Catégorie : Sociologie

France : Des soins de santé mentale inadaptés dans les prisons

prisonnier-400Les conditions de détention et l’insuffisance des traitements médicaux aggravent les souffrances

(Paris) – Des milliers d’hommes et de femmes atteints de troubles psychiatriques, détenus dans les prisons françaises sont à risque de suicide ou d’automutilation en raison de la négligence dont fait l’objet leur santé physique et mentale.

Le rapport de 78 pages, intitulé « Double peine : Conditions de détention inappropriées pour les personnes présentant des troubles psychiatriques dans les prisons en France », documente le manque de soins appropriés en matière de santé mentale et les conditions inadaptées pour les détenus atteints de troubles psychiatriques. Cette situation est aggravée par la surpopulation carcérale, la stigmatisation et l’isolement, selon Human Rights Watch. La pénurie de professionnels de santé mentale dans de nombreuses prisons se traduit par une rareté des rendez-vous médicaux, qui souvent sont sommaires et se limitent à la seule prescription de médicaments. Les conditions de détention inappropriées et le manque de soins adaptés génèrent en outre des conditions de travail difficiles pour le personnel pénitentiaire.

« Il est honteux pour un pays comme la France d’enfermer des personnes atteintes de troubles psychiatriques pendant des mois ou des années dans des prisons où elles n’ont pas accès à des soins de santé mentale adéquats », a déclaré Izza Leghtas, chercheuse sur l’Europe de l’Ouest à Human Rights Watch.

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« L’identité, c’est la guerre », de Roger Martelli

roger_martelliEéditions Les liens qui libèrent, 205 pages, 18,50 euros.

Sur tout le continent européen, l’extrême droite a imposé l’idée que l’identité serait l’enjeu crucial des sociétés contemporaines. Le mouvement des hommes, stimulé par l’actuelle mondialisation, serait en train de bouleverser l’équilibre des cultures installées. La nation, l’Occident, la chrétienté, nous dit-on, sont menacées : il nous faut donc désormais défendre notre identité, ou la retrouver si nous estimons qu’elle est perdue. « Nous ne sommes plus chez nous » devient un credo de plus en plus lancinant. Et quand on n’est plus chez soi on finit par ne plus savoir qui on est…

La peur de l’autre est en passe de devenir le pivot exclusif de nos imaginaires. À quoi s’ajoute une autre conviction, qui veut que les sociétés occidentales soient en « état de guerre ». Le choc des civilisations opposant l’Occident et l’Islam avait été annoncé dès le début des années 1990. Après l’attentat du World Trade Centre, il est devenu une guerre contre le terrorisme, qui justifie les mesures les plus sévères, aux confins de l’état d’exception. La crainte de l’identité perdue et la hantise de la menace se conjuguent ainsi, au risque de toutes les clôtures et de tous les affrontements.

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En Guyane, la descente aux enfers d’une prison ingérable

— Par Michaël Hajdenberg —
prison_guyaneLa Guyane abrite une prison hors de contrôle. Homicides réguliers, tabassages de détenus, mutineries et surveillants en roue libre accusant le directeur de l’établissement de néocolonialisme : Mediapart a eu accès à un rapport d’inspection des services judiciaires qui décrit un cocktail explosif.
Cette prison est une poudrière. À Rémire-Montjoly (Guyane), la violence entre détenus dépasse ce que peuvent connaître les autres établissements de France. En quelques mois, en août et février derniers, deux détenus sont morts, tués par des codétenus.

Mais ce n’est pas tout : le directeur de la prison, qui va être muté, a dû faire face à une mutinerie ainsi qu’aux accusations d’une violence inouïe portées par des surveillants à son encontre, notamment de néocolonialisme. Quant aux relations entre surveillants et détenus, elles sont tantôt empreintes d’une grande violence, dont la justice a été saisie à la suite de tabassages, tantôt marquées par une grande proximité, amicale ou familiale, qui permet toutes les dérives. Mediapart a eu accès à un rapport de l’Inspection générale des services judiciaires, qui livre un état des lieux dramatique.

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« 37% des natifs des Dom vivant en métropole disent ne pas être vus comme des Français à part entière »

— Propos recueillis par Max Pierre-Fanfan —

domiensL’enquête de l’INED, « Trajectoires et origines » mesure pour la première fois les discriminations et racisme dont sont victimes les « Domiens » et leurs descendants vivant dans l’Hexagone.

Quelle est la composition du panel des « Domiens » (terme employé par les experts de l’INED pour désigner les populations venant de la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, la Réunion) interrogés dans le cadre de l’enquête TeO?

Jean-Luc Primon: Il ne s’agit pas exactement d’un panel, en ce sens que nous ne suivons pas une cohorte sur plusieurs années qui serait interrogée périodiquement. Il est plutôt question d’un échantillon de natifs vivant en métropole. Ces groupes n’ont été interrogés qu’une seule fois, fin 2008. Au total, 650 descendants ayant au moins un parent nés dans les départements de l’outre-mer(DOM sans Mayotte) et 700 natifs ont été enquêtés.

Quel l’objectif de cette enquête? En quelle année a-t-elle été publiée?

Stéphanie Condon: L’enquête TeO est thématique (école, emploi, logement, famille, etc.). Elle est représentative de la population générale de France métropolitaine mais qui s’intéresse plus particulièrement aux trajectoires et aux conditions de vie des immigrés et de leurs descendants ainsi qu’aux natifs des DOM de métropole et à leurs descendants.

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Les gens ordinaires, les vulgaires et les voyous, les extraordinaires ou les inaccoutumés

— Par Pierre Pastel —

gens_extra« Quand le luscinia et des millions,
voire des milliards de prétentieux comme lui,
à travers le monde, dérapent par réflexes conditionnés,
leurs trilles ne sauraient être des calmants antidouleur. »

 

Les gens ordinaires

L’écrasante majorité de nos contemporains sont des gens ordinaires.

Ils pensent pour eux-mêmes, pour leurs intérêts. Ils boivent, mangent, rient, pleurent. Ils disent la vérité, ils sont sincères, ils mentent. Ils cherchent à vivre, à bien vivre. Ils savent qu’ils ne sont pas seuls sur l’échiquier de la vie, ils essaient de faire attention aux autres, ni plus ni moins. Autant que faire se peut, ils évitent de ne pas trop incommoder le monde autour d’eux, ils respectent ou ne respectent pas les lois. Ils se marient, divorcent, restent d’éternels célibataires. Ils sont bons ici, méchants là, égoïstes par ici, altruistes par-là. Ils sont courageux, lâches, volontaires. Ils couvrent une vie affective équilibrée, débridée, ou terne. Ils sont cultivés, incultes, glandeurs, resquilleurs, fainéants, travailleurs, voleurs, protecteurs, consciencieux. Respectueux, impertinents, honnêtes, riches, moins riches, pauvres ils le sont aussi. Ils sont aigris, ils s’amusent, ils sont dépressifs, joyeux, sereins, discrets, taquins, jaloux, manipulateurs, ils le sont encore… Bref, il faudrait toute une vie pour décrire les gens ordinaires, disons qu’ils sont comme nous, vous et moi, des êtres communs.

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Le poisson d’avril

poisson_avrilLes origines du poisson d’avril restent obscures mais la tradition festive de personnes qui sont l’objet de farces ou de satires existe dans plusieurs cultures depuis l’Antiquité et le Moyen Âge : fêtes religieuses romaines des Hilaria célébrées le 25 mars ; la Holi, fête des couleurs hindouiste ; Sizdah bedar, fête persane ; Pourim, fête juive ; fête des Fous médiévale en Europe.
Un poisson d’avril très élaboré à Copenhague en 2001.

Les écrits folkloristes proposent de nombreuses origines mais il ne s’agit que de « vagues conjectures ».
Une première explication relie le poisson d’avril à la Pâques qui marque la fin du jeûne du carême, le poisson prenant une place alimentaire importante à cette période. De plus, l’ichthus chrétien, symbole graphique représentant un poisson, est un acronyme du nom de Jésus utilisé du Ier siècle au IVe siècle et le mot poisson serait une corruption du mot Passion.

Une autre hypothèse, couramment reprise par les médias, relie la date du 1er avril à la réforme calendaire au XVIe siècle. Au Moyen-Âge, dans plusieurs villes et régions européennes, l’année commençait à des dates variées (Noël, 1er mars, 25 mars) et correspondait selon le calendrier julien au Jour de l’an.

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La force toujours de regarder demain

— Par Max Pierre-Fanfan, Journaliste/Réalisateur, Écrivain —

martinique_europe_amerikLa Martinique n’est pas seulement un lieu, mais un acte qui arrache sur le chaos d’un milieu, des forces qu’elle condense, qu’elle rend visibles, qu’elle transforme.
Préparer un avenir pour ce pays, c’est prioritairement arrêter son dépérissement économique; c’est stopper le processus qui la conduit insensiblement mais inexorablement à la catastrophe.
Impérativement, tirer cette collectivité territoriale du mauvais pas où la conduit la vieille politique héritée du pacte coloniale. La contradiction va s’exercer et éclater au grand jour entre la forme politique nouvelle et la réalité économique, sociale, administrative qu’on n’aura pas eu le courage de modifier et qui, elle, reste post-coloniale. Ce pays est mal adapté de par sa structure aux conditions générales de l’économie moderne. Ce qu’il faut, c’est une véritable révolution économique; en tout cas, « quelque chose de neuf « , avait déjà réclamé en son temps Aimé Césaire.
Le vendredi 18 mars la ministre des outre-mer inaugurait dans son ministère le 70ème anniversaire de la départementalisation…A ce sujet, comment faire en sorte que l’histoire ne soit pas qu’une banque de données commémoratives?

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La séparation

— Par Brahim Senouci, universitaire —

separationIl y a quelques semaines, j’ai expérimenté un immense sentiment de solitude, d’autant plus paradoxal qu’il s’est produit lors d’un dîner « entre amis ». Outre les bons plats concoctés aussi bien par nos hôtes que par les commensaux, la littérature était au menu.
Mauvais début…
Une dame fait l’éloge du livre de Sansal, « 2984 ». L’assistance l’écoute avec recueillement. Le climat est à l’approbation. Toutefois, quelques-uns gardent le silence. Un critique littéraire connu bougonne quelque chose du style : « il m’est tombé des mains ». J’interviens pour rappeler quelques évidences, à savoir que Sansal est un nostalgique de l’époque coloniale dont il a intégré la mythologie mensongère en disant qu’ils (les pieds-noirs) « ont fait d’un enfer un paradis ». Je me réfère à Tocqueville, fervent partisan du colonisme (on ne disait pas encore « colonisation » à cette époque), qui déclare que « (nous) avons rendu la population locale beaucoup plus misérable qu’elle ne l’était avant notre arrivée ». Je cite le Maréchal de Saint-Arnaud, grand massacreur devant l’Eternel, qui évoque « ces beaux villages de Kabylie » qu’il s’apprête à incendier.

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Abattoir : nouvelles violences et agonies révélées par L214

l214Un mois après le scandale à l’abattoir du Vigan, L214 rend publiques de nouvelles images tournées dans l’abattoir de Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques). Ces images, publiées ce matin sur le site du Monde, montrent de multiples infractions aux règles de protection animale et des scènes de souffrance animale sévère, ainsi que de graves manquements et violences de la part du personnel de l’abattoir.

Tournées au mois de mars 2016 juste avant Pâques, ces images révèlent les pratiques de mise à mort des agneaux de lait ainsi que l’abattage de veaux et de bovins, dans un abattoir certifié bio et qui met en avant Label Rouge et l’IGP.

L214 porte plainte contre l’abattoir auprès du TGI de Pau pour des faits de maltraitances, de sévices graves et d’actes de cruauté et dépose un référé expertise auprès du tribunal administratif de Pau pour faire la lumière sur la responsabilité des services vétérinaires qui n’ont pas identifié ou stoppé les infractions flagrantes captées sur les vidéos.

L’écrivain français Jean-Baptiste Del Amo présente cette enquête. Il y décrit les scènes insoutenables et il conclut : « Dignité, respect, étourdissement, contrôle : ne nous laissons pas endormir par des discours rassurants.

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Pédophilie : il y a loin du pardon à la justice

— Par Georges Vigarello, Directeur d’études à l’EHESS —

barbarin« L’« affaire Barbarin » est retentissante parce que le cardinal s’en tient à une «  demande de pardon  » aux victimes, révélant la distance entre le vieux repère religieux et le repère juridique. Elle ouvre pourtant sur un emballement médiatique qu’il faut regretter. »

Lorsque le Père Contrafatto, prêtre italien officiant à Paris, est accusé, en 1826, de violence sexuelle sur une enfant de 5 ans, son long procès révèle d’abord l’incompréhension des juges. Comment un homme aussi discret, aux mains aussi blanches, à l’apparence aussi raisonnable, peut-il se livrer à des actes aussi abjects  ? Comment son apparente normalité peut-elle recéler sa redoutable duplicité  ? Contrafatto, condamné, sera d’ailleurs rapidement libéré, protégé par l’Eglise autant que par le pouvoir d’une Restauration craignant les effets politiques de la querelle religieuse.

Reste que de telles accusations demeurent rares encore au XIXe siècle, comme au XXe siècle, même si les agressions sont nombreuses, même si en 1865 un frère des écoles chrétiennes de Versailles est accusé d’attentats à la pudeur sur 87 enfants, provoquant la colère et le désarroi des parents, leur vindicte aussi, certains proposant même de «  brûler et saccager la maison des frères  ».

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Une utile fréquentation

— Par Christian Louise-Alexandrine —

daniel_bensaidEn France et ailleurs dans le monde, les amis de Daniel Bensaïd (dont je ne suis point) évoqueront sans aucun doute ses soixante-dix ans, puisqu’il est né le 25 mars 1946.

Décédé en janvier 2010, ce révolutionnaire français, professeur de philosophie à l’Université, est à l’évidence un adepte du « marxisme sans sottises » si l’on en juge par son souci permanent de tenir un discours cohérent, à partir des écrits et des pratiques de Marx, Lénine, Trotski, Blanqui, Péguy, Benjamin et de la plupart des penseurs soucieux de proposer une critique informée du fonctionnement et des méfaits du capitalisme et de proposer des politiques d’émancipation en se plaçant systématiquement du point de vue des dominés.

En Martinique, en 2016, et ceci depuis une trentaine d’années, le nationalisme culturel et son frère jumeau le nombrilisme interdisent de convoquer un penseur comme Bensaïd par ceux qui veulent comprendre ce qui se passe dans le monde, et donc dans ce pays..

Or, le site internet danielbensaid.org qui permet de découvrir l’ampleur de la production intellectuelle du « militant philosophe », sera d’une fréquentation très utile pour celui qui, tout en n’étant pas un révolutionnaire, souhaite un changement social réel à la Martinique.,

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Jeunes de Martinique et Guadeloupe : une situation existentielle en clair-obscur.

— Par Jean-Marie Nol —

obscur_clairTribune —De ce qui suit, il n’existe aucune statistique fiable, et on ne peut le comprendre que par ce qu’on entend, partout, où qu’on soit et à qui qu’on parle.
La Martinique et la Guadeloupe peuvent encore croire qu’elles sont un formidable lieu d’attraction pour le tourisme surtout depuis la désaffection d’autres destinations touristiques pour cause de terrorisme ; elles attirent en effet un plus grand nombre de touristes (Pour les vacanciers en quête de dépaysement total et surtout de chaleur, ce sont les DOM qui, cette année encore, se placent en tête des destinations sur Abritel.fr : Guadeloupe en tête avec des réservations en hausse de 23 %, suivie de la Martinique (+9 %) et de la Réunion (+15 %)… Mais ces gens-là ne font que passer, dans le pays quoique de plus en plus de retraités métropolitains de la classe moyenne s’y installent ! La réalité est tout autre dans un autre domaine ; la Martinique et encore plus la Guadeloupe se vident de leurs meilleurs jeunes, alors que dans le même temps ne reste pour beaucoup que la « lie » (les oisifs et les violents ) .

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Pédophilie: l’Église de France sous le choc

barbarinLes évêques se réunissent à Lourdes alors qu’une affaire mettant en cause un prêtre secoue le diocèse de Lyon.

Il devait faire beau cette semaine, à Lourdes, où les évêques de France se réunissent à huis clos pour leur assemblée de printemps mais de sombres nuages menacent l’Église de France. Tous ces prélats savent que la nature des affaires de pédophilie touchant le diocèse de Lyon pourrait un jour atteindre d’autres évêques…

Il ne s’agit plus, en effet, comme au début des années 1990 de l’accusation directe de prêtres pédophiles par des victimes récentes. Ni encore, comme à la fin des années 1990, de couverture silencieuse de ces prêtres par des évêques comme le fut l’affaire visant Mgr Pican ou encore Mgr Jacques Gaillot avec le père Denis Vadeboncoeur.

L’association de victimes met en cause le cardinal Barbarin, en lui reprochant de ne pas avoir retiré assez vite ce prêtre du service

Il s’agit, cette fois, de prêtres pédophiles qui n’ont jamais été inquiétés par des plaintes en justice, qui n’auraient pas récidivé après avoir été dénoncées par des parents et qui ont fini par se faire oublier… Jusqu’au jour, où comme à Lyon, une ancienne victime des années 1980 réalise que le père Preynat est encore en service en 2015 et décide de le dénoncer juridiquement – même s’il y a prescription.

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Pour un accès ouvert aux connaissances

open_accesEn tant que chercheurs, nous considérons que les résultats de la recherche scientifique constituent un bien -commun qui -appartient à tous et qui doit circuler le plus largement possible. A ce titre, nous nous réjouissons du vote de la loi numérique à l’Assemblée nationale le 26 janvier et souhaitons que le Sénat le confirme en approuvant ce texte dans les mêmes termes.

Chercheurs de toutes les disciplines, nous -pensons que la littérature scientifique peut sauver des vies, à la condition absolue de son entière et immédiate disponibilité pour tous. Parmi d’autres, le cas du -virus Ebola en est un exemple avéré. -Toutes les disciplines, de la médecine à l’anthropologie, de la biologie à l’économie, de l’épidémiologie à la gestion -interculturelle, du droit à l’éthique, auraient dû pouvoir être mobilisées sans délai et sans barrière, pour permettre une réaction adaptée à la complexité et à l’urgence de la situation : détecter l’épidémie, élaborer un traitement, déployer un plan d’urgence, -concevoir une stratégie préventive pour l’avenir, mais aussi prendre en compte la complexité des -situations culturelles locales et -gérer l’après-épidémie, notamment en abordant la question des survivants et de leur réintégration dans la société… Dans un tel contexte d’interdisciplinarité, et à l’échelle de la planète, tout cela -devient difficile, pour ne pas dire impossible, sans l’accès ouvert à tous les résultats de la recherche, ancienne, récente ou en cours.

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Pour un autre Code du travail (document intégral)

— Collectif —

code_du_w_newUn autre Code du travail est possible, qui soit à la fois plus simple, plus court, plus protecteur et mieux adapté à notre temps. Pour démontrer ceci, le groupe de recherche PACT, « pour un autre Code du travail » , s’est attelé à la rédaction d’un projet complet de Code du travail.

L’avant-projet de loi El Khomri est présenté comme le modèle sur lequel un nouveau Code du travail doit être écrit. Or, ce projet ne simplifie rien. Le livre sur le temps de travail qu’il refond augmente même en volume. Seuls sont allégés les droits, pourtant déjà bien fragiles, des salariés. Cette pente-là est bien connue, c’est celle sur laquelle le droit du travail glisse depuis une trentaine d’années. Notre projet vise à démontrer que cette pente n’a rien d’une fatalité et qu’un autre Code du travail est possible, qui soit à la fois plus simple, plus court, plus protecteur et mieux adapté à notre temps.

Pour démontrer ceci, le groupe de recherche PACT, « pour un autre Code du travail » s’est attelé à la rédaction d’un projet complet de Code du travail.

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Les syndicats en Afrique à l’épreuve du néolibéralisme

revue_tiers-monde-224Les chantiers du syndicalisme en Afrique Sous la direction de Benjamin Rubbers et Alexis Roy. Revue Tiers- Monde, n° 224, Armand Colin, 20 euros.

Le choc des politiques d’ajustement structurel, à partir des années 1980, a totalement refaçonné les paysages syndicaux sur le continent africain, avec les suppressions massives d’emplois et la fragilisation des travailleurs dans les bastions traditionnels. L’arrivée, ces dix dernières années, de compagnies étrangères attirées par les ressources minières, forestières ou agricoles, a dopé les taux de croissance… sans retombées en matière d’emploi. Ce numéro de la revue Tiers-Monde décrypte les défis que ces mutations économiques posent aux syndicats africains. Les auteurs s’attachent, aussi, aux dynamiques syndicales créées par la relative ouverture du jeu politique depuis les années 1990. De la concurrence avec les ONG estampillées « société civile » à la complexité, voire l’ambivalence des rapports avec des gouvernements toujours placés sous la tutelle des institutions financières internationales, se dessinent des stratégies syndicales contrastées, miroirs d’inégales luttes contre les politiques néolibérales.

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Un rapport du Conseil de l’Europe déplore la «banalisation» du racisme en France

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Des experts du Conseil de l’Europe se sont inquiétés mardi de la «banalisation» des discours racistes en France, y compris de la part de responsables politiques, et de «l’accroissement des violences racistes, antisémites et islamophobes».

Des experts du Conseil de l’Europe se sont inquiétés mardi de la «banalisation» des discours racistes en France, y compris de la part de responsables politiques, et de «l’accroissement des violences racistes, antisémites et islamophobes».

Les violences racistes recensées par le ministère français de l’Intérieur ont augmenté de 14% entre 2012 et 2014, et même de 36% pour les seules violences antisémites, s’inquiètent ces experts de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI), dans un rapport qui dénonce également l’homophobie et les discriminations anti-Roms.

«Le discours de haine, de par sa banalisation dans la sphère publique, demeure un sujet de préoccupation», a commenté le secrétaire général de l’organisation paneuropéenne, Thorbjorn Jagland. Il a appelé les responsables politiques à s’abstenir «de tenir des propos qui stigmatisent des groupes déjà vulnérables et attisent les tensions dans la société française». L’ECRI cite le cas du député-maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, qui avait affirmé en 2013, lors d’une altercation sur un terrain agricole occupé illégalement par des gens du voyage, que «Hitler n’en avait peut-être pas tué assez».

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Mumia Abu Jamal : rassemblement mensuel de soutien

mumia_abu-jamal_sans_soinstRassemblementà proximité de l’Ambassade des Etats-Unis mercredi 2 mars à 18 heures, place de la Concorde, à l’angle rue de Rivoli – Jardin des Tuileries

Comme chaque premier mercredi du mois, nous donnons rendez-vous aux franciliens pour exiger la libération de Mumia Abu-Jamal et les soins médicaux dont il a absolument besoin. Linn Washington, journaliste indépendant de la presse écrite américaine, viendra interviewer les participants au rassemblement. Sachez, qu’aux Etats-Unis, la qualité de ses articles sur l’affaire Mumia fait référence.

Rappelons que Mumia a déjà passé 34 ans en prison dont 30 dans l’enfer du couloir de la mort. Il a toujours clamé son innocence sans jamais pouvoir la défendre face à un système judiciaire raciste et inéquitable. Agé bientôt de 62 ans, son état de santé est préoccupant. La mobilisation internationale doit se poursuivre pour qu’il puisse au plus vite obtenir un traitement afin d’éradiquer l’hépatite C dont il est atteint, ce que lui ont refusé l’administration pénitentiaire et la justice de Pennsylvanie depuis le début de l’année 2015. Aujourd’hui, c’est la justice fédérale qui a été saisie par son équipe de défense.

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Journée « Cré… Yoles 2016 » ! Mi bèl jounin !

yoles_ts_creolesCe samedi 27 février, l’association « Tous Créoles ! » avait donné rendez-vous à ses membres et sympathisants au quartier Presqu’île au François, afin de partager un moment rare : celui de pouvoir embarquer sur une yole ronde de compétition, en l’occurrence la yole de course « Chabin’an » !

Le patron « mapipi » Guy-Albert ROMER et son frère Digger, entourés de leur équipage rajeuni, ont en effet accepté avec patience et gentillesse d’initier une vingtaine de néophytes à la pratique sportive de la voile et du bwa-dressé.

Après plusieurs bords dans la baie du François sous un soleil éclatant et avec une brise bien établie, les yoleurs s’offraient une pause sur la petite plage de l’îlet Oscar, le temps de déguster avec modération un ti-punch (au rhum Favorite, bien sûr !) et de prendre un délicieux bain dans les eaux turquoises et transparentes.

Une belle et sympathique image illustrant le vivre-ensemble que veut favoriser l’association « Tous Créoles ! » : lors de la navigation, la pagaye était tenue par une Canadienne, une Togolaise et un Martiniquais !

Puis c’était le retour vers le club-house de l’association « Chabin’an », où les attendait un repas créole, partagé en toute convivialité par la cinquantaine de participants, alors que Moïse BOISNOIR mettait l’ambiance avec son clavier.

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Les imaginaires se mondialisent aussi

— Par Bertrand Badie, professeur des universités à Sciences-Po et spécialiste des relations internationales —

refugiesLe temps des relations internationales strictement limitées aux États, à leurs diplomates et à leurs armées est aujourd’hui révolu. Les opinions publiques sont désormais de la partie, tout comme les comportements sociaux qui jadis restaient en lisière de la scène internationale, mais qui, maintenant, projettent l’individu, souvent inconnu et sans grade, dans l’ordinaire souvent dramatique des événements mondiaux.

Autrefois, les identités et les représentations se forgeaient au rythme des nations auxquelles on appartenait et, plus communément encore, à celui de l’environnement immédiat des uns et des autres. L’élan national ou patriotique était l’extension la plus forte des engagements qu’on exprimait ; c’était aussi la plus valorisée. L’absence de communication réduisait pourtant les imaginaires à leur plus simple expression : dans les lieux de misère, celui qui souffrait de carence ou de pauvreté ignorait souvent jusqu’à l’existence même de l’opulence et se réfugiait dans la résignation. La colère, quand elle pointait, restait locale.

Avec la mondialisation, l’urbanisation et l’essor des communications, ces dimensions deviennent obsolètes. Tout le monde, même parmi les moins dotés, voit tout le monde, et l’imaginaire porté par chacun tend à se mondialiser.

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En finir avec le procès en islamophobie

— Par Patrick KESSEL, Président du Comité Laïcité République —

laicite_now-2Si le racisme antiarabe doit être combattu, les accusations systématiques d’islamophobie visent en revanche à discréditer l’idée que la laïcité s’applique à tous les cultes, à l’islam comme aux autres.

L’affaire de l’Observatoire de la laïcité, qui oppose certains de ses membres à ses responsables, traduit une opposition de fond entre ceux qui affirment qu’il n’y a pas de problème de laïcité en France et ceux qui pensent au contraire que les problèmes posés par les revendications communautaristes sont de plus en plus nombreux. C’est la résurgence d’un ancien débat qui remonte à la Révolution française.

D’un côté les tenants d’un humanisme qui place la grandeur de chaque individu dans son cheminement vers l’émancipation, toujours inachevée. Ce sont les héritiers des Lumières, pour qui la liberté de conscience et l’égalité en droit entre tous les citoyens, quelles que soient leurs origines, leur couleur de peau, leur sexe, leurs appartenances religieuses ou philosophiques, et en premier lieu l’égalité entre femmes et hommes, ne sont pas négociables.

De l’autre, les tenants du communautarisme pour qui la valeur de l’homme tient à ses racines, aux origines, à l’ethnie, à la religion, à la terre.

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« Si les Noirs parlaient comme les Blancs » : le hashtag antiraciste qui cartonne

noir_blancheJade Mendouga, une métisse de 19 ans, étudiante en langues à Dijon est à l’origine de ce buzz qui dénonce le racisme ordinaire.
« Si les Noirs parlaient comme les Blancs… » : lancé mardi soir par une jeune étudiante de Dijon, le hashtag qui moque les réflexions racistes du quotidien en inversant les clichés a cartonné sur Twitter, repris par de nombreux internautes.

« Il y a un Blanc, il empeste tout l’immeuble avec son roquefort et son maroille », tweete @habibRailane. « – J’ai invité un pote blanc à la soirée ! – Sérieux ? – Ouai t’verras ça va être drôle il sait pas danser », plaisante également@_Maayze. « On a des amis blancs, on va en vacances en Europe. Mais on peut pas accueillir toute la misère du monde », surenchérit @Claudy_Siar.

À l’origine du hashtag #SiLesNoirsParlaientCommeLesBlancs, Jade Mendouga, 19 ans, alias @supremenyx , une étudiante en langues à Dijon. Cette métisse, fille d’un Camerounais et d’une Française, poste alors « Nan mais je suis pas raciste, j’ai une amie blanche hein #SiLesNoirsParlaientCommeLesBlancs ». Elle avoue à l’AFP qu’elle voulait simplement « lancer un débat, pour rigoler avec les copines sur Twitter », mais elle ne s’attendait « pas à ce que le hashtag perce à ce point ».

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Le Collectif critique « pour comprendre le monde… y faire face pour le changer »

collectif_critiqueÀ quelles conditions un travail critique peut-il être développé dans notre société  ? Le Collectif critique s’est constituté le 9 février. Intellectuels, professeurs du secondaire et du supérieur, syndicalistes, militants associatifs… Douze qui souhaitent garder un total anonymat, à la fois pour étouffer les ego et pour échapper à la classification d’« experts ».

Qu’est-ce que le Collectif critique ? Que voulons-nous ?

Afin d’être en dialogue permanent et de penser à plusieurs, nous nous sommes réunis en un collectif de travail critique. Rester anonyme est aujourd’hui une nécessité, un pas de côté indispensable pour rompre avec l’individualisme, l’affichage de soi et la compétition permanente. Rester anonyme, c’est permettre à chacun de contribuer à cet intellectuel critique. L’objectif n’est pas de se faire connaître, mais de travailler ensemble, pour comprendre le monde dans lequel nous vivons, y faire face pour le changer. Dépasser les ego et insister sur le collectif c’est participer à l’élaboration d’une réflexion commune afin d’aider à fonder la démocratie de demain.

Notre collectif associe des chercheurs, des politiques, et il reste ouvert (syndicalistes, artistes, chômeurs, agriculteurs…). Nous souhaitons que notre initiative circule, donne des idées, essaime, se démultiplie.

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Pour le Vatican, ses évêques n’ont pas à prévenir la police en cas d’acte pédophile !

pedo_pretreLes règles en vigueur du Vatican concernant les actes de pédophilie au sein de l’Eglise sont claires : ses évêques n’ont « pas nécessairement » l’obligation de prévenir les autorités judiciaires. Ils peuvent simplement régler cela en interne. Ces indications sont mentionnées dans un document destiné aux nouvelles recrues, et récemment publié par le Vatican, a repéré mercredi The Guardian.

D’après ce texte, le seul devoir des évêques est, outre de de se tenir au courant des lois locales, d’informer leur hiérarchie et l’Eglise des accusations portées. Pour le Vatican, seules les victimes et leurs familles peuvent prendre la décision de signaler les abus aux forces de l’ordre. Ainsi peut-on lire dans ce texte : « Il n’incombe pas forcément à un évêque de signaler les suspects aux autorités, à la police ou à un procureur s’ils sont informés d’un crime ou d’un acte immoral ».

Ces directives ont été formulées par un prêtre français controversé, Tony Anatrella. Consultant pour le Conseil pontifical pour la famille, il divise notamment en raison de ses prises de positions sur la supposée « théorie du genre ».

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Les appels à la haine de Dieudonné ne relèvent pas de la liberté d’expression

dieudo_reviso_luzCharlie Hebdo, Dieudonné, jusqu’où va la liberté d’expression ?
par Yacine Sahnoune mercredi 14 janvier 2015 17:37, mis à jour le mercredi 14 janvier 2015 à 18h45

Le polémiste Dieudonné est régulièrement poursuivi pour des propos tenus publiquement
Qui n’a pas été choqué par les propos d’un journal, d’un humoriste ou d’une figure médiatique ? Parfois, certains d’entre eux vont très loin. Mais où se situe la ligne rouge ? Que dit la loi ?

« Je me sens Charlie Coulibaly », « Bal tragique à Colombey »… Certains usages de la liberté d’expression choquent. Si pour Me Emmanuel Pierrat, avocat au Barreau de Paris, la « liberté d’expression est un principe quasi absolu », il peut y avoir des « abus ». Et ces abus sont déterminés par la loi.

C’est le cas pour Dieudonné, qui a récemment mêlé « Charlie » au nom de l’auteur de la prise d’otages Porte de Vincennes vendredi dernier. Il est poursuivi pour « apologie du terrorisme », selon la Loi Anti-Terroriste voulue par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. C’est jusqu’à cinq à sept ans de prison si ces propos sont tenus sur Internet.

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