapotis d’eau parsemée de petits cris et de chuchotements, des femmes, des hommes et des enfants, la peur au ventre, sont embarqués vers le même destin. Direction Miami, espoir ultime de ceux qui fuient leur patrie Haïti. Un étudiant à bord du boat-people entretient tout au long de ce périple, une correspondance imaginaire avec sa fiancée restée à Port-Au-Prince : « … La mer à cet endroit ressemble aux requins qui y vivent et elle est impitoyable. Elle est impitoyable. »

Ce qui fait la force de ce texte, c’est qu’il s’adresse à tous les enfants de la terre et de la mer, sans pleurer la misère avec une pudeur indicible. Il parle aux purgés, aux oubliés, aux rejetés…
D’après la nouvelle d’Edwige Danticat

Distribution en cours

Adaptation & mise en scène : José Exélis
Chorégraphie : Suzy Manyri
Assistantes à la mise en scène : Yna Boulangé & Suzy Manyri
Body percussing : Fabien Tisserand
Costumes : Sarah Desanges
Conception lumière : Dominique Guesdon
Régie technique : La Servante

avec :

Yna Boulangé

Suzy Manyri,

Juliette Bao Tran Nguyen

Francoise Prospa

Jann Beaudry

Suzy Singa

Catherine Césaire…..

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Révision constitutionnelle, déchéance de la nationalité : le vote des élus martiniquais

 carte_identite_coupeLa mesure de déchéance de la nationalité, longtemps réclamée par l’extrême droite et mise en place par le  parti « socialiste » à été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale le 10 février 2016.

Il s’en est fallu de peu mais le gouvernement a franchi sans encombre le premier obstacle dans la course à la révision constitutionnelle. Au terme d’un mois de débats houleux, l’Assemblée nationale a voté mercredi le projet de révision constitutionnelle annoncé par François Hollande après les attentats du 13 novembre par 317 voix, contre 199, et 51 abstentions.

Ce texte, qui inscrit dans la loi fondamentale le régime de l’état d’urgence et la déchéance de nationalité pour les auteurs de crimes et délits terroristes, a ainsi totalisé légèrement plus des trois cinquièmes des suffrages exprimés, condition sine qua non pour que la réforme aboutisse au congrès à Versailles. Encore faut-il que le Sénat l’adopte dans les mêmes termes et les mêmes proportions, ce qui est loin d’être acquis.

Pour : Bruno Nestor Azérot 👿
Contre : Alfred Marie-Jeanne, Jean-Philippe Nilor 🙂

Abstention : Serge Letchimy 🙁

Analyse du scrutin n° 1237
Première séance du 10/02/2016

Scrutin public sur l’ensemble du projet de loi constitutionnelle de protection de la Nation (première lecture).

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La constitutionnalisation de l’Etat d’urgence votée dans une Assemblée aux trois quarts vide

etat_d_urgence-3Les députés français ont adopté lundi soir par 103 voix contre 26 l’article premier du projet de loi qui inscrit dans la Constitution l’état d’urgence. Ils s’attaquent ce mardi à l’examen de l’article 2 qui étend la déchéance de la nationalité française…

Ce premier volet du projet de loi constitutionnelle prévoit que l’état d’urgence sera « décrété en Conseil des ministres » soit « en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public », soit en cas de « calamité publique » (événements naturels).
Comme actuellement, seul le Parlement pourra proroger l’état d’urgence au-delà des douze jours initiaux, par une loi en fixant la durée.
Les amendements votés

Avec l’avis favorable du gouvernement, les députés ont voté peu avant un amendement de l’UDI pour restreindre la durée de prorogation à une période maximale de quatre mois, renouvelable après un vote du Parlement. Le Premier ministre, selon lequel cette durée « ne repose pas sur des éléments précis », a jugé que cette borne de quatre mois « ne modifie pas fondamentalement l’équilibre par rapport à ce qui a été voté de trois mois (pour l’état d’urgence en vigueur ndlr) et donne un peu plus de marge ».

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Allaitement : cessons de culpabiliser les femmes

allaitement— Par Titiou Lecoq, Auteure , Elisabeth Bost, Journaliste , Pénélope Bagieu , Auteure de bandes dessinées , Lauren Bastide, Journaliste , Delphine Manivet , Créatrice de mode , Alix Girod de l’Ain , Journaliste , Nadia Daam, Journaliste , Alexandrine Duhin, Editrice , Marlène Schiappa, Présidente de «Maman travaille» et Sophie de Closets, Editrice —

L’allaitement au sein ou au biberon doit rester un choix personnel. Chaque femme mérite un respect égal dans ses choix. Nous demandons de conserver notre droit à décider sans devoir affronter une culpabilisation permanente.

Je n’ai pas allaité mes enfants au sein.

Et je trouve inquiétant que ce choix soit socialement de plus en plus difficile à assumer. C’est le signe à la fois d’une remise en cause profonde des droits des femmes et d’une assignation à un idéal maternel oppressant.

Nous qui avons choisi le biberon serions de mauvaises mères, privilégiant notre confort au détriment de celui de nos enfants, refusant d’assumer nos fonctions biologiques. En réalité, nous considérons simplement que notre corps nous appartient. Les progrès permettent à celles qui le souhaitent de ne pas allaiter au sein.

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Edmonde Charles-Roux, le courage de la liberté

edmonde_charles-rouxRésistante, journaliste et romancière, Edmonde Charles-Roux, décédée mercredi soir, qui partagea près de vingt ans la vie du maire socialiste de Marseille Gaston Defferre, cachait sous ses allures de grande bourgeoise un cœur à gauche, une volonté de fer et les passions d’une rebelle. Edmonde Charles-Roux avait été la présidente des Amis de l’Humanité.

Lire aussi : Quand Edmonde Charles-Roux était virée de «Vogue» pour une couverture avec une mannequin noire 

Chignon serré, collier de perles et tailleur chic, Edmonde Charles-Roux au sourire lumineux et au regard énigmatique a été infirmière et résistante sous l’Occupation, égérie d’artistes, féministe, militante socialiste, journaliste de mode et écrivain. Née le 17 avril 1920 à Neuilly-sur-Seine dans une famille issue de la haute bourgeoisie marseillaise, elle passe ses jeunes années à Prague ou à Rome, où son père est ambassadeur auprès du Saint-Siège jusqu’à l’éclatement de la Seconde guerre mondiale.
Edmonde devient infirmière volontaire aux armées. Elle a 19 ans. Résistante à Marseille, elle est appelée par le général de Lattre de Tassigny et reste attachée à son cabinet jusqu’à la Libération. Blessée à deux reprises, elle reçoit la Croix de guerre.

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Sony Congo ou la chouette petite vie bien osée de Sony Labou Tansi

Tropique-Atrium : les 14 & 15 janvier 2016

sony_congoTexte Bernard Magnier / Mise en scène Hassane Kassi Kouyaté

Avec ses pièces enfiévrées, d’abord créées à Brazzaville par sa troupe, le Rocado Zulu Théâtre, ensuite livrées sur les scènes de Paris, Bruxelles ou New York, en passant par les capitales africaines, avec sa langue subversive et attentive aux injustices, avec ses romans iconoclastes, Sony Labou Tansi est l’une des voix majeures du continent africain.

Ce spectacle souhaite rendre compte de la destinée de ce créateur météore né en 1947 et décédé en 1995.

Deux comédiens. L’un est Sony Labou Tansi et porte sa parole. L’autre, un lecteur, passeur, qui feuillette l’œuvre de l’écrivain, relate sa destinée, retrace son itinéraire de création, son attachement à la terre africaine, son ancrage au Congo et sa volonté de s’adresser au monde. Tous deux devenant les interprètes de quelques brefs passages de ses pièces.

Dans la mise en scène d’Hassane Kassi Kouyaté, extraits de l’œuvre, musique, documents sonores et vidéos se mêlent pour donner à entendre un talent immense d’une urgente actualité. Sony Congo ou la destinée singulière d’un créateur.

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Lettre ouverte des artistes à Marine Le Pen

— Par un collectif d’artistes —

lettre_ouverteMadame,

Que vous preniez la plume pour vous adresser aux artistes quelques jours à peine après les actes terroristes qui ont frappé nos valeurs et nos modes de vie ne nous donne aucune illusion sur vos intentions à notre égard. Tout est incompatible entre nous et seuls les intrigants, les traîtres et les crédules pourront croire un instant que la liberté de création a un sens pour le parti qui est le vôtre.

N’imaginez pas non plus une seconde que nous ne soyons pas conscients que notre société souffre de misère morale et que les victimes du 13 novembre demandent justice. A cette différence près que vous pensez «assainir» notre pays et lui redonner le goût du courage et de l’audace en fermant portes et fenêtres alors que nous pensons, à l’opposé, qu’il faut les ouvrir pour aérer nos esprits troublés au point que certains voient en vous un recours.

Nous travaillons et créons en France mais ici comme ailleurs, la liberté de création c’est d’abord l’ouverture à l’autre, celui qui n’est pas moi mais qui est égal à moi, quelles que soient sa couleur de peau, sa nationalité ou sa religion.

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Jungle de Calais : l’appel des 800

la_frontiere_tueCinéastes, écrivains, philosophes, chercheurs, intellectuels… Tous se mobilisent pour alerter l’opinion publique sur le sort réservé aux migrants et réfugiés de la jungle de Calais. Ils lancent l’appel de Calais dont voici les 800 premiers signataires.
L’appel de Calais

Depuis des semaines, de nombreuses associations sur le terrain cherchent à alerter l’opinion publique des épouvantables conditions de vie réservées aux migrants et aux réfugiés de la jungle de Calais.

Cinq à six mille femmes, hommes et enfants, épuisés par un terrible voyage, laissés à eux-mêmes dans des bidonvilles, avec un maigre repas par jour, un accès quasi impossible à une douche ou à des toilettes,une épidémie de gale dévastatrice, des blessures douloureuses, des abcès dentaires non soignés. Et les viols des femmes. Les enfants laissés à eux-mêmes dans les détritus. Les violences policières presque routinières. Les ratonnades organisées par des militants d’extrême droite.

Jusqu’à quand allons-nous nous taire ?

Au prétexte que des conditions de vie moins inhumaines pourraient produire «un appel d’air» envers d’autres réfugiés, le gouvernement de notre pays a décidé de se défausser sur les associations et les bonnes volontés.

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Marche de la dignité et contre le racisme le 31 octobre 2015

marche_de_la_dignite« Chaque fois qu’un homme a fait triompher la diginité de l’esprit, chaque fois qu’un homme a dit non à une tentative d’asservissement de son semblable, je me suis senti solidaire de son acte »
Peau noire, masques blancs

En octobre 2005, les jeunes vies de deux clichois étaient fauchées en Seine-Saint-Denis – une tragédie mettant en cause des fonctionnaires de police. Depuis, la stratégie de l’État français, loin de chercher à châtier les coupables, consiste uniquement à fuir ses responsabilités. Comme il l’a fait dans des dizaines de crimes policiers depuis des décennies.
Ce même mois d’octobre 2005, en réponse à leur mort, un vent de colère secoua toutes les banlieues de France pendant des semaines. Les interprétations les plus courantes de ces émeutes incriminèrent à juste titre la déshérence des quartiers, les conditions sociales lamentables, le chômage, la vie dure : une véritable guerre sociale faite aux pauvres. Mais elles ne dirent pas assez combien au cœur de cette révolte figurait, forte, l’exigence de respect : la dénonciation du mépris avec lequel avait été traitée la mort de ces deux adolescents et à travers leur cas, la dénonciation du mépris souverain dans lequel sont tenus les habitants des quartiers, leur attachement à la dignité collective.

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Comment devient-on un homme ?

— Par Lucile Quillet —

fabrique_des_garconsL’historienne Anne-Marie Sohn a décrypté 200 ans de construction de l’identité masculine dans le livre La Fabrique des garçons. Entretien.

Un an après la parution de La Fabrique des filles (1), les éditions Textuel récidivent avec le pendant testostéroné de leur étude des stéréotypes genrés. Dans La Fabrique des garçons (2), l’historienne Anne-Marie Sohn décrypte les mécanismes fondateurs de l’identité masculine dans l’éducation des petits garçons. Car les hommes ne naissent pas hommes, ils le deviennent. Entretien.

Lefigaro.fr/madame. – On entend beaucoup parler des stéréotypes dont souffrent les femmes, mais peu de ceux qui concernent les hommes. Pourquoi ce silence ?
Anne-Marie Sohn. – Même s’ils s’interrogent sur eux-mêmes, les hommes parlent peu de leurs stéréotypes. Seulement une poignée d’hommes, qui se disent féministes, récusent à haute voix les traits de la domination masculine. On remet difficilement ces clichés en question car le masculin fait figure d’universel, son identité semble naturelle. Grammaticalement déjà, on utilise le masculin pour définir l’humanité toute entière. La construction de la masculinité a transformé la culture en nature. Aussi, les processus de fabrication des garçons sont moins visibles que ceux des filles.

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L’ART, un voyage et vous !

affiche_vente_voyaVernissage de l’exposition-vente « L’ART, un voyage et vous! »

le samedi 10 octobre à partir de 18h30

à la maison de la Bourse de Saint Pierre.

Cette exposition qui rassemble les œuvres de plus de 25 artistes, aura pour finalité de soutenir un projet de voyage linguistique, artistique et culturel en Espagne durant le mois de mars 2016 concernant une classe de quatrième du collège Louis Delgrès de Saint Pierre.
Les artistes ont offert généreusement leurs œuvres afin que les ventes effectuées durant cette exposition puissent rendre possible ce projet d’ouverture culturelle et artistique.

Les élèves, lors de ce vernissage présenteront en espagnol les différents artistes qui participent à cette action.
Enseignants, élèves, parents, équipe de direction seront présents pour lancer cette exposition qui aura lieu jusqu’au 17 octobre…
Et vous?

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Paroles de »migrants »

devenus_francaisZola, Drucker, Gainsbourg, Sarkozy, Cardin mais aussi Badinter, Apollinaire, Stravinsky, Chagall, de Staël, Cavanna, Coluche ou Aznavour : chacun dans leur domaine, chacun à sa façon, ils portent l’esprit français, la culture, et participent à ce qu’on appelle l’identité d’une nation. Ils incarnent la France. Pourtant, ils ne sont pas nés français. Ce n’est qu’après de longues démarches administratives qu’ils le sont devenus, eux-mêmes ou leurs parents. Le public l’ignore souvent. Leurs enfants l’ont parfois occulté, tout occupés à se faire une place en France. Les archives nationales, elles, ont tout gardé, dans des chemises en carton au papier jauni, dans des milliers de boîtes, sur plusieurs kilomètres de rayonnages…
C’est à une longue enquête de détective que se sont livrées les auteurs. Il a fallu véritablement exhumer ces trésors de papier, ces dossiers de naturalisation anonymes. Un fabuleux patrimoine où se racontent épopées intimes et aventures collectives au gré des ballottements de l’histoire. Les familles, que les auteurs ont rencontrées, n’en avaient jamais eu connaissance : Michel Drucker, Raymond Domenech ou Charles Aznavour ont ainsi été confrontés aux traces émouvantes de leur histoire.

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Pères solo, pères singuliers ?

— Par Huguette Emmanuel Bellemare, Sylvie Javaloyes, militantes de Culture Égalité —

peres_solo15 à 20% des personnes élevant seul leur(s) enfant(s) sont des hommes, nous dit-on ! Il nous faut saluer leur courage et leur audace, car ce sont, sinon des héros (des millions de femmes en font autant depuis des milliers d’années), du moins des pionniers !

Alors d’où vient ce regard soupçonneux qui, selon leurs affirmations, pèserait sur eux dans les actes de la vie courante, par exemple lorsqu’ils vont chercher leurs enfants à l’école ou à la crèche ?

D’abord, pendant des siècles, s’occuper des enfants a été « le rôle naturel » des femmes, leur raison d’être. Aussi, même quand elles vivent en couple, c’est elles qui en ont presque uniquement la charge dans la vie quotidienne (suivi de la santé, de la scolarité…). Enfin, pour de nombreuses raisons, ce sont surtout elles qui se sont retrouvées à vivre seules avec eux (plus de 5 fois plus souvent que les hommes, encore aujourd’hui). Il est normal, donc, qu’un père seul avec enfant suscite la curiosité… Mais en réalité, passé le premier étonnement, la plupart s’attirent – de la part du public féminin, du moins – sympathie et compassion, voire zèle et dévouement (en langue martiniquaise, soutirance) !!

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Halte à la misogynie raciste

— Par Françoise Vergès, et Gerty Dambury & collectif —
sexisme_racismeChaque jour en France, une misogynie renforcée de racisme s’exprime. Son but est de blesser et de nuire, d’offenser et de porter atteinte au plus intime. Il y a les « Sale noiraude », « T’es une Black moche, même pas baisable », et « T’as quoi sous ton voile ? », mais aussi de manière plus perverse, plus perfide, les « Vous êtes sûres que vous savez faire ça ? », « Vous avez vraiment les compétences ? ».

Soyons claires : nous ne parlons pas ici des racistes que les médias aiment épingler, ceux de l’extrême-droite.

Nous parlons ici de femmes et d’hommes qui signent des pétitions humanitaires et dénoncent le racisme, qui ont défilé le 11 janvier,qui clament haut et fort leur amour de l’Afrique et des Africains, qui organisent débats et colloques sur « L’Autre », qui citent Voltaire, Lévinas, ou Ricoeur, mais qui sont convaincus, profondément convaincus, qu’ils savent mieux ce qui est bon pour « nous ». Nous parlons ici plus précisément du monde de la culture, des directeurs de théâtre, des metteurs en scène, des professionnels des musées… tout ce monde qui véhicule l’idée d’une culture française fixe et atemporelle et regarde avec ignorance assumée, indifférence ou mépris, ce que nous proposons, ce que nous créons, ce que nous imaginons.

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« La mastication des morts », par l’ADAPACS au lycée Schoelcher

— Par Roland Sabra —

la_mastication_des_mortsPatrick Kermann définit son théâtre ainsi : « Le théâtre est le territoire de la mort, ce lieu rituel où les vivants tentent la communication avec l’au-delà. Sur scène, dans une balance incessante entre incarnation et désincarnation, matériel et immatériel, visible et invisible, apparaissent des fantômes qui portent la parole des morts, pour nous encore et tout juste vivants ».
Il présente « La Mastication des morts de cette façon : « C’est en visitant un petit cimetière de la campagne française que m’est venue l’idée de construire une « polyphonie de l’au-delà » en redonnant la parole aux centaines de défunts enterrés depuis un siècle à Moret-sur-Raguse, village symbolique inventé de toutes pièces…
Mais avant d’en arriver là, j’ai fait un tour de France des nécropoles rurales et j’ai réuni un ensemble de noms aux consonances bien françaises afin d’exclure tout exotisme. Hormis la géographie, purement imaginaire, du village en question, tout ce que je raconte dans ma pièce est authentique, au détail près, petite histoire et grande Histoire entremêlées.
La mastication des morts est un « oratorio in progress ».

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« Bouki fait gombo » : histoire d’une plantation en Louisiane

— Par Michel Herland —

BoukiFaitGomboNous avons présenté ailleurs le mémorial de l’esclavage inauguré récemment sur le site de la Plantation Whitney en Louisiane[i]. Ibrahima Seck, son directeur scientifique, a consacré à l’histoire de la plantation un livre intitulé Bouki fait Gombo[ii]. Si le sous-titre est explicite, il n’en est pas de même du titre, compréhensible seulement pour qui connaît le proverbe entier (Bouki fait Gombo, lapin mangé li), proverbe dans lequel l’auteur propose de voir la description imagée de l’exploitation telle qu’elle existait en particulier dans les sociétés esclavagistes. Le brave bouc qui prépare à manger[iii], ce serait l’esclave et le lapin qui s’en régale serait le maître.

Cette interprétation proposée par I. Seck dans l’Introduction à son livre paraît néanmoins sujette à caution car le proverbe – dans ses diverses variantes et depuis ses lointaines origines au Sénégal où la hyène se trouve opposée au lapin – met traditionnellement en scène la ruse et non la force. Or c’est cette dernière qui est à la base de la société esclavagiste. Lafcadio Hearn, qui donne ce proverbe dans son Petit Dictionnaire des proverbes créoles, note qu’il résume un grand nombre de contes mettant en scène Compé Bouki épis Compé Lapin[iv].

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Dany Laferrière sous la Coupole de l’Académie française

— Par Joël Des Rosiers —

lafrerriere_academicienEn ce jeudi 28 mai sous le Haut patronage de M. François Hollande, Président de la République, du Premier Ministre du Québec M. Philippe Couillard, des Ministres de la Culture Fleur Pellerin de France, Hélène David du Québec et Dithny Joan Raton d’Haïti, du chef de l’Opposition M. Pierre Karl Péladeau, du chef du parti Québec Solidaire Mme. Françoise David, de quatre ex-premiers ministres, MM. Bernard Landry, François Charest, Pauline Marois du Québec et Mme. Michèle Duvivier Pierre-Louis de Haïti ainsi que de Mme. Michaëlle Jean, ex-gouverneure générale, Secrétaire générale de la Francophonie.

Par un temps magnifique, dans une langue aussi élégante que précise, le nouvel immortel, Dany Laferrière, a prononcé comme l’exige la tradition, l’éloge en tout point remarquable d’Hector Bianciotti, le romancier italo-argentin, son prédécesseur au fauteuil numéro 2. Ce siège inchangé et immobile, s’il avait été occupé naguère par Montesquieu, l’auteur des Lettres persanes, le fut surtout par un Dumas, le petit-fils du Général Alexandre Dumas dont la grand-mère Marie-Cessette Dumas était une esclave de Saint-Domingue. Car le fils du Général, le célèbre Alexandre Dumas, le plus traduit des romanciers français qui nous donna tant à lire et à rêver dans des allusions si nombreuses à ses origines créoles, eut à son tour un fils naturel, le romancier et dramaturge Alexandre Dumas fils.

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Hommage à l’ami et frère Jacques Boucher : Architecte Caribéen

— Par Lucien Cidalise Montaise —

architecte

L’Architecture ébréchée !
« Ka sa yé ti male ? ». C’est avec sa voix chaleureuse et rafraichissante que Jacques m’accueillait chaque fois à la Guadeloupe et en France. Il était Président du Conseil Régional de l’Ordre des Architectes de son pays et nous nous rencontrions très souvent pour discuter des problèmes de la profession « attaquée de toutes parts, tant sur le plan National que Local ! ». Ce constat est de Michel Corbin, Vice Président de l’Ordre de la Guadeloupe et nous y adhérons. Mieux, j’ai eu l’occasion avant d’être Président de l’Ordre de la Martinique de rencontrer Jacques à Pointe à Pitre .Il était déjà un ardent défenseur de l’Architecture et de toutes les professions liées à l’Acte de Bâtir. Il militait avec passion et efficacité pour que les entreprises de son Pays aient droit à reconnaissance, et que l’Architecte soit respecté.
En 1992, nous avons créé avec d’autres, un Collectif regroupant ces entreprises et tous les Architectes des deux îles. Les luttes furent riches et fraternelles. Jacques toujours en tête.
En 1994, nous nous sommes régulièrement rencontrés puisque tous les deux Présidents .

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Taubira : « Les enfants nés sous GPA sont des enfants de la République »

taubira_&_gpaLors des questions au gouvernement, une députée UMP a demandé au gouvernement de « clarifier (sa) position » sur la gestation pour autrui, suite à la demande de transcription des actes de naissance de trois enfants nés par GPA à l’étranger par le tribunal de Nantes. « Ces enfants, on va les protéger, madame« , a répondu Christiane Taubira, qui a rappelé que la GPA est interdite en France.

Le dossier délicat de la gestation pour autrui (GPA) revient dans le débat politique. La récente décision du tribunal de grande instance de Nantes, qui a demandé au procureur de transcrire sur les registres d’état-civil des actes de naissance de trois enfants nés par GPA à l’étranger, n’a pas manqué de raviver les tensions. « La GPA entre par la petite porte, la justice légalise ce proxénétisme procréatif pratiqué à l’étranger […] Allez-vous enfin clarifier votre position? », a lancé mardi, dans l’hémicycle, la députée UMP Françoise Guégot à l’adresse de Manuel Valls, en dénonçant « la complicité hypocrite » du gouvernement.

Madame, il s’agit d’enfants, d’enfants qui vont à l’école, qui sont aussi doués que les autres pour agacer les enseignants, pour énerver leur parents, mais d’enfants de ce pays, d’enfants de la République et quoi que vous disiez, on va les protéger, madame!

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Wouj à l’Atrium du 13 au 30 mai 2015

wouj_atrium– ROUGE ? Le rouge ?

Question simple, mais réponse complexe.

Lire sur Madinin’Art l’article de Dégé

Du grammairien « c’est un adjectif qualificatif et/ou un nom commun »
En passant par le graphiste : « RVB : 255 ,0 ,0 . CMJN : 100%, 0%, 0%, 100% »
au physicien « C’est une longueur d’onde entre 605 nm et 499 nm » que de nuances !

De l’interdiction (code la route, Carton rouge !) à l’avertissement (code pharmaceutique), que de symboles !

C’est la première couleur que le bébé perçoit mais il faudra attendre la maternelle pour que l’enfant sache la distinguer des autres et la nommer : WOUJ !

Ne parlons pas des daltoniens qui jamais ne la percevront.
Ni de psychologie. Ni de politique. Ni de Religion.
A chaque époque, chaque civilisation, chaque culture, chaque mode…l’interprétation du rouge diverge, varie, étonne.

Le PABE a choisi de s’intéresser plutôt à l’expression des sentiments et des émotions. Et, même en limitant la réflexion à ces champs, la réponse n’est pas toujours facile. En effet l’ambivalence règne là aussi : entre le rouge marquant de son fer une épaule, marquant de honte un front, une joue et celui, valorisant, d’un tapis menant vers les honneurs, la rupture est totale.

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«Nous, femmes journalistes politiques et victimes de sexisme…»

sos_sexismeNous ne sommes pas la Génération Giroud. Au tournant des années 70, la cofondatrice et rédactrice en chef de l’Express, première femme à diriger un grand hebdomadaire généraliste, avait mis le pied à l’étrier d’une flopée de ses jeunes et belles congénères. Entre cliché machiste et efficacité éditoriale, Françoise Giroud était alors persuadée que les hommes politiques se dévoileraient plus facilement face à des femmes. Quarante ans plus tard, nous, la génération de femmes journalistes chargées de couvrir la politique française sous les présidences Sarkozy et Hollande, vivons au quotidien cette ambiguïté, souvent entretenue par les hommes politiques.

Aux «Quatre-Colonnes», la petite salle où circulent députés et bons mots au cœur de l’Assemblée nationale, c’est un député qui nous accueille par un sonore : «Ah mais vous faites le tapin, vous attendez le client.» Ou un autre qui nous passe la main dans les cheveux en se réjouissant du retour du printemps. Au Sénat, c’est un parlementaire qui déplore que nous portions un col roulé et pas un décolleté. C’est un candidat à la primaire face à une grappe de micros masculins qui décide de nous répondre un jour d’été «parce que elle, elle porte une jolie robe».

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Formations artistiques gratuites

metis_gwaL’art, sous toutes ses formes, est pour Métis Gwa, le reflet d’une société et un excellent vecteur de communication des idées fortes permettant les échanges entre les hommes au-delà des frontières.
Depuis 2007, les actions menées tentent de soutenir la culture sur nos territoires d’Outre-mer et au -delà. Elles favorisent un travail sur les liens Art-Culture-Société en vue d’allier création, formation, diffusion et emploi.
Nos actions se veulent à la fois encrées dans la Caraïbe mais également en Europe et à l’International. Métis Gwa organise des Formations artistiques gratuites avec LES CHANTIERS NOMADES ouvertes aux artistes intervenants théâtre (et pour certains modules, aux artistes intervenants danse)…

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« La toilette, Naissance de l’intime »

Dans le grand bain de l’art et de l’histoire

—  Par Marie-Anne Kleiber —
l_intime« La toilette, Naissance de l’intime » raconte en une centaine d’œuvres les rites de la propreté au fil des siècles. Une exposition à retrouver au musée Marmottan-Monet.

De la jeune fille déesse nue et irréelle, à la femme d’aujourd’hui qui s’assume dans son bain : l’exposition « La naissance de l’intime » actuellement au Musée Marmottan-Monet à Paris retrace l’histoire de la toilette au cours des siècles, mais plonge bien au-delà. Les artistes, de Dürer à Fernand Léger, n’ont pas seulement retranscrit dans leurs œuvres des changements triviaux, les bains collectifs, l’invention du bidet, du tub, puis de la baignoire par exemple ; ils ont saisi l’évolution d’un rapport à soi, à son corps, et aux autres qui a radicalement changé.

« L’eau était si sale qu’elle était vecteur de maladies« 

« On a le sentiment que l’on s’est toujours lavé de la même manière, et isolé pour le faire, ce qui est faux, bien sûr ; la salle de bain est une pièce récente.

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