— Par Patrick Singaïny, Journaliste et écrivain —
Quel est donc ce pays incapable de faire peuple uni au moment où, pour longtemps, tous ceux qui sont détenteurs de la nationalité française sont menacés de mort ?
Qu’aurions-nous dû faire dès au lendemain des marches de janvier ? Réaliser que nous voulions certes dépasser nos dissensions, mais surtout que nous nous sommes toujours refusés à les voir. Réaliser que nous voulions certes vivre ensemble une union nationale, mais dont nous savions fort bien, dès les premiers instants, qu’elle serait incomplète. Réaliser avec courage qu’il fallait avant tout aider à désamorcer nos bombes invisibles, kamikazes en puissance, qui reviennent dormir chez nous pour brusquement sortir de leur léthargie et frapper en nos cœurs au moment où on s’y attend le moins. C’est-à-dire n’importe quand.
Combien de temps tiendront les forces de l’ordre indéfiniment en faction devant les lieux dangereux ? Comment désamorcer nos bombes ? Av(i)ons-nous forcément besoin que le gouvernement propose ou décide de la façon de nous organiser ? Non. Rappelez-vous, avant que nous nous soyons rendu compte que nous n’étions pas parvenus à faire union nationale, le naturel avec lequel nous nous sommes plongés dans cet élan commun relayé sur tous les écrans du monde.

REPORTAGE – Deux mois après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, certains veulent continuer à perpétuer « l’esprit du 11 janvier ». C’est le cas des membres de l’association Coexister, créée en 2009, qui luttent pour favoriser le vivre ensemble. Jeudi dernier, le groupe était dans un lycée à Saint-Denis pour déconstruire les préjugés des élèves.
Les personnes qui travaillent à l’étranger sont des expatriés, des émigrés, ou des immigrés? Tout dépend de la couleur de peau du travailleur, mais aussi du point de vue de l’observateur.

Un spectre hante l’Europe : le spectre des Indo-Européens. Parti il y a quelques millénaires d’un lieu précis de l’Eurasie, un peuple conquérant et entreprenant aurait pris peu à peu le contrôle de toute l’Europe (à peu de chose près), ainsi que de l’Inde, de l’Iran, du Pakistan, de l’Afghanistan et des régions alentour, imposant partout son ordre, sa langue et sa culture. De sa langue originelle serait né peu à peu, de façon arborescente, l’ensemble des langues indo- européennes connues, de même que son mode de pensée originel aurait structuré les mythologies, les épopées et les institutions des locuteurs de ces langues, avant que la christianisation de l’Europe n’en efface une partie, mais une partie seulement. Dans leur élan, ces peuples d’Europe partirent ensuite il y a cinq siècles à la conquête du reste de la planète, sur l’essentiel de laquelle on parle désormais des langues indoeuropéennes, en même temps qu’ils imposaient partout leur mode de pensée et de vie.
— Par Marcel Zang, écrivain, président de Passerelle noire et responsable
de la Marche des esclaves. —
— Par Pierre-Yves Cusset, Hélène Garner, Mohamed Harfi, Frédéric Lainé et David Marguerit —
J’ai enfin, en m’aidant de mes désillusions, tâté le ciel, ou tout au moins ce qu’il est convenu d’appeler ainsi. Ce ciel qui cache et emprisonne les rêves les plus beaux, les désirs les plus sublimes, les laideurs les plus complexes. Fiasco d’une errance intellectuelle. Odieux vagabondage charlatanesque qui vend du nectar rosé en vase clos et qu’une fois ouvert cesse d’exhaler, donc de contester, devenant ainsi le complice insoumis d’une imposture… Les rêves dont je me gavais se muant en chimères. Je m’arrogeais d’importer mes folies, alors que je n’avais jamais pu les étreindre. De me rebeller pour les autres. Je m’affublais du titre de mystificateur qui s’évertuait à maintenir la forme des nuages.
« Français de souche est une expression courante ou une catégorie statistique controversée désignant, dans son sens le plus communément admis, les personnes de nationalité française n’ayant pas d’ascendance étrangère immédiate et n’étant pas issues de l’immigration récente. Elle est souvent opposée à l’expression Français de papier. » (source : Wikipedia, extrait).
Mais où sont passés les Indo-Européens ? Le mythe d’origine de l’Occident Jean-Paul Demoule, Éditions du Seuil, 752 pages, 27 euros.
Les combattants de l’organisation Etat islamique ont incendié une bibliothèque à Mossoul, en Irak, ainsi qu’une église et une école.
Une vidéo, mise en ligne jeudi par le groupe Etat islamique, montre des djihadistes détruire à coups de masse des sculptures et autres oeuvres pré-islamiques dans un musée de Mossoul, en Irak.
New York 2001, Paris 2015. Le rapport entre ces deux lieux et ces deux dates a été très vite souligné, non en raison du nombre des victimes, mais pour marquer l’ampleur de la signification et le traumatisme provoqué par les massacres de Paris. Ce lien n’est pas artificiel, mais les événements ne sauraient être entendus en termes de répétition à des échelles différentes. Ce qui s’est passé à Paris entre les 7 et 9 janvier derniers ne témoigne pas de la même chose que les attentats du 11 septembre contre les tours du World Trade Center. La crise s’est approfondie, elle s’est intériorisée. Les attentats de Copenhague, le 14 février, dans leur mimétisme avec ceux de Paris, le confirment si besoin était. Contrairement à la lecture en termes de choc des civilisations qui prévalait après New York 2001, Paris 2015 oblige à renoncer à la vision simpliste de deux blocs civilisationnels antagonistes se faisant face et s’affrontant en raison d’idéaux, de valeurs, de religions ou de mœurs, donc de cultures, incompatibles et irréductibles. L’opposition s’est internalisée, elle traverse, quoique en des sens différents, tant les démocraties occidentales que les pays musulmans.
Le 21 février 1965, Malcolm X prononce un discours dans le quartier de Harlem, à New York, devant un auditoire de quatre cents personnes. Trois hommes lui tirent dessus. Il succombe. Le combattant antiraciste et des droits humains était devenu trop dérangeant.
Favoriser une meilleure compréhension
Je ne suis pas précisément un fan des commémorations. Je préfère voir le passé revenir de lui-même, sans qu’un rite le convoque. Mais je vais le dire ici sans barguigner : évoquer le Mouvement de la renaissance guyanaise fait plus que m’enchanter. Tout est magique pour moi dans cette période. J’aime la Guyane du Mouvement de la renaissance guyanaise, j’aime ses illusions, ses échecs, ses dérèglements, son intensité, et je l’aime parce que c’est l’une des plus belles, des plus grandes rencontres de la Guyane avec les Guyanais qui sont entrés dans l’Histoire. Songez que c’est en novembre 1946 que René Maran revient en Guyane. Il y arrive sans Félix Eboué, disparu deux ans plus tôt, mais pour soutenir, à l’occasion des élections législatives, la candidature de René Jadfard, le leader du Mouvement de la renaissance guyanaise. Jadfard, en effet, se présente à nouveau contre Gaston Monnerville. Excusez du peu. C’est à cette occasion que René Maran retrouve son ami Léon Damas qui, à Paris, n’avait de cesse de lui reprocher de ne pas s’intéresser suffisamment à la Guyane.
Soutenons Kokolampoé
Citons le pape François le 19 janvier : «Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s’attendre à un coup de poing, et c’est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision.» En voulant faire de la pédagogie sur les limites de la liberté d’expression, le pape François se livre à des caricatures qui jouent sur l’amalgame et la confusion.
Une fragmentation des anciennes alliances par Frances
Fox-Piven, professeure
de science politique et
de sociologie, University
of New York
Ce qui est requis, c’est la primauté de la parole publique sur la violence des vengeances et la primauté de l’intérêt commun sur l’intérêt égoïste… Le principe de l’ubuntu est ainsi résumé en un cogito magnifique : « nous sommes donc je suis ».
Malgré les nombreux engagements internationaux ratifiés par la France en faveur des droits culturels (déclaration de l’Unesco sur la diversité culturelle, convention Unesco sur le patrimoine immatériel ou même la Déclaration universelle des droits de l’homme) qui les portent comme des « droits indispensables à la dignité et au libre développement de la personnalité », l’Assemblée nationale menace une disposition introduite par le Sénat dans le cadre du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (dite loi « Notre »). Nombre d’acteurs culturels impliqués sur le terrain, auprès des publics dits « empêchés », dans des secteurs géographiques peu favorisés, ou encore dans de vraies actions de démocratie culturelle, sont dans l’incompréhension. Cet amendement du Sénat, très attentif aux territoires, proposait d’inscrire les droits culturels comme principes fondamentaux pour des politiques partagées entre l’État et les collectivités territoriales. Il est passé sous les fourches caudines des commissions de l’Assemblée. La reconnaissance des droits culturels a pour unique ambition de placer les publics, dans leur ensemble, au cœur des politiques culturelles, et ce, sur l’ensemble de nos territoires, qu’ils soient urbains, ruraux ou périphériques.
La confusion entre islam et islamisme n’a jamais totalement cessé de sévir. Plusieurs spécialistes de l’islam agissent, à différents niveaux, pour sortir des lectures orthodoxes ou tronquées du Coran. Faire triompher de nouvelles interprétations ne peut faire selon eux l’économie d’une réforme.
Parmi toutes les figures de la famille recomposée, le beau-père serait le plus enclin à la dépression parentale. C’est ce qu’avance une étude américaine publiée dans la revue Social Work.
Quand Joëlle Ursull s’est installée pour écrire sa lettre ouverte à François Hollande, elle était sûrement loin de se douter du wélélé que provoquerait sa missive, non pas chez l’autre mais au sein de sa propre communauté, de ses gens, de ses vrais ou supposés frères et sœurs.